Une complicité d'ectoplasmes
“Quand je pense à nous,je pense à des braises. Ça crépite, mais on ne sait pas comment ça prendra.”
Je suis tombée sur ce roman au rayon nouveauté de ma médiathèque, la couverture minimaliste et son titre intrigant ont eu raison de moi, j'ai craqué et j'ai été conquise !
le nom secret des choses, c'est un roman à la première personne, c'est surprenant, il nous parle de l'âge où l'on quitte tout, où l'on part enfin, ce moment entre la fin d'adolescence et le début de l'âge adulte où l'on ne sait pas ce que l'on veut, mais on sait une chose, on ne veut pas rester dans la ville qui nous a vue grandir, on veut du nouveau, des aventures, parce que l'on nous le dit depuis petit, l'herbe est toujours plus verte ailleurs.
Alors tu part, tu pars dans la ville lumière, la ville où des millions de gens marchent dans les rues chaque jours, la ville dans laquelle tu espères trouver ta place, mais c'est surtout la ville qui t'a fait sentir obligée de devenir quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui n'oserait plus dire « je ne sais pas ». Parce que cette ville était impressionnante à tes yeux, elle possédait une culture affolante et, tu désirais tout sauf être celle qui ne savait pas. Et on sait que "les gens préfèrent mentir plutôt qu'avouer qu'ils ne savent pas".
“Puis tu as rencontré Elsa.
Elle avait le goût des métamorphoses.”
Sincèrement, j'ai été perturbée, puis bouleversée par ce roman, les mots font échos, on se retrouve forcément dans certains mots, dans certaines situations, on en rigole, parce que ça aurait pu être nous, ou c'était nous, ça nous est arrivé, et alors on se remémore, on devient nostalgique. Il donne envie de changer, d'apporter du changement dans notre vie, de faire ce qu'on a toujours voulu faire mais qu'on a jamais osé, il donne envie de vivre, de re-vivre et c'est magnifique.
“Les dessous de Paris te fascinaient et n'importe quand, avec ou sans prétexte, tu y plongeais. C'était comme tâter le pouls du paysage : sous la surface, les corps se heurtaient, les souffles se croisaient et tu pouvais sentir le battement, nerveux, de cette ville au bord de la tachycardie.”
C'est un roman initiatique, où l'on suit Océane en quête d'elle même, qui ose, qui grandit, qui devient Blandine, qui décrit Paris comme une ville merveilleuse puis terrifiante la nuit, qui imite les autres, pour paraitre bien, pour ne pas être trop elle. Puis elle rencontre Elsa, et c'est une magnifique histoire d'amitiée qui commence. Elle va être forte, tourmentée, incompréhensible par moment. Elle va adorer Elsa, l'idolâtré, elle est si sûre d'elle, si séduisante, si belle. Alors elle la suit dans les rues pavillonnées de la nuit, elle apprend, elles échangent et elle finit par aimer les métamorphoses.
“La mise en branle de l'imposture, c'est une tache indélébile qu'on étale de plus belle en espérant la résorber. Et l'imposteur ajoute, en permanence, de l'eau au moulin de son propre naufrage.”
On ressent le mal être, la recherche de soi, les moments où l'on se perd, se retrouve et finit par re-sombrer, on ressent on comprend on compare. Les mots qu'utilisent Blandine, cette façon de se tutoyer de faire cette introspective de son soi plus jeune est vraiment impressionnante. J'ai vraiment été époustouflée par sa façon d'écrire, de s'écrire, de se décrire.
Au fond je ne regrette qu'une chose, ne pas l'avoir connu avant, et ne pas avoir lu en premier «
L'abandon des prétentions» mais ça me donnera l'occasion de le relire une fois que ce dernier aura atterri entre mes mains.
Si vous le lisez j'espère sincèrement que vous l'aimerez, et si vous l'avez lu, n'hésitez pas à m'en parler.
Avec tout mon amour, Loéva
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