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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
j'adhère aux louanges malgré quelques longueurs que j'ai allègrement sautées ...
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Lecture à la fois jolie et à la fois dérangeante, et ce pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, l'auteur surfe sur la vague, si tendance cette année, de la narration à la première personne du singulier avec une narratrice portant (à priori... car glissé une seule fois entre les lignes) le même prénom que l'auteur. D'où la question perpétuelle: l'auteur se met-elle en scène ou est-ce une pure fiction? Ce qui dérange mais finalement importe peu... bien que, au fil des interviews données par l'auteur suite à la sortie du livre, le contenu semble hautement autobiographique.

Ensuite, fortement dérangeant quand on considère le thème principal du roman: l'amour tant émotionnel que charnel, entre une ado de 12-13 ans et un homme de 43 ans. L'auteur a choisi la voie de la séduction par l'adolescente de manière unilatérale, volontaire et répétée (tel un Lolita de Nabokov aux rôles inversés) du "vieux". le couple, à la différence d'âge si importante, reste choquant et dérangeant même si, au fil des pages, la maturité de la narratrice me fait plus penser à une jeune fille de 16-18 ans. L'auteur a beau, répéter au fil des pages, que l'enfant est la coupable et l'adulte la victime, cette relation a, tout de même, de quoi déranger le lecteur.

Néanmoins, c'est un joli roman.

Joli car bien écrit.

Joli car intelligemment écrit. Certes, le thème est dérangeant car très peu moral, très peu "politiquement correct" mais l'auteur parvient à parfaitement construire son personnage, lui donnant beaucoup de profondeur et les arguments nécessaires pour justifier sa conduite et sa démarche.

Joli enfin car truffé de références à la littérature, au théâtre et aux artistes en général.

En conclusion: une bien jolie et bien dérangeante réussite.

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Nous sommes en 1972. Nathalie, l'héroïne de ce roman est une toute jeune adolescente...Elle n'a que 12 ans. Elle vient de passer trois longues années enfermées dans une prison particulière : un corset... censé la guérir d'une mystérieuse maladie. Mais il y a eu erreur de diagnostic et c'est finalement grâce à sa grand-mère et à son médecin anglais qu'elle sera opérée d'une tumeur à l'os iliaque. Elle va suivre ensuite une rééducation de plusieurs mois et retrouver, enfin, en même temps que sa santé, sa liberté.
Pendant ces trois longues années où elle est restée clouée sur son lit ou dans un fauteuil, chez elle ou à l'hôpital, elle a développé un goût exagéré pour la lecture...elle a appris par coeur des textes classiques et en particulier des textes de théâtre. Sa maladie n'a pas vraiment changé la vie de ses parents, ni de sa famille. le père, futur académicien multiplie les conquêtes féminines et les dîners mondains. La mère prend son psy pour amant. La soeur aînée est une photographe connue. Elle est mariée et ne pense qu'à sa carrière à New York. Quant au grand frère...il ne pense qu'à s'amuser avec ses copains, multiplier les conquêtes ou bien, à ses études de droit : il deviendra bientôt un grand avocat, il en est sûr...et personne dans la famille ne doute de lui.

Comment s'en sortir à l'adolescence quand on a une famille si connue ?
Comment se construire dans l'indifférence générale, voire le dénigrement permanent, comme c'est le plus souvent le cas pour Nathalie ?

Un soir d'été, alors qu'elle est en vacances en famille dans le petit village Corse qu'elle aime tant, mais où elle s'ennuie, Nathalie fait la connaissance de Pierre, un comédien connu, membre de la Comédie française.
Il s'intéresse à la jeune fille, lui pose des questions sur son avenir. Elle lui avoue son désir de faire du théâtre, il la conseille... Dès lors cette rencontre va changer définitivement sa vie...

Nathalie Rheims nous livre ici un roman initiatique, sans doute en partie autobiographique, dans lequel, elle décrit la première passion amoureuse d'une jeune fille qui n'a pas encore 13 ans (elle ?), pour un comédien de la Comédie Française qui a 30 ans de plus qu'elle.
Elle nous décrit aussi ses premiers pas de comédienne.
Les deux découvertes se confondent...

C'est un roman très bien écrit, avec beaucoup de sensibilité et toute une palette d'émotions.Il est vrai que cette relation amoureuse et sexuelle peut paraître choquante, voire invraisemblable, car la différence d'âge entre la jeune fille et ce comédien est de 30 ans et de plus, Nathalie est mineure. Certains passages sont très crus...Mais le fait est, qu'elle est amoureuse. Elle se moque complètement de son âge (le sien et celui de Pierre).
L'histoire est racontée avec tellement de naturel, de simplicité et avec la maturité d'une adolescente plus âgée que cela change notre regard sur l'histoire.
De plus, c'est un roman qui sonne juste à chaque page et où l'auteur se remet dans la peau de l'adolescente qu'elle était. Elle se livre sans pudeur, et nous décrit cette passion avec ses mots.
Les passions adolescentes sont parfois précoces et ravageuses mais non moins sincères...
Pour lire la chronique complète c'est sur mon blog...
Lien : http://bulledemanou.over-blo..
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La narratrice de Place Colette est une très jeune fille, d'extraction bourgeoise, qui s'ennuie ferme dans son foyer familial, d'où ses parents, volages et conformistes tout à la fois, sont souvent absents …Les vacances passées en Corse chaque année la contraignent à subir le rituel familial :les anecdotes cent fois répétées, la malveillance de la voisine de la résidence, la présence de personnages issus du milieu littéraire, parmi lesquels Michel Mohrt, Paul Morand, Félicien Marceau .Le père de la narratrice est en effet candidat à l'Académie française et exerce pour préparer au mieux sa candidature un peu de lobbying …
Pourtant, ce qui va sauver cette très jeune fille, qui a longtemps été immobilisée et hospitalisée par suite d'une erreur de diagnostic, c'est la littérature, la connaissance des classiques dont elle a tout loisir de s'imprégner durant ses loisirs forcés. A l'issue de trois années, un professeur découvre sa véritable maladie. Il l'opère, elle guérit. de nouveau en pleine possession de ses moyens physiques, la narratrice n'a de cesse de revoir à Paris un homme nommé Pierre, beaucoup plus âgé qu'elle .Il est Sociétaire de cette vénérable institution et joue régulièrement salle Richelieu, Place Colette, siège de la Comédie-Française. Elle l'a aperçu dans un théâtre d'Ajaccio, au cours de ses vacances en Corse .Avec l'aide de sa camarade, Isabelle, elle fait le mur, va le voir à la Comédie-Française en cachette de ses parents, tombe amoureuse de cet homme .Elle tente de le contacter timidement, de lui parler, de se présenter, mais les premiers contacts se limitent à des fellations intimes suivies par un renvoi amical : « Rentre chez toi, petite fille. »
Pourtant, la poursuite de cet idéal amoureux n'est pas chimérique, elle n'est pas non plus scabreuse car la narratrice (la romancière ?) a le mérite immense de bien mettre en évidence le parallélisme des deux désirs : celui éprouvé pour cet homme, et celui de l'amour du théâtre, qui se révèle chez elle une véritable passion .Elle constate ainsi une symétrie entre la situation de Phèdre et la sienne : « Plus j'écoutais le texte, plus nos situations se croisaient, s'inversaient, devenaient symétriques. Phèdre se sentait coupable d'avoir été foudroyée d'amour par le jeune fils de son mari. Pierre était aussi un fruit défendu .Ma passion était la plus forte ; pour lui, j'aurais tout envoyé promener sans réfléchir une seconde. »

Dans la logique de cette emprise de la passion pour le théâtre, la narratrice prend des cours, d'abord chez Abricot, surnom charmant donné à sa professeure de théâtre qui l'initie aux techniques de respiration, à interpréter avec la justesse de ton dans la déclamation .Puis elle entre dans le cours d'un autre professeur, un certain Jean Perimony, sorte de Jouvet à son échelle, exigeant, brutal, mais sachant reconnaître le talent .La narratrice est reçue ultérieurement par Jorge Lavelli, Jean le Poulain avec propositions à l'appui qu'elle accepte .Sa carrière est lancée, elle est reconnue par ses parents, enfin attentifs à ses performances, et par Pierre …
Place Colette est un beau roman d'initiation, non pas à une aventure sexuelle graveleuse mais à l'illustration des possibilités de réalisation simultanée d'espérances de natures diverses, ce qui est tout différent .Il séduira en cela les lecteurs.
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Bien écrit, toutefois le côté "pauvre petite fille riche" devient vite lassant au fil des pages...De même que l'aspect "j'ai mal à ma famille".
Au niveau du récit, je ne doute pas de la passion amoureuse de l'auteur lorsqu'elle avait 13 ans pour cet homme plus âgé, il faudrait juste que quelqu'un lui explique qu'elle a été violée et qu'à aucun moment l'attitude de cet homme n'était de l'amour pour elle...
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Appréciation en demi-teinte pour les deux passions entretenues par une jeune adolescente : l'une entraînant le lecteur dans l'univers fascinant du théâtre et l'autre le forçant à assister à sa relation amoureuse avec un homme de plus de 30 ans son aîné.
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« Je n'avais pas conscience de côtoyer d'illustres personnages, engoncés dans l'adoration de leur propre image ». La petite fille qui prononce ces paroles a 12 ans. Nous sommes en 1972 et elle sort de trois années bloqués par un problème physique qui l'a maintenue en fauteuil et retrouve peu à peu la liberté, en Corse, dans la villa de vacances de ses parents, située à côté de la maison d'une des maîtresses de son père, coureur avoué et invétéré, écrivain briguant un fauteuil à l'Académie et qui reçoit tout le beau monde artistico-culturel qui passe sur l'Île de Beauté.

Parmi ces invités, un acteur de théâtre, pensionnaire de la Comédie Française, dont la petite fille, très en avance sur son âge, tombe littéralement amoureuse. A force de persévérance et de persuasion, elle parviendra à conquérir son Roméo puis par la suite à faire du théâtre et de la vie de scène sa propre vie, son propre destin.

La relation amoureuse (et sexuelle) d'une mineure avec un homme âgé de 30 ans de plus à de quoi surprendre et choquer. Et pourtant cette histoire semble naturelle : narrée par la jeune fille, elle s'étend jusqu'à ses 17 ans et la pureté de cette passion amoureuse rapportée par l'enfant elle-même parvient à emporter partiellement les barrières psychologiques du lecteur. le doute aurait été plus fort, plus handicapant, si l'histoire avait été écrite à travers le prisme de l'acteur.

Au milieu d'une famille qui l'a rejetée, dénigrée et rabaissée, la jeune fille n'a pas d'autre choix que de se créer sa propre histoire : son père volage ne pense qu'à lui et à sa carrière, sa mère semble totalement ailleurs et coincée dans une histoire d'amour avec un pédopsychiatre, son frère passe son temps à la diminuer avec l'aide de ses amis et ne pense de toute façon qu'à courir la gueuse, sa soeur est vouée à une phénoménale carrière de photographe à New-York.

Sa famille ne lui offrant aucun salut, elle va aller le chercher ailleurs : dans les bras de « son » acteur, troublé par les manigances de la jeune fille, dans son destin d'actrice, dans sa seule et unique relation amicale avec une jeune fille de son école dont la liberté de ton et de morale trouve un écho en elle (les parents de cette amie étant réalisateurs de films pornographiques).
Nathalie Rheims livre ici un roman initiatique à la fois cru et pudique dans lequel tout est affaire de théâtre : la vie elle-même n'est qu'un théâtre des apparences et des illusions. le roman fonctionne un peu comme la mise en abîme de sa propre vie par la jeune fille. La construction du roman colle ainsi parfaitement avec le propos de l'auteur dont la lecture de « Maladie d'amour » ne m'avait pas enthousiasmé contrairement à celle-ci, c'est beaucoup plus réussi !

Lien : http://wp.me/p2X8E2-uA
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Une ado moche et malade est constamment ignorée et dévalorisée par sa famille d'artistes et d'intellectuels bon chic bon genre. Elle se sort de cette situation inconfortable en développant un goût et un grand talent pour le théâtre et les comédiens.
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