Travailler en îlots bonifiés pour la réussite de tous

Un dispositif pédagogique qui n'a en fait rien de nouveau, du moins dans les écoles de pays anglophones et sans doutes bien d'autres pays. Ce livre peut être lu en un petit après-midi, résume la mise en place du dispositif, les règles de fonctionnement nécessaires, voire indispensables, et donne quelques témoignages de mise en place dans différentes matières. On en voit aussi les avantages et les inconvénients et ce qui peut être fait plus simplement qu'en classe « normale ».

On pourrait croire que travailler en îlots, c'est-à-dire en groupe, en collaboration, en permanence, mais sans pour autant abandonner le groupe classe ni le travail individuel, ne poserait de problème à personne. C'est pourtant un dispositif souvent accueilli avec méfiance. Et si les enseignants disposent leurs salles en îlots (groupes de 4 ou 5 tables individuelles), ils ne mettent pas souvent les règles en place, « parce que c'est trop de boulot ».

Or, comme l'explique Marie Rivoire, les règles de fonctionnement sont indispensables à la compréhension de la logique de travail par les élèves, mais aussi pour cadrer tout comportement « café du commerce » parmi les groupes. Elles ne prennent qu'une heure de classe et cela inclus les questions des élèves qui deviennent tout à coup très à cheval sur les règles. C'est très drôle.

En fait, c'est bel et bien une histoire de carotte et de bâton : tout le monde a son cahier à l'îlot ? BONUS ! Tout le monde a fait ses devoirs ? BONUS ! Tout le monde a produit des phrases raisonnablement correctes et complexes à l'îlot ? Double bonus ! Bavardages ! Attention au malus... Trois fois de suite sans devoirs... Malus individuel ! Tu empêches ton équipe d'avancer !

Soyons honnêtes, ce n'est pas un remède miracle qui ne rend pas les élèves plus autonomes et matures en une année scolaire. Il y a bien la carotte et de bâton, et il y a une certaine pression et compétitivité.
Par contre, comme le dit effectivement marie Rivoire, on s'aperçoit rapidement que certains commencent à oublier de temps en temps le système bonus/malus qui donnera une note de participation et de comportement assez vite. C'est un réflexe qui se prend bien. Et travailler en groupe est très motivant pour les élèves un peu plus âgés, mais surtout pour les timides et les réservés : dans un petit groupe, ils sont moins étouffés et regardés et surtout, les équipiers encouragent et aident pour faire avancer la note de l'îlot.
Et oui, pour la gestion de classe, c'est une aide. Une mauvaise atmosphère dans un groupe classe est divisée rapidement. Et souvent, les groupes s'inter-régulent en ce qui concerne les bavardages et la concentration.

Oui, j'ai mis le dispositif en place. Oui, mon expérience est positive, pour le moment.
Non, pas de remède miracle, mais bien repenser tous les cours, activités et travaux avec une phase individuelle suivie d'une phase de groupe, puis classe et parfois un retour à l'individuel.
Et puis c'est super pour circuler dans la classe et vérifier que tout est fait, pour mieux suivre ceux qui ont des difficultés, pour différencier travaux, etc.

Après, le soucis est dans la manière dont se placent les élèves : le livre suggère qu'il est plus positif de les laisser se placer.
Surprise, surprise, pas toujours. Mais ça, c'est aussi pris en compte par l'auteur. Selon la dynamique de classe, il faut les laisser se placer puis déplacer certains éléments qui monopoliseront la scène et d'autres qui utiliseront une mauvaise dynamique dans leur groupe pour ne rien faire. Bref, équilibrer certains groupes.

Oui, il y a toujours un enseignant, et un élève de collège ne sera pas autonome parce que vous l'y encouragez. Ceci est un outil conseillé, rien de plus.