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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"A la maison,comme l'argent courait plus vite que nous, quand un film arrivait à la Compagnie et que mon pére le trouvait à son goût-juste d'après le nom de l'actrice ou de l'acteur principal - on réunissait une à une les pièces de monnaie pour atteindre le prix d'un billet et on m'envoyait le voir.
Ensuite en revenant du cinéma, je devais raconter à la famille, réunie au grand complet au milieu de la salle à manger."
C'est le premier paragraphe du livre, de quoi vous donner la pêche pour le lire d'un trait.
Une famille de cinq enfants, quatre garçons, une fille,un pére invalide, suite à un accident du travail, et la mère disparue.Nous sommes dans le désert d'Atacama,dans les années 60, dans un campement installé par la Compagnie, qui régit une salpetriere, et la vie de tout ses habitants.Un cinéma, et en deuxiéme lieu le foot sont les seuls distractions qui sauvent les gens de l'aride ennui du désert.
La narratrice, la raconteuse de film est la petite fille,Maria Margarita.Elle devient célèbre pour son talent de raconter des films mieux que les films eux-mêmes,...mais la réalité rattrape vite le rêve....
Un petit livre, mais un beau et grand roman malgré ses 129 pages,le fond, la forme tout est original et m'a beaucoup touchée.Coup de coeur!
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J'ai été très ému par la lecture du roman La raconteuse de films, beaucoup plus que je ne l'aurais cru. Pourtant, je n'avais pas d'attente particulière par rapport à ce bouquin, je l'ai choisi par hasard à la bibliothèque. Comme quoi, parfois, le hasard fait bien les choses. le titre était pas mal et, dès la première page, j'ai su que j'avais entre les mains une histoire spéciale. « Nous sommes faits de la même matière que les films. » Cette phrase en exergue, reprise d'une parole d'un des personnages, et qui reprend à son tour presque mot pour mot une autre, vraie, de Shakespeare (si on remplace films par rêves) elle donne le ton. Et elle s'applique tellement bien à l'oeuvre.

Hernan Rivera Letelier présente d'emblée un univers, une famille pauvre, très pauvre dans un village de mineurs chiliens d'une autre époque. Les années 1950? Un père paralysé, vivant de sa pension pour invalides, et une mère trop jeune s'étant envolée récemment, dès qu'une occasion s'était présentée, laissant derrière quatre grands garçons et une fillette de dix ans plutôt développée pour son âge. Tout ce beau monde vit dans un trois pièces fait de tôles. Leur situation n'est pas présentée dans des détails morbides ni d'emblée mais petit à petit. C'est peut-être ce qui fait en sorte que leur pauvreté ne frappe pas. On ne tombe pas dans le misérabilisme.

En plein milieu du désert d'Atacama, les mineurs et leurs familles vivent de peu et s'en contentent. En effet, ils trouvent le moyen de rendre le quotidien supportable et, parfois, magique. Par exemple, quand l'argent manque pour permettre à chacun d'aller au cinéma, l'on envoie l'un deux pour assister à la projection et revenir raconter le film au reste de la famille. C'est ainsi que la cadette Maria Margarita mérite son surnom de raconteuse de films qui, incidemment, donne son titre au livre. Non seulement elle résume les histoires mais elle les enjolive, ajoutant moult détails, permettant à tous de les visualiser comme s'ils y étaient. « Pendant que je racontais – gesticulant, brassant l'air, changeant de voix –, je me dédoublais, me transformais, je devenais chacun des personnages. » (p. 43). C'est le début d'une aventure nouvelle.

J'y ai cru, à l'histoire de Maria Margarita. Si simple, si belle, si poétique malgré la rudesse de la vie dans ce village reculé du Chili. Je me suis laissé emporter par ses délires enfantins, ses rêves qui lui permettait de survivre dans son trou à rats. D'y trouver sa place. Puis la marche du temps fait son oeuvre. Ainsi, quand j'ai refermé le livre, tout avait été dit. Pourtant, j'en redemandais. L'écriture de Rivera me rappelle celle d'Antonio Skarmeta que j'adore énormément. Une écriture pleine d'humanité, de destins ordinaires et exceptionnels à la fois, plein de promesses et de revers. Comme la vie elle-même. Bref, je recommande vivement La raconteuse de films.
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Il était une fois dans un pauvre village de l'Atacama, une famille qui adorait le cinéma. Mais la misère empêchait ses membres d'y aller aussi souvent qu'ils le désiraient. Aussi le père décida d'y envoyer à tour de rôle chaque enfant (quatre garçons et une fille) pour que celui-ci raconte aux autres ce qu'il avait vu. Mais la plus douée étant la jeune Maria Margarita, ce fut elle qui obtint le titre de raconteuse de films. Un titre qu'elle conserva et enjoliva de talents multiples, au point de devenir l'artiste du village.

Merveilleuse petite histoire d'Hernan Rivera Letelier qui décrit si bien la vie dans les mines de nitrate d'Atacama, qui dépeint le pouvoir du cinéma sur les habitants : rêve, chanson, gloire, tout est permis. Mais qui retrace également l'arrivée de la télévision et son influence sur la vie de famille et de la société.
Merveilleuse héroïne aussi qui garde en elle et pour toujours le sens de la parole et l'art de conter malgré les vicissitudes de la vie.

Une très belle lecture.
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Laissez-moi vous raconter, non pas un film, mais un livre. Un tout petit livre par sa taille, 129 pages qui se lisent à toute vitesse, mais grand par le talent de son auteur et par la place qu'il a pris dans mon coeur et ma tête.
Il était donc une fois, dans les années 50, une petite fille de 10 ans, Maria Margarita, qui vivait avec ses 4 frères plus âgés et son père en fauteuil roulant, dans le campement d'une mine de salpêtre quelque part dans le désert d'Atacama, dans le nord du Chili. Au village, la seule distraction, c'est le cinéma. Mais la famille est pauvre, et le défi de chaque semaine consiste à rassembler assez d'argent pour qu'un des enfants puisse aller voir le film à l'affiche. le voir, et puis revenir bien vite à la maison pour le raconter au reste de la famille. A ce jeu-là, c'est Maria Margarita qui est la meilleure, pourvue d'un don peu commun pour restituer les films, peu importe leur genre. Au point que son père la désigne officiellement « raconteuse de films » de la famille, puis du village entier qui se bouscule dans la petite maison, préférant « entendre » l'histoire plutôt que de la « voir » sur grand écran. Ce talent fera le bonheur et les beaux jours de la famille, pas toujours ceux de la jeune fille.
C'est Maria Margarita elle-même qui nous raconte son histoire, des années plus tard. Comment l'arrivée de la télévision a mis fin à sa célébrité en même temps qu'à ses séances de raconteuse, comment la mort de son père puis le départ de ses frères l'ont laissée seule au campement, comment elle y a vécu ou survécu jusqu'à aujourd'hui. Parce qu'elle y vit toujours, près de cette mine désaffectée, assurant les visites guidées pour les quelques touristes. L'air de rien, derrière ces aventures de pellicule, elle nous laisse voir la vie dure des mineurs du salpêtre, la promiscuité d'une réalité sordide dans « l'âpre néant du désert d'Atacama ». Néant duquel on se sauve grâce au cinéma et à l'imagination, et sans jamais se plaindre de son sort. Désert âpre mais magnifique, comme ce roman, tendre, joyeux, émouvant, terrible.

Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Un camp dans le désert chilien, une famille trop pauvre que pour se payer le cinéma. le père a l'idée d'y envoyer un des gosses qui viendrait ensuite raconter le film, mais des trois garçons ou de la fille, qui choisir?
Petit bijou de délicatesse et d'humour malgré une fin un peu mélancolique.
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Comment faire quand on aime le cinéma mais que dans une famille de cinq enfants, on a tout juste de quoi acheter une seule entrée ? On vote pour celui des cinq enfants qui raconte le mieux un film : désormais c'est donc la seule fille, la cadette de la famille, qui a l'immense privilège d'aller au cinéma.
Son talent de raconteuse de films lui taille une si belle réputation qu'elle prend un nom d'artiste, Fée Ducinée, et que bientôt toute le voisinage vient payer son entrée pour aller la voir, elle, se donnant en spectacle avec force mimiques, jeux d'acteurs et accessoires.

L'auteur nous conte l'histoire d'une petite fille intelligente et attachante en nous plongeant dans le Chili des mines de salpêtre, du dénuement et de la misère sociale.

Ce qui m'a frappé dans ce trop court roman est la beauté et la précision de l'écriture. Rien d'inutile dans ces lignes, chaque mot est à sa place.
Les descriptions sont d'une telle minutie que j'ai eu moi aussi l'impression d'être au cinéma.
Une très belle découverte d'un auteur dont j'ignorais jusqu'au nom.

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Un joli petit livre. Une pause poétique et hors du temps dans le désert d'Atacama. Une époque révolue, d'un campement perdu dans le désert vivant grâce à une compagnie salpêtrière. Un moment attendu par les habitants rythme le campement, celui de se réunir autour d'une petite fille, qui va leur conter les films que son père l'envoie voir avec le peu d'argent qu'il a. Tellement douée qu'à renfort de déguisements, elle se laisse souvent emporter et améliore l'histoire originale. Au cinéma les habitants préfèrent l'écouter et laisser leur imagination inventer le décor pour les emmener loin de leur quotidien. Arrive cependant une nouvelle ère avec l'arrivée de la télévision annonçant la fin de ces réunions autour de la petite raconteuse de film. Chacun se refermant petit a petit sur eux- même. Chacun essayant aussi de faire sa vie dans ce désert marqué par la désillusion, la pauvreté et la peur de se transformer eux aussi en statue de sel. Un joli clap de fin teinté de mélancolie avec malgré tout une raconteuse de film fidèle au désert et qui vous racontera sûrement, toujours une histoire.
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Nous sommes faits de la même matière que les rêves écrivait Shakespeare, Nous sommes faits de la même matière que les films racontait Morgane Féduciné. Elle raconte les films, il écrit des livres, entre le rêve et la vie, entre le rêve et les livres, entre la vie et les films, tout se raconte. Chacun en l'autre, tout en chacun. C'est un très joli roman, celui des rêves, des éphémères. de ce qui du bord de nos lèvres nous revient au coeur du monde , de tout notre choeur. Une écriture que je découvre. Un regard que je suivrai parce qu'il me parle et me plaît.
Hernan Rivera Letelier est né au Chili en 1950. Familier des déserts des mines de nitrate d'Atacama. Il a travaillé longtemps comme ouvrier avant de commencer, à 25 ans, en cours du soir, des études.
Poète, conteur, et romancier, il raconte nos rêves, et c'est un très beau métier.

Astrid Shriqui Garain
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L'héroïne et narratrice se nomme Maria Margarita, prénom imposée par sa mère, parce que son père tenait à avoir une fille et à l'appeler Marilyn, comme son idole, Marilyn Monroe. La mère Maria Magnolia n'a pas cédé. L'héroïne est la raconteuse de films qui donne son nom au livre, et il lui faut bien du talent pour entraîner le lecteur avec elle, lui donner envie d'aller jusqu'au bout de cette histoire tragique, sordide, atroce.
Rien n'avait réellement bien commencé pour l'héroïne, benjamine d'une fratrie de cinq, seule fille, qui dut commencer à se comporter comme une fille quand elle est entrée à l'école. Son père ? Il est infirme à la suite d'un accident du travail. Sa mère ? Elle est partie pour accomplir son rêve, laissant derrière elle ses cinq enfants, elle qui a mis le premier au monde à l'âge de quatorze ans parce que, à l'époque, cela se « faisait » d'être en couple avec un homme qui a un quart de siècle de plus que vous. Ses frères ? Nous saurons en temps et en heure quel sera leur destin, Morgane Féduciné, son pseudonyme de raconteuse, sait ménager le suspens.
Pourquoi « raconteuse de films » ? le cinéma est la passion du père de famille, mais son infirmité ne lui permet plus d'aller dans les salles obscures. Par conséquent, chacun de ses enfants y va à tour de rôle, selon un principe d'équité, du moins jusqu'à ce que le meilleur « raconteur » soit choisi (certains frères n'étaient pas doués) et que Maria Margarita soit élue « raconteuse de films ». Elle s'investit totalement dans chacun d'eux, dans la voix, dans le chant, dans la gestuelle puis les costumes ensuite.
Oui, tout ne finira pas bien, puisque la télévision finira par arriver même dans les endroits les plus reculés du Chili. Et c'est une Maria Margarita, seule habitante survivante de cette mine qui joue les guides touristiques et raconte, inlassablement, le passé de cette mine pour ceux qui n'ont pas connue cette époque, pour ceux qui ne peuvent pas croire qu'une telle pauvreté était possible, pour ceux qui pensent que cette femme qui se rejoue sans cesse le film de sa vie, est folle.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Auteur chilien qui a lui-même grandi dans les déserts des mines de nitrate, là où se déroule cette histoire. Je vous recommande chaudement ce livre, un peu court mais joliment écrit, avec une fin à laquelle je ne m'attendais pas. Ca démarre par une famille qui n'a pas eu de chance (mère partie, père infirme, sans le sou) mais qui sait trouver le bonheur dans les petits riens. Un de ces petits riens consiste à envoyer l'unique fille de la maison au cinéma voir un film pour qu'elle le raconte ensuite, grâce à tous ses talents de comédienne et quelques accessoires, devant un public toujours plus friand. C'est mignon. Jusqu'à ce que les coups durs de la vie débarquent et mettent tout le monde ko. L'histoire de rêves qui se brisent.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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