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EAN : 9781607065753
128 pages
Image Comics (21/08/2012)
4/5   1 notes
Résumé :
Bomb Queen rises to wreak havoc in a techno-dependent future, but this utopia is protected by the ultimate hero: ShadowHawk! Will the evil Queen rule the world or will the hero save humanity from destruction? Join Jimmie Robinson as he breaks the mold in this unpredictable saga.
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Ce tome comprend les 4 épisodes de la minisérie "Atomic bomb (the day the heroes died)", parus en 2011/2012, et réalisés par Jimmie Robinson (scénario, dessins, encrage, lettrage et couleurs). Il fait suite à Time bomb (Countdown to Armageddon).

Le premier épisode débute par une citation de Malcolm X mise en exergue : "le futur appartient à ceux qui le préparent dès aujourd'hui". En 2112, une équipe de 4 policiers (3 confirmés, un nouveau) vont enquêter sur la fuite d'un criminel dans une zone neutralisée où se trouvent les ruines de New Port City (la ville carcérale dirigée par Bomb Queen des décennies plut tôt). Ils repèrent un accès souterrain qui les mène à un culte vivant dans les grottes : une secte de bibliothécaires, profession illégale depuis la fermeture des bibliothèques publiques en 2026. Ces bibliothécaires sont convaincus que la civilisation mondiale a besoin d'être purgée de son gouvernement devenu trop autoritaire, imposant une uniformisation grandissante aux individus, sous couvert de l'amélioration de la qualité de vie. Ce gouvernement mondial a réussi à instaurer la paix à l'échelle de la planète et fait respecter l'ordre par le biais de policiers pouvant télécharger l'application ShadowHawk par le biais de leur puce implantée dans la nuque de tous les citoyens. Cette intelligence artificielle peut également prendre le contrôle de tout individu en cas de danger. le culte a implanté Bomb Queen sous forme de virus dans l'un des policiers de l'intervention, avant de les relâcher.

Tome après tome, Jimmie Robinson poursuit son questionnement sur la liberté individuelle, et ses limites dans la société humaine, par le biais de son personnage politiquement incorrecte, et même franchement pervers. le principe de base de Bomb Queen est qu'il s'agit d'un individu qui aime faire le mal, pour être plus concret qui aime faire souffrir, qui est prêt à commettre tous les crimes les plus abjectes pour satisfaire ses pulsions, qui représente une forme dégénérée de liberté absolue. Avec cette nouvelle histoire, Robinson projette ce concept dans un futur utopique où le gouvernement en place a trouvé un mode de gestion des conflits efficace quelle qu'en soit l'échelle et augmenté l'espérance de vie de tous les habitants. le lecteur peut supposer que le moteur reste le capitalisme, mais ce n'est pas le sujet. Il a intégré l'existence d'internet avec un soupçon de sarcasme sous la forme de versets bibliques détournés. "1.1 Au début Dieu créa l'internet. Et l'internet était sans forme ni substance, et l'interface de l'utilisateur était noire. 1.2 Alors Dieu pirata l'internet. Et Dieu dit "Que les réseaux sociaux soient". Et Dieu vit les connexions et que c'était bon".

Dès le départ, le lecteur peut constater que Robinson a travaillé sur son univers futuriste, et la narration s'en trouve densifiée. Il a trouvé une idée pertinente pour traduire l'accès omniprésent au réseau : les informations sur l'environnement et les faits historiques apparaissent sous forme de cellules de texte, comme des infobulles, au gré des accès des personnages.

Dans le cadre de l'évolution du personnage de Bomb Queen, Jimmie Robinson poursuit dans la logique des tomes précédents. ShadowHawk est devenu l'ennemi principal de Bomb Queen. Robinson s'approprie la mythologie de ce personnage et ses différentes incarnations telles que crées et développées par Jim Valentino (épisodes réédités dans Shadowhawk Chronicles 1), l'un des fondateurs d'Image Comics et responsable de la branche Shadowline (celle qui publie les séries sortant le plus de l'ordinaire). Bomb Queen continue d'être l'incarnation des vices de l'humanité, sans autre valeur rédemptrice que la liberté de ne pas se conformer, de reconnaître le mal inhérent à la nature humaine.

À partir de ces prémisses, Robinson mêle une aventure de ShadowHawk essayant de circonscrire Bomb Queen dans une prison virtuelle dans le cyberspace, avec des échanges de points de vue sur la nature de la liberté, les règles de vie de toute société, les circonstances et les symptômes de leur dérive vers le totalitarisme. L'aspect superhéros n'est pas très original, les combats sont basiques et la logique parfois un peu laborieuse. le coté idéologique est plus intéressant, même s'il s'accompagne de quelques pages chargées en phylactères de dialogues parfois un peu artificiels. La conclusion est à la hauteur et met à nouveau en valeur le personnage de Bomb Queen.

Jimmie Robinson assure également tout seul la partie graphique. Il utilise toujours son style simple, une forme de réalisme débarrassé de toute information superflue pour tendre vers des dessins vite lus, à l'apparence quelconque. Par contre, il prend toujours soin de donner des formes de visages spécifiques à chaque personnage. Fidèle à son credo, il assure la diversité culturelle et raciale parmi les individus. La prise en charge de toutes les composantes de son comics lui permet également d'insérer harmonieusement les infobulles avec des fonds et des logos différents pour visualiser différentes natures d'informations. Ce dispositif rend compte avec justesse du volume d'informations accessibles dès lors que l'individu est connecté à internet. Bomb Queen conserve l'apparence de la bad girl ultime avec tour de poitrine improbable et fessier comme un ballon de foot. Robinson ne se gêne pas pour ajouter quelques offenses visuelles bien senties telles que la forme de connexion entre Bomb Queen et un autre esprit emprisonné dans le cyberespace (sous forme de rapport sexuel réprouvé par la religion), la population non-conformiste de la nouvelle New Port City, une connexion internet illégale à partir d'un port dans l'orbite de l'individu, ou encore la dégradation physique que Bomb Queen fait subir au corps qu'elle a emprunté.

Dans ce tome, Jimmie Robinson continue sa réflexion idiosyncrasique sur la liberté, la nature du mal et le droit à la différence avec sa supercriminelle irrécupérable. Cela donne un récit prenant et intéressant dans le fond, parfois rendu laborieux par une forme narrative trop dense. Néanmoins Robinson n'est pas ridicule face aux auteurs qu'il a choisi de citer : Malcolm X, Jean Genêt, William Hazlitt et Siddhartha Gautama. Il indique dans les pages de fin qu'après cette histoire, il fait une pause dans les histoires de Bomb Queen pour se consacrer à d'autres comics.
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Bomb Queen, Image Comics, Shadowline, by Jimmie Robinson, comic-book, graphic novel
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