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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bon, j'avoue, en ce moment, je turbine au Ricard.
Au Sylvain Ricard, pour être précis.
Apéro du jour: … à la folie.
J'vous préviens tout de suite, pour la p'tite collation, oubliez confettis et cotillons, pas vraiment le style du bonhomme.

Ils sont deux sur un sofa. Ouais, on pourrait légitimement appeler ça un couple.
Deux êtres unis par les liens du mariage pour le meilleur et pour le pire.
Pouf, pouf, ce se-ra toi qui te col-ti-nera le pire.
De fait, madame sera la grande gagnante multirécidiviste. Heu-reuse !

La violence conjugale, voilà de quoi il retourne présentement.
Les deux époux se dévoilent, assis côte à côte, sans qu'il n'y ait aucune sorte d'interaction entre eux.
Le physique de madame évoluant au fil du temps mais surtout au rythme des coups reçus inlassablement.
De la rencontre, belle, comme dans un rêve de princesse, au quotidien triste à pleurer, chacun donne sa version du couple étonnamment dissemblable. En même temps, allez demander, vous, à un gland corrigeant sa femme, de faire preuve d'un minimum d'honnêteté intellectuelle. Et je parle même pas de repentir, là.
Elle l'avait bien cherché et pis c'est tout.

Ce qu'il y a de frappant, sans mauvais jeu de mot, c'est ce statut de victime expiatoire assumé qui se met en place au fil du temps.
La femme, pas franchement aidée par une amie horrifiée par la situation mais totalement incapable de l'en sortir ni par une mère approuvant ouvertement les méthodes musclées de son gendre, ira jusqu'à accepter cet état de fait en trouvant à son boxeur de mari toutes les raisons possibles et imaginables excusant de tels agissements. Call me ball, punching-ball.

Ricard et James ne font pas dans le sensationnalisme.
Ils auront mis des mots sur ces maux.
Un dessin bicolore, des animaux en guise de protagonistes, ils misent tout sur la dramatique de la situation et le font avec brio.
Ils décrivent parfaitement ce lent et douloureux processus victimaire qui ferait hurler toute personne douée d'un minimum de raison mais totalement étrangère à la situation. le lire est une chose, le vivre en est une autre.
La lente descente aux enfers de notre Eurydice et son morne quotidien tragiquement répétitif comme piqûre de rappel.

Chaque année, en France, près de 216000 femmes sont victimes de violences verbales, psychologiques, physiques ou sexuelles.  Une femme décède tous les 3 jours sous les coups de son con-joint.
Parfois, il arrive cependant que la victime en réchappe, s'en émancipe, mais à quel prix.
Cf affaires emblématiques du moment avec Jacqueline SAUVAGE et Bernadette DIMET.
L'homme est un loup pour l'homme qui, dans un trop louable souci d'équité, décida un jour d'élargir son terrain de chasse...

4.5/5
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Un canapé, un homme, une femme. Chacun raconte à tour de rôle comment leur couple a sombré dans la violence. Chacun leur tour, ils racontent leur rencontre, leurs moments ensemble et leur vision de leur couple. Quand vient la première gifle, la femme commence à l'excuser... et rien ne va plus.
...à la folie raconte la violence conjugale d'un couple. Comme dans beaucoup de couples malheureusement elle parait ordinaire. L'une excuse l'autre, l'autre se sent dans son droit. Les discussions avec d'autres personnes ne changent rien. La femme quitte alors le domicile conjugal... On croit alors que les choses vont s'améliorer, mais peut-on vraiment changer du tout au tout ?
Une mise en scène un peu déstabilisante au début mais la personnalité de chacun est vraiment bien construite et le dessin s'unit bien au texte. Un scénario simple sans clichés qui aborde un sujet très sensible. J'ai vraiment été touchée par cette BD qui ne laisse pas de marbre.
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La couverture de ce roman graphique ne laisse en rien présager de l'histoire. Je me suis donc totalement laissée surprendre.
J'ai été touchée par la manière dont les deux tourtereaux parlent chacun de leur partenaire, sous forme de témoignage, en s'adressant directement à un spectateur (le lecteur) : la rencontre, la découverte de l'autre, l'inscription du couple dans un quotidien... Et puis, petit à petit s'immisce cette violence, verbale, physique, psychologique.
Le graphisme, avec ces personnages aux têtes animales, m'a tout de suite emportée, même si au départ, je ne suis pas fan de ce parti-pris.
Au final, il permet de s'identifier facilement.
Les rouages de l'engrenage sont très bien exposés et montrent avec quelle banalité et quelle facilité le cauchemar arrive, comment l'entourage influe sur la résolution ou non du problème.
Un livre réussi, percutant et bien écrit.
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A la folie… dénonce certes la violence conjugale mais montre surtout ce que peut endurer une femme par amour. Tout commence pourtant très bien comme dans un véritable conte de fée. Puis, brusquement, cela tourne au cauchemar comme dans la plupart des cas dans la vraie vie.

Bien entendu, ce discours ne sera pas compris par les moralisateurs de tout bord à commencer par la meilleure amie de cette victime. Il ne faut pas se médire sur ces propos. Ce qui arrive à cette femme est totalement condamnable. C'est l'horreur absolue dans ce qu'il y a de plus perfide d'autant que cela concerne l'intimité du couple. On ressent un véritable malaise certainement salutaire.

Ce que j'ai véritablement aimé dans cette oeuvre, c'est que les choses ne sont pas aussi simples au niveau du cheminement de la pensée de cette femme qui se culpabilise. On a envie qu'elle s'en sorte, qu'il y ait une véritable prise de conscience de ce qui n'est pas acceptable. le fait d'avoir utilisé des animaux semble adoucir la violence des propos et le choc des images. L'originalité de cette bd est autant sur la forme que sur le contenu du message non manichéen délivré au lectorat.
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Face à nous, un couple qui revient sur son passé. L'homme et la femme, aux visages d'animaux, prenant tour à tour la parole, évoquent leurs années d'étudiants, leur rencontre, leur mariage rapide et à peine gâché par les moustiques, leur vie commune, leurs vies distinctes aussi : monsieur travaille, et beaucoup, madame s'occupe du foyer, seule à la maison une grande partie de sa vie. Quand monsieur rentre, tout se doit d'être prêt, sauf... lui-même. La tête dans sa carrière, dans ses rivalités professionnelles, dans la crainte des humiliations du boulot, il n'est pas prêt à fermer la parenthèse de sa journée et déverse toute sa nervosité sur sa femme. Les coups peuvent pleuvoir sur elle, son corps peut être violé, mais elle espère que c'est passager...


Une bande dessinée qui aborde le douloureux problème de la violence conjugale, de l'enlisement de la maltraitance au sein d'un duo intime, de la culpabilité qui assaille la victime, du silence autour des souffrances, du pardon que l'on récidive, des coups aussi qui récidivent invariablement... du cercle infernal dont il est difficile de sortie malgré les tentatives. Très sombre, très pessimiste donc. Une réalité dont on parle peu. Pourtant, le parti pris de coller des visages d'animaux aux personnages paraît contradictoire, comme un moyen de mettre de la distance avec cette histoire, comme la volonté de dire "voyez le comportement incompréhensible de ces animaux". Et pourtant ils sont bien humains, c'est dans la nature humaine toute cette violence et toute cette acceptation. Et c'est cela qui rend la chose dramatique.

(....)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Terrible bande dessinée sur les violences conjugales, banalisées, comme intégrées par les deux partis, faisant partie du fonctionnement de ce couple. L'acceptation de la femme m'a dérangé, son absence de réaction m'a mise mal à l'aise. L'idéalisation de l'amour ne justifie pas tout, on attend son réveil tout au long de l'histoire.
C'est fort, très fort en émotion. Une sacrée gifle. La bande dessinée n'a rien d'un art mineur quand elle est composée avec ambition, elle peut décidément faire passer bien des sentiments.
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Cette critique n'est pas légère, douce et insouciante … En effet, je vais revenir sur une lecture marquante : … à la folie de Sylvain Ricard & James qui traite des violences conjugales. Publiée chez Futuropolis en 2009, c'est une bande dessinée qui parle d'un sujet malheureusement toujours d'actualité.

Une approche simple qui met dans l'ambiance
L'histoire, c'est celle d'un couple qui s'aime. L'homme tout comme la femme nous décrivent leur quotidien. Cette narration à deux voies permet une intimité plus grande avec les protagonistes. Elle offre également une forme de compréhension même si elle ne permet pas une acceptation des actes violents!
Alors voilà, encore jeunes étudiants, ces deux êtres tombent amoureux et se marient. Lui gagne si bien sa vie qu'elle n'a pas besoin de travailler. Femme au foyer, elle fait tout pour le confort de son mari jusqu'au jour où à cause du stress, à cause d'un geste maladroit de la part de cette femme, son mari la frappe pour mettre un terme à une dispute.
Ce geste, bref, sûrement pas prémédité va devenir une habitude. … à la folie nous fait vivre le quotidien d'une femme battue par son mari et qui l'accepte.

Une BD cruelle mais vraie !
Oui, nous pourrions juger : pourquoi cette femme ne fait rien avant, et pourquoi la mère donne ce genre de conseils ?
Mais face aux autres, face à son mari que l'on aime et qui a des excuses, serions nous forte ? Ne mettrions-nous pas autant de temps avant de sortir, si l'on sort de cette bulle … La femme aime sont mari au point de s'en vouloir à elle, de penser que c'est sa faute s'il la frappe.
Une BD qui montre que parler c'est aussi affronter des regards pas prêts à voir la vérité. La mère nous dévoile bien cette incompréhension, cette soumission de la femme qui est encore chose commune dans bien des cultures et dans bon nombre de familles.
Bien qu'ayant utilisé l'anthropomorphisme, James nous renvoie l'image de l'Homme tel qu'il est. C'est peut être même plus criant de vérité car on ne regarde plus l'animal dessiné mais les sentiments, les gestes et on voit l'horreur et la difficulté d'être dans cette situation. Ce n'est pas "une femme" ce sont toutes les femmes qui sont représentées sous ces traits !

Que peut-on ressentir face à ça ?

Malgré tout cela, on est pas dans la tristesse et dans la révolte durant cette lecture. On cherche à comprendre comment une femme et un homme en arrive là, sont-ils meilleurs, sont-ils pires ? Est-ce vraiment un cercle vicieux ?

Voilà une lecture qui ne laisse pas de marbre, qui révolte à la fin de la lecture et en même temps qui nous permet de comprendre bien des choses sur l'importance de la volonté personnelle et son influence sur nos actions.

J'espère que le sujet ne vous fera pas fuir et que vous tenterez cette lecture poignante.
Lien : http://chickon.fr/2014/04/03..
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Cet album de Sylvain Ricard et James n'est pas précisément une nouveauté, puisqu'il remonte à 2009.

Traitons de cet album en parallèle avec le dernier opus de Terreur graphique (Hypocondrie(s)), qui cause de la peur et de la maladie d'amour, d'une manière plus subtile que bien des philosophes modernes, puisqu'il introduit l'humour, puissant dissolvant de la morale.

En effet, on ne plaisante pas avec le couple aujourd'hui, bien que ce soit une des plus grandes sources du ridicule humain. le couple est devenu une religion cent fois plus contraignante que l'Eglise catholique romaine. Et, bien que cette institution nouvelle soit le produit dérivé du droit canonique de l'Eglise romaine, nul ne songe à s'en émanciper. La philosophie moderne vise le plus souvent la domestication de l'homme et l'encadrement de sa sexualité par l'Etat (comme la volonté de marier les gays l'indique).

On peut dire que la révolution sexuelle des années 70, qui coïncide avec la désindustrialisation, a été faite par des hommes égoïstes, pour des hommes égoïstes, avant d'être récupérée immédiatement par les femmes, tirant la couverture à elles. Une chose est sûre, et doublement illustrée par l'album de Terreur graphique et celui de Sylvain Ricard & James : l'homme et la femme ont de la liberté sexuelle une conception différente. J'en veux pour preuve la morale de F. Nietzsche, qui comporte un aspect de «libération sexuelle» virile et misogyne. Ce n'est certainement pas un hasard si on donne de la morale de Nietzsche une traduction émasculée aujourd'hui, en particulier dans les milieux populaires. M. Onfray appelle ça "gauchir Nietzsche": cela revient à vider complètement Nietzsche de son sens pour en faire une peau de lapin, adaptée aux moeurs libérales modernes, c'est-à-dire à l'un des trucs que Nietzsche vomit le plus.

Sylvain Ricard, comme Terreur graphique, souligne intelligemment le paradoxe du couple moderne, à savoir que c'est ce qui le provoque et le justifie qui le détruit. Exactement comme le couple traditionnel auparavant. Tout se transforme, rien ne change, au niveau du coït, et de toute la poésie mystique qui va avec.

Quand Terreur graphique traite de la «maladie d'amour», et de la position de faiblesse qui est celle de l'homme amoureux au sein du couple, étreint par sa femme comme l'enfant par sa mère, ainsi que de la manière d'exorciser cette passion, Ricard et James, eux, évoquent le tableau clinique inverse du couple où la femme pâtit, du fait de la violence de son conjoint et de l'étalage de sa puissance physique.

La situation de violence conjugale, a contrario de la maladie d'amour précédente, mobilise les autorités morales de ce pays, dont on peut déduire qu'elles agissent de façon désordonnée et inefficace (c'est la caractéristique des autorités morales), car la maladie d'amour n'est pas moins grave et explosive, bien que totalement négligée, voire excitée à travers la littérature la plus débile ou la circonstance atténuante du "crime passionnel". C'est typique de la société moderne de négliger la violence psychologique, de faire comme si elle n'existait pas, et de ponctuer d'un point d'interrogation hypocrite les tueries sur les campus américains. On n'a pas vu venir ces violences, précisément parce qu'elles signifient l'éclatement au grand jour d'une oppression occultée ; il n'y sera pas remédié, en raison de l'usage de cette violence psychologique pour faire régner l'ordre social.

On pouvait craindre, sur le sujet de la violence conjugale, la moraline habituelle des grandes prêtresses du féminisme (parfois de sexe masculin), dont on apprend ensuite qu'elles écrivent des romans porno-chics pour payer leurs loyers (quand elles ne sont pas entretenues directement par leur père ou leur conjoint). "A la Folie" se situe sur un plan supérieur à celui de la morale ou de la religion ; le plan de l'observation.

C'est une bonne idée de la part de Ricard, à la manière d'Esope, de peindre les protaganistes du couple qu'il décrit comme des animaux (des chiens). C'est l'inquiétude pour la cellule familiale qui explique que l'épouse retarde le moment de porter plainte pour coups, blessures et viols. Et tout l'amour pour son conjoint brutal se résume, de son point de vue, le seul valable, à lui trouver des excuses et lui pardonner facilement. Si elle ne lui trouvait pas d'excuses, cela impliquerait aussi qu'elle ne l'aime pas. Nul ne comprend que la femme battue aime son mari, alors que c'est pour elle une des preuves de son amour.

Le cercle est parfait, comportant sa part de douleur et sa part de plaisir égales. En exergue, un poème d'Etienne Ricard : (…) Les coups à la volée/Ensemble font hurler/Nos désirs – A la volée/La gifle nuptiale/Frappe de son battoir/Le destin des amants. le cercle est bel et bien érotique ou vital. Des couples plus chics ou plus âgés, afin de mieux se préserver, prennent parfois la voie de la simulation érotique sado-masochiste... mais cela revient au même, le rapport de force est conservé. Les adultes peuvent jouer au sexe, comme les enfants jouent à la guerre, avec le même sérieux.

Si l'on redescend au niveau de la santé ou de la morale publique (que cette BD évite soigneusement d'aborder), on verra d'ailleurs qu'il n'y a rien de pire que l'enseignement de l'amour courtois, c'est-à-dire la croyance dans la possibilité d'un couple égalitaire ou d'un amour unisexe, satisfaisant la femme et l'homme de la même façon. C'est l'assurance de transformer les gosses qui gobent cette utopie en tyrans domestiques, ou bien en hypocondriaques, voire en pervers manipulateurs hypocrites, sans doute la pire espèce des trois, car celle qui impose la violence psychologique.

Personne n'est innocent, pas même les femmes, pourrait-on conclure à la lecture de cet album. La folie sociale et ses débordements résultent d'une complicité entre l'homme et la femme : s'il y a un point où les sexes opposés s'accordent, c'est sur l'idée de s'affronter. Ce constat peut paraître banal : il ne l'est qu'à condition de reconnaître que toutes les utopies socialistes impliquent de nier cette évidence que l'homme et la femme sont nés pour s'entretuer, et non pour s'entraider comme les apôtres du mariage nous disent. le mariage gay est beaucoup moins explosif... en même temps qu'il est totalement inutile sur le plan social, en principe. Cela permet de comprendre pourquoi, à défaut d'être parfaitement heureux dans l'antiquité, on n'y faisait pas tout pour être malheureux, comme dans le monde moderne, qui marche sur la tête.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Voilà une BD vraiment bien faite sur la violence conjugale. C'est un sujet qui reste malheureusement très (et trop) tabou en France, mais qu'on peut voir au détour de certaines oeuvres. Et ici, l'idée est faite de laisser parler un couple sur cette violence. Les deux, pas seulement la femme ou le mari.

C'est ce que j'ai beaucoup apprécié dans cette BD : sans excuser ce qui se passe, la BD essaye de montrer comment on y arrive, comment cela devient possible, puis normal, puis banal. Les auteurs font parler tour à tour les personnages et se tisse le lien qui les unit. Même dans les coups, ils restent un couple amoureux. Et c'est là que se pose le problème.

Cette BD ne propose aucune solution, juste une situation avec tout ce que cela comporte. C'est assez cruel dans son propos, avec une précision chirurgicale de l'alchimie d'un couple et d'une violence. D'ailleurs le dessin renforce ce côté là, en laissant les personnages sous traits animaliers. C'est bien pensé, on n'a alors pas d'individus identifiables, mais seulement des comportements. Cet homme pourrait être n'importe qui, cette femme pourrait être n'importe laquelle.

Je recommande cette lecture, qui a le mérite de remettre une réalité au goût du jour. Attention cependant, ce n'est pas non plus un traité sociologique, et la violence domestique n'est pas toujours ainsi. Il existe autant de façons d'y arriver que de cas. Mais l'on découvre ici comment cela se glisse dans le couple lambda. Monsieur et madame tout le monde qui s'aiment et vivent heureux. Enfin, presque heureux ...
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Je ne connaissais pas le thème de ce one-shot au moment de l'entamer. Tout démarre de manière assez légère avec ce couple installé sur un divan, se confiant tour à tour au lecteur. Si la vision qu'ils ont de leur rencontre et de leur histoire d'amour diffère, rien ne laisse cependant présager que l'histoire va basculer.

La première baffe qu'elle se prend, prend donc également le lecteur à contre-pied. de la surprise de cette première gifle à l'horreur journalière d'une violence physique et mentale latente qui ne cherche même plus d'excuse pour se montrer, en passant par les phases de déni et de culpabilité de cette femme plus aveuglée par l'amour que par les ecchymoses qu'elle dissimule sous des lunettes de soleil, la spirale infernale s'installe inéluctablement. le ton léger se dissipe au fil des pages et laisse la place à la violence conjugale. Une violence qui explique et justifie l'espace qui séparait ce couple apparemment anodin sur le divan du mariage en début d'histoire. Un espace qui fait place au vide et une femme, prisonnière de son couple, repliée sur elle-même, fatiguée des réactions de ses proches, incapable de se lever et de quitter ce canapé qui ne les unit plus depuis longtemps. Plongée dans le noir, victime d'un amour aveugle et d'un connard égoïste qui n'a que ses coups et sa stupidité à partager et qui parvient encore à trouver des excuses à ses actes, elle s'accroche ... un peu, beaucoup trop ... à la folie ...

La représentation animalière des personnages de James ("Les mauvaises humeurs de James et la Tête X") n'enlève rien à la force du récit de Sylvain Ricard. Il s'agit bel et bien d'êtres humains, même si lui a tout d'un animal ...
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