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3,11

sur 359 notes
Par moment captivée et curieuse de savoir qui est le responsable de la déconfiture française d'Internet ou encore de savoir qui est cette femme mystérieuse. Mais aussi comment évolue le personnage principal au sein de sa famille, de son amitié, de sa relation affective, de ses emplois, de ses contradictions sociales ? Quel rôle a joué Max Ernst dans la réussite de Pollock ? du coup on revisite l'histoire politico-économique des années 70 par un petit bout de la lorgnette, on recherche les oeuvres de l'un ou l'autre. Si on est geek, on doit se passionner, si on ne l'est pas comme moi, on peut lire en diagonale sans rien perdre de l'intrigue. C'est très dynamique, les dialogues sont épatants, on voyage dans toutes les directions en restant ancré au fil conducteur, la vie d'un jeune de 27 ans dramatique, cocasse, émouvante et drôle.
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Je partage la critique négative du livre « Comédies Françaises » (Gallimard) d'Eric Reinhardt par Jérôme Dupuis (L'Express du 24 septembre 2020, page 76). Pour ma part, ce sont les nombreuses contre-vérités relatives au Plan Calcul et aux contributions françaises à la genèse d'Internet véhiculées par ce livre qui motivent ma contribution à Babelio.

Ce livre prolonge et amplifie une campagne de désinformation lancée en France voici une douzaine d'années. Selon cette campagne, Louis Pouzin serait « l'inventeur du datagramme », et « celui sans qui Internet n'existerait pas ». Infox ! La simple lecture des ouvrages publiés depuis environ 35 ans par les acteurs de la révolution Arpanet/Internet suffit à démystifier cette légende hexagonale.

Le réseau expérimental Cyclades (projet confié à Louis Pouzin, démarré en 1972) fut une copie de l'Arpanet nord-américain du Department of Defense (travaux préliminaires publiés en 1961, construction démarrée en 1966, premier message transmis en 1969). L'auteur de « Comédies Françaises » aurait été bien inspiré de se documenter avant d'écrire son roman. Ce qui lui aurait permis, sans doute, de découvrir un entretien recueilli en 2015 par la Société Informatique de France (Revue 1024), dans lequel Louis Pouzin reconnait qu'il n'est pas l'inventeur du datagramme :

« J'avais déjà [1972] pris l'option datagramme, parce que j'avais étudié à fond les expériences menées au National Physical Lab, et je connaissais assez bien le réseau de paquets de l'ARPA. C'était un service à circuit virtuel, mais son fonctionnement à l'intérieur, c'était du datagramme. »
https://www.societe-informatique-de-france.fr/wp-content/uploads/2015/07/1024-no6-pouzin.pdf

Avec « Comédies Françaises », nous sommes donc en pleine uchronie. Selon l'auteur de « Comédies Françaises », le concept du datagramme ayant été inventé par Louis Pouzin et copié par les Nord-américains avant le lancement de Cyclades, il en découle que les scientifiques et ingénieurs à l'origine d'Arpanet/Internet ont pratiqué le « plagiat par anticipation » cher à Pierre Bayard (Éditions de Minuit, Collection Paradoxe, 2009) …

En matière d'histoire des technologies, une des responsabilités du monde scientifique est de contribuer à la diffusion d'informations aussi exactes que possible. C'est ainsi que trois témoignages sur l'histoire de l'invention d'Internet, produits par des pionniers français des réseaux numériques, ont été publiés sur le site de l'INRIA. Voici le lien :
https://www.inria.fr/fr/creation-developpement-internet-histoire

Il me semble opportun de porter à la connaissance des lecteurs de Babelio la réflexion suivante, due à Leonard Kleinrock, Professeur à UCLA (USA), l'un des plus grands pionniers d'Arpanet/Internet, à propos des « folks » qui ont eu la chance de participer à cette fantastique aventure :
"The Internet would have emerged even if none of those folks had ever been born! It was “in the air” and awaiting the technology to catch up with the vision.”

À part Louis Pouzin, aucun des pionniers ne revendique avoir joué un rôle irremplaçable.

Le roman « Comédies Françaises » a bénéficié d'une promotion médiatique appuyée. Tant mieux pour l'auteur et l'éditeur. Par contre, il est très gênant de constater que dans notre pays, s'agissant de technologies numériques, des chroniqueurs et des journalistes préfèrent reprendre les informations véhiculées par des romanciers plutôt que celles publiées par les technologues et les historiens eux-mêmes.
Je croyais que la vérification des sources avant publication était l'une des règles d'or du journalisme. Je me trompais.
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Pourquoi Valéry Giscard d'Estaing a-t-il ignoré internet au milieu des années 1970 pour favoriser le Minitel ? Avec Comédies françaises, Eric Reinhardt signe un roman vivant et ambitieux, livrant à la fois un portrait d'une génération née lors de la chute du mur de Berlin et une enquête à charge contre Ambroise Roux, industriel français.

Le livre débute par un faire-part de décès du personnage principal : Dimitri Marguerite, 27 ans, mort dans un accident de la route entre Trégastel et Lannion. Quelle mort tragique !

Mais tout commence réellement lorsque Dimitri, journaliste à l'AFP, veut pour un livre qu'il projette d'écrire, rencontrer l'ancien président, et lui soumettre une seule question : comment a-t-il pu, lui qui a tant souhaité moderniser la France, la priver de la révolution numérique – au milieu des années 1970 – et laisser les Américains la développer ? “Il y a ceux qui ont la faculté de discerner la chance qui passe, et ils la saisissent, et ils repartent dedans. Et il y a les autres. Ceux qui ne savent pas la discerner, ou qui, s'ils la discernent, comme moi ce soir, ne savent pas la saisir”.
Lien : http://untitledmag.fr/rentre..
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Dimitri est un jeune homme au parcours atypique, qui aime le théâtre et les belles rencontres. Tout en étant à la recherche de l'âme soeur -une jeune femme qu'il croise à plusieurs reprises , à Paris, à Madrid…-, Dimitri mène une enquête pour comprendre comment (et à cause de qui) la France a perdu la bataille d'Internet…

J'avoue avoir eu du mal à écrire un résumé satisfaisant et celui-là ne me convient pas non plus ! Car la structure est étonnante ! Dès le début, le lecteur sait que Dimitri meurt dans un accident et il pourrait croire que le récit est construit sur un retour en arrière qui expliquerait cet accident, qui retracerait ce qui a amené le héros à ce tragique accident. Quand j'ai commencé à lire, je pensais que cet accident cachait en réalité un meurtre (lié à son enquête ? lié à cette femme étrange qu'il ne cesse de croiser ?). Mais pas du tout ! Des pages m'ont bien plu (sur l'Art, avec les liens entre Max Ernst, les surréalistes, A. Breton, Jackson Pollock / le lobbying / le pouvoir des Industriels…) , mais pour le reste, je suis restée un peu perplexe par toutes les digressions . Et si quelqu'un peut m'expliquer les dernières pages du roman, je suis preneuse !
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J'aime lorsqu'un écrivain m'épate, et c'est le cas ici: la construction originale, le style irréprochable, les aspects historiques passionnants, la quête amoureuse hors des sentiers battus.
J'ai fait le choix de lire "Comédies françaises" en m'abstenant de me documenter au préalable sur le pitch et c'était un vrai délice de me laisser embarquer dans ce récit foisonnant. Sans cesse on est étonné, parfois ému aussi, un vrai régal !
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J'ai acheté ce livre, intrigué par l'enquête menée sur la création d'internet en France. Arrivé à 140 pages, l'enquête n'a toujours pas débutée, mais nous savons tout de la vie sexuelle du héros.
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Dimitri est justement un rêveur ou plutôt un hypersensible du réel qui croit au Merveilleux. On le suit à Madrid, à Paris ou encore à Bordeaux dans l'attente active de cet instant exceptionnel qui ferait basculer sa vie: un traqueur d'épiphanies, en somme.
Il est question d'obsessions amoureuses (on rit beaucoup de ses maladresses), mais également de sa vie professionnelle avec un récit très réaliste sur le monde du travail, son expérience dans un cabinet d'influence, et de ses lubies: son envie d'écrire sur Max Ernst et Pollock - avec une digression brillante sur l'utilisation de l'Art en politique internationale et bien sûr sa passion pour le théâtre.
Mais la Comédie Française n'est pas qu'une institution du Palais Royal, au pluriel elle devient le symbole des rendez-vous ratés de l'histoire de France. Là aussi, il y a dans les civilisations des moments-clés - le narrateur est d'ailleurs opportunément né en 1989 : quelle autre date que la chute du mur de Berlin pour parler des points de rupture? Embauché à l'AFP, Dimitri décide d'enquêter à titre personnel sur Louis Pouzin, précurseur d'Internet et Ambroise Roux qui lui barra la route en faveur du Minitel - Lobby, pouvoir et sarcasmes bien sentis envers cette droite qui se veut innovante mais passe à côté de cette transformation majeure...
Les pièces du puzzle narratif s'assemblent et la chute annoncée dès l'incipit est parfaitement alignée avec le leitmotiv de l'instant décisif. Eric Reinhardt manie l'impertinence, le comique et l'audace de bout en bout.
Lien : HTTps://yaourtlivres.canalbl..
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Si vous êtes passionné d'informatique et sur l'histoire d'internet,  quand ce n'était que des balbutiements, que personne n'y croyait, ce livre,basé sur des faits réels,  est pour vous. Il évoque  les années 70 à  travers quelques grandes figures du monde de la politique, de l'industrie et des affaires. L'ingénieur Louis Pouzin et l'homme d'affaires Ambroise Roux , vous connaissez ?  Je les découvre .
Mais il n'y a pas que cela, le sentiment amoureux, le hasard, le moment où la vie bascule, où l'on passe  à côté d'un évènement  ou d'une rencontre importante façonnent  aussi cette histoire.
La plume d'Eric Reinhardt est riche mais la  construction du roman m'a parue complexe,  tissée comme un patchwork où s'imbriquent deux histoires.  J'ai dû le décortiquer. Trop long, trop alambiqué (envie de sauter des paragraphes, serai-je la seule ?) j'ai bien failli laisser tomber et
pourtant j'ai découvert un évènement important et intéressant que je ne connaissais absolument pas. le fait qu'un des pères d'Internet était français, Louis Pouzin, et qu'en 1974/75 le gouvernement de l'époque (Giscard) poussé par un puissant homme d'affaires, Ambroise Roux, a interrompu  son programme de recherche et l'a laissé filer aux USA alors que la France devait les devancer : être le première !! Elle  préférait le minitel  à Internet !!!
Dimitri, jeune homme de 27 ans, meurt dès la première page ! C'était un idéaliste, plutôt très à gauche, travaillant à l'AFP,  toujours dans l'attente d'un nouvel amour ! Il aimerait  écrire des livres dont un  sur le peintre Max Ernst. Il est surtout  fasciné par la révolution numérique.
A Madrid, en pleine lecture des Essais , il est subjugué par une jeune fille ( qu'il avait d'abord pris pour un garçon!), il la suit , s'invente des histoires, la retrouve à Bordeaux. Dimitri tombe très souvent amoureux, collectionne les expériences, passe sans cesse à autre chose . Et surtout il est impressionné par les personnages de Pouzin et Roux, s'interroge et mène son enquête : pourquoi, à cause de qui et à quel moment la France est passée à côté de l'aventure d' Internet . Reinhardt au passage égratigne le Pouvoir en place à cette époque qui n'a pas su et pas voulu  faire face aux puissants lobbyings en ne laissant à la France,  jouer aucun rôle dans cette aventure du numérique.
Roman difficile mais qui trouvera et passionnera son public !
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Un livre écrit à la charrue (on se demande si un éditeur de Gallimard l'a relu). Une même idée, exprimée dans les mêmes termes de retrouve à deux pages de distance. A moins de se passionner pour la pilosité pubienne féminine, en passant sans transition sur un galimatias consacré à l'hypothétique invention d'Internet en France en se farcissant des détails à la portée des seuls ingénieurs en télécommunications... Il peut se lire à condition de cultiver un intérêt pour les deux sujets précédents.
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Une idée passionnante dans ce roman : un français était prêt à inventer Internet, et l'incompétence politique a tout fait rater... résultat ce sont les américains qui l'ont fait !
Pour le reste, on s'ennuie un peu.
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