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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Assidu lecteur de littérature de l'imaginaire, j'avais, depuis un certain temps, délaissé le genre fantasy. Les lectures du seigneur des anneaux et des tapisseries de Fionavar m'avaient pourtant emballé mais le classicisme d'Eddings m'a littéralement ennuyé et m'en a détourné. En plus de dix ans, aucun livre de Fantasy n'avait capté mon attention au point de se retrouver entre mes mains. J'avais depuis plus un an dans l'idée de lire Terre mourante de Vance s'en vraiment m'y résoudre. Autant dire que lorsque que l'auteur de ce livre m'a contacté pour faire part de la sortie de son roman de Fantasy, c'était loin d'être gagné. L'échange de mails et la lecture du profil de l'auteur (dessinateur avec un bagage d'archéologue), ont piqué au vif mon intérêt. Bien que je ne sois pas nationaliste, l'idée de soutenir un jeune auteur français a fini par me convaincre. J'ai donc passé commande directement auprès de ce dernier pour en prime recevoir une page de manuscrit, une dédicace et un marque-page.
Je démarre ma lecture et première remarque, le livre est découpé en chapitre (houlà, quelle audace!) identifié par le nom d'un personnage qui en sera le narrateur. Je n'étais pas habitué à ce schéma narratif qui permet une grande immersion dans les pensées de tous les personnages grâce notamment à l'emploi permanent du pronom "je". C'est assez jubilatoire de se mettre dans la peau de vrai méchant. Après une cinquante de pages, j'ai été contraint et forcé de stopper ma lecture. Chose unique dans ma vie, j'ai égaré un livre. Ce dernier a décidé de vivre sa propre vie en s'éjectant de lui-même de mon sac. Après cet épisode dramatique et une nouvelle commande du livre (je soutiens bien le commerce du livre), je m'y replonge pendant les fêtes de fin d'année.
L'ensemble de l'oeuvre s'articule sur une poignée de personnages tous très bien créés et loin des caricatures du genre. Certes, les gentils sont globalement gentils mais ils ont tous des failles qui les rendent plus humain. Nous sommes loin du manichéisme cliché que j'avais perçu dans la Belgariade (Eddings). Chaque personnage (ou presque) possède un vocabulaire et une grammaire propre. J'ai d'ailleurs eu un peu de mal (peut-être induit par la fatigue) avec le personnage de Telleran, le vieil Sage-Guerrier qui utilise des tournures de phrases et du vocabulaire fort peu usités. Après quelques chapitres, le livre se lit très facilement avec un vocabulaire riche et suffisamment de descriptions pour s'immerger et d'action pour ne pas que l'histoire s'enlise
Je ne peux trop en dire sur l'histoire sans trop en dévoiler. Disons que c'est une double bataille, une entre les Hommes sur Terre et une entre deux divinités pour conquérir l'énergie vitale de la Terre symbolisée par une ville, Almenarc'h. Cette ville, autrefois grande et belle, se ternit à cause de son roi mégalomane et pleutre conseillé par le diable. La ville dépend des cercles formés par les élites du peuple (les veilleurs, les détenteurs et les sages-guerriers) gouvernée par un roi qui reçoit les "conseils" du grand esprit Aïnhor Eran. C'est le silence de ce dernier qui a permis l'avènement du roi Alkar. le roman s'ouvre lorsque le grand esprit rompt ce silence après s'être libérer du Dieu Saash qui souhaite s'approprier de la Terre. Il somme le roi de reconquérir les terres du Nord pour recueillir l'énergie des Hommes dans sa lutte contre Saash. Au milieu de cela, une mystérieuse jeune fille aux cheveux blancs conduit les personnages principaux vers leur destin et vers une alternative aux deux divinités.
Je m'arrête là mais sachez que ce livre renferme de bonnes trouvailles et des personnages attachants et crédibles (ma préférence pour Ulnhor). Pour ma part, j'ai eu l'impression de revoir les Scaythes d'Hyponéros de Bordage. Je ne jugerai que très peu l'histoire car ce livre n'est que le premier tome d'une trilogie et je pense qu'elle doit être considérée dans son ensemble. N'ayez nullement peur de vous jeter dans la lecture des Kerns, même s'il fait l'objet d'une trilogie, le premier tome se suffit presque à lui-même. le seul risque que vous encourez c'est d'apprécier l'oeuvre et devoir acheter le second.
Un petit regret tout de même, je m'attendais à avoir une description plus détaillée sur le peuple d'Almenarc'h, sur les coutumes, les moeurs… Dommage peut-être dans les prochains. Ce manque est pallié par une immersion dans le peuple de Saham très convaincant.
Comme vous pouvez vous en apercevoir, j'ai beaucoup apprécié la lecture de roman de fantasy ce qui n'était pas une évidence au départ. J'attends avec impatience le second tome qui, comme le laisse présager la fin du premier volume, s'annonce très "ouvert".
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Avant même que je lise ce roman, on avait déjà un vécu... Ah ah j'exagère un peu, mais disons que j'ai eu du mal à mettre la main dessus !

J'ai donc reçu un jour un message de l'auteur sur Babelio, qui me parlait de son livre. C'était un message de masse, d'un jeune auteur qui voulait se faire connaître, mais j'ai quand même été convaincue, et pas qu'un peu. Je l'ai donc ajouté à mon pense-bête eeeeeet bien sûr je l'ai oublié. Quand j'ai finalement retrouvé la mémoire, le tome un n'était plus disponible et la sortie du deuxième tome repoussée. Quelques cris et auto-flagellations plus tard, je me suis renseignée et là, le soulagement !

La maison d'édition avait tout simplement fermé. Mais toutes ces péripéties étaient un mal pour un bien, un grand, grand bien. Feldrik Rivat a rejoint les auteurs de la maison d'édition l'Homme sans Nom, HsN pour les intimes. Vous ne connaissez pas ? Vous avez tord.

Sans m'y attarder, je dirais juste qu'avec seulement une dizaine de romans à proposer pour le moment, elle vient déjà de rattraper les plus grandes à mes yeux. Je n'ai pour l'instant aucun reproche à faire quant à la qualité des romans, que ce soit au niveau du texte ou de l'illustration.
Illustrations réalisées soit par Magali Villeneuve, soit par Alexandre Dainche. Vous ne connaissez pas ? Vous avez tord.

Pour en revenir aux Kerns de l'Oubli, j'ai finalement pu me procurer le roman lors du Comic Con 2013, j'ai rencontré l'auteur, très sympathique, et je suis repartie avec un livre beau, bien illustré et dédicacé. Finalement, ça valait le coup d'attendre, quoi, deux ans ?

Je me suis plongée dans le roman dès que je suis rentrée. Et je l'ai disons, dévoré. le changement de narrateur rythme bien l'histoire et fait qu'on a beaucoup de mal à s'arrêter à la fin d'un chapitre. Aussi, certains chapitres ne font qu'une page à peine quand d'autres sont beaucoup plus longs. Une action peut s'étendre sur plusieurs chapitres et permettre un changement de point de vue des plus rafraichissant.

Le changement de narration à chaque chapitre, on connait. Là où ça devient intéressant, c'est l'emploi de la première personne et ce qu'en fait l'auteur. Et c'est là un vrai tour de force. Chacun des personnages a un langage propre et c'est un vrai bonheur de passer d'un langage des plus basiques à un vieux français ampoulé, et d'avoir sur une même scène une description différente autant sur les ressentis qu'au niveau du langage. Cela révèle une véritable maitrise de différents registres de langue et c'est quelque chose que je n'avais jamais vu auparavant.

En ce qui concerne l'histoire, elle se déroule sur plusieurs niveaux. En gros, humain et divin. Tout tourne autour d'Almenarc'h, sublime cité dirigée par un roi des plus détestables, Alkar, lui même conseillé par un être des plus vils, Cataxak. le premier chapitre nous est conté du point de vue de Roch, le grand Gardien de la cité, et le moins que l'on puisse dire c'est que l'action débute dès les premières pages. La cité est attaquée, et à partir de là, les évènements s'enchainent sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle.

J'ai beaucoup apprécié les femmes de l'histoire, qui sont toutes des personnages forts et loin d'être des demoiselles en détresse, bien au contraire. J'ai cependant eu une préférence, comme beaucoup, pour Ulnhor, mais aussi pour Erkan. Enfin, pour ce dernier, c'est surtout les chapitres le concernant qui m'ont plu, forcément auréolé de mystère de par son amnésie. Mais tous les personnages sont hauts en couleur et des plus intéressants, même si l'on aimerait en savoir plus sur certains...

Sinon, certains chapitres peuvent vous rendre un peu fou au début, surtout ceux concernant Telleran, qui est donc le vieil homme au langage plus que soutenu et moyenâgeux. Mais vous verrez, on s'y habitue vite et personnellement, ça m'a énormément plu. Il y a aussi quelques termes particulièrement appréciés de certains personnages. J'avais envie de me taper la tête contre les murs à chaque fois que Cataxak utilisait le mot « mirifique », et j'ai éclaté de rire la première fois qu'Ulnhor s'est exclamé « Morteboule ! », qu'il répète tout au long du roman.

Le seul et unique bémol de ce livre est pour moi le manque d'originalité dans les prénoms des personnages de la cité de Saham, tous très semblables, qui m'ont fait m'emmêler les pinceaux. Ils sont tous plus ou moins secondaires, donc ce n'est finalement pas très gênant.

Je n'ai pas vraiment envie de vous en raconter plus, j'aurais peur de laisser échapper quelque chose qui vous gâcherait le plaisir de la découverte. J'ai été plus que surprise par la fin et j'attends maintenant le second tome avec impatience ! Mais je n'aurais pas beaucoup à attendre, vu qu'il arrive en septembre. Et cette fois, j'éviterais d'attendre trop longtemps ! N'hésitez pas à vous lancer, c'est un roman original tout en étant bien ancré dans le style fantasy. à découvrir !

Lien : http://allison-line.blogspot..
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Je continue doucement mais surement ma découverte du catalogue des éditions de l'Homme Sans Nom (HSN pour les intimes) avec ce premier tome d'une nouvelle trilogie que l'on peut aisément classer en fantasy.
Satisfaite, convaincue et curieuse de lire la suite, je ne conseillerais pourtant pas ces Kerns de l'Oubli à n'importe qui. Lecture riche mais également exigeante, à mon sens, je la vois plutôt dans les mains de lecteurs habitués au genre, pas dans celles de débutants. Malgré tout, si vous vous sentez curieux, n'hésitez pas, ce serait dommage de passer à côté !

Il m'est difficile de parler de cette lecture car, bien que l'intrigue générale soit finalement assez classique (un royaume à la dérive, un grand méchant qui veut gouverner, un jeune homme qui semble destiné à « sauver le monde », une quête d'identité, une prophétie…), Feldrik Rivat nous offre beaucoup de choses dans ce premier tome. Beaucoup de personnages, notamment, tous partant de leur côté (ou presque), tous vivant une aventure secondaire liée à la Grande Aventure… ce qui ne manque pas d'intérêt, évidemment, mais demande tout de même un petit temps d'adaptation. Il m'a bien fallu une cinquantaine de pages pour comprendre qui est qui, quel est sa place dans l'intrigue et quel est le « but » de cette histoire.

Une fois les bases intégrées, la présence des nombreuses figures devient un gros plus, à mon sens car diversifie les points de vue, multiplie les informations et enrichit donc considérablement la lecture. On pourrait craindre que l'auteur (et donc le lecteur) se perde dans tous ces personnages, sans compter que Feldrik Rivat a choisi de tous leur donner la parole, chacun leur tour. L'identité du « je » change au fil des chapitres. Prise de risque certaine, mais pari réussi.
Chaque figure possède sa propre histoire, sa propre voie/voix… et donc une façon de s'exprimer complètement différente. Certaines sont reconnaissables dès les premières lignes (je pense notamment au langage très désuet du sage Telleran ou à celui, beaucoup moins châtié de l'ancien roi Ulnhor), d'autres nécessitent la présence du sous-titre introduisant le chapitre (sous-titre qui n'est autre que le nom du personnage que l'on va suivre dans les pages suivantes, ainsi qu'un ou deux adjectifs le qualifiant), du moins au début. Par la suite, lorsque chacun des personnages part de son côté, le simple fait de retrouver un lieu ou une action, nous donne une idée de la figure alors suivie.

Malgré ce point de vue interne répété pour chacun, j'avoue ne pas m'être attachée plus que ça aux personnages, quels qu'ils soient. J'ai aimé les suivre et découvrir la suite de leurs aventures, mais je n'ai pas ressenti un lien très fort entre eux et moi. Et je pense que c'est ce qui m'a manqué le plus pendant ma lecture. Je regrette un peu la distance qui s'est rapidement installée entre les héros et moi.
Je dis héros au pluriel parce que si l'un d'eux en particulier - Erkan pour ne pas le citer - semble être la clef de beaucoup de choses, on se rend vite compte que chaque homme (et femme, il y en a quand même une ou deux), a un rôle majeur à jouer dans la destinée du monde des Kerns. Tous sont intimement liés (par des liens de sang, mais pas que !) et tous méritent notre attention. D'ailleurs je serais bien en peine d'en citer un plus qu'un autre… allez si, peut-être Cataxak, le conseiller du roi Alkar (qui est loin d'être une lumière, soit dit en passant…), qui m'a fait penser, plus d'une fois, à Langue de Serpent (le conseiller du roi Théoden dans le Seigneur des Anneaux). Et une fois qu'un royaume est gangrené par le mal… difficile de faire marche arrière !

Je vous ai beaucoup parlé des personnages et de la particularité formelle qui en résulte (les chapitres avec points de vue internes successifs), mais je ne vous ai pas encore entretenu du monde créé par Feldrik Rivat. C'est un monde riche et bien pensé, c'est un fait. Les deux cartes présentes à la fin de l'ouvrage ne peuvent qu'en témoigner.
J'ai apprécié découvrir petit à petit en quoi consistait l'aspect « magique » de cette histoire (il s'agit en fait de la maîtrise des éléments, de l'énergie primordiale - appelée Sha - et d'un autre point, beaucoup plus présent au fil des pages : une sorte de télépathie entre les personnes entraînées ou douées naturellement pour utiliser ce pouvoir), j'ai aimé touché du doigt quelques éléments de l'Histoire (avec un grand -H) du monde des Kerns et donc en apprendre plus sur cette « prophétie » (je n'en dis pas plus !) mais, j'avoue que, malgré les descriptions offertes par l'auteur, j'ai eu du mal à m'imaginer le décor. J'ai ressenti l'ambiance des différentes scènes et je savais où elles se situaient (dans le désert, au coeur d'une montagne, dans le palais…), mais il m'a manqué un petit je ne sais quoi qui aurait rendu ma lecture beaucoup plus visuelle. Dommage.

Malgré tout, cette petite « faiblesse » ne m'a pas empêché de prendre du plaisir à ma lecture qui s'est révélée assez rythmée. Comme je vous le disais plus haut, chaque personne vit un petit quelque chose de son côté tout en étant intimement lié à Erkan, le fils exilé qui, seul au monde, traverse le pays sans savoir qui il est, où il va et ce qu'il doit faire… le jeune homme suit un chemin minutieusement tracé, apprenant petit à petit à s'habituer à ce qui l'entoure et ce qu'il vit, sans se douter le moins du monde que, plus ou moins loin, les autres personnages le cherchent pour le sauver… ou pas. Tous gravitent autour de lui, le fils de Roch, et tous (ou presque) se retrouvent réunis au même endroit dans les derniers chapitres.
On a tellement envie de savoir ce qu'il a de spécial cet Erkan, on a tellement envie de découvrir si les autres personnages vont pouvoir le retrouver… qu'on tourne vite les pages. Et évidemment, comme tout bon page-turner, c'est au moment clef qu'un chapitre se termine, forçant le lecteur à rapidement passer les suivants pour retrouver la voix (et donc la révélation) tant attendue.

Je ne suis pas sûre que j'aurais parié sur le choix du narrateur multiple changeant à chaque chapitre… et pourtant, force est de constater que Feldrik Rivat maîtrise l'exercice et que cette particularité devient la vraie force de son récit, offrant ainsi un regard presque omniscient à son lecteur. Celui-ci veut toujours aller plus loin, toujours en savoir plus… jusqu'au moment de tourner la dernière page. Il n'y a plus qu'à attendre le tome suivant (que l'on pourra bientôt pré-commander !). J'espère que dans celui-ci, je saurai m'attacher un peu plus aux différentes figures et pourrai vivre l'aventure plus « visuellement ».
Lien : http://bazardelalitterature...
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L'inexpugnable citadelle d'Almenarc'h, perchée sur un piton rocheux entouré d'eau, vit une période de graves troubles. Des hordes sauvages l'assiègent de toutes parts. En voulant la défendre, Roch, le Grand Gardien, tombe dans une embuscade. Il est empoisonné puis noyé dans le lac. Alkar, l'indigne roi d'Almenarc'h, profite de son absence pour s'attaquer à Siham, son épouse. Sans aucune pitié, il lui crève les deux yeux. Pendant ce temps, Erkan, le fils de Roch, erre dans de lointaines étendues désertiques où il a été exilé, des sorciers l'ayant rendu amnésique. Arrivera-t-il à se venger ? Qui pourra empêcher Alkar, sous l'influence de l'ambitieux Cataxak et de ses maléfiques prêtres noirs, de mener à la ruine la citadelle ? Ulnhor, le roi déchu ? Telleran, le vieux sage ? Ou Milena, la reine actuelle, matriarche et stellamancienne ?
« Les Kerns de l'oubli » se présente comme le premier tome d'une saga de fantaisie ou de fantastique médiéval qui doit en comporter trois. le lecteur est plongé dans un univers étrange, très dépaysant et particulièrement sombre. Influencé comme tant d'autres par l'immense Tolkien, l'auteur a su se créer un monde bien à lui mais si inquiétant et si inhospitalier que le lecteur a un peu de peine à s'y sentir à l'aise. Ambiance glauque, cruauté pour ne pas dire sadisme, situations angoissantes, batailles, combats, tortures, rien ne manque à l'appel. Les personnages aux caractères tranchés, rudes gaillards, francs coquins et sinistres ordures abondent. Ils sont d'ailleurs si nombreux qu'il faut parfois aller consulter un « Qui est qui » (« Who's who) de quatre pages en fin de volume pour s'y retrouver. Même chose pour tous les néologismes, concepts imaginaires, pratiques étranges et autres monstres et chimères qui sont également décrits dans un « Glossaire du monde des Kerns » fort utile. L'intrigue est simple et efficace. le style est bon et souvent recherché. Pourtant l'ensemble manque de rythme non à cause d'interminables descriptions mais en raison de la structure même du récit et de la manière assez originale de présenter les évènements. A chaque chapitre (il y en a 74 !), on change de narrateur et tous utilisent la première personne du singulier, ce qui présente l'action sous plusieurs angles, entraine des répétitions et souvent gène la compréhension. le lecteur doit faire un effort d'adaptation pour se retrouver dans cette histoire pleine de magie, de sorcellerie, de rêves éveillés et autres voyages oniriques. Tous ces héros déchus meurent et revivent, sont empoisonnés et se désintoxiquent, passent d'une dimension à une autre, lévitent, volent et se rechargent en énergie par des moyens surnaturels. Il y a de quoi être déboussolé et même bluffé. A noter : un très beau travail de présentation de la part des Editions de L'Homme Sans Nom, graphisme de qualité, typographie très soignée (les polices de caractères changent en fonction des personnages) et cartes à l'ancienne. A réserver aux amateurs du genre qui devraient en apprécier l'originalité et la noirceur. Ames sensibles et cartésiens s'abstenir.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Si les cinquante premières pages de ce roman m'ont fait douter, je dois dire que les 350 pages restantes m'ont plu et permis de découvrir un monde riche, recherché et très bien mené. le début est assez difficile dans le sens où l'on ne sait pas vraiment où l'on va. On rencontre des personnages – beaucoup car les chapitres en plus d'être courts, sont à la première personne et désignent chaque fois un nouveau personnage –, le langage pour l'un des personnages est très soutenu et poétique et du coup j'ai eu du mal à m'y mettre. Puis après, ce ne fut que du bonheur. Certes, j'ai mis une semaine à le lire, mais j'ai profité pleinement de ma lecture.

« Les kerns de l'oubli » raconte la vie de plusieurs personnages, hauts en couleur et autant différents les uns que les autres de part leur personnalité et leur vécu, dans un monde où tout se détruit peu à peu. Ce premier tome est assez dur à résumer car l'on y trouve tellement de choses importantes que si l'on en parle, le spoile devient presque obligatoire. Ce que je peux en dire c'est que les personnages de l'auteur a crée sont tous différents et vivent chacun à leur manière. On passe de quelqu'un de posé à quelqu'un de vif. de quelqu'un de carnassier à quelqu'un de saga. de magnanime à innocent. de vil et calculateur à soumis et manipulé. Bref, des caractères bien différents mais des personnages hautement travaillés.
Seul un homme peut sauver ce carnage qui se prépare. Évidemment, un problème n'arrivant pas seul, ce sauveur ne sait pas qui il est, étant devenu amnésique. Alors, en plus de cette quête, une seconde lui est désignée : découvrir qui il est et pourquoi il est l'élu qui pourrait tout sauver.

J'ai particulièrement aimé la façon qu'a eu l'auteur de faire interagir chaque personnage. En effet, dans la fantasy on a plus l'habitude de voir le récit à la troisième personne avec des chapitres plus ou moins longs. Ici, en plus d'être travaillé, le texte est original car Feldrik Riva a décidé de faire parler chaque personnage à la première personne et d'en faire des chapitres courts. de ce fait, nous entrons très rapidement dans le récit et arrivons à comprendre ce que ressentent chaque personnage, ce qu'ils font, les décisions qu'ils prennent, pourquoi, comment. Pour moi, c'est un gros point positif, car il permet de s'identifier plus rapidement à eux.

Concernant l'intrigue du récit je dois dire que j'ai été servie et étonné à bien des reprises ! Dès le début (après les 50 pages) une révélation éclate et là, on ne peut plus arrêter notre lecture, de peur de rater quelque chose de crucial. On veut savoir la suite, quitte à lire le livre jusque pas d'heure alors que le lendemain on travaille. Les personnages ont tous des secrets graves, inavoués qu'on découvre au fur et à mesure de l'histoire. J'ai apprécié ce côté suspense et secrets avoués qui donnent un nouveau souffle à l'histoire. Autant dire que durant ma lecture je ne me suis jamais ennuyée même si parfois je trouvais un peu le temps long. Mais j'avais à peine le temps de penser cela, que l'auteur lâchait à nouveau une bombe qui faisait remonter encore plus l'histoire à « génial ».

Niveau personnages, je les ai tous aimé à des degrés différents. Les méchants le sont vraiment mais j'ai tout de même réussi à m'attacher à certains. Pourquoi ? Je ne sais pas, peut-être parce qu'ils apportaient du piquant dès qu'ils intervenaient et le fait que l'on soit à leur place, nous permettait de montrer jusqu'à quel point leur perversion était élevée et jusqu'où ils étaient prêts à aller pour gagner.

Et la fin est une grosse bombe à laquelle je ne m'attendais vraiment pas ! Les dernières pages je me disais tout le temps « non, il ne va pas faire ça, quand même. L'auteur est vraiment prêt à tout pour offrir un final explosif ». Eh bien si ! Il l'a fait. Évidemment, vous vous demandez de quoi je parle. Eh bien, lisez le livre et vous comprendrez. Cette fin incite vraiment à vouloir lire le tome 2 et savoir exactement ce qu'il a pu raconter après tout ça. Je suis vraiment curieuse de lire la suite et je suis contente de voir que je n'aurais pas trop à attendre pour me le procurer !

Un autre point fort : la fin du livre avec un lexique, un glossaire et une carte pouvant nous aider à nous guider et nous faire savoir qui est qui. Car au début on se sent perdu avec tous ces personnages qui débarquent de partout, et j'avoue que ce glossaire m'a vraiment aidée à me mettre dans le récit.

Juste un point qui au bout d'un moment me faisait tiquer un peu : les expressions qu'avait le roi Ulnhor. Au début elles sont drôles, on trouve que ça apporte de la fraîcheur au récit. Puis au fil du temps, le roi en dit trop souvent, parfois dans le même texte, il en dit 3 voire 4 et là c'en est presque lourd. On commence à se lasser d'en voir à chaque fois, c'est dommage.

En résumé : vous êtes à la recherche d'une histoire travaillée de bout à bout, d'une intrigue très originale, de personnages hauts en couleur, de secrets lourd à porter, d'une fin explosive, de la fantasy à la première personne ? Vous n'avez pas peur de rencontrer plusieurs personnages, d'être dans leurs têtes à chaque chapitre, de vivre une aventure remplie d'action, de questionnement, de perversion ? Ce roman est pour vous !

Justine P.

« — Mon Roi, vous allez bien ?
Parler à Telleran. Mais sacrebleu !
— Sire ?
— Mon gaillard, tu m'échauffes les esgourdes avec tes « mon Roi » et tes « Sire » ! « Vieil homme » m'allait très bien !
— Apparemment, oui, vous allez bien ! »
Lien : http://lireunepassion.blogsp..
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Qu'en dire ?

C'est très bien écrit. Une langue riche, très riche même. Des mots oubliés. J'ai lu des critiques concernant ce style un peu ampoulé. Il ne m'a pas gêné, c'est même le plus du livre. L'auteur décrit, très bien, des lieux fantastiques et merveilleux.

De nombreux points de vus, tous traités à la première personne, chacun avec un style particulier.

Seul problème, il est difficile de s'attacher aux personnages. Ils sont bien campés, mais leurs motivations sont trop floues pour qu'on s'attache. C'est vraiment dommage.

Je ne sais pas si j'ai envie de lire la suite... C'est rare
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Intense, d'une grande qualité et richesse, légèrement complexe. Ce premier tome de saga de fantasy est vraiment captivant, de par sa foisonnance d'actions, de lieux, de personnages, d'éléments mystiques et magiques, etc. Et malgré cette grande diversité de notions à intégrer, l'ensemble est crédible, tangible presque, tant l'auteur réussit à nous emmener dans son univers. Bon, évidemment, c'est à conseiller plutôt à de grands amateurs de fantasy, des novices pourraient en effet être quelque peu déroutés (quoique) par la quantité d'informations à intégrer. J'avais été prévenu, par l'auteur et l'éditeur, que des éléments manqueraient à ma compréhension tant que je n'aurai pas lu l'entièreté de l'histoire, « les Kerns de l'oubli, voyez-vous, est une série qui mérite relecture ». Mais, pour autant, je n'ai pas été perdue. Certes, tout comme les personnages principaux, je me fais balader, c'est certain, mais la balade est si agréable [...]

Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be
Lien : http://yuyine.be/review/book..
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Découvert lors des imaginales 2018, aux éditions de l'Homme sans Nom, du même auteur que la 25ème heure que j'ai lu un peu avant et découvert au même endroit.
Nous sommes sur un roman de fantasy. Petite spécificité, chaque chapitre est court, narré à la première personne à chaque fois avec un narrateur différent et donc chacun avec son propre style d'écriture ! de l'écriture de haut niveau, légèrement ampoulé, quand c'est un ancien sage qui parle, jusqu'au franc parler de quelqu'un de plus basse extraction.
Cela demande du coup une certaine concentration au lecteur.
J'ai trouvé que les Kerns de l'oubli est un livre qui se lit bien, mais qui n'est pas un livre facile à lire !
Mais j'ai était satisfait de ma lecture et me procurerait prochainement la suite !
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Par Yannick sur prose-cafe.fr

J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre.
Oh ! L'univers de l'auteur n'est pas en cause mais plutôt son style d'écriture. Mais une fois que l'on se fait à sa plume, l'histoire devient passionnante.

Ce que j'ai le plus aimé dans ce roman est le parlé. le vieux roi et le vieux sage sont extra. J'avais du mal a comprendre au début mais franchement c'est trop fort.
Pour le reste des narrations, l'écriture est fluide facile à lire.
Psychologiquement, je dirai que l'auteur s'est plus axé sur l'action et les événements.

En parlant du déroulement de l'histoire, ce qui peut être déroutant, au début, est la structure du livre.
Chaque personnage raconte une partie. Malgré tout l'auteur garde une cohérence qui a dû demander un travail énorme.
Mais il y a eu un moment où j'étais perdu. Dans un chapitre Erkan est quasiment à l'article de la mort et au chapitre suivant il est en pleine traversée d'un désert tel le Christ. Là, j'ai décroché. L'auteur a su me reprendre mais plusieurs chapitres plus loin.

Le scénario est vraiment original. Je suis resté en haleine tout au long du livre pour savoir comment cela allait se terminer.
L'auteur distille les informations, l'action et les événement à la perfection pour que l'on veille aller au bout du livre.

En résumé, c'est un bon livre. Toutefois je ne le conseille qu'aux personnes rompues à la lecture de livre fantasy.
Lien : http://www.prose-cafe.fr
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