C'est impatiente que je me suis jetée sur ce roman après avoir lu les autres romans de
Nicolas Robin. Si j'ai finalement peu accroché à
Roland est mort, après avoir apprécié ses deux premiers romans, j'ai donné une chance à
Je ne sais pas dire je t'aime, qui a achevé de me convaincre de tenter la lecture de tous les ouvrages que
Nicolas Robin voudra bien publier. Me voici riche de la version « de poche » bien rose, en contraste avec le contenu.
Bérengère, c'est l'hôtesse de l'air parfaite, en tout cas, elle met tout en oeuvre pour en donner l'impression. Je ne sais pas quelle image vous vous faites des hôtesses de l'air mais pour ma part, j'en ai une conception très clichée, de celle qu'on peut voir dans les films et plutôt bien reprise par Bérengère, même si c'est pour les saborder. Et comme il n'est pas question que je mette un pied dans un avion, je n'irai pas vérifier ce qui colle ou pas dans cette histoire par moi-même.
Parfois, la vie est capable de tout, y compris de lancer sur la route de Bérengère des évènements qui la perturbent, au point de soudainement, ne lui faire voir que le négatif de chaque situation. Submergée par ces incidents, elle finit par agir de manière irréfléchie, ce qui n'est pas ce qu'on attend d'une hôtesse bien comme il faut qui se doit de réagir posément à tout ce qui arrive à bord. La voilà embarquée dans quelque chose de complètement inattendu mais surtout très grave.
On découvre la dimension sexiste qui s'accroche au métier d'hôtesse de l'air et qui j'espère finira par ne plus exister (oui, moi aussi, parfois je vis dans des nuages). Bérengère est malmenée par l'indélicatesse des hommes qui croisent sa route. J'ai beaucoup apprécié cette dénonciation. Il serait peut-être temps que les choses évoluent.
Bérengère ayant passé le cap des quarante ans entend aussi des propos plutôt énervants sur son célibat et son horloge biologique qui approche dangereusement d'une date de péremption inconnue. Elle-même se met une pression monstrueuse avec ça…
Une folie passagère, c'est quelques heures en compagnie de Bérengère pour une virée rocambolesque qui tourne au cauchemar. C'est du sarcasme comme
Nicolas Robin sait le faire, c'est la douceur et la force de Bérengère qui créé un décalage assez hallucinant alors qu'elle s'oblige à rendre les choses parfaites et à l'être elle-même. C'est un moment qui pousse à la remise en question et à se regarder en face, à y voir des rides mais à ne pas les rejeter. C'est le constat amer du changement de soi pendant que les autres sont toujours coincés dans leurs carcans. Un saut en plein vol dont on ignore comment s'effectuera l'atterrissage.
A découvrir si voyager à bord d'un avion vous fait envie. Émotions et rires seront au rendez-vous.