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3,36

sur 116 notes
Un château, comme hors du temps, où vivent en autarcie un frère et une soeur, jusqu'à ce que ...
Un très étrange roman dont la répétition de certaines phrases en début de lecture m'a laissé présager le pire, répétition qui s'amenuise par la suite et prend tout son sens.
Une histoire de famille mêlée à du fantastique, une grande dose d'étrangeté, une écriture riche et précise : je recommande ce livre pour ceux qui ont envie d'être désarçonné.
La fin est matière à interprétation et ouvre des portes cachées dans le roman.
A découvrir !
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"De quoi a-t-on le plus peur ? de ses fantômes ou de ses fantasmes ?"

Le gothique n'a aucun secret pour Emmanuel Régniez. Après L'ABC du gothique, mystérieux recueil de fiches paru aux éditions le Quartanier, Emmanuel Régniez nous offre son premier roman, Notre château. Avec ce court texte agrémenté de photographies anciennes, l'auteur sublime un genre qu'il connaît sur le bout des doigts et nous entraîne dans une rêverie étrange et sanglante...



L'angoisse du personnage devient celle du lecteur.

Octave et Véra sont frère et soeur. Depuis la mort de leurs parents, il y a vingt ans, ils vivent reclus dans une magnifique maison, qu'ils appellent leur « château ». La seule sortie a lieu le jeudi, jour où notre héros va dévaliser le libraire pour apporter à sa soeur tout ce qu'elle souhaite « ardemment » - le mot est important – lire. le 31 mars à 14 h 32, le monde d'Octave bascule. Il aperçoit Véra dans un bus. Elle ne sort pourtant jamais et elle abhorre les transports en commun. La tranquillité du « couple » est brisée et Octave commence à avoir des visions. le cauchemar, aussi bien pour le lecteur que pour les personnages, ne fait que commencer.

Comme dans tout bon roman gothique, le lieu est un personnage à part entière de l'histoire. le château est un véritable cocon où nos héros passent leurs journées à lire et à rêver. La bibliothèque, immense, regorge de trésors de lectures. Octave y flâne et se souvient avec bonheur de ses jeux d'enfance. On se perd avec lui dans ses rêveries et l'on croit être dans un conte... Mais un conte cruel alors, car la noirceur n'est jamais loin. Leurs parents sont morts dans un dramatique accident de voiture. Octave sait que Véra et lui ne sont pas « normaux » et que les gens parlent dans leur dos. Puis, d'étranges événements surviennent au château. Chaque objet ou geste du quotidien devient un motif d'angoisse. Dans la magnifique bibliothèque, un cendrier apparaît. Une cigarette se consume, et pourtant, Octave a cessé de fumer depuis des années. Pire encore, pourquoi se met-il à faire du café alors que personne n'en boit ? Et surtout, Véra ment-elle lorsqu'elle nie avoir pris le bus ? La bulle d'Octave et Véra se fissure, leur relation devient trouble... Bientôt, Octave compare sa maison chérie à un « cercueil ». Comme Octave, nous voyons un drame se profiler, sans arriver à savoir quand et comment il va survenir. Enfin, est-ce que notre héros devient fou ? Ou est-ce cette maison qui le possède ?



Une langue ciselée et poétique

En plus de maîtriser parfaitement les codes du genre, l'écriture d'Emmanuel Régniez est précise et poétique. Utilisant de petites phrases courtes qu'il aime à répéter, l'auteur crée une petite musique, un refrain, qui ajoute de l'étrangeté à son récit. Souvent, sa langue révèle, comme lorsqu'Octave scande « Il y a un autre monde où nos parents ne sont pas morts. Il y a un autre monde où je suis mort. Il y a un autre monde où je fume encore... » L'insistance montre que tout ça devient trop lourd à porter pour notre héros, qui pourtant, ne l'avoue jamais.

Il y a des passages sanglants dans Notre château. Encore une fois, tout est dans la maîtrise : la violence est crue, mais jamais écoeurante. L'image des rideaux qui saignent est belle, et dérangeante.

Chaque terme est extrêmement bien choisi et l'effet n'en est que plus saisissant. Lorsque le retournement final survient, on se laisse complètement avoir. L'horreur s'abat comme un couperet, et même si elle était annoncée, nous n'avons rien deviné... Preuve que le roman est réussi ! le lecteur frissonne jusqu'au bout : les trois petites phrases de la dernière page sont glaçantes.

Histoire de prolonger le cauchemar, le roman est accompagné d'un « générique de fin » composé de reproductions de photographies de Thomas Eakins, un peintre anglais du XIXe. Des mots, des images, il ne manquait que la musique pour que l'immersion soit totale. Ça tombe bien, une lecture musicale est organisée à la Maison de la Poésie, à Paris, le 31 mars 2016. Si vous avez le malheur de la louper, l'ouvrage, au début et à la fin, comporte deux extraits de partitions. Bravo à ceux et celles qui auront le courage de jouer ces quelques notes !
Lien : http://www.actusf.com/spip/N..
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Quelle histoire !
La lecture vous envoûte,le récit ne laisse aucun répit.
Les personnages troublants à souhait déambulent tels des fantômes.
Le texte est rythmé comme une partition et cette chanson de geste vous entraîne dans ce monde clos.
Je crois que ce livre ne peut être qu'aimé ou rejeté.
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Dérangeant, fort, il ne vous laissera pas de marbre
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Un frère et une soeur vivent dans le château que leur ont légué leurs parents, morts dans des circonstances incertaines. Leur quotidien, minutieusement réglé, est fait de lecture, de contemplation et de silence. Unis par des liens indestructibles, ils vont pourtant voir leur petit monde basculer...

Ce premier roman d'Emmanuel Régniez chez le Tripode a tout des grands textes fantastiques et évoque à la fois Edgar Poe et Henry James ou, pour les cinéphiles, le film Les Autres d'Alejandro Amenabar. Cette drôle de danse, menée par un narrateur qui cherche manifestement à garder pour lui ses plus sombres secrets, ravira ceux qui aiment les atmosphères nébuleuses et les mystères grinçants.
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« Tout est dans Notre Château. Il est impossible d'en sortir. Nous ne pouvons pas en sortir. Il n'y a pas de dehors, de grand dehors. Il y a Notre Château et seulement Notre Château. En entrant dans Notre Château, nous avons tout quitté, parents, amis, objets ; et depuis nous reconstruisons nos souvenirs. »
Reclus dans leur demeure familiale qu'ils ont baptisés « Notre Château », un frère et une soeur vivent coupés du monde depuis la mort de leurs parents, il y a des années. Seule exception à leur isolement volontaire, la visite hebdomadaire du frère à la librairie du centre-ville. Un jour pourtant, lors de sa sortie hors du cocon, il pense apercevoir sa soeur dans le bus n°39. Une situation aussi inquiétante qu'étrange, qui risque bien de faire vaciller leur apparente tranquillité… Dans les jours qui suivent, quelqu'un sonne à la porte de « Notre Château ». Cela n'était pas arrivé depuis vingt ans.
Dans ce quasi huis-clos où la demeure-refuge devient un personnage à part entière, le style d'écriture de l'auteur, emporté par d'innombrables répétitions, donne au roman toute sa profondeur et sa modernité. Il fascine et nous trouble à la fois. Ce livre, l'un de mes préféré, oscille entre raison et fiction, entre perception et folie. C'est probablement le genre de livre qu'on adore ou qu'on déteste. Une étrangeté digne d'un conte de Poe qui pourrait rappeler, sur le plan cinématographique, des films comme « Les Autres », « Crimson Peak » ou encore « le Secret des Marrowbone ».
Lien : https://www.facebook.com/bib..
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Voici une histoire bien étrange. Alors qu'ils vivent reclus dans leur château, un détail vient faire basculer leur quotidien. Bien que le texte soit court, plus en avance, plus on a du mal à discerner le vrai du faux, blague ou folie ? Puis quelques révélations, enfin, mais qui ne rassasient pas pour autant le lecteur.
La particularité de ce texte réside principalement dans le style de l'auteur, de (trop?) nombreuses répétitions qui apportent un effet d'étouffement, de malaise comme si nous étions nous-mêmes confinés dans cette maison et qu'une pointe de folie commençait à nous guetter...
Emmanuel Régniez a réussi son pari bien que ce style puisse en rebuter plus d'un.
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La couverture du livre intrigue et le résumé encore plus. Quelqu'un me l'a-t-il conseillé ou l'ai-je noté lors d'une visite à ma librairie habituelle ? Je ne sais plus, mais j'espérais ardemment lire ce livre qui avait tant suscité ma curiosité. Et la lecture m'a apporté ce que j'imaginais. Je me suis retrouvée plongée dans une ambiance mystérieuse, légèrement angoissante, gothique, fantasmagorique. La narration est très particulière, lancinante et dérangeante, hypnotique au final.

Étrange, Octave, le narrateur l'est assurément. Sa soeur et lui vivent reclus dans une grande et belle maison, leur temps entièrement consacré aux livres. Leur relation dérangeante et hors normes nourrit les ragots dont ils n'ont que faire. Leur quotidien est monotone, réglé comme du papier à musique, jusqu'à ce jour où, alors qu'il attend le bus en rentrant de la libraire, Octave aperçoit sa soeur dans un bus. Vera qui ne quitte jamais la maison. Et comme une note discordante, cet évènement va perturber l'harmonie de leur vie.
On sent le point de bascule, mais va-t-on basculer dans la folie ou dans le fantastique ?

Mais si l'ambiance a répondu à mes attentes, tout comme les personnages et l'intrigue, la fin m'a laissée sur un sentiment d'inachevé. Ou plus exactement de trop banal par rapport à ce qui avait précédé.

Ce court roman n'est pas de ceux qui laissent indifférent. le style si particulier peut rebuter plus d'un lecteur. D'autres au contraire seront totalement conquis par ce singulier petit livre. Et malgré ma petite déception finale, c'est mon cas.
Lien : https://tantquilyauradeslivr..
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Notre château, c'est là que nous vivons, ma soeur Véra et moi Octave.
Octave vit avec sa soeur Véra dans un beau domaine qu'il a hérité de ses parents décédés dans un tragique accident de voiture. Il se remémore sa jeunesse, les moments de vie avec sa soeur face aux parents. Juliette, la soeur aînée réapparaît vingt ans plus tard ! Mais, son esprit se dégrade, celui de sa soeur aussi, lui semble-t-il. Ce qui compte ? le domaine, notre château...
Peu d'action dans ce roman et d'autant moins qu'il y a bon nombre de phrases répétitives ; un effet de style à tendance poétique ? Mais trop is te veel ! Un roman à conseiller pourtant aux ados et adultes qui se tâtent à la langue française. Car l'auteur se met à la portée de tous.
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Reclus dans un « château », un frère et une soeur vivent une relation plus que fusionnelle après le décès de leurs parents.
Vera s'interdit de sortir de la demeure. Oui mais un jour Octave la croise dans un bus. Pourquoi ?
Le roman se déroule autour d'une phrase répétitive « le bus n°39 qui va de la Gare à la Cité des 3 fontaines en passant par l'Hôtel de Ville ». Envoûtant, obsédant, surprenant et interrogateur. le lecteur est tenu en haleine du début à la fin.Coup de coeur
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