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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà un épisode de la Guerre d'Algérie que je ne connaissais pas: la création de l'équipe de foot... du FLN en 1958.

De manière ironique, c'est un match entre une sélection "franco-française" et une sélection de "Français d'Algérie" en 1956 qui va donner l'idée de cette équipe "nationale" algérienne.

De manière clandestine, des joueurs de foot algériens, mais évoluant en France, vont être contactés et exfiltrés vers la Suisse, puis l'Italie, et en fin atterrir en Tunisie. Certains vont se faire prendre... et seront emprisonnés... C'est dingue... quand on regarde cela depuis 2018, de se dire qu'un joueur qui passe la frontière va se faire arrêter. O tempora, o mores. Cette évocation prend une saveur particulière en 2018. le propos des auteurs n'est pas innocent.

Chapeau bas à ces joueurs qui se sont lancés dans une aventure sans maîtriser leur destin, se projetant dans l'inconnu le plus total, renonçant à la coupe du monde (où la France va prendre la 3è place alors qu'elle faisait figure de favorite) et mettant le plus souvent fin à une carrière prometteuse. Sans parler de la vie de famille et des représailles de la France. Ils ont pu faire avancer la cause d'une Algérie indépendante à leur manière.

Kris au scénario (je me rends compte que j'apprécie énormément les BD dont il est scénariste) nous dépeint les déboires de ces 11 joueurs, condamnés à jouer des équipes de seconde zone, relégués aux hôtels miteux, voyageant en car... Les tensions, les déceptions, les espoirs... C'est profondément humain, avec le côté sportif qui l'emporte sur le côté politique (même si celui-ci est fatalement présent).

La BD se clôt sur le retour de Rachid Mekhloufi à Saint-Etienne. Puis un dossier (fort bien fait) vient compléter le tout et apporter davantage d'éclairage.
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Ils s'appellent Zitouni, Mekhloufi, Boubekeur. Ce sont des professionnels de football. Par amour de leur pays (l'Algérie) et pour la faire reconnaître, ils quittent la France en pleine guerre d'indépendance et créent la première équipe nationale algérienne de football.

Je n'aime pas le football ! J'apprécie peu certaines vues politiques et une partie de l'Histoire a été écrite par les vainqueurs. Autant dire que ce n'était pas un tiercé gagnant pour ma lecture d'Un Maillot pour l'Algérie. de cette équipe d'auteurs, j'ai une anecdote à raconter. L'un des auteurs a passé sa dernière soirée d'un festival de bande dessinée allongé sur un canapé à regarder la retransmission d'un match. Ils ont le ballon dans le sang et le font ressentir dans cet album.
Il est difficile de faire un équilibre entre histoire, sport et politique. Comment relater une histoire aussi riche ? On a l'impression que les auteurs l'ont fait de manière naturelle, avec leur passion (le ballon) attachée aux pieds. On est loin d'un (long) commentaire sportif, d'une oeuvre didactique ou de l'apologie d'une politique. Devant ces éléments, il faut mettre le plaisir. Un sentiment qu'il faut maintenir durant plus de 100 pages. La qualification est-elle assurée ? Elle l'est complètement ! le lecteur se plongera dans cette période sombre et exaltante. Il suivra les pérégrinations de cette équipe, ses victoires et ses doutes. La tension amenée par les auteurs n'empêche pas la bonne humeur, l'humour et le beau geste sportif. Pour illustrer cet album, Javi Rey se montre efficace. Il aurait pu maintenir une ligne graphique digne d'Eric Castel, mais l'auteur a d'autres atouts en mains. Certaines pages rappellent Captain Tsubasa (Olive et Tom), voire Trois Pommes (En Piste), mais tout ne se passe pas sur le gazon. Des palaces au désert, de la foule au portrait, le trait élégant de Javi trace l'histoire. C'est un plaisir à lire et à relire.
Si l'action proprement dite se situe entre 1958 et 1962, le dossier qui clôt le livre aborde une période plus large. On pourrait alors couvrir une période qui part de 1945 à 2013 ! Un dossier qui permet de se rendre compte des évènements et de saluer d'autant plus la performance des auteurs !

Je n'aime toujours pas le football, je me méfie toujours de la politique, ainsi que de la récupération de l'histoire. Un Maillot pour l'Algérie est un cri de liberté, une apologie du Sport. Il restera l'un des meilleurs albums de 2016.
Lien : https://tempsdelivresdotcom...
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Grâce à cette adaptation de la réalité, de la guerre d'indépendance d'Algérie et aussi de la création de l'équipe d'Algérie de football, revivez les moments phares de celles-ci, en b.d !!!
J'ai bien aimé ce livre car, on a, à la fin du livre, une partie explicatoire des 2 thèmes phares de ce livre. de plus, je le conseille surtout aux fans de football et, à tous les jeunes Algériens, qui ne connaîtrait pas le passé exact de leur pays d'origine et/ou de naissance.
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C'est une histoire méconnue et elle est pourtant vraie et incroyable. En 1958, plusieurs joueurs algériens évoluant dans le championnat de France fuient le pays clandestinement par petits groupes et rejoignent Tunis dans le but de créer la première équipe nationale de football algérienne. Un projet initié et supervisé par le FLN qui doit permettre d'apporter un écho médiatique à la lutte pour l'indépendance du peuple algérien qui s'enlise depuis 1954 et qui ne s'achèvera qu'en 1962 avec les accords d'Evian.

Entre 1958 et 1962, ce “onze de l'indépendance”, qui ne bénéficie d'aucune reconnaissance de la part de la FIFA, enchaîna les tournées en Afrique , Moyen-Orient, Asie et Europe de l'Est et permit de faire exister l'Algérie sur la scène internationale durant cette période de troubles. Au cours de cette période, l'équipe du FLN disputa plus de 80 matchs avec quelques victoires de prestige comme ce 6-1 passé à la sélection nationale de Yougoslavie en 1961 dans son “Marakana”.

Pour conter cette histoire exceptionnelle, il fallait bien un travail à 6 mains avec Bertrand Galic et Kris pour le scénario et un dessinateur espagnol Javi Rey. On sait la difficulté de retranscrire l'intensité d'un match de football et Javi s'en sort très bien redonnant vie à ce football d'antan et au ballon en cuir à lacets.

Le scénario insiste sur l'aventure humaine et fraternelle de ces joueurs “doublement exilés”
qui ne pouvaient pas retourner ni en Algérie ni en France avec laquelle de nombreux joueurs entretenaient une relation ambiguë teintée de nostalgie. Plusieurs joueurs retourneront d'ailleurs évoluer dans le championnat de France après la guerre dont le célèbre Rachid Makhloufi qui fera les beaux jours des Verts dans les années 60.

La détermination et la volonté de ces joueurs algériens sont impressionnantes et admirables puisque certains joueurs “stars” comme Zitouni, Makhloufi ou Brahimi n'ont pas hésité à quitter des situations confortables en France et la perspective de disputer une coupe du monde avec les Bleus (celle de 1958 en Suède) pour participer à la lutte, sur les terrains de sport, pour l'indépendance de leur pays.

Une bande dessinée remarquable et très documentée qui mêle avec brio histoire, politique et football. A noter que l'album est complété d'un très bon dossier de Gilles Rof sur l'épopée de l'équipe du FLN qui permet de la replacer dans le contexte de l'époque
Lien : http://lecafesport.blogspot...
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Des footballeurs "algériens" se lancent dans le combat de l'indépendance en montant une équipe de football dite "nationale". Elle sillonne l'Afrique et l'Europe de l'est afin de faire passer leur message.
Une bd excellente, basé sur des faits réels on entre dans l'histoire de l'Algérie avec ces footballeurs plein de vie.
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Cet album s'inspire librement de la formation secrète de la première équipe nationale algérienne de Football. En 1958, en pleine guerre d'Algérie, douze footballeurs algériens et jouant en Première Division en France disparaissent mystérieusement. Ce fait est d'autant plus frappant que certains d'entre eux devraient participer, au sein de l'équipe de France, à la Coupe du Monde annoncée quelques mois plus tard. de l'enfance de certains de ces joueurs jusqu'à la déclaration d'indépendance en 1962, nous suivons le parcours de cette équipe qui, par ses victoires, lors des différentes tournées, et par sa pugnacité sportive se voulait l'étendard d'une nation et d'un pays, l'Algérie.

Cette BD est très réussie par sa maîtrise des trois récits, celui de l'Histoire (ici la Guerre d'Algérie), celui des histoires (les parcours personnels de ces footballeurs, parfois hésitants) et celui de ce sport. La narration est autant menée par la nécessaire réussite de cette équipe que l'impatience des joueurs de voir la fin de cette guerre. Au-delà de leur idées indépendantistes, il y a chez ces joueurs l'envie de reprendre une vie normale comme joueur et comme homme. Chacun voit différemment le futur et cette intimité abordée subtilement bouleverse. Les auteurs s'intéressent particulièrement à quatre joueurs, les quatre de Sétif : Rachid Mekloufi (Saint Etienne), Mokhtar Arribi (FC Sète, Cannes, Entente sportive de Sétif), Amar Rouaï (entraîneur du MC Oran) et Adbelhamid Kermali (Olympique Lyonnais et sélectionneur de l'équipe d'Algérie). Cette attention permet d'apporter énormément d'humanité à cette BD. Ces hommes ne se veulent que footballeurs mais savent que leur jeu a un pouvoir incroyable. Encore faut-il briller sur le terrain? Chaque match devient un moyen de revendiquer encore plus haut et plus fort cette Algérie libre. Ce fait qui aurait pu être anecdotique est transcrit avec beaucoup de finesse par les trois auteurs.

Les dessins et les couleurs installent une ambiance particulière dans chaque lieu de compétition. Ce tour du monde qui pourrait avoir des airs de vacances se confronte très vite à la réalité. Des moments très forts émaillent le récit, comme celui où les douze joueurs s'arrêtent pour voir l'Algérie où ils n'ont pas le droit de rentrer. Ils se retrouvent devant des barbelés. La profonde tristesse se lit sur chaque visage. Cela symbolise la vraie réussite de cette bande dessinée, exprimer plusieurs voix très déterminées.

Lien : https://tourneurdepages.word..
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