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Océane, 18 ans, issue de classe moyenne quitte Saint-Jean-des-Oies en Vendée pour venir poursuivre ses études universitaires à Paris. Elle se retrouve confrontée à un monde différent, à côtoyer la bourgeoise et n'arrive pas à être elle-même. Elle essaie de calquer ses gestes et ses pensées sur les autres, notamment deux étudiants Paul et Aurélien qu'elle essaie d'imiter pour tenter de leur plaire et de s'en faire des amis.
Alors qu'eux ne se posent jamais de questions et ont toujours l'air de savoir, il n'en est pas de même pour elle qui se sent idiote et doute sans cesse. Elle sait pourtant que "les gens préfèrent mentir plutôt qu'avouer qu'ils ne savent pas".
Cette période de vie, teintée de souffrance et d'imposture, Blandine Rinkel la nommera L'imposture puis viendra alors La rencontre, la rencontre d'Elia. Océane est subjuguée, dès le premier regard par cette grande séductrice beaucoup plus affirmée qu'elle. Une grande amitié va naître, elles vont vivre une relation passionnée extrêmement forte et tumultueuse et Elia donnera à Océane le goût des métamorphoses. Elle va la convaincre de changer d'identité pour qu'elle puisse avoir ainsi la possibilité de choisir qui elle veut être vraiment, et en fera autant. Blandine Rinkel a elle-même entrepris cette démarche dans le passé en changeant de prénom.
Mais arriveront-elles à se trouver ?
Le nom secret des choses transcrit très bien cette période de la vie où l'on se cherche et le dédoublement qui peut être ressenti, ces contradictions que l'on porte en soi, que l'on retrouve également chez les autres. Il me semble que le "tu" employé par la narratrice pour se parler à elle-même comme s'il s'agissait d'une autre personne renforce ce sentiment de double. de même, Blandine Rinkel aborde cette dualité dès le début de son roman avec Paris, ville terrifiante la nuit par ces bruits, ces cris, ces hurlements, mais grisante et bigarrée le jour.
C'est un roman dans lequel tout est multiple et contradictoire, un roman que je n'aurais sans doute pas connu si je n'avais assisté à sa présentation en septembre aux Correspondances de Manosque par Blandine Rinkel elle-même : une belle histoire d'amitié et de quête d'identité.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Il en faut du talent pour écrire pareil livre, pareil roman, sorte d'introspection narrative exprimant un mal être, une recherche de personnalité !
Blandine Rinkel se parle à elle-même, se tutoie, et cela donne un style direct qui m'a bien accroché, même si l'intérêt de la lecture n'est pas entretenu artificiellement par quelque suspense que ce soit.
Bac en poche, Océane, 18 ans, se retrouve seule à Paris pour poursuivre ses études. Son père, un homme attentionné, à l'écoute et sachant s'effacer pour laisser sa fille vivre sa vie, lui paie un petit 10 m2 parisien et elle découvre la ville.
Elle dit venir du village imaginaire de Saint-Jean-des-Oies, près de la Roche-sur-Yon, et elle trouve beaucoup de différences entre la capitale et son lieu d'origine. C'est l'été et elle en profite pour s'habituer à sa nouvelle vie.
La rentrée l'amène à Tolbiac, Paris-Sorbonne. Elle rencontre Paul et Aurélien. Ils parlent histoire, culture, politique, sexualité et elle découvre un nouveau vocabulaire, se heurte au snobisme et doit cacher ses manques de références en musique, elle qui adorait la téléréalité.
Elle s'aperçoit même que sa voix change. Cela lui donne l'impression d'être doublée, comme au cinéma. Elle qui avait un blog, n'ose pas en parler et enfin, se lie avec Elia qui a des yeux vairons, l'un vert, l'autre marron. Commence alors une histoire d'amitié profonde, pleine de surprises, certaines très inattendues.
Dans le nom secret des choses, l'auteure glisse doucement d'un « tu » pudique et sévère vers un « je » plus franc et direct. Elle se permet certaines digressions fort instructives comme lorsqu'elle parle de l'imposture et constate qu'il n'y a pas de féminin à imposteur…
J'ai trouvé aussi très original cette volonté de changer de prénom, l'une comme l'autre. Elia devient Safiah alors qu'Océane privilégie son second prénom : Blandine. Cela donne des chapitres très personnels, de réflexions intimes qui font de ce livre un ouvrage inclassable d'une écrivaine rencontrée aux Correspondances de Manosque où Blandine Rinkel qui est aussi journaliste et chanteuse dans le groupe Catastrophe, a été en résidence d'auteure.
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Une fois le bac en poche, Océane quitte sa province vendéenne pour aller à Paris, suivre des études de lettres.

C'est dans la ville lumière aussi magique qu'effrayante, qu'elle va rencontrer des jeunes gens issus d'un milieu social bien plus aisé qu'elle et notamment, une jeune fille, dont la liberté et l'audace vont rendre Océane aussi admirative que fascinée: jeune fille prénommée ( mais plus pour très longtemps) Ellia.

Entre elles, va alors se tisser une relation aussi ambigüe que passionnelle dont le dénouement semble inéluctable...

Une écriture douce et heurtée , qui commence par la seconde personne du singulier avant d'aller investir le "je" cinquante pages avant la fin une fois que la narratrice prend du galon et de la distance sur cette histoire.

Le nom secret des choses est un peu comme l'était "Respire" d'Anne- Sophie Brasme (mais en plus érudit et en moins organique), une histoire d'amitié toxique entre deux jeunes filles, donnant lieu à un beau et fort roman d'initiation et d'émancipation
Un récit qui va essayer de montrer jusque à quel point une jeune provincial est prête à aller pour se faire accepter dans cette ville et dans cette amitié où elle n'est pas sûre d'avoir sa place .

Un récit d'apprentissage aussi cinglant et doux amer..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Comment Océane est devenue Blandine
Dans une nouvelle version de l'histoire de la provinciale qui découvre Paris, Blandine Rinkel confirme les espoirs suscités par «L'abandon des prétentions». Et nous raconte comment elle est devenue Blandine.

Océane n'est plus la même depuis son arrivée à Paris. Bac en poche et toute la vie devant elle, elle est fascinée par la capitale et ses habitants. Même si elle est encore bien loin d'en apprivoiser tous les codes, elle sent la vibration, l'énergie et les opportunités qui s'offrent à elle: «Les premiers mois, tu habites dans le quartier d'Odéon. Dix mètres carrés, dégotés sur un coup de chance grâce au bagout de ton père. Tu n'as aucune idée de la portée symbolique de ce quartier. Tu n'es pas au fait de l'ancienne rivalité entre rive gauche et rive droite. Tu n'as pas même conscience d'être chanceuse de loger là. Tu trouves ça tout simplement beau.»
Même «la fosse de Tolbiac» ne lui fait pas peur, cette fac où pourtant elle doit se préparer un avenir. Il s'agit, consciemment ou non, de faire quelque chose de cette nouvelle vie, de se transformer, de se métamorphoser. Et pour cela toutes les expériences comptent, y compris sexuelles. «Tu suçais sans y penser. le sexe te semblant être un moyen comme un autre de te changer en quelqu'un d'autre. Une façon d'accélérer ta métamorphose. C'était comme un processus chimique de transformation de soi. Se faire pénétrer, comme la pâte à laquelle on ajoute un ingrédient, deux cerises, du beurre fondu.»
La route d'Océane va alors croiser une jeune fille qu'elle n'avait jusqu'alors pas vraiment considérée, même si cette collègue semblait venir de loin, comme son regard vairon, le même que David Bowie. Une rencontre comme une évidence, une découverte et la naissance d'une amitié fusionnelle, presque télépathique.
De la seconde personne du singulier, le récit passe alors à la seconde personne du pluriel : «Vous partagiez une amitié incandescente qui, tout extatique qu'elle fût, n'était en rien sexuelle, ne l'avait pas été, ne le serait jamais, et cette impossibilité de toucher, cet interdit tacite entre vous, rendait votre relation d'autant plus dérangeante.»
C'est à ce moment du roman que la romancière nous offre ce moment où tout bascule, ce rite de passage qui fait que toute la vie d'avant se fige et que désormais l'autre vie prend la place. Ce moment, c'est celui où on transforme la réalité pour qu'elle soit conforme à ce que l'on voudrait qu'elle soit. Un mensonge, une imposture dont Blandine Rinkel nous cite les exemples les plus emblématiques comme par exemple avec Jean-Claude Romand. «La mise en branle de l'imposture, c'est une tâche indélébile qu'on étale de plus belle en espérant la résorber. Et l'imposteur ajoute en permanence, de l'eau au moulin de son propre naufrage.»
Pour Elia et Océane, ce dédoublement de leur personnalité doit trouver sa légitimité dans un changement de prénom. Un petit jeu aux conséquences loin d'être anodines, comme vous vous en rendrez compte.
Voilà comment Océane est devenue Blandine. Et voilà comment, après L'abandon des prétentions, Blandine Rinkel confirme son talent.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Lost in translation...
Histoire d'une étudiante de province "perdue sur l'échiquier des postures" lorsqu'elle arrive à Paris. Elle découvre un nouvel univers avec des copains de fac snobinards & nonchalants. Elle feint & feinte pour s'approprier un autre monde, d'autres codes, notamment dans le domaine du langage.
.
Je me mords les doigts d'avoir péché par gourmandise. J'aurais certainement dû laisser passer un peu de temps avant d'enchaîner sur un troisième roman de Blandine Rinkel. Alors que j'ai éprouvé une grande admiration pour 'Vers la violence' et 'L'Abandon des certitudes', cette Blandine/Océane, la narratrice, m'a ennuyée et agacée.
Le récit est à la 2e personne. Parfois j'adhère, mais cette fois non, pas du tout. Elle se regarde et se décrit de l'extérieur, probablement pour exprimer ce 'complexe de classe' obsédant - changement de ville, de références, et même de prénom. Et revient au 'je' en rentrant chez son père.
Cet aspect m'a rappelé Annie Ernaux et Edouard Louis. La linguiste Laélia Véron en parle beaucoup, également, de façon plus douce et moins douloureuse/revancharde (donc plus efficace), notamment dans sa chronique hebdo sur France Inter ('Le grand Dimanche soir').
J'apprécie toujours le talent de Blandine Rinkel, mais l'histoire d'amitié ne m'a pas du tout embarquée, et je me suis perdue dans certaines de ses envolées.
Il est intéressant de constater que l'auteure tourne autour de certaines thématiques, y revient, les creuse : identité et mensonge (E. Carrère), violence familiale (le chien suspendu, XDDL), faim...
.
Est-ce que je conseille ? Oui, à ceux qui
- s'intéressent aux 'transfuges de classe' et ne sont pas lassés par le sujet
- ne sont pas rebutés par les récits à la 2e personne
- n'ont jamais lu Blandine Rinkel, ou ont un peu oublié ses autres textes.
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Attachement, souvenir, qu'est-ce qui nous hante , nous happe, nous construit ? Papier brouillard, brouillon d'histoire.
Ce qui nous ampute ? Ce qui nous quitte ? Qu'est ce que ça cache ? Qu'est ce qu'on perd ? qu'est- ce qu'on apprend ? Qu'est-ce qui nous fuit, qu'est ce qu'on égare ?
Faire comme si ...ou vivre comme ça. Ici ou mal là-bas.
On tient à quoi ? Un nom, un visage, des histoires qu'on se raconte.
À soi, aux autres. Ces autres à qui on écrit pour dire pourquoi on cherche tout le temps un nom, un geste, un rire, une silhouette….au fond des choses. A des années poussière.
Soi ou bien une autre ? On se détache du fond. Alors on prend des formes qui parfois ne tournent pas bien rond.
Ça tient à quoi tout ce qui s'en va ? Passé lumière.
Comment on quitte, comment ça s'arrête, ça disparaît, pourquoi ça revient même si c'est loin.
Rien que des lettres d'identité – papier glacé. Des parallèles aux lignes brisées.
On vit comme si , on vit pour ça. Palimpseste du regard.
On se rattache, quelque morceaux d'identité en cinq secondes dans un décor.

Astrid Shriqui Garain

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Elle s'appelle Blandine Rinkel, elle danse, elle chante et elle écrit. Car non, « un écrivain ne sait pas faire que ça, écrire ; on sait tous faire plein d'autres choses ! »
Elle respire l'Art, et moi je la regarde danser et chanter, puis je la lis avec un plaisir infini.

Comme en peinture, c'est avant tout un effet de fondu. Oui, à 18 ans, Océane a décidé de fondre, dans ses vêtements et dans Paris. Débarquée à Paris de Saint-Jean-des-Oies, ce village de 800 habitants où elle a grandi et qui ne lui a pas donné les codes, Océane les apprend sur place, autodidacte et docile. Elle s'aligne sur les autres, cesse de rire trop fort, fume pour fumer et s'adonne à du sexe sans plaisir. Elle ment, beaucoup, elle fait semblant d'être quelqu'un d'autre.
Son sentiment d'insuffisance est une valise beaucoup trop lourde à porter. Ont-ils conscience de leur chance, ceux dont la poésie et le cinéma les a bercés depuis la naissance, ceux qui sont déjà dans le bon cercle ?

Elle rencontre Elia, une amie, un double, un complément d'elle-même. Des yeux vairons et des cheveux noirs.
« Elle était grave et ne l'était jamais.
Joueuse et engagée.
Absurde et parfaitement sensée.
Caractère que, depuis, je cherche chez tout le monde et ne retrouve nulle part. »

Elles s'apprivoisent lentement, Elia la séduit en l'écoutant, et en la rassurant « Les gens qui ne conviennent pas me conviennent parfaitement, tu sais ». Un soir, en débattant sur le déterminisme, elles listent toutes ces choses modifiables qui nous dessinent, les yeux, les cheveux, le prénom. C'est ainsi qu'elles se lancent un pari absurde, Océane deviendra Blandine. Et dédicacera ce second roman « À celles qui disparaissent ». Amitié toxique, fondatrice, je vous laisse deviner à quel point ce texte m'a parlé.

Une plume à tomber par terre, une sensibilité sur les choses et les êtres, « Le nom secret des choses », c'est simplement de l'excellente littérature.
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Dans ce livre, il est question d'une rencontre entre Océane qui monte à Paris pour ses études à la fac et d'Elia. le sujet est l'amitié qui se fait en 3 phases : l'imposture, la rencontre et la renaissance.
C'est une relation complexe qui se noue entre les deux filles. Elles vont s'épier de loin (surtout Océane) puis s'apprivoiser, vivre dans la sphère qu'elles vont se créer, refoire leur monde et le monde, et enfin la trahison.
Une belle surprise que ce roman où on tourne et tourne les pages en se laissant happer par l'histoire.
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Océane débarque à Paris et tout est nouveauté, mouvement, lumière, fulgurance. La jeune fille originaire d'un bled de Vendée doit tout apprendre en arrivant à la capitale. En effet, elle n'a pas les codes, n'est pas du même milieu social que ses nouveaux "amis" de la fac à Tolbiac. Elle donne le change difficilement, prétend savoir, et le soir rattrape son retard en vérifiant sur wikipedia.
Quelques temps après son arrivée, elle rencontre Elia et c'est la révélation. Elles jouent d'abord au chat et à la souris puis deviennent très bonnes amies. Elia est l'opposée d'Océane. Sûre d'elle, libre, pétillante, lunatique, joyeuse et caractérielle, elle éblouit Océane. Les deux amies continuent de se voir, s'inventent des vies, font la fête dans un Paris bigarré, étudiant et festif. Leur relation est complexe, c'est "je t'aime moi non plus" mais toujours elles se retrouvent.
Un jour, ou peut-être une nuit, par défi, Elia décide de changer de nom et elles en font le pari. Aussi facilement que l'on change d'habit, Océane adopte le prénom de Blandine, son second prénom à l'état civil. C'est une métamorphose, mais la mue ne va pas sans mal. En changeant de nom, Océane accède à une autre catégorie, le regard que les gens portent sur elle se modifie. Renie-t-elle une partie d'elle ? son passé, ses origines ? Est-ce si anodin ?
Un roman intéressant, le premier que je lis de l'auteure. J'ai adoré la première partie, décrivant l'arrivée d'Océane à Paris et sa difficile adaptation dans un nouveau milieu. L'histoire est racontée à la première personne du singulier, ce "tu" permet une identification direct au personnage. J'ai un peu lâché au cours de la seconde partie, plus axée sur l'histoire d'amitié. Toujours est-il que c'est un roman que je conseille et qui questionne intelligemment sur le milieu social et les codes au sein d'un groupe. L'écriture est belle.
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La première partie présente Océane 18 ans en utilisant le « tu ».
Océane a vécu avec son père en Vendée jusqu'à ses 18 ans. Ayant décroché son bac, elle arrive sur Paris à la fac de Tolbiac. L'autrice nous fait partager ses découvertes de ce nouveau milieu dans un tumulte de bruits, d'odeurs et de sensations.
Océane se fait quelques amis parmi lesquels Paul et Aurelien, elle se sent différente des autres étudiants très cultivés alors que ses références à elle vont plutôt à la star Academy. Océane se cherche …

La deuxième partie s'intéresse à la relation (amicale) entre Océane et Elia
Elia, fille d'un couple mixte pere égyptien et mère israélienne, est lesbienne ; Océane se cherche…

Sur un coup de tête les filles décident de changer de prénom et d'interchanger premier et deuxième prénom : Elia devient Safiah et Océane devient Blandine (tiens le nom de l'autrice est Blandine ; finalement ce récit initiatique serait une autobiographie ? )

Un roman très sensible sur la quête d'identité
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