Nous sommes le 14 juillet 1965, la chaleur est étouffante, moite et collante. Et 2 enfants, Missy (4 ans) et Eddie (5 ans) disparaissent. le hasard permettra de retrouver leurs corps très vite et d'accuser tout aussi vite leur mère, Alice Crimmins.
Parce qu'elle est une femme libérée avant l'heure, parce qu'elle collectionnent les amants comme tant d'autres le font avec leurs maîtresses, parce qu'elle ne joue aucun rôle et n'inspire ni compassion ni larmoyante identification, parce que le féminisme n'est pas encore là pour l'aider, elle est clouée au pilori de l'opinion publique qui adore se repaitre du malheur et de la déchéance surtout s'il s'agit d'une très belle jeune femme rousse flamboyante.
Le livre suit le déroulé du drame qui suit le drame, d'accusations abominables en procès tronqués, bâclés, aux preuves d'acquittement oubliés, avec une accusée intemporelle, toujours habillée avec goût et finesse mais dépassée, proche de tomber, comme la choucroute sixties qui ballote au dessus de son visage maquillé de fond de teint.
L'écriture est sobre, détachée, quasi froide mais incongrue quelquefois dans les détails ou dans les faits comme la coiffure d'Alice et ses frasques adultères.
Mary Higgins Clark fera de ce fait divers son 1er best seller et démarrera la carrière qu'on lui connait. C'est donc le moment de relire "
La maison du guet" même si on est surpris et interloqué de trouver le nom de Missy pour la petite fille.
En off, le jargon juridique New-yorkais garde les trace de ces procès avec le verbe "crimminser" qui veut dire "balayer sous le tapis les erreurs du procureur ou de la police en faisant condamner un innocent".