Les mouvements de la Résistance.
Katerina a délaissé sa retraite dorée du sud de la France pour remonter sur Lyon où elle souhaite s'impliquer dans la Résistance qui s'organise. Dans le maillage des réseaux clandestins se jouent en sourdine des rapports de pouvoir qui nuisent aux forces souterraines en marche d'autant que la traque et la répression des polices nazies et françaises conjuguées sont vicieuses et létales.
Martin Mahner est en retrait quand Katerina Braun s'active dans une histoire qui la dépasse. Elle croit en l'innocence d'
André-Louis rapidement soupçonné d'avoir été retourné par l'ennemi.
Philippe Richelle a une nouvelle fois ourdi un scénario précis et documenté qui rend compte d'un contexte, d'un état d'esprit et d'une époque happés dans une implacable machinerie où tous les coups sont permis. le drame de Caluire et l'arrestation de
Jean Moulin constituent la trame historique sur laquelle se tisse la fiction. Maxime, homme de l'ombre traqué par la milice et la gestapo dans la bédé, est un pseudonyme à peine déguisé de Max, utilisé réellement par
Jean Moulin. L'épilogue en sépia est terrifiant. On y reconnaît sans peine l'effroyable Robert Auguste Moog dit Bobby, séduisant, distingué et cauteleux interrogeant René Hardy alias
André-Louis dans l'album.
Jean-Michel Beuriot continue à surprendre avec sa mise en page immersive à hauteur d'homme qui agrippe le regard dès les premières cases pour ne plus jamais le lâcher. Les expressions des visages sont soulignées par les attitudes corporelles. Jamais frontale, la violence s'immisce entre deux images, en hors champ. L'album est à la hauteur du propos, humain, fouillé et contemporain.