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3,74

sur 1628 notes
Je n'avais pas entendu parlé de ce roman, avant de le trouver par hasard sur une brocante. Il a pourtant fait parlé de lui à sa sortie en 2022 (finaliste du prix Goncourt des Lycéens, finaliste du prix De l'Académie Française, finaliste du prix Interallié). Et je comprends pourquoi !

Ce roman est vraiment passionnant, bien écrit, sur une thématique souvent couverte dans la littérature, une jeune femme qui accuse un homme d'avoir abusé d'elle, mais sous un angle qui l'est moins, celui du procès.

L'homme, condamné à 10 ans de prison, clame son innocence, et un procès en appel va donc avoir lieu. La jeune femme souhaite changer d'avocat car elle préfère être défendue par une femme. Là, commence le roman, et dès le début, on se demande pourquoi elle insiste tant à être défendue par une femme, que cache-t-elle ?

Je vous conseille cette lecture que j'ai trouvé très intéressante.
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Lisa avait quinze ans quand Marco Lange, l'homme qui l'a violé, est incarcéré. Mais celui-ci a fait appel; cinq ans plus tard, a l'approche de la révision de son procès, la jeune femme souhaite changer d'avocat et être défendue par une femme. Elle prend donc rendez-vous avec Alice, avocate d'une cinquantaine d'années qui épluche le dossier, revient sur ce qui a été dit par l'entourage, interroge sa cliente. Et c'est dans l'intimité de l'élégant cabinet d'Alice que Lisa ose se confier pour la première fois depuis « le drame » : Non, elle n'a pas été violée par Marco. Elle a menti.

Que s'est-il passé dans la vie de cette jeune fille fragile pour qu'elle se laisse engluer dans le mensonge ?
Comment tout un système (scolaire, policier, judiciaire, etc) a pu se laisser berner pour finir par enfermer un innocent ?
Et au delà de l'erreur judiciaire, que nous dit ce drame sur la façon dont la société actuelle traite les affaires de viol ? Les différentes générations se confrontent, dans des prises de position parfois extrêmes.
J'ai trouvé la manière dont l'autrice décortique l'affaire vraiment passionnante. D'une écriture fluide et concise, elle donne à voir les ambivalences, les contradictions de chacun des personnages, mais aussi la rigidité du système judiciaire, et amène le lecteur à se questionner.
Surtout, le mal être adolescent y est raconté avec une grande justesse et c'est peut-être là le plus brillant : réussir à expliquer, à raconter la souffrance, l'extrême solitude d'une jeune fille en mal d'attention, sans juger ni justifier le mensonge, mais en s'attachant à redonner un visage humain à cette «petite salope », cette « petite menteuse ».

Un court récit qui donne à réfléchir.
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La Marie-Hélène Lafon du prétoire.
Quelles correspondances entre ce roman passionnant furieusement urbain et l'univers résolument rural de l'auvergnate écrivaine m'ont conduit à cette comparaison loufoque ?
Le format d'abord… Court mais dense.
Le style ensuite : des descriptions précises, un sentiment d'intimité qui s'instaure immédiatement avec chacun des personnages sans pour autant que l'auteure n'abuse d'effets faciles ou de coupables emphases. La chroniqueuse judiciaire du Monde, connait les arcanes de l'institution mais ne tombe pas dans le piège de l'experte.
Enfin et c'est sans doute ce point qui est le plus important, sous l'apparente banalité d'une affaire de justice qui n'a rien d'un procès du siècle, une réflexion approfondie sur des problématiques complexes. Grâce à Pascale Robert-Diard et à ce « cas » qu'elle expose avec une remarquable neutralité, les lecteurs s'interrogent sur l'influence des débats publics souvent très médiatisés sur les différents acteurs de la justice mais aussi sur les répercussions de ces mêmes débats sur les parents et les adolescents. Tour à tour ou de façon chorale, les différents points de vue, juge, avocat, procureur, parent, victime, accusé, conduisent à nous défaire de nos idées reçues, de nos légitimes indignations en nous gardant de toute explication simpliste. Comme dans « Article 353 du code pénal » de Tanguy Viel, il apparaît qu'une décision de justice, fragile mais indispensable recherche d'une vérité, n'a pas seulement vocation à sanctionner, elle doit aussi réparer et surtout servir d'exemple.
« La petite menteuse » nous rappelle la difficulté de ce verbe aussi simple à prononcer que délicat à expliquer : juger. Un verbe que Pascale Robert-Diard conjugue au plus beau des temps, celui du présent de l'humanisme.
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🌸 Mon avis :

Un petit livre tellement addictif ! Une plume fluide et impressionnante !

Dans cette histoire, nous suivons Alice, une avocate qui va défendre Lisa une jeune fille victime de vi@l pendant son adolescence. Nous suivons tout le travail de l'avocate qui va devoir défendre « une menteuse ». Car oui, Lisa va dire la vérité après des années de mensonges. Dans cette lecture qui ne vous laissera pas indifférente, vous aller vous questionnez : pourquoi ce mensonge ? Pourquoi maintenant dire la vérité ?

Au fil du récit, nous allons comprendre l'histoire de Lisa, sa vie, son existence et ses choix. Mais nous allons aussi, suivre Alice, son travail et ses questionnements.

Une histoire avec une plaidoirie tellement prenante et tellement juste. le mensonge est un acte punissable bien évidemment, mais si nous reprenons l'histoire du début, la pression, le mal-être de cette adolescente alors nous pouvons changer de regard.

Je recommande cette lecture qui nous fait réfléchir sur les actes de Lisa, qui nous prouve que notre premier jugement n'est pas forcément le meilleur et que derrière toutes ses erreurs, il y a quelque part une vérité.
Je vous laisse découvrir cette histoire, vous faire votre avis et surtout : le mensonge est-il impardonnable ?
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Ce court roman jette un regard acéré sur l'ère « #MeToo », le fonctionnement de la justice et une jeunesse qui a perdu ses repères. L'auteur grâce à des chapitres courts insuffle du rythme à son histoire. Une belle découverte. A noter le beau travail éditorial des éditions « Proche ».
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Un petit roman puissant, qui fait frémir. Quelle histoire!
Je l'ai lu d'une traite, j'aime le style, le rythme, les mots justes. le sujet
Une excellente avocate trouve la vérité et nous montre les rouages des pensées se voulant bienveillantes. Comment des adultes convaincus, vont outrepasser leur rôle et par voie de conséquence, amener une adolescente à s'enfermer dans un mensonge.
Ce roman bouscule les à priori et invite à réfléchir aux jugements hâtifs. un grain de sable et tout s'inverse. J'ai adoré.
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Epatant de richesses et de réalisme qui mettent en lumière la complexité de la société (des sociétés), et de l'adolescence.
A compléter très bientot pour atteindre le seuil des nombres de caractères requis. On peut donner son avis sans en écrire des tonnes ? Mais voila il faut filtrer les spams, alors j'allonge (cf charte des critiques). Moi un petit mot ça me fait déjà plaisir, et si il faut plus je vais chercher un 2ème avis, pas vous?
Alors je poursuis mes commentaires pour que cela reste accessible à tous et je reformulerai d'ici peu.
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J'ai terminé cette petite chose sans grand intérêt, évidemment trouvée dans ma fameuse boîte à livres ! Pensez bien si j'allais acheter ce genre de bouquins, hein !
Mais comme j'ai dû voir le film dont je ne me souviens plus d'ailleurs, et compte tenu du peu d'épaisseur du roman, et des dithyrambes (évidemment et comme toujours exagérés), je me suis dit, hop ! Lisons donc.
Le sujet en lui-même était intéressant, á savoir quel crédit apporter à une dénonciation de viol ? Qui croire ? Quelle parole profère la vérité ? Et à quel moment ? En ces époques troublées où les femmes dénoncent à tort ou à raison, le problème est donc actuel.
L'histoire je ne vais pas vous la raconter.
Je ne parlerai que du style qui m'est apparu journalistique et morne, avec des descriptions sans grand relief, et des personnages à la psychologie peu fouillée. Tout reste à la surface des choses et les personnages s'effilochent. Quelques jours plus tard on a oublié les noms, les habitudes, les visages des uns et des autres.
Nous sommes habitués à ces procès et leur évocation ne nous apprend rien. Je pense à l'excellent film La Vérité: avec Brigitte Bardot, où nous assistons comme si nous y étions au déroulement des faits. Si j'ai retenu La Vérité, en revanche le film La petite Menteuse ne m'est pas resté en mémoire.
Je n'ai pas compris pourquoi Alice, l'avocate chargée de s'occuper de sa cliente, se moquait des attitudes du gendarme qui s'exprimait « à l'ancienne » en rappelant les étapes de l'ancien procès, ce vocabulaire suranné mais qui pourtant est significatif d'une tradition que l'on veut conserver, et qui doit l'être.
Je me suis ennuyée à cause de cette petite menteuse sans grande envergure ni sentiments. Tantôt pleurnichant, tantôt maquillée voire disant des choses stupides. Quant á à son avocate elle ne brille guère par son intelligence du fait de ses réflexions intérieures, se prenant sans doute pour une super woman de l'époque héroïque où l'on allait au boulot sans broncher avec une endométriose carabinée. le corps enseignant quant à lui n'est pas assez représentatif car binaire, brossé à la va vite, sans nuances, tellement attendu, tellement navrant lui aussi.
On se demande si les jeunes lycéens auront apprécié ce petit roman, je ne le pense pas du tout. d'autant plus qu'ils ont autre chose à faire et ne lisent pas.
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Je suis partagée.

Commençons par le style, assez simple, de l'écriture. Pas désagréable à lire mais sans la fluidité redoutable qui accompagne habituellement ces courts romans que l'on lit d'une traite.

Certains passages sont un peu caricaturaux et manquent de naturel, avec des procédés de narration relativement clichés. On comprend qu'Alice est une femme indépendante, inutiles sont les tartinades de « son île » et le forcing autour de la passion de l'avocate pour la nage glacée. Et si l'autrice souhaite nous attendrir avec la façon dont son personnage principal surnomme les jurés, c'est insuffisant pour moi, désolée. Théry reste le personnage le plus mal écrit de l'histoire, mais on ne le voit que très peu alors qu'importe…le personnage de l'adolescente, celui de l'accusé et celui du père auraient mérité d'être beaucoup BEAUCOUP plus traités, mais je doute que l'autrice en ait les capacités après le raté d'Alice (d'ailleurs qui d'autre a trouvé les noms super mal trouvés ??)
bref ne vous précipitez pas sur ce roman pour ses dialogues et ses protagonistes.

Ceci dit, la deuxième partie du bouquin est largement au dessus de la première. J'apprends que l'autrice est journaliste judiciaire, ce qui explique pour moi cette faiblesse des dialogues ( qui revêtent un petit côté Plus Belle La Vie) et la raison pour laquelle le style de l'autrice se révèle dès que le procès s'ouvre. On reconnaît à travers sa plume l'expérience de la nuance de Pascale Robert-Diard, qui a du voir son coeur balancer d'une conviction à une autre lorsqu'elle a couvert des procès, et la subtilité et fragilité avec laquelle les rôles de victime et d'accusé sont distribués dans un procès. Une éloge de la nuance qui révoque les certitudes : on peut mentir et être victime, qu'on peut avoir des gros seins et rester une enfant, on peut avoir la gueule tordue le regard pervers et ne pas être coupable des faits pour lesquels on est sur le banc des accusés en cours d'assise.

La plaidoirie de la fin est séduisante, la lecture est instinctive, le déroulé structuré et surprenant. Enfin des phrases qui ne semblent pas être disposées là toutes faites ! Magnifique entrée de la vulgarité et la trivialité si commune, si grave mais si significative (« la petite salope » et son inéluctable sort de fille à gros seins).

Sur le fond maintenant…même si toute féministe aura compris que l'autrice ne cherche pas à satisfaire les prêtres de la « présomption d'innocence » réservée aux hommes blancs puissants, il ne faudra pas qu'un petit malin se serve du roman de Robert-Diard pour les accuser de toutes mentir. Est-ce que ce roman intervient au bon moment ? Je ne sais pas !

Car, on va pas se mentir, même s'il y a des menteuses, on a surtout tendance à ne pas respecter la présomption d'innocence des femmes quand on les accuse de mentir en libérant 98% de leurs violeurs.
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Lisa a 15 ans lorsqu'elle accuse un homme de l'avoir agressée sexuellement. Lors du procès en appel, Lisa souhaite être défendue par une femme. Alice sera sa nouvelle avocate.

Pas de surprise, tout est dit dans le titre. Tout ? Non.
C'est un roman qui bouleversera vos convictions les plus profondes et pourtant on ne peut que se sentir mal à l'aise en le refermant. Je me suis demandée ce que l'autrice tentait de démontrer. D'autant plus que la période post me too ne se prête guère à ce genre d'exercice littéraire.
Néanmoins, je n'ai pas trouvé que la parole des victimes était remise en question. Pour moi ce roman est plus profond que cela. Il traite de la parole des victimes mais aussi de celle des accusés, comment celle-ci est remise en cause, mais aussi du doute et du jugement hâtif.
J'ai trouvé très intéressant les rouages du mécanisme judiciaire d'autant plus que l'autrice est chroniqueuse judiciaire depuis plus de 20 ans.

À lire !
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