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sur 1369 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Serge a acheté un tableau contemporain qui ne plait pas à Marc, une toile peinte en blanc d'1m60 sur 1m20.
L'annonce du prix de cette dernière va faire voler en éclat l'amitié entre Serge, Marc et Yvan.
Peut-on tout dire à un ami?
Vit-on pour ce qu'il veut que nous soyons ou pour ce ce que sommes?
Si la question de la sensibilité de chacun face à l'art contemporain se pose, elle n'est en réalité pas centrale! C'est bien de la force de l'amitié dont il s'agit et de sa capacité à dépasser les vrais clivages.
Les personnages sont loin d'être sympathiques et les pointes d'humour nous laissent imaginer les rebonds possibles de la mise en scène.
A découvrir même s'il ne s'agit pas d'un coup de coeur!
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Art d'acheter et de vendre. Art de se vendre. Art d'être se que l'on est. Art de dire ce que l'on pense. Art de dire ce que l'on croit que les autres veulent entendre. Art d'être un ami. Art de se situer. Il y a plein de prétextes pour que la vie continue dans des liens sociaux où l'art pictural n'est que prélude pour autre chose.
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C'est un constat assez classique je dirais, qui peut être fait dans les milieux bourgeois ou petit-bourgeois : beaucoup de choses sont surfaites.
Qu'il s'agisse de ce "manque d'inspiration en blanc" bien trop cher ( mais c'est peut-être un Koendelietzsche :-)), ou des fondements des liens qui unissent ces trois hommes, les protagonistes.
Ils sont en effet plutôt bien placés socialement, ce qui rend leurs préoccupations et leurs réflexions "de classe" plutôt orientées. On découvre que l'un d'eux est un neutre sans avis, qui a l'air de fuir toute attitude dynamique, et que l'autre qui émet un avis négatif sur l'achat de l'oeuvre, et l'oeuvre elle-même (dont les didascalies la mettent souvent au centre de la pièce), par sa franchise provoque quasiment la rupture avec son "ami" propriétaire (il le répète, il en est fier) de l'oeuvre. On ne peut pas émettre d'avis personnel et contradictoire dans ce milieu, ou alors on va inexorablement vers un conflit, qui n'est pas non plus tolérable.
Au final ces gens sont fatigants de superficialité.
J'aurais aimé que le trio explose, c'était tangent, mais même ça ce n'est pas possible.
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J'ai lu cette courte pièce en une soirée. Ce sont 81 pages, une pièce de facture moderne, découpée en plusieurs tableaux, dont l'unité est marquée justement par trois tableaux qui définissent le rapport à l'art de chacun des trois amis.

L'élément déclencheur est l'achat par Serge (très cher) d'un tableau… blanc. Les regards portés sur ce tableau sont différents, et varient parfois en fonction des témoins et des alliances qui se forment entre les amis. Pour son propriétaire, on y voit des couleurs, des lisérés, pour l'autre ami, Yvan, il est émouvant, mais pour le troisième, Marc, c'est purement une folie.

Ce tableau, qui se promène de pièce en pièce chez Serge, est le point de départ d'une redistribution des cartes dans l'amitié à trois de ces vieux amis ; il cristallise à ce point les relations duelles entre les amis, surtout Serge et Marc, déçus de l'évolution l'un de l'autre, que ces presque ennemis en viennent aux pires extrémités, et se lâchent des vérités fort désagréables. C'est presque un triangle amoureux, en somme : Yvan, qui va se marier, et qui a un caractère fort sensible, se retrouve pris entre deux feux, et essaie de composer stoïquement avec la susceptibilité des deux autres.

Le dialogue, comme toujours au théâtre, fait l'action : on y brasse des représentations sociales (la culture est un enjeu de statut social), des considérations sur l'art contemporain, la compréhension qu'on peut en avoir ou non, la nostalgie des classiques contre la modernité, on s'aventure sur le terrain du mariage, des relations familiales. Les individualités y sont souvent exacerbées, voire franchement égoïstes et nombrilistes.

Mon avis : c'est un bon texte, qui l'air de rien aborde des sujets intéressants et sensibles, et peut faire réfléchir. Toutefois, ma lecture a pâti d'être venue après le Dieu du carnage, pièce que j'avais adorée - notamment je m'attendais vraiment à rire davantage, et finalement, je suis restée sur ma faim. C'est émouvant, parfois grinçant, mais je n'ai pas été très sensible à cette forme d'humour. Alors bien sûr, j'imagine que la pièce jouée, dans la distribution connue, doit être beaucoup plus satisfaisante.
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Agréable pièce de théâtre qui nous fait passer un bon moment. Elle est drôle mais surtout intéressante puisqu'elle interroge sur les bases et les fondements de l'amitié et de nos relations aux autres. Quelle est notre part d'égoïsme et de narcissisme ? Avons-nous certains amis pour nous mettre en valeur ? Utilisons-nous certaines personnes malléables pour les façonner selon nos envies, comme notre oeuvre d'art ?
Et pourtant tout partait d'une amitié qui semblait sincère et forte, mais finalement faite de nombreux non-dits. Et tout cela explose un jour, à la vue d'un malheureux tableau tout blanc. Les trois amis, Marc, Serge et Yvan, vont se dire leur quatre vérités et cela va faire mal, très mal. J'ai eu beaucoup de compassion pour Yvan qui, je dois le reconnaître, m'a rappelé la personne que je suis : il ne veut blesser personne et ressent donc des difficultés à prendre parti, ce qui finalement lui retombe dessus.
Je dois avouer que je m'attendais à quelque chose d'encore plus drôle mais j'ai tout de même passé un agréable moment.
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Yasmina Reza est une écrivaine française qui a plusieurs cordes à son arc : théâtre, romans, scénarios... elle touche à tout.

Trois personnages sont au coeur de cette histoire : Marc, Serge et Yvan. Marc est invité à voir la nouvelle acquisition de son ami Serge : une toile peinte en blanc. Enfin... blanc mais avec de fins lisérés gris / blanc… vous ne voyez donc pas? Voilà qui va faire débat !

Marc est abasourdi. Comment Serge a-t-il pu dépenser une telle somme d'argent pour une toile de la sorte ? Yvan, quant à lui, n'en pense rien et ne veut ni prendre parti, ni se mettre ses amis à dos.

Une dispute éclate alors au sein du groupe et on comprend rapidement que le sujet tournera plutôt autour de l'amitié qu'autour de l'art.

Le Lecture de « Art » fut un petit moment de plaisir. le livre est petit et se lit rapidement étant donné les dialogues constants entre les personnages.
Il me semble cependant plus intéressant de voir la pièce, qui connait un succès international, que de la lire.
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Acheté pour l'auteur et le titre.On y parle d'art (un peu), et en particulier d'art abstrait: imposture? vanité? ou bien suggestion invitation à l'au delà?
Mais surtout on y parle d'amitié. Une amitié chahutée. Survivra-t-elle à des divergences esthétiques? Ou plutôt, les divergences suscitées par le monochrome blanc vont elles refléter, plus qu'une éventuelle lumière, des limites , des craquelures, de ce que les trois personnages avaient coutume d'appeler amitié? Finalement celle ci est elle réelle? Méritait-elle ce nom?. N'était elle que la conjonction d'un besoin d'affection (Marc) de rupture de solitude (Yvan) et de recherche de reconnaissance sociale (Serge)? Pourra t-elle revivre, être reconstruite une fois ses fausse fondations démasquées?
Plusieurs critiques font état du plaisir de voir la pièce.Sa lecture en tous cas m'a laissé sur ma faim, faisant ressortir un manque de profondeur à mon avis.
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Une pièce de théâtre qui met en scène trois vieux amis. Serge vient de payer une fortune pour acquérir une toile blanche sur fond blanc. Marc est hérissé contre ce choix qui s'oppose à ses propres goûts. Yvan tente de les réconcilier. Ils se déchirent… Malgré tous mes a priori positifs envers Yasmina Reza, j'ai été déçu par « Art », qui tombe trop vite dans le cliché. Je continue à recommander l'auteur, mais pas ce texte-là, dirais-je.

Qu'est-ce que l'art ? Une oeuvre d'art doit-elle être belle ? Comment sélectionner ce qui doit être exposé dans un musée ? Ces questions ne trouveront sans doute jamais de réponses définitives, mais ce n'est certes pas une raison pour cesser de se les poser, au contraire ! Dans « Art », des vieux amis se disputent sur la valeur artistique d'une toile.

Cette dispute n'a rien d'original et d'un point de vue artistique, l'auteur ne donne d'ailleurs aucune profondeur aux arguments. L'intérêt de la pièce est davantage de montrer jusqu'à quel point cette question parvient à diviser de vieux amis; en fin de compte, pour cet aspect-là, peu importe de quelle question il s'agit. La dispute s'envenimant, les amis en viennent à se lancer des piques de plus en plus méchantes les uns aux autres. On voit ainsi les personnalités se dévoiler. Les susceptibilités sont exacerbées.

Mais là aussi, je n'ai guère trouvé d'originalité dans la façon de traiter thème d'une dispute qui monte entre de vieux amis, jusqu'à les diviser.

Bref, ce texte-ci ne m'a pas confirmé la bonne impression que m'avaient laissée mes précédentes lectures de Yasmina Reza (« Babylone » et « Heureux les heureux ») et je compte bien continuer à essayer d'autres de ses oeuvres (je vais d'ailleurs prendre des places pour « Bella Figura » qui sera jouée la saison prochaine pas loin de chez moi).
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Marc, Serge et Yvan sont amis. Ou du moins l'étaient avant que Serge ne s'achète un tableau... tout blanc. Enfin, pas tout à fait : il y a comme un liseré blanc tout le tour. Et ce pour la modique somme de deux cent mille francs !

Deux cent mille francs ! Voilà qui est inconcevable pour Marc, qu'on puisse claquer une telle somme pour une "merde" pareille... Oups ! "Merde", voilà le mot de trop que Serge ne va pas encaisser. Et les deux compères de prendre chacun leur tour Yvan à témoin de leur différend pour arbitrage... Jusqu'à la scène finale qui voit se succéder les triangles de Karpman à un rythme effréné. Avec en trame de fond une réflexion sur le rôle de l'autre dans la construction de notre image de nous-même, et sur la dépendance dans nos relations.

Je n'ai pas pu m'empêcher de penser au film des Inconnus Les Trois Frères en lisant cette pièce : quand Pascal Légitimus reçoit ses demi-frères dans son super apprt high tech, il a justement un Monochrome de Whiteman accroché chez lui, et on retrouve les mêmes réflexions sur le prix, le snobisme etc. le film est sorti en 1995, la pièce de Yasmina Reza en 1994. Peut-être a-t-elle été une source d'inspiration pour nos Inconnus ? Ce n'est pas la première fois en tous cas que le théâtre aura pu inspirer le cinéma...
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Pièce courte (environ 80 pages) mettant en scène 3 amis à l'occasion de l'achat par l'un d'entre eux d'un tableau, entièrement blanc, coûtant une fortune. Si cette pièce s'interroge sur le rôle et la définition de l'art, elle aborde également subtilement les mécanismes fragiles de l'amitié, minée par les incompréhensions et les non-dits, entre des amis jusque là très proches. le style est limpide et les réparties sont drôles et ne manquent pas de mordant.
Lire une pièce de théâtre ce n'est pas évident ! j'aurais préféré la voir au théâtre ... peut être la prochaine fois qu'elle sera à l'affiche
Lien : https://www.babelio.com/resr..
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