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Gabriel Guzman (Illustrateur)
EAN : 9781506701233
104 pages
Dark Horse (06/12/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
To prevent a murder, would we become a murderer? Troubled charter pilot Fred Martin is caught in a bizarre and violent storm and loses control of his aircraft. Martin later awakens unharmed only to discover that he is thirty years in the past with the impossible opportunity to right the terrible wrong that ruined his future.

Written by Mike Richardson, creator of The Mask and TimeCop, and illustrated by Gabriel Guzmán (Star Wars, Lady Death), Echoes ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète et indépendante de tout autre, de 87 pages de BD. Il est paru initialement en 2016, sans prépublication. L'histoire est écrite par Mike Richardson, dessinée et encrée par Gabriel Guzmán, avec une mise en couleurs réalisée par Java Tartaglia. Richardson et Guzmán avait déjà réalisé Father's day en 2014.

L'histoire commence le 7 novembre 1986. le jeune Fred Martin (6 ans) s'est réfugié dans un placard alors que son père Steve s'apprête à flanquer une dérouillée à sa mère Patti, en l'accusant de lui avoir mal répondu. le petit Fred finit par sortir du placard et il tente d'estourbir son père avec un cendrier. Steve lui retourne une mandale et l'envoie valdinguer ce qui lui fait perdre connaissance. le 03 mars 2017, Fred Martin adulte demande sans ménagement à la nana dans son appartement de prendre ses cliques et ses claques. Puis il va prendre un café un peu plus loin à bord de sa voiture de sport. Il s'énerve après le cafetier qui lui a fait un compliment pour sa voiture, et lui apprend qu'il a fait 2 ans de taule pour avoir agressé une personne. Après avoir payé, il reprend sa voiture et se rend à son rendez-vous : un petit loueur d'hydravion biplan. Il prend en charge son passager et le pilote jusqu'à Hornby Island, malgré la grosse tempête qui commence à se lever.

À Honrby Island, Fred Martin refuse d'écouter les conseils d'un agent du port, et il repart à bord de son hydravion en pleine tempête. Les éclairs font rage et son hydravion est aspiré par une sorte de tornade. Il reprend connaissance dans un lit d'hôpital et le présentateur à la télé évoque Ronald Reagan comme étant le président en exercice. L'infirmière lui explique qu'il sort d'un coma d'une durée indéterminée. le médecin vient lui expliquer le traumatisme dont il a souffert. Il doit ensuite répondre à des questions étranges posées par Bill Jennings et Tom Ellis, 2 agents du FBI. Ils ont du mal à comprendre pourquoi d'après sa carte d'identité il serait âgé de 6 ans, et pourquoi il est domicilié à une adresse où il n'y a qu'un terrain de stationnement. Ils commencent à s'énerver quand ils lui demandent d'expliquer comment il peut être en possession de billets de banque datés de 1990, soit 4 ans dans le futur. Après un tel interrogatoire, Fred Martin décide de prendre la poudre d'escampette sans demander son reste.

La quatrième de couverture révèle pas mal de l'intrigue et le lecteur est un peu surpris du temps qu'il faut au scénariste pour que son personnage principal effectue son retour dans le passé, c'est à dire 8 pages à l'intérêt discutable puisqu'à aucun moment il ne donne l'impression de vouloir faire croire au mécanisme de voyage dans le temps. le lecteur prend donc son mal en patience en profitant des dessins. Gabriel Guzmán avait déjà réalisé une belle prestation pour Father's day. Il réalise des dessins de type réaliste avec un bon degré de détails descriptifs en évitant le plus souvent les personnages en train de parler sans arrière-plan. La chambre de Fred Martin est décorée d'un papier peint avec des motifs enfantins (celui visible sur la couverture), et le lecteur aperçoit une peluche de Gremlin, une d'Alf, une poupée Mafalda et une boîte à repas avec Snoopy. le salon des Martin est bien aménagé, avec un canapé confortable, une table basse sur laquelle se trouve un joli bouquet, des rideaux aux fenêtres et bien sûr un cendrier sur la table basse. La chambre d'hôpital dispose de tous les appareils de monitoring d'époque. L'aménagement et le mobilier du diner dans lequel travaille Patti Martin sont également d'époque, et réalistes. Par la suite, le lecteur peut observer les outils dans le garage pour automobiles où Fred Martin trouve un job. Puis il regarde le mobilier fonctionnel du bureau du commissaire et les accessoires nécessaires à l'exercice administratif de sa fonction.

Gabriel Guzmán détoure chaque forme avec un trait fin, ce qui lui permet de conserver une bonne lisibilité à ses dessins, même avec une forte densité d'informations visuelles. Il représente les personnages de manière réaliste, avec des morphologies normales, des tenues vestimentaires ordinaires et variées, des expressions de visage naturelles et diversifiées. le lecteur éprouve l'impression d'observer des individus qu'il pourrait croiser dans la rue aux États-Unis. L'artiste prend soin de montrer leurs postures, leurs mouvements, et la manière dont ils interagissent avec ce qui les entoure, accessoires, mobilier, obstacles, autres personnages. Alors qu'il y a très peu d'action, la narration visuelle s'avère intéressante dans la mesure où elle permet de se projeter dans chaque endroit, et de côtoyer des individus réalistes au comportement plausible. L'artiste s'avère très convaincant pour faire apparaître l'affect émotionnel lors des interactions entre les personnages. le lecteur peut voir l'agacement de Fred Martin vis-à-vis de sa conquête d'une nuit, la sollicitude professionnelle de l'infirmière pour Fred Martin, le trouble de Fred Martin lorsqu'il se retrouve à côté de lui-même enfant, le désarroi de Patti Martin face à cet étranger qui semble familier sans qu'elle ne le connaisse.

Mike Richardson sait qu'il peut se reposer sur l'artiste pour raconter l'histoire et inclure les éléments visuels nécessaires sans qu'il n'ait besoin d'attirer l'attention dessus au travers des dialogues. Il a choisi de raconter son histoire de manière naturaliste, sans sauter une seule étape. le lecteur découvre donc une mise en place qui ne lui semble pas très dense et qui passe par des points de passage obligés ne méritant pas forcément d'être autant développés. de savoir que Fred Martin a fait 2 ans de prison n'apporte pas grand-chose, puisque le lecteur peut constater par lui-même que c'est un gars costaud, avec un visage dur et un langage corporel parfois menaçant. Consacrer 5 pages au vol en hydravion rend le récit plus naturaliste, mais n'aide pas à rendre plus crédible cette projection de Fred Martin dans le passé. Tout au plus les dessins descriptifs et réalistes de Gabriel Guzmán attestent que cela sera la seule intervention du surnaturel dans un récit se déroulant dans un monde tout à fait normal.

Les choses changent à partir de la page 10 du récit. le lecteur a bien compris qu'il faut encore que Fred Martin se rende à l'évidence de sa présence dans le passé, et qu'il regagne une liberté d'action bien qu'il ne puisse justifier de son identité ou de quelque possession que ce soit. de ce point de vue, l'interrogatoire par les 2 agents du FBI permet à Fred Martin de comprendre sa situation et au lecteur de découvrir les règles du jeu de ce retour dans le passé. Mike Richardson insiste encore une fois pour montrer comment Fred martin arrive à se faire quelques centaines de dollars avec sa connaissance du futur, à nouveau dans un moment un peu gauche. Puis il aborde enfin le coeur du récit. Par contraste avec Father's day des mêmes auteurs, cette histoire n'inclut pas de scène d'action et repose plus sur des mécanismes psychologiques. Il y a bien sûr la première question : que va faire Fred Martin ? Les 2 premières pages ont bien fait comprendre au lecteur que l'enfant de 6 ans a été traumatisé par la violence de son père exercée sur sa femme. La scène suivante a permis de comprendre qu'il n'a pas réussi à dépasser ce traumatisme et à se construire pour s'en libérer et le laisser derrière lui.

À partir du moment où Fred Martin pénètre dans le diner ou travaille sa mère, la narration naturaliste prend tout son sens. le protagoniste ne va pas simplement prendre une arme à feu pour descendre son paternel, puis s'enfuir. le lecteur le regarde donc prendre contact avec sa mère qui ne se doute pas de qui il est, puis aller vers lui enfant en train de faire ses devoirs à une table du diner. Enfin, il voit son père Steve agripper fortement le bras de sa mère et la contraindre à l'écouter. C'est une scène étrange de par son évidence, et son caractère inconvenant. Voilà le fils devenu adulte qui peut juger leur comportement avec des yeux d'adulte et plus d'enfant. Loin de se comporter en voyou, Fred Martin adulte se positionne en tant qu'ami de sa mère et de lui-même enfant. À l'opposé d'un récit d'action, cela devient plus un drame psychologique, sans être larmoyant. le lecteur se retrouve bien en peine de deviner quelle décision va prendre Fred Martin et comment il va agir. visiblement il souhaite d'abord se faire une idée avec des yeux d'adulte, puis se décider. Dans le même temps, les individus autour de lui réagissent à sa présence. Il n'est pas un observateur détaché et intouchable. le scénariste introduit une deuxième source de tension : le temps est compté pour Fred Martin adulte. La narration produit alors un autre effet surprenant : le lecteur a du mal à se projeter dans Fred Martin, même s'il ressent de l'empathie pour lui, sa version enfantine et sa mère, mais dans le même temps il est obligé de s'interroger sur ses propres choix dans une telle situation. La situation de femme battue de Patti ne peut pas durer, mais comment faire ?

Pour la deuxième fois, Mike Richardson et Gabriel Guzmán associent leur talent pour une histoire courte. le scénariste prend le partie de jouer la carte du réalisme, quitte à devoir raconter des scènes de manière un peu maladroite. le dessinateur effectue un excellent travail de description et de mise en scène d'une réalité plausible et concrète. Les choix narratifs empêchent le lecteur de vraiment s'identifier au personnage principal, mais l'oblige à considérer le dilemme moral dans lequel il se trouve et à chercher une façon d'agir pour faire cesser une situation intolérable, tout en essayant de faire le bonheur de quelqu'un à sa place. 4 étoiles pour une histoire ambitieuse, dans laquelle le lecteur ne se sent pas entièrement impliqué.
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