Juan Timoneda

Auto de la brebis égarée
Auto de la Foi

Juan de la Timoneda est un auteur dont la vie est mal connue. Il a vécu et exercé à Valence, il a été libraire et éditeur. Son oeuvre est très abondante, mais il semble s'agir surtout d'adaptations d'oeuvres préexistantes plus que de véritables créations propres. Il a écrit des contes, en étant le premier à utiliser la matière de proverbes populaires, il a aussi emprunté aux conteurs italiens. On lui doit une célèbres édition de romances. de même pour son théâtre, il imite ou adapte soit les anciens, soit les contemporains. Un certains nombre de textes ne sont connus que grâce à ses éditions ou adaptations.

Il a publié plusieurs volumes d'autos (pièces courtes à thématique religieuse) entre 1558 et 1577. Ces différents textes marquent l'évolution du théâtre religieux du temps : aux thématiques liées à la Nativité et à la Passion se substituent de plus en plus celles qui concernent l'Eucharistie, les textes deviennent de plus en plus allégoriques et métaphoriques. Cette évolution préfigure le théâtre religieux du siècle d'or centré sur la célébration de la Fête-Dieu.

L'auto de la brebis égarée commence par une introduction dans laquelle l'auteur explicite la portée morale de sa pièce. Un gardien garde un troupeau de brebis. Se présente l'Appétit, qui prétend amener une brebis en la tentant avec un morceau de pain. le gardien lui laisse le choix, et elle suit l'Appétit. le gardien pousse des cris pour la faire revenir, surgit Saint-Michel, et tous les deux vont à la recherche de la brebis, mais ils n'arrivent pas à la retrouver. Deux autres personnages sont à sa recherche, Christophe (le Christ) et Saint Pierre. Christophe fait preuve d'un véritable acharnement à la retrouver, alors que les autres sont découragés et pensent la brebis définitivement perdue. Ils finissent par la retrouver, et Christophe la confie aux bons soins de Pierre.

Dans l'auto de la Foi, la Foi justement lutte avec le Monde, chacun voulant vendre son pain aux bonnes gens. le Monde a des arguments de vente beaucoup plus percutants, en particulier le prix. L'Homme choisit le pain du Monde, qui semble plus avantageux. Arrivent la Justice et la Raison, qui argumentent sur ce mauvais choix et qui arrivent à faire changer d'avis l'Homme, qui obtient son pardon et peut consommer le pain de la Foi.

Tout cela reste encore très rudimentaire, les allégories restent très simplistes, transparentes, les exposés didactiques assènent, il y a peu de mouvements et de jeux de scène, sans parler du moindre suspens. Cela donne la sensation de s'adresser à un public très simple, qui a besoin d'évidences plus que de subtilités.