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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà une BD vraiment bien faite sur la violence conjugale. C'est un sujet qui reste malheureusement très (et trop) tabou en France, mais qu'on peut voir au détour de certaines oeuvres. Et ici, l'idée est faite de laisser parler un couple sur cette violence. Les deux, pas seulement la femme ou le mari.

C'est ce que j'ai beaucoup apprécié dans cette BD : sans excuser ce qui se passe, la BD essaye de montrer comment on y arrive, comment cela devient possible, puis normal, puis banal. Les auteurs font parler tour à tour les personnages et se tisse le lien qui les unit. Même dans les coups, ils restent un couple amoureux. Et c'est là que se pose le problème.

Cette BD ne propose aucune solution, juste une situation avec tout ce que cela comporte. C'est assez cruel dans son propos, avec une précision chirurgicale de l'alchimie d'un couple et d'une violence. D'ailleurs le dessin renforce ce côté là, en laissant les personnages sous traits animaliers. C'est bien pensé, on n'a alors pas d'individus identifiables, mais seulement des comportements. Cet homme pourrait être n'importe qui, cette femme pourrait être n'importe laquelle.

Je recommande cette lecture, qui a le mérite de remettre une réalité au goût du jour. Attention cependant, ce n'est pas non plus un traité sociologique, et la violence domestique n'est pas toujours ainsi. Il existe autant de façons d'y arriver que de cas. Mais l'on découvre ici comment cela se glisse dans le couple lambda. Monsieur et madame tout le monde qui s'aiment et vivent heureux. Enfin, presque heureux ...
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Je ne connaissais pas le thème de ce one-shot au moment de l'entamer. Tout démarre de manière assez légère avec ce couple installé sur un divan, se confiant tour à tour au lecteur. Si la vision qu'ils ont de leur rencontre et de leur histoire d'amour diffère, rien ne laisse cependant présager que l'histoire va basculer.

La première baffe qu'elle se prend, prend donc également le lecteur à contre-pied. de la surprise de cette première gifle à l'horreur journalière d'une violence physique et mentale latente qui ne cherche même plus d'excuse pour se montrer, en passant par les phases de déni et de culpabilité de cette femme plus aveuglée par l'amour que par les ecchymoses qu'elle dissimule sous des lunettes de soleil, la spirale infernale s'installe inéluctablement. le ton léger se dissipe au fil des pages et laisse la place à la violence conjugale. Une violence qui explique et justifie l'espace qui séparait ce couple apparemment anodin sur le divan du mariage en début d'histoire. Un espace qui fait place au vide et une femme, prisonnière de son couple, repliée sur elle-même, fatiguée des réactions de ses proches, incapable de se lever et de quitter ce canapé qui ne les unit plus depuis longtemps. Plongée dans le noir, victime d'un amour aveugle et d'un connard égoïste qui n'a que ses coups et sa stupidité à partager et qui parvient encore à trouver des excuses à ses actes, elle s'accroche ... un peu, beaucoup trop ... à la folie ...

La représentation animalière des personnages de James ("Les mauvaises humeurs de James et la Tête X") n'enlève rien à la force du récit de Sylvain Ricard. Il s'agit bel et bien d'êtres humains, même si lui a tout d'un animal ...
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A la folie… dénonce certes la violence conjugale mais montre surtout ce que peut endurer une femme par amour. Tout commence pourtant très bien comme dans un véritable conte de fée. Puis, brusquement, cela tourne au cauchemar comme dans la plupart des cas dans la vraie vie.

Bien entendu, ce discours ne sera pas compris par les moralisateurs de tout bord à commencer par la meilleure amie de cette victime. Il ne faut pas se médire sur ces propos. Ce qui arrive à cette femme est totalement condamnable. C'est l'horreur absolue dans ce qu'il y a de plus perfide d'autant que cela concerne l'intimité du couple. On ressent un véritable malaise certainement salutaire.

Ce que j'ai véritablement aimé dans cette oeuvre, c'est que les choses ne sont pas aussi simples au niveau du cheminement de la pensée de cette femme qui se culpabilise. On a envie qu'elle s'en sorte, qu'il y ait une véritable prise de conscience de ce qui n'est pas acceptable. le fait d'avoir utilisé des animaux semble adoucir la violence des propos et le choc des images. L'originalité de cette bd est autant sur la forme que sur le contenu du message non manichéen délivré au lectorat.
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Une histoire dure et pourtant si banale. Celle d'une jeune femme battue par son mari et qui finit par se persuader que ce n'est pas si grave. Sa mère lui explique, entre autres choses, que les hommes sont de nature sauvage et qu'on ne divorce pas dans la famille. Ça ne se fait pas ! Quant à la justice, lorsqu'elle n'est pas au ralenti, elle est expéditive. Une femme qui a alors toutes les clés en main pour ne jamais sortir de cette spirale de la violence, aussi bien physique que mentale...
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Fort / réaliste / sidérant.
« Deux voix : un couple marié nous raconte son histoire. de la rencontre à l'amour fou, de la vie conjugale à la violence. Ces deux là s'aiment à la folie, mais arrive un moment où lui commence à frapper et elle à subir. »
A lire installé-e sur son canapé.
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Terrible bande dessinée sur les violences conjugales, banalisées, comme intégrées par les deux partis, faisant partie du fonctionnement de ce couple. L'acceptation de la femme m'a dérangé, son absence de réaction m'a mise mal à l'aise. L'idéalisation de l'amour ne justifie pas tout, on attend son réveil tout au long de l'histoire.
C'est fort, très fort en émotion. Une sacrée gifle. La bande dessinée n'a rien d'un art mineur quand elle est composée avec ambition, elle peut décidément faire passer bien des sentiments.
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Bon, j'avoue, en ce moment, je turbine au Ricard.
Au Sylvain Ricard, pour être précis.
Apéro du jour: … à la folie.
J'vous préviens tout de suite, pour la p'tite collation, oubliez confettis et cotillons, pas vraiment le style du bonhomme.

Ils sont deux sur un sofa. Ouais, on pourrait légitimement appeler ça un couple.
Deux êtres unis par les liens du mariage pour le meilleur et pour le pire.
Pouf, pouf, ce se-ra toi qui te col-ti-nera le pire.
De fait, madame sera la grande gagnante multirécidiviste. Heu-reuse !

La violence conjugale, voilà de quoi il retourne présentement.
Les deux époux se dévoilent, assis côte à côte, sans qu'il n'y ait aucune sorte d'interaction entre eux.
Le physique de madame évoluant au fil du temps mais surtout au rythme des coups reçus inlassablement.
De la rencontre, belle, comme dans un rêve de princesse, au quotidien triste à pleurer, chacun donne sa version du couple étonnamment dissemblable. En même temps, allez demander, vous, à un gland corrigeant sa femme, de faire preuve d'un minimum d'honnêteté intellectuelle. Et je parle même pas de repentir, là.
Elle l'avait bien cherché et pis c'est tout.

Ce qu'il y a de frappant, sans mauvais jeu de mot, c'est ce statut de victime expiatoire assumé qui se met en place au fil du temps.
La femme, pas franchement aidée par une amie horrifiée par la situation mais totalement incapable de l'en sortir ni par une mère approuvant ouvertement les méthodes musclées de son gendre, ira jusqu'à accepter cet état de fait en trouvant à son boxeur de mari toutes les raisons possibles et imaginables excusant de tels agissements. Call me ball, punching-ball.

Ricard et James ne font pas dans le sensationnalisme.
Ils auront mis des mots sur ces maux.
Un dessin bicolore, des animaux en guise de protagonistes, ils misent tout sur la dramatique de la situation et le font avec brio.
Ils décrivent parfaitement ce lent et douloureux processus victimaire qui ferait hurler toute personne douée d'un minimum de raison mais totalement étrangère à la situation. le lire est une chose, le vivre en est une autre.
La lente descente aux enfers de notre Eurydice et son morne quotidien tragiquement répétitif comme piqûre de rappel.

Chaque année, en France, près de 216000 femmes sont victimes de violences verbales, psychologiques, physiques ou sexuelles.  Une femme décède tous les 3 jours sous les coups de son con-joint.
Parfois, il arrive cependant que la victime en réchappe, s'en émancipe, mais à quel prix.
Cf affaires emblématiques du moment avec Jacqueline SAUVAGE et Bernadette DIMET.
L'homme est un loup pour l'homme qui, dans un trop louable souci d'équité, décida un jour d'élargir son terrain de chasse...

4.5/5
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La couverture de ce roman graphique ne laisse en rien présager de l'histoire. Je me suis donc totalement laissée surprendre.
J'ai été touchée par la manière dont les deux tourtereaux parlent chacun de leur partenaire, sous forme de témoignage, en s'adressant directement à un spectateur (le lecteur) : la rencontre, la découverte de l'autre, l'inscription du couple dans un quotidien... Et puis, petit à petit s'immisce cette violence, verbale, physique, psychologique.
Le graphisme, avec ces personnages aux têtes animales, m'a tout de suite emportée, même si au départ, je ne suis pas fan de ce parti-pris.
Au final, il permet de s'identifier facilement.
Les rouages de l'engrenage sont très bien exposés et montrent avec quelle banalité et quelle facilité le cauchemar arrive, comment l'entourage influe sur la résolution ou non du problème.
Un livre réussi, percutant et bien écrit.
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Cette critique n'est pas légère, douce et insouciante … En effet, je vais revenir sur une lecture marquante : … à la folie de Sylvain Ricard & James qui traite des violences conjugales. Publiée chez Futuropolis en 2009, c'est une bande dessinée qui parle d'un sujet malheureusement toujours d'actualité.

Une approche simple qui met dans l'ambiance
L'histoire, c'est celle d'un couple qui s'aime. L'homme tout comme la femme nous décrivent leur quotidien. Cette narration à deux voies permet une intimité plus grande avec les protagonistes. Elle offre également une forme de compréhension même si elle ne permet pas une acceptation des actes violents!
Alors voilà, encore jeunes étudiants, ces deux êtres tombent amoureux et se marient. Lui gagne si bien sa vie qu'elle n'a pas besoin de travailler. Femme au foyer, elle fait tout pour le confort de son mari jusqu'au jour où à cause du stress, à cause d'un geste maladroit de la part de cette femme, son mari la frappe pour mettre un terme à une dispute.
Ce geste, bref, sûrement pas prémédité va devenir une habitude. … à la folie nous fait vivre le quotidien d'une femme battue par son mari et qui l'accepte.

Une BD cruelle mais vraie !
Oui, nous pourrions juger : pourquoi cette femme ne fait rien avant, et pourquoi la mère donne ce genre de conseils ?
Mais face aux autres, face à son mari que l'on aime et qui a des excuses, serions nous forte ? Ne mettrions-nous pas autant de temps avant de sortir, si l'on sort de cette bulle … La femme aime sont mari au point de s'en vouloir à elle, de penser que c'est sa faute s'il la frappe.
Une BD qui montre que parler c'est aussi affronter des regards pas prêts à voir la vérité. La mère nous dévoile bien cette incompréhension, cette soumission de la femme qui est encore chose commune dans bien des cultures et dans bon nombre de familles.
Bien qu'ayant utilisé l'anthropomorphisme, James nous renvoie l'image de l'Homme tel qu'il est. C'est peut être même plus criant de vérité car on ne regarde plus l'animal dessiné mais les sentiments, les gestes et on voit l'horreur et la difficulté d'être dans cette situation. Ce n'est pas "une femme" ce sont toutes les femmes qui sont représentées sous ces traits !

Que peut-on ressentir face à ça ?

Malgré tout cela, on est pas dans la tristesse et dans la révolte durant cette lecture. On cherche à comprendre comment une femme et un homme en arrive là, sont-ils meilleurs, sont-ils pires ? Est-ce vraiment un cercle vicieux ?

Voilà une lecture qui ne laisse pas de marbre, qui révolte à la fin de la lecture et en même temps qui nous permet de comprendre bien des choses sur l'importance de la volonté personnelle et son influence sur nos actions.

J'espère que le sujet ne vous fera pas fuir et que vous tenterez cette lecture poignante.
Lien : http://chickon.fr/2014/04/03..
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