AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 223 notes
5
29 avis
4
21 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
On m'avait parlé avec beaucoup d'éloges de ce roman "histoire vraie". Je savais de quoi il parlait sans savoir comment l'auteure l'abordait ni ce sur quoi j'allais vraiment tomber comme écrit. La montagne n'est pas du tout une passion et je n'y connais rien. J'avais donc peur de me pas m'y retrouver au delà du vécu présenté.
Dès la première page, cette histoire m'a emportée. Aucune longueur, aucun terme trop technique, un très bel équilibre entre narration et retour sur le vécu personnel de l'auteure.
Tout est posé, pesé, mesuré, sans faux semblant ni développement interminable. Une belle leçon de courage et de résilience, couplée à un sublime hommage à son collègue de grimpe. Je partage à mon tour les éloges sur ce témoignage.
Commenter  J’apprécie          70
Récit gelé où le témoignage culpabilisé d'Elisabeth rejoint la littérature quand Tomek devient un personnage. Son personnage.
Récit au sommet du Nanga Parbat, 8125 m d'altitude, "en hiver, en style alpin, par ses propres moyens". Son objectif.
Récit d'un retour catastrophique, poignant, un dépassement de soi pour survivre ou ne serait-ce que vivre encore un peu. Sa "passion... dévorante, limitante, obsessionnelle". Sa folie d'Eli.
Commenter  J’apprécie          70
Septième tentative d'ascension du Nanga Parbat pour l'alpiniste polonais Tomasz Mackiewicz, et quatrième tentative pour l'alpiniste française Elisabeth Revol. Culminant à 8125m dans la chaîne de l'Himalaya, cette montagne "tueuse" du Pakistan est l'un des quatorze huit-mille, réputée comme étant l'une des plus difficiles à gravir. Ce 25 janvier 2018, la cordée parvient au sommet du Diamir (littéralement "roi des montagnes"), réalisant ainsi la première ascension hivernale en style alpin, c'est-à-dire sans oxygène, sans cordes fixes et avec un équipement ultra-léger. Notons qu'Elisabeth Revol, professeur de sport et alpiniste, petit gabarit de 1m56, devient ainsi la première femme à vaincre ce sommet mythique en hivernale.

Sauf qu'arrivés au sommet, Elisabeth est sur le point d'exploser de joie, attend son compagnon qui la rejoint, et le prend dans ses bras. Le bonheur n'a pas le temps de se répandre en elle, à peine l'enlace-t-elle que Tomek présente les symptômes d'une cécité des neiges : il ne voit plus. "Aujourd'hui, ce qui me fait le plus mal lorsque je repense à cet instant, c'est que Tomek n'a pu voir ce sommet qu'il désirait tant. Comme si ce Graal lui était défendu...". A quel moment exactement ont-ils franchi le point de non retour ? Auraient-ils dû faire demi-tour à 90m du sommet lorsqu'ils ont tous deux décidé de continuer, malgré la nuit tombante et la température qui avoisinait -50°C ? Tomek se sentait-il encore bien à ce moment là ? La question n'aura jamais de réponse mais fera porter à Elisabeth le poids de la colère et de la culpabilité, même si c'est le jeu et qu'ils connaissaient les risques. Pourtant, c'est une course pour la vie à laquelle elle s'est livrée ce fameux 25 janvier 2018.

Le mode survie s'active, Tomek présente tous les symptômes d'oedème pulmonaire et cérébral. Il ne voit plus, il fait entre -50°C et -60°C, ils sont à environ 8000m dans la "zone de la mort" où l'oxygène manque et ralentit le fonctionnement du corps humain : s'arrêter veut dire mourir. Elisabeth le guide, pas après pas, il faut perdre de l'altitude, c'est leur seule chance de survie, aucun hélicoptère ne peut monter si haut : une course contre la montre s'engage. Mais Tomek est très affaibli, ses mains sont gelées, recroquevillées, il crache du sang, il est aveugle et ne respire plus correctement. Ils trouvent refuge dans une crevasse à 7200m et passent une nuit d'effroi à laquelle pourtant il survit. Elisabeth demande un hélicoptère de secours d'urgence pour lui et son ami, mais un hélicoptère ne peut accueillir qu'une seule personne. Elle donne donc la position de Tomek pour qu'il puisse être secouru, et tente de perdre de l'altitude pour être rejointe par une autre cordée d'alpinistes et revenir le chercher. Durant ces trois jours et ces trois nuits effroyables, sans eau ni nourriture, ces heures d'enfer durant lesquelles les secours n'arrivent pas et sont sans cesse repoussés au lendemain, elle affronte le froid mordant, les hallucinations, elle flirte avec la mort. Ayant laissé tout son équipement pour sécuriser et réchauffer Tomek, elle n'a même plus de piolet pour redescendre. Seules les cordes fixes laissées par une précédente expédition et miraculeusement utilisables malgré les conditions hivernales lui permettent de se sécuriser tant bien que mal malgré ses mains gelées. Mais elle garde toujours l'espoir de réussir à sauver son ami, c'est la seule chose qui la fait tenir. Pourtant il ne pourra pas l'être, les conditions climatiques rendent impossible tout secours par voie aérienne, et les deux sauveteurs d'Elisabeth ne pourront pas l'aider : il aurait fallu être au moins six pour pouvoir le redescendre...

Une histoire de lutte pour la vie, où Elisabeth se livre intimement, simplement et avec humilité en revenant sur ce rêve alpin transformé en tragédie. Elle effleure seulement l'après, mais l'on devine sans peine les affres du désespoir et de la culpabilité dans lesquels l'ont plongé cette déchirante expérience dont elle aura mis plus d'un an à se relever.
Commenter  J’apprécie          70
Elisabeth Revol, alpiniste renommée et Tomek Mackiewicz ont été les premiers à atteindre le sommet du Nanga Parbat au Pakistan en janvier 2018, en style "alpin", c'est à dire sans oxygène, ni porteur avec le minimum de matériel. Mais à peine arrivés au sommet, le drame arrive : Tomek devient aveugle et ils ne peuvent pas redescendre. Elisabeth doit prendre la décision d'appeler les secours. Ce drame a été très médiatisé et de nombreuses versions erronées ainsi que beaucoup de commentaires sur les circonstances ont été écrites. L'auteur dans ce livre, tient à rétablir la vérité. Étapes par étapes, minutes par minutes, elle se remémore cette ascension et comment le drame s'est noué.Nous vivons avec elle toute la difficulté de cette équipée. Les sensations de plénitude devant les paysages, le dépassement de soi, la solitude, la difficulté de survivre, de ne pas s'endormir pour ne pas mourir. La douleur et la colère qu'elle a pu éprouver vis à vis de Tomek, les questions qui l'ont taraudées, comment un professionnel comme lui a pu se laisser surprendre et ne pas sentir les signes avant- coureurs de ses problèmes de santé, de l'arrivée de cette cécité. elle revient aussi sur son parcours, sur les différentes expéditions qu'elles a faites, les sommets dont elle a triomphé ou pas. Surtout elle raconte Tomek, sa personnalité, son mysticisme et son obsession pour le Nanga Parbat où il repose pour l'éternité. J'ai été très touché par cette formidable histoire humaine et mieux compris ce qui peut pousser les êtres à accomplir de tels exploits. Très belle lecture, très émouvante et éprouvante car l'auteur sait parfaitement capter le lecteur dans cette aventure. La partie professionnelle est très bien décrite: méthode, entraînement, matériel, solidarité entre alpinistes.... à lire absolument!
Commenter  J’apprécie          60
Je ne sais quel adjectif utiliser pour résumer ce livre, ni si un seul mot peut résumer cette histoire. Une fois que j'ai eu commencé cette lecture, je n'ai pu m'arrêter qu'à la dernière page. J'ai tout lu d'un coup tellement cette histoire est prenante. Elisabeth Revol nous fait vivre cette ultime expédition sur les pentes du Nanga Parbat, entre joie et désespoir, réussite et échec, vie et mort. On ne peut qu'être admiratif devant de telles personnes. Car, quoi que l'on puisse dire, avec le retentissement médiatique qu'a eu ce sauvetage, les commentaires des uns et des autres, nous n'avons pas vécu ce que ces deux Himalayistes ont vécus. Ce livre m'a fait couler des larmes de nombreuses fois et c'est un témoignage bouleversant que nous livre ici l'autrice.
Commenter  J’apprécie          50
D'Élisabeth Revol, je n'avais qu'une opinion négative. Et la conférence de presse qu'elle avait donnée, à son retour du Nanga Parbat avait été un véritable désastre. Une petite fille gâtée qui réclamait les moyens du secours français, dans un pays en guerre, à plus de 8 000 mètres d'altitude, en plein hiver. L'alpinisme, mais toujours en sécurité.

Après avoir lu son livre, je n'ai pas vraiment changé d'opinion mais je comprends. Je comprends à quel point cette femme a dû souffrir en voyant son ami s'éteindre, devant elle. Je comprends aussi qu'elle a sûrement perdu une partie d'elle sur cette montagne.

Qu'a-t-elle voulu prouver avec ce livre ? Peut être se donner bonne conscience, après avoir abandonné son ami mourant sur cette montagne.

Malgré tout, je sens une sincère pudeur dans ses mots, et je ne ressors pas totalement insensible de cette lecture.

Pari réussi ?
Commenter  J’apprécie          53
« Je suis addict à la montagne. J'en ai pris violemment conscience depuis mon retour du Nanga. Déjà en 2009, à mon retour de l'Annapurna, j'étais passée par une terrible phase de remise en question, de doute. Quand tu prends un carton, tu t'interroges sur cette attraction irrésistible qui te ramène sans cesse là-haut, tu comprends aussi ton enfermement. (…) Même si j'ai vécu des choses terriblement dures, insupportables en haute montagne, l'attraction reste toujours plus forte. C'est compliqué à expliquer comme à comprendre. Mais c'est un milieu dont je ne peux pas me passer (…) ». C'est avec ces quelques mots qu'Elisabeth Revol raconte le lien qui la relie aux hauts sommets.

Un terrible drame début 2018
Il y a quelques semaines, elle arrivait au sommet de l'Everest, comme pour tourner la page du terrible drame qu'elle a vécu début 2018. A cette époque, elle est au Pakistan sur une montagne qu'elle cherche à gravir depuis des années : le Nanga Parbat. Elle ne s'y attaque pas à la belle saison mais en plein hiver. « Les conditions météo ici sont rudes, surtout en cet hiver plus glacial que jamais ! » écrit-elle. Dans « Vivre », aux Editions Arthaud, Elisabeth Revol raconte cette ascension du Nanga Parbat, les difficultés de Tomek et le cercle vicieux qui déploie sa funeste courbure…

« Nous n'avons pas le droit à l'erreur, nous en sommes conscients ». Pourtant, une erreur va être commise, une erreur de ressenti, d'appréciation, de captation d'un tout petit signal. Celui qui aurait peut-être permis de faire demi-tour. Mais c'est trop tard. le compagnon de cordée d'Elisabeth, le Polonais Tomek Mackiewicz, est immobilisé. Son état se détériore et la montagne le retient prisonnier. La Française raconte aussi son sauvetage, mené tambour battant par un groupe d'alpinistes polonais dépêchés du K2 voisin. Et la terrible évidence qu'elle mettra des jours à comprendre : on ne pourra pas sauver Tomek.

Dans ce livre, la prof de sport de la Drôme, championne des cimes himalayennes, raconte cet épisode et la « douleur immense » qui a suivi, « le déchirement d'avoir survécu, seule ».
Lien : https://www.altitude.news/cu..
Commenter  J’apprécie          51
La tragédie d'Elisabeth Revol qui a vécu un drame en partant pour vaincre le Nanga Parbat qui culmine à 8 125 mètres.
Accompagnée de son ami Tomek ils réalisent l'exploit en 2018. Malheureusement arrivés au sommet Tomek est frappé de cécité.
Ce récit nous permet de mettre des mots sur l'opération de sauvetage et surtout sur son échec d'avoir pu ramener Tomek vivant.
Commenter  J’apprécie          40
Elisabeth Revol nous fait vivre l'expédition au Nanga Parbat "la montagne tueuse". L'exploit qu'elle réalise en 2018 avec son compagnon de cordée Tomasz Mackiewicz va tourner au cauchemar, car au sommet, Tomasz va être atteint de cécité. Il s'ensuit une course contre la montre pour espérer sortir de la "zone de mort" et descendre, pour échapper au manque d'oxygène et de froid. Ce livre est poignant n hommage à son ami et compagnon de cordée.
Commenter  J’apprécie          40
L'histoire d'Elizabeth Revol a été très médiatisée. Il s'agit d'une expédition en montagne qui a mal tournée et au cours de laquelle elle a été forcée de laisser son compagnon de cordée, blessé. Sur les plateaux télé, elle raconte son histoire, bloquant le passage aux émotions ce que l'on peut comprendre face à une telle épreuve. Lire son récit avait pour but de mieux cerner cette femme et ce qu'elle avait vécu. Malheureusement, même si elle affirme éprouver un fort sentiment de culpabilité, j'ai vraiment eu l'impression de lire un compte rendu où elle avait fait « tout bien ». Entrecoupé de passages sur sa vie personnelle un peu longs, ce document n'apporte rien de particulièrement intéressant. le récit de Joe Simpson, « la mort suspendue » m'avait laissé un souvenir marquant de sincérité et d'humilité. Je n'ai pas du tout retrouvé ces caractères dans le récit d'Elizabeth Revol qui ressemble plus à une longue lettre de mea culpa un peu étrange et artificielle. Sans jugement de ses actes car il est impossible de savoir ce qu'il aurait fallu faire à ce moment-là, ce témoignage est trop contrôlé et manque de sincérité.
Commenter  J’apprécie          40



Lecteurs (473) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1725 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}