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sur 186 notes
Paternoster est un roman que je voulais absolument lire après en avoir beaucoup entendu parler au festival Ouest Hurlant (par l'autrice elle-même notamment) et j'avais tout fait pour en savoir le moins possible sur son contenu. Julia Richard propose un texte très original qui m'a beaucoup surprise. Véritable page-turner, j'ai dévoré ce roman hautement perturbant.

On suit Dana, une jeune femme un peu stressée car elle va rencontrer la famille de son copain, Basil Paternoster, qui a tout de l'homme idéal. Dana et Basil filent le parfait amour depuis plusieurs mois mais n'appartiennent pas au même milieu social donc la jeune femme espère bien s'intégrer à sa belle-famille. L'intrigue se déroule donc tout au long de ces deux semaines de vacances dans la résidence familiale et est entrecoupée de flash-backs où le lecteur assiste à la rencontre de Basil et Dana et aux prémices de leur relation amoureuse.

La famille de Basil, les Paternoster, est entourée de beaucoup de mystères. Au fur et à mesure qu'on les découvre, et qu'on découvre les secrets de cette famille très particulière, on ne peut qu'être curieux mais aussi troublé. La tension monte crescendo car certaines scènes provoquent le malaise et certains dialogues sont tellement lunaires qu'on en vient à se poser des questions sur l'ancrage à la réalité des personnages et sur leur potentielle folie. L'ambiance est pesante et très bien travaillée, l'immersion est parfaite car on a l'impression d'être coincé avec Dana aux côtés de cette famille pour le moins énigmatique, coupé du monde entre les murs de cette grande villa.

J'ai été d'autant plus perturbée que le personnage principal de Dana a fait résonner en moi des choses : je me suis parfois identifiée à elle et retrouvée dans ce qu'elle vit, dans certaines de ses réflexions, de ses questionnements et états d'âme. Mais si la jeune femme est touchante et génère par moments de l'empathie, elle est parfois agaçante et aveuglée par son amour et on a envie de la secouer. Mais comme elle, je n'ai fait que douter : exagère-t-elle ce qu'elle vit, se braque –t-elle trop facilement, ou les Paternoster cherchent-ils à la mener à bout, à la pousser dans ses retranchements sans cesse ?

Le roman a une forte dimension sociale et politique. Il aborde la charge mentale, la place de la femme au sein de la société mais aussi de la famille et du couple. Il y est notamment question des différences de classes sociales et d'origines et l'autrice souligne les difficultés à en faire tomber les barrières, même au sein d'un couple. Elle dénonce également les différentes pressions qui amènent des personnes à ne plus être elles-mêmes, à se taire et à se plier aux règles racistes et patriarcales imposées par la société et la tradition familiale. le message final est un véritable coup de poing, bien qu'un peu trop explicité dans un long paragraphe qui prend la main au lecteur et ne le laisse pas se faire sa propre interprétation, sa propre réflexion.

Pasternoster est une lecture déstabilisante qui délivre un message fort. C'est un roman inclassable qui marque l'esprit avec son inquiétante étrangeté et qui ne fait que brouiller les frontières des genres littéraires. C'est une lecture qui fait parfois froid dans le dos, suscite le malaise et génère de l'émotion car elle propose un miroir de la réalité. J'ai été tout à tour en colère, choquée, attristée, révoltée, effrayée, agacée, émue. J'ai été embarquée dans cette histoire hautement addictive qui se dévore et où l'on ne sait jamais où l'autrice va nous emmener à la page suivante.
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Lecture en demi-teinte pour ce Paternoster à la très belle couverture.
Quand on s'attaque à ce sujet, celui des femmes qui effacent leur identité et leur individualité pour atteindre la classe sociale supérieure, on s'attaque à du lourd, on cherche à choquer et à secouer. A ce niveau, c'est réussi.
L'écriture est fluide, les scènes révoltantes succèdent à des scènes incompréhensibles (au niveau du degrés d'acceptation de Dana, l'héroïne dont on doutera par moment de la réelle motivation), les dialogues ciselés sont parfois jouissifs tant ils en crient de vérité mais ne disent à la fois rien de concret.
Dana est à la fois aveugle et parfaitement en pleine possession de ses moyens, en témoignent ses accès de rébellion, fort agréables à lire d'ailleurs, où elle rhabille la famille pour l'hiver.
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Et puis petit à petit, des touches de fantastique, ou d'inquiétude, viennent mettre en branle l'alarme dans notre tête (parfois aussi dans celle de Dana, mais pas suffisamment pour qu'elle laisse tomber, toute amoureuse qu'elle est !). Notre imagination s'emballe, des détails nous font bugguer le cerveau, des phrases dont on n'est pas certain d'avoir vraiment lues (ou entendues), des gestes qu'on aurait surinterprétés, des doubles sens qui n'en sont peut-être pas, c'est peut-être juste nous qui sommes tordus et avides de sensations fortes !
On doute ; on se laisse prendre au jeu ; on se laisse balader ; on entend les deux versions, celle de la suspicion et celle de la raison ; on enchaîne les pages et les apéros parce que oui, le tout est de réussir à percer le mystère de la famille Paternoster !

Alors, manipulation ou véritable lâcher-prise ? Hypnose maléfique ou acceptation de ces nouvelles normes sociales ? Grosse blague pas drôle ou secret de famille ?
Entre doute et tiraillement, le page-turner reste efficace : il interroge, il joue avec notre faculté d'interprétation, il met sur la table les notions de volontariat et d'engagement, il nous accroche et ne nous lâche pas.

Et pourtant... tout le problème pour moi vient de la propre force du roman (paradoxal je sais) : car au final il n'y a pas d'autre sujet que ces sacrifices pour l'ascension. Et moi je m'attendais à autre chose... quelque chose d'énorme... une claque qui n'est pas venue.
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Percutant, angoissant et très psychologique, "Pater noster" m'a fait m'interroger sur beaucoup de choses et notamment sur ma propre vie et mes choix.
"Pater Noster" est un roman captivant qui raconte l'histoire de Dana, une jeune femme d'origine kabyle appartenant à la classe moyenne. Sa vie bascule lorsque qu'elle rencontre un homme issu de la bourgeoisie, dont elle tombe amoureuse. Intriguée par cet univers qui lui est étranger, elle décide d'accepter de rencontrer les parents de son compagnon. Cependant, les événements ne se déroulent pas comme prévu.
Le récit explore des thèmes profonds tels que le féminisme, l'identité et les différences sociales. Dana, forte et déterminée, incarne la voix de la femme moderne confrontée à une société patriarcale et aux pressions des normes sociales. Tout au long du roman, elle remet en question les conventions et les attentes qui pèsent sur elle en tant que femme.
Parallèlement à cette dimension réaliste, "Pater Noster" introduit également une touche de fantastique. Les frontières entre le monde réel et l'imaginaire se brouillent, permettant à l'autrice de mettre en scène des situations qui reflètent les luttes internes de Dana. Ces éléments fantastiques servent ainsi à renforcer le message de l'auteure.
Alors que Dana n'a plus de recul sur ce qu'elle vit, plus d'une fois j'ai eu envie de la prévenir car l'auteure nous permet, à nous lecteurs, de voir la situation de haut et ce qui est en train de se passer, ce qui crée des sensations d'angoisse et de malaise. de plus, un twist vers la fin, que je n'avais absolument pas vu venir, m'a bouleversée et donne une autre dimension encore au roman.
Au fur et à mesure que l'histoire progresse, le lecteur est tiraillé entre l'espoir que Dana puisse s'épanouir dans cette nouvelle famille et sa crainte qu'elle ne doive renoncer à sa liberté et à son identité pour s'intégrer. le roman explore ainsi les dilemmes auxquels sont confrontées les femmes dans des relations interculturelles et met en lumière les enjeux de pouvoir et de classe qui les accompagnent.
"Pater Noster" est un récit puissant qui offre une perspective féministe sur les choix difficiles auxquels les femmes sont confrontées lorsqu'elles cherchent à naviguer entre leurs propres aspirations et les attentes de la société. Julia Richard captive les lecteurs avec une plume habile et un récit qui mélange habilement réalité et fantastique, offrant ainsi une réflexion profonde sur la condition féminine et les dynamiques sociales contemporaines.
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J'ai été assez surprise au début de ma lecture car, allez savoir pourquoi, à la découverte du résumé, je m'étais persuadée que le roman se déroulait au XIXè siècle alors que PAS DU TOUT! On est bien à notre époque même si au vu de certains propos de la famille Paternoster, on pourrait avoir des doutes.

On est sur un roman à double temporalité avec d'un côté, la rencontre des 2 amoureux et de l'autre, la rencontre de Dana avec la famille de Basil et j'étais ravie car j'adore ce genre de procédé.
J'ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Dana que j'ai trouvé assez aigrie, peu avenante et antipathique. Elle ne fait aucun effort avec sa belle-famille (même si, j'avoue que Célia, la mère de Basil, ne fait pas vraiment d'efforts non plus au départ) et elle pointe du doigts des choses qu'elle fait parfois elle-même.
J'ai eu plusieurs fois envie de la secouer pour lui faire comprendre ses erreurs mais aussi pour qu'elle ouvre les yeux, qu'elle cesse d'être naïve à ce point.

Le roman est un vrai page turner incroyable ! Dès que je devais poser le livre, je n'avais qu'une seule envie : retourner à ma lecture. Je voulais découvrir ce qui allait arriver à Dana, quel serait l'aboutissement, qui disait la vérité,... Et je dois dire que j'ai été très surprise du dénouement final, je ne m'y attendais pas vraiment et malgré plein d'indices tout au long du roman, j'aurais dû le voir venir mais je me suis laissée berner par l'autrice.

Julia Richard dénonce ici, la condition de la femme, le racisme et les inégalités sociales avec une main de maître. C'était captivant et percutant !
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Pater-noster : nom commun invariable. (latin pater noster, notre père)
Sorte d'ascenseur continu, formé de cabines ou de cages reliées entre elles par des chaînes, comme les grains d'un chapelet, afin d'assurer un transport régulier à la verticale de marchandises, de dossiers ou de personnes.

C'est tout d'abord la couverture magnifique et énigmatique qui a happé mon regard sur l'étalage central de ma librairie préférée. Cette couverture porte à elle seule le visage du texte, un visage incrusté dans un autre visage, le même visage d'une femme qui s'en détache comme un pas de côté, entre les deux visages je percevais à peine une différence, peut-être seulement dans les yeux...
Un visage enfermé dans un autre visage, comme une sorte de réclusion consentie, tout est peut-être déjà dit sur cette couverture.
Paternoster, c'est aussi le nom d'une famille bourgeoise très bien sous tous rapports.
Tout commence par la rencontre d'un soir entre deux âmes esseulées. Dana, jeune femme d'origine kabyle issue d'un milieu modeste vient de faire la connaissance de Basil Paternoster. Ils passent la nuit ensemble, - une folle nuit d'amour dans les vapeurs d'alcool. Chacun sort fragilisé d'une histoire amoureuse et douloureuse toute récente encore.
Au lendemain matin, il semblerait que Dana voit déjà en Basil le compagnon idéal : il est un séduisant avocat, éloquent et, - paraît-il, de bonne famille.
Entre octobre et juillet se scelle leur idylle.
Ce roman de Julia Richard, jeune autrice que je découvre ici, commence comme un conte de fée, la suite est d'un tout autre genre.
Comme souvent, le rite de passage est la rencontre, pour ne pas dire la confrontation avec les beaux-parents. Je vous rassure, souvent cela passe très bien. Ici c'est plus nuancé, le jeune couple est invité à séjourner dans une vaste propriété de campagne du sud de la France, lors d'un été caniculaire. Ici la rencontre s'enclenche mal dès le départ.
Une tension naît à cet endroit dès le début de l'histoire, infime, subtile, sourde, une sorte d'hostilité de la belle-famille à l'égard de Dana, qui devient vite réciproque. Même le chat de la propriété s'en mêle, c'est dire...
Nous allons passer le reste de l'été en leur compagnie...
Le malaise grandit à chaque page et nous dérange. Nous happe aussi dans la nasse de l'écrivaine.
Julia Richards met ici en scène une famille qui incarne une France profondément traditionnelle et très patriarcale. Peu à peu la différence, le racisme et le mépris de classe entrent dans les pages, parfois de manière insidieuse, plus tard de manière flagrante, mais toujours révoltante.
Et c'est furieusement addictif.
Il faut sans doute reconnaître ici la qualité indéniable du ressort narratif d'une construction implacable, mais aussi celle de l'écriture, faisant de ce récit une véritable réussite sous l'angle romanesque. La plume de Julia Richards relève d'un exercice de virtuosité que je salue.
Glaçant, obsédant, ce livre se situe à la lisière de plusieurs genres sans jamais en franchir radicalement les frontières, le thriller psychologique, le conte fantastique, le récit horrifique, mais en définitive il se lit comme une claque dans la figure.
Tout au long du récit, nous oscillons entre plusieurs mondes.
Tiens ! Et si ce n'était rien d'autre qu'une fable politique et sociale, après tout...
Je me suis demandé si nos regards de lecteurs pouvaient être les mêmes, posés sur les pages de ce livre, celui de l'homme que je suis, celui des femmes que vous êtes, et parmi celles-ci il y a sans doute de multiples histoires de vies, de parcours, peut-être autant de points de vue sur le sujet, donc de multiples regards aussi...
Pour le reste, selon le chemin qui sera pris, puisque différents chemins de lecture sont proposés, certains y verront un magnifique plaidoyer féministe, une allégorie criante dans le parcours d'une femme qui assume sa différence dès le début du roman, puis qui...
Il est possible en effet de lire ici une vision terrible et percutante des sacrifices que font les femmes pour obéir aux normes de réussite sociale dans une société impitoyable faite par les hommes et pour les hommes.
D'autres y verront un simple thriller psychologique ou peut-être quelque chose de bien moindre, une chronique estivale en famille, tiens, pourquoi pas ?
La fin du roman est déroutante et peut se lire là aussi de plusieurs manières.
Si vous prenez le chemin de l'allégorie, vous échapperez à l'impression que le propos est manichéen. Paternoster est ce roman qui parle de l'emprise d'une société construite par les hommes et pour les hommes, avec certes la complicité de femmes, mais ont-elles le choix puisque tel est le processus construit et perpétré depuis plusieurs générations ?
Dana appartiendrait-elle à la catégorie de celles qui se taisent, sourient quand elles n'ont aucune raison de sourire, celles qui apprennent à faire semblant... ?
En creux, ce roman s'adresse aussi aux hommes. Je l'ai reçu comme cela. L'autrice a fait de ce récit une intention sociétale claire dont les itinéraires peuvent dérouter, peuvent se perdre dans les méandres de l'histoire. La postface du livre signée de l'autrice assume un acte furieusement féministe dans son propos, justifiant la genèse de son roman, le sens qu'elle a voulu y mettre, proposant de renverser l'ordre des choses, faire entendre une autre voix face aux forces dominatrices.
Alors, si c'est le cas, en tant qu'homme lecteur, j'ai pris à mon tour une sérieuse claque par le récit de cette autrice qui révèle peut-être entre les lignes ce qu'un homme peut-être ne voit pas...
Selon la lecture que nous pouvons faire de ce roman, celui-ci peut faire froid dans le dos.
Une dernière fois je contemple la couverture du livre. Une fois connue la fin du récit, je comprends beaucoup mieux le sens de cette image.
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Paternoster ou la chronique d'une lente agonie amoureuse...
On se dit toujours que l'amour est beau, que l'amour est vrai, qu'il est toujours pur et innocent. Mais s'imagine t'on un instant qu'il puisse en être autrement ?
Que l'amour, cette beauté incandescente, peut finalement s'avérer, plus toxique et plus vil que le plus mortel des poisons.
L'amour peut etre manipulateur, pervers, et sournois, tel un serpent qui se mouvoie dans les hautes herbes.
Dans ce roman à l'esthétique magnifique, puisque les tranches des pages sont sublimées d'un magnifique violet, on fait la connaissance de Dana une jeune femme aux origines arabes qui va rencontrer par le plus pur des hasards Basil, un jeune homme aux origines bien ancrées dans la France profonde.
Nos deux protagonistes vont se tourner autour et immanquablement faire corps l'un avec l'autre, dans une traversée de l'amour passionnelle.
Vient le moment pour Dana, de rencontrer la belle-famille, étape incontournable de tout nouveau couple qui se respecte. Basil décide donc d'emmener sa bien-aimée au coeur de la Dombes, la terre de ces ancêtres, où réside ses parents ainsi que son frere.
Seulement voilà, rencontrer la belle-famille n'est pas toujours une partie de plaisir, et la fracture culturelle qui sépare les deux ethnies pourrait s'avérer plus lourde à porter que Dana ne le pensait, et elle va devoir se confronter à des choix de vie et de raison. Faut il rester soi-même, ou faut-il s'adapter et transformer son moi profond pour être LA femme que ces parents désirent pour leur fils ?
Tout au long du récit, on assiste à des scènes parfois ubuesques, et totalement déconnectées de la réalité pour un oeil extérieur, mais pas pour celui de Dana. Et c'est là que toute la manipulation prend son sens, puisqu'on assiste en fait à la douce et sournoire manipulation psychologique d'un homme et d'une belle-famille qui souhaite modeler la demoiselle à leur image.
L'amour est parfois toxique, mais comment est il possible d'en prendre conscience lorsqu'il s'agit d'une violence psychologique et non physique qui ne laisse aucune trace apparente ?!
Comment peut-on réellement voir les signes d'une condescendance, d'une emprise, d'un avilissement sous couvert de gentillesses, de "bienveillance" et autres bienséances ?
Dana ne voit rien, et se raisonne en se disant que "bon finalement ce sont des gens gentils.." que "finalement ce n'est pas si grave..." et regarde son homme l'affaiblir, lui broyer l'âme de son poing, avec les yeux de l'amour. Voila la douce définition d'un amour manipulateur et toxique. Lorsque l'être aimé ne voit rien, aime sans concession et sans malveillance, avec toute la pureté du coeur et des sentiments, mais que l'autre en face, cet homme... aime d'une manière différente, avec des intentions et des buts différents, avec une bienveillance qui n'en est pas, et une sournoise façon de souffler le chaud et le froid sur le coeur de sa "douce", ou devrais plutot dire de sa proie.. parce que oui, ces hommes ne choisissent pas leur "élues" au hasard, ils savent, ils sentent, tels des chasseurs, repérer celle qui saura répondre à leurs envies et qui saura les aimer assez aveuglément pour ne pas voir...
Dans ce livre il n'est pour moi pas question de féminisme dans la trame principale, mais plutôt d'un amour pervers et manipulateur déguisé en amour sincère et pur. S'oublier au profit de l'être aimé, se donner sans concessions, et se perdre, perdre son âme, sa force, sa confiance en soi, lentement mais sûrement, juste pour l'amour d'un homme qui nous tue à petit feu.
Il faut arriver à le voir, et je pense qu'il faut l'avoir un peu vécu pour comprendre le message de l'auteur dans le texte. Cette lecture aura en tout cas fait résonner beaucoup de choses en moi.
C'est un très bon roman à mettre en les mains d'une personne que vous pensez sous emprise amoureuse.
J'ai adoré cette lecture par sa force d'écriture, et le talent de l'auteur pour distiller le poison insidieusement, de telle manière, qu'il faut parfois relire plusieurs fois certains passages pour enfin voir...
J'ai un peu moins aimé la touche fantastique de fin, qui pour moi, n'apporte pas grand chose à l'histoire.
Ma note : 9/10
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Un roman lent, mais captivant, avec une pluie de mystère. Quand Julia Richard m'a présenté son dernier roman aux Imaginales, j'ai de suite été attirée par la couverture, les pages violettes et le résumé intrigant qu'elle m'a servi. du fantastique sans en être. du contemporain qui frôle l'imaginaire. Des secrets. Une ambiance étrange et pesante. Elle n'avait pas menti ! Son récit joue effectivement avec la frontière du surnaturel et de la réalité, notamment grâce à cette famille insolite, insistante, mystérieuse et retors. Aucun de ces personnages n'est simple à comprendre. Tous cachent quelque chose… mais quoi ? J'ai pris plaisir à plonger dans cette atmosphère oppressante et révoltante. Plus d'une fois, je me suis mise à la place de l'héroïne afin de me demander comment j'aurais réagi. Alors, certes, la fin est facile à anticiper, mais peu importe. J'ai été happée par le scénario et le mystère.
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A quelles concessions sommes-nous prêts à faire pour se faire une place dans la "bonne société"? Pour certains, aucune, aucune concession prompt à dévoyer, à se mentir pour correspondre aux attendus sociétaux. Les ors de la position sociale ne semblent pas avoir de prises sur eux. Mais pour d'autres, sans leur faire de procès, saisir l'opportunité pour monter les échelons de la classe sociale pour parvenir au niveau rêvé n'est pas un crime de lèse majesté. Ces aménagements avec ses valeurs sont légion. Après tout est question de mesure, de proportion, d'acceptation. Voici le coeur du sujet de "Paternoster", le nouveau roman de Julia Richard paru aux éditions HSN, dans leur nouvelle collection IR-REEL.

Dana ne demande pas grand chose, juste réussir sa vie, avoir de meilleures conditions que celles de sa mère, célibataire vivant en HLM. Mais son idylle avec Basil, jeune homme séduisant, de bonne famille, à l'avenir tout tracé lui laisse entrevoir une vie bien meilleure que celle de sa génitrice. Mais il lui faut rencontrer la famille de Basil. Homère le père, Clara la mère mais aussi le frère cadet fantasque, ex pop star éphémère. Elle va découvrir les us et coutumes de cette belle famille mais aussi leurs attentes à son attention pour qu'elle entre dans le "moule" familiale. Elle est loin d'imaginer ce qu'elle devra concéder pour se fondre dans ce nouvel environnement. Va-t-elle tout accepter?

Les éditions HSN ouvre le label IR-REEL avec ce roman pour évoquer des thématiques sociales et sociétales. Et c'est le cas avec le thème à la fois de la position sociale des individus et la pression consciente ou inconsciente qu'il ou qu'elle s'impose pour atteindre l'échelon désiré. Julia Richard nous livre un récit intéressant autour de Dana et Basil, de leur milieu social respectif et de leurs objectifs qui ne se révèlent qu'au fil des pages. L'autrice a bien forcé les traits de personnages stéréotypés et caractériels : la belle mère froide et distante, le beau-père plus conciliant et le jeune frère se la jouant quelque peu rebelle. Au delà de ces facilités, le reste du récit mérite votre intérêt pour questionner votre seul acceptation, les capacités de chacun à composer avec ses valeurs et représentations pour trouver son point d'équilibre, sans oublier qui on est et d'où l'on vient. Sans être un thriller haletant, "Paternoster" reste un roman à lire pour les questions qu'il soulève. Alors ne vous faites pas prier, lisez-le!
Lien : http://www.rcv99fm.org
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J'ai beaucoup vu ce livre passé sur Instagram. Une fois commencè, on est vite happé par ce huit clos familial à la tension palpable et pourtant... je reste dubitative.
Dana est une jeune femme, de milieu modeste issue de l'immigration quand elle rencontre Basil, jeune homme de bonne famille. C'est le coup de foudre , le jeune homme la présente alors à ses parents lors d'un séjour estival au sein de leur grande propriété de la Dombes.
Mais la rencontre tourne vite au cauchemar, Dana n'a pas les codes, elle redouble alors d'effort pour faciliter son intégration, quitte à accepter n'importe quoi et à en oublier sa propre personnalité.

Femme sous emprise ou femme déterminée à avoir une vie meilleure, le sujet est très intéressant… mais cet effacement de Dana peut aussi être agaçant.
L' ambiance oppressante a été très bien gérée par l'autrice, les évènements déplaisants ou choquants s'enchaînent avec fluidité. La fin clôture le roman dans une ironie totale.
C'est une belle critique sociétale et un roman d'ambiance très réussi mais je n'ai pas accroché à l'héroïne, trop passive à mon goût.
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C'est un roman inclassable, à la fois noir, psychologique et à suspense.
Des touches de fantastique pour un conte féministe et sociétal.

L'histoire débute par la rencontre de deux âmes esseulées qui cherchent à panser leurs blessures.
Leur relation d'une nuit se prolonge, six mois plus tard, Dana se prépare à rencontrer la famille de Basil.

L'histoire alterne entre leur rencontre en octobre et leur visite chez la famille de Basil en juillet.

L'ambiance devient rapidement malaisante lorsque Dana arrive chez les parents de Basil.
Le malaise constant.
Ce sentiment d'inconfort persiste tout au long de la lecture, sans qu'on puisse l'expliquer clairement.

Le roman pousse à une introspection déstabilisante, mettant en lumière les pressions que la société exerce sur les femmes.
Le dénouement est surprenant, donnant une autre perspective au roman.

La lecture est énigmatique et révèle un message fort sur notre société, les attentes imposées aux femmes et les cases dans lesquelles on nous enferme.
L'atmosphère oppressante de la maison familiale, les remarques et le contrôle permanent contribuent à un sentiment d'envahissement et de menace.

Le récit mélange habilement le bizarre, l'énigmatique et l'incompréhensible pour créer une ambiance glauque et originale.
L'autrice parvient à faire prendre conscience de la réalité brutale qui peut être plus effrayante que tout.

Et si le plus terrifiant, le plus affreux était la réalité ?

Bien que j'aurais souhaité davantage de profondeur dans les personnages, Julia Richard t'offre une lecture nécessaire !!

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