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Je lis peu d'autobiographies mais celle d'Hubert Reeves me tentait depuis un bout de temps. du temps d'ailleurs, ce livre en a passé sur mon étagère, à tel point qu'il en a jauni… ça et un de ces regain de ferveur pour l'astronomie et l'astrophysique qui me titillent régulièrement ont eu raison de cette attente prolongée. Bien m'en a pris, ce livre s'est révélé très instructif et agréable à lire. En cela, le style clair et concis lorsqu'il s'agit du scientifique ; et poétique lorsqu'il raconte son enfance québécoise ou sa passion pour les plantes et la nature y ont grandement contribué. L'évocation de ses excursions, de ses observations botaniques et de ses descriptions des saisons sont simples mais plaisantes.

Ses mémoires commencent par un retour aux sources : son enfance où point une nostalgie toute en retenue. Il nous la raconte afin de nous fournir quelques clés de compréhension sur le contexte familial, les valeurs inculquées et les personnes qui l'ont marqué. Il s'étend également sur l'éducation qu'il a reçue chez les Jésuites. Ces derniers ont eu un impact non négligeable. Dans son questionnement religieux mais aussi par leurs encouragements sur la voie de la curiosité et de la transmission de la connaissance. S'ensuit la phase de ses années universitaires comme étudiant d'abord puis comme professeur et chercheur. Assez éclairante du fait qu'elle apporte des éléments de réflexion non seulement sur lui mais aussi sur la recherche en elle-même et le milieu universitaire. Ses contributions à la nucléosynthèse permettent par exemple de se faire une idée de la progression entre un postulat de départ et sa validation par la preuve et l'observation – ou pas ; avec tout ce que ce chemin comporte d'obstacles techniques et financiers et requiert en abnégation et démarchage. Contemporain de certains grand noms et de certaines découvertes qui nous semble à présent familières, certaines réflexions par-ci par-là rappellent le temps et les efforts qu'il a fallu pour les établir, les faire reconnaître par la communauté scientifique, les lier entre elles. Souvent révélatrice d'un contexte, j'ai aussi beaucoup apprécié les anecdotes qu'il raconte dans le cadre de ses expatriations et voyages à l'étranger. Celles sur son déplacement en URSS sont à ce titre assez édifiantes. La dernière partie du livre regorge de considérations plus variées et philosophiques. Elle permet de mieux comprendre l'homme, de saisir ses aspirations et ses doutes. Militant écologiste, ce sujet est abordé et constitue pour lui un objet de fierté. Je l'ai trouvé très touchant dans les lignes qu'il consacre à son rapport personnel à la psychanalyse ; ainsi qu'à son inaltérable soif de musique. A rebours, ce n'est qu'à ce moment que j'ai compris pourquoi chaque partie du livre est nommée d'après un terme musical : Allegro, Vivace, Andante, Scherzo... Sa réflexion au long cours sur son rapport science-religion et ce qu'il induit de doutes est intéressante. J'ai même lu ces passages avec un brin d'avidité. La conciliation entre religion et esprit scientifique chez quiconque ayant fait de la recherche son métier m'a toujours intriguée. Sur tous les sujets qu'il aborde, sa lucidité et le recul qu'il s'efforce d'avoir sur son évolution personnelle apportent ce qu'il faut de sincérité.

Curiosité, ouverture d'esprit, humilité et compréhension de l'autre m'ont paru être ses moteurs. Bien sûr, il ne s'agit que d'un ressenti personnel après lecture. Nous percevons tous les livres que nous lisons différemment. C'est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit d'une autobiographie car elle donne une vision fatalement biaisée de la personne. Probablement une des raisons pour lesquelles j'en lis aussi rarement. Quoi qu'il en soit je ne regrette pas d'avoir consacré un peu de temps à celle-ci.
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La science est au service de l'homme. L'oeil est le maître du vaisseau. Voilà le bon usage.
Les mémoires d'Hubert Reeves nous rappellent qu'un télescope est un sextant, que le rêve qui porte notre choeur dans les étoiles n'est que l'écho de notre route.
L'infiniment grand, l'infiniment petit , tout se rassemble. Nous sommes nés de l'univers, ce monde universel. Cette cage ouverte.
Les étoiles nous guident, nous étonnent, nous transportent, mais elles ont à nous dire.
On dit qu'une étoile meurt. Fable de l'homme, dans l'univers rien ne meurt, jamais.
La moindre particule, la moindre poussière, le moindre son, le moindre souffle se propage, mute se transforme mais ne disparaît pas.
C'est ce que dessine la course des étoiles devant nous, ce message.
Rien ne finit, tout commence.
Si l'homme regarde ses pieds il suit un chemin , s'il lève les yeux il peut trouver sa route.
Hubert Reeves nous conte sa route, celle d'un chercheur, grand poseur de problèmes, amoureux des arbres, des hommes, de la musique, amoureux de toutes les possibilités de l'univers.
«  Il y a beaucoup plus de choses dans le monde que dans toutes vos philosophies ». W Shakespeare.
L'obscurité est un petit trafic d'humains, alors...Soufflez vos flammes et regardez loin !
Vous verrez que la nuit est un écrin où naissent tous nos matins.
Les lignes se brisent parfois mais toutes les routes se croisent un jour.

Astrid Shriqui Garain
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En dernière page :
"Depuis ma naissance
L'Amérique s'est éloignée de l'Europe de plus d'un mètre et les navires en partance du Havre mettent une seconde de plus pour accoster à Montréal. Selon les échos radar émis à l'observatoire du pic du Midi de Bagnères-de-Bigorre dans les Pyrénées, la distance de la terre à la lune a augmenté d'environ un mètre. le soleil a parcouru cinq cents milliards de kilomètres sur son orbite galactique (soit la distance que traverse la lumière en quinze jours), tandis que la Voie lactée a progressé de mille milliards de kilomètres (un mois-lumière) vers une région du cosmos où sont assemblées une grande quantité de galaxies, ..."

Bon j'en vois au fond qui ont déjà décroché ! Pfff!

Cette lecture est la dernière du défi "Au delà des mots" (biographie, témoignage, vécu) et avec Hubert Reeves je m'attendais à un personnage intéressant et sympathique . Je n'ai pas été déçue.

Il est bien connu je pense, donc inutile de présenter cet enseignant chercheur. J'ai été charmée par son enthousiasme intact malgré les années écoulées, sa soif d'apprendre et de transmettre. Il sait aussi se dévoiler et reconnaître avec humilité ses erreurs ou ses ignorances.
Le récit de son voyage en URSS dans les années 60 est un vrai régal !

Quelques passages encore :

"Ce qui m'impressionna le plus ce jour-là fut de découvrir la puissance de l'esprit humain et de l'outil dont il s'est doté : les mathématiques.(...) le plus étonnant, c'est l'extraordinaire efficacité des mathématiques à décrire la réalité."
"On raconte que vivaient en Perse trois frères, princes de Serendip, dont on disait qu'ils avaient l'art de ' tirer parti des circonstances adverses.' On appelle aujourd'hui 'sérendipité' cette faculté de première importance pour les chercheurs."
"On ne dira jamais assez l'importance pour un chercheur de poursuivre également une carrière d'enseignant universitaire. (...) Combien de fois des idées nouvelles ou des remises en cause de mes convictions me sont venues à l'esprit au moment même où je présentais une théorie ou une argumentation qui m'était pourtant depuis longtemps familière."

Bien sûr pas de détails trop techniques et trop indigestes pour le néophyte, une petite culture générale suffit ; les passages plus rudes sont en annexe !


Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Dans le cadre du challenge variétés, je devais lire des Mémoires. J'ai longtemps hésité, puis j'ai décidé d'entreprendre la lecture de celles d'Hubert Reeves, car ayant moi-même fait des études scientifiques, je trouvais plus excitant de lire ce qui pouvait avoir marqué la vie d'un scientifique que celle d'un personnage politique ou d'un artiste. Et quelle belle découverte que ce « Je n'aurai pas le temps » ! Hubert Reeves nous raconte comment sa voie a été tracée dès son enfance et quelles sont les raisons qui l'ont poussé à faire certains choix plutôt que d'autres, à des moments où sa carrière pouvait prendre différentes directions. Malgré le fait que l'astrophysique soit loin d'être un sujet facile à comprendre, Hubert Reeves parvient à inclure dans ce récit de sa vie, et de manière tout-à-fait compréhensible, les découvertes et évolutions scientifiques qui ont jalonné sa vie et sa carrière. Indépendamment de quelques lourdeurs dans le récit, de paragraphes totalement inutiles (je pense en particulier à l'épisode de la naissance de sa fille), ce livre regorge de considérations très intéressantes comme son regard sur le monde de la recherche scientifique et de l'enseignement universitaire, ou la manière de concilier science et religion. Une lecture passionnante qui suscite la réflexion.
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J'ai apprécié lire ... facile à lire. Rien de scientifique et de lourd . Pour connaitre davantage l'homme. Sans prétentions, sans grandes réflexions... divertissant malgré tout.
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Acheté le 13 juillet 2022 à la foire à tout de mon village, j'ai craqué pour le titre, bien que me suis-je dit que je n'aurai pas le temps de lire une autobiographie entre deux polars ethnologiques. Seulement voilà, après les disparitions récentes de Pierre Rabhi et Yves Coppens, il était grand temps de s'intéresser à l'une de ces figures scientifiques encore vivantes. Mais au fait, il a quel âge Hubert Reeves ? Petite recherche, bingo ! Il est né le 13 juillet 1932, je me suis procuré son autobiographie le jour de ses 90 ans, c'est un signe, c'est sûr, cosmique je ne le sais pas encore, donc plongeons-nous dans ces espaces sidéraux avant d'apprendre "sidéré" la disparition du plus français des Québécois astrophysiciens.
Vie trépidante télescopée entre science et religion, entre recherche scientifique et protection de l'environnement, relatée en se mettant musicalement à la portée de tous, de l'infiniment petit à l'infiniment grand, avec d'indéniables qualités littéraires.
Finalement j'ai pris le temps, car cette lecture passionnante ne m'en a pas pris beaucoup.
Vive l'Hubert-isation à la sauce Malicorne, avec M. Reeves l'humanité a encore de beaux jours devant elle.
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La contribution de Hubert Reeves à l'astrophysique peut sembler modeste, si tant est que l'on puisse appliquer le terme modeste aux avancées dans cette matière ! Point de découverte révolutionnaire à attribuer au chercheur canadien, mais pourtant, son apport à la science de l'univers restera dans les annales, tant ses qualités de conteur, de vulgarisateur et de pédagogue auront ouvert le chemin à des milliers d'étudiants et de passionnés.
Âgé de près de 80 ans en 2008, date de rédaction de « Je n'aurai pas le temps », l'astrophysicien se prête au jeu, classique, d'un retour sur lui-même, d'une analyse critique de sa vie et de son parcours scientifique. le lecteur habitué des écrits de l'auteur retrouvera ici quelques anecdotes déjà évoquées dans ses précédents essais et ce regard honnête, parfois cynique et non dénué d'humour qu'Hubert Reeves porte sur ses comparses et le milieu de l'astronomie.
On passe bien sûr par les passages obligés de toute biographie : l'influence de la famille, la naissance des enfants, les compagnons de vie… mais aussi, plus intéressant pour moi, les multiples rencontres avec les grands noms de l'astrophysique : Feynman, Lemaître, Gamow…
Illustrée de très peu de mathématiques et de théories physiques, la biographie d'Hubert Reeves s'attache avant tout au parcours humain et est le parfait portrait d'une époque et d'une culture spécifique (les passages sur son séjour en URSS sont édifiants !).
« Je n'aurai pas le temps » est une lecture passionnante, incontournable pour les passionnés d'histoire des sciences (et les autres), tant elle est le témoignage d'une époque riche en progrès et en changements.
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Passionnée d'astronomie,j'ai aimé lire l'histoire de la vie de ce grand monsieur du cosmos contée en toute simplicité.
Ce livre fait écho à nos souvenirs d'enfance et nos rêves d'enfant avec nostalgie; et il devient magique devant les récits d'observations et de découvertes scientifiques.

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les mémoires d'un grand monsieur de sciences j'ai adoré les petites anecdotes et j'ai appris encore un peu plus sur cet astrophysicien extraordinaire
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