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Citations sur Mars la Rouge (36)

Dès que nous avons débarqué, nous avons concentré tous nos efforts à devenir autonomes, indépendants, pour les rembourser et en finir. Mais nous avons échoué, et les requins d'hypothèque sont de retour, John. Au départ, si quelqu'un nous avait demandé de produire plus d'argent, à toi, ou à moi, nous n'aurions pas su quoi répondre, n'est ce pas?
_exact.
_C'est une question qui n'a plus de sens. Mais repose la maintenant. A qui vas tu faire appel ?
_A personne.
_Moi non plus. Mais Phyllis, va s'adresser à Amex, à Subarashii,(...) General Electric, Boeing. Et ainsi de suite. Ils sont plus riches que nous. Et dans ce système, être plus riche c'est être encore plus puissant.
On va y réfléchir, songea John. Mais comme il ne tenait pas à faire rire Arkady, de nouveau, il ne dit rien.
Autour d'eux, des nuées d'Arkady agitaient les bras comme un mandala tibétain représentant des démons aux cheveux rouges.
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Mais vous n'avez jamais entendu parler du Böôgen? (il secoua la tête.) Il fait partie de notre Noël à nous. Sami Claus visite toutes les maisons une à une, voyez-vous, et il a son assistant, le Böögen, vêtu d'une cape et d'un capuchon, qui porte un grand sac. Sami Claus demande aux parents comment leurs enfants se sont conduits dans l'année, et ils lui montrent les bulletins scolaires, ce genre de choses, vous voyez... Si les enfants ont été gentils, Sami Claus leur offre des cadeaux. Mais s'ils ont été méchants, le Böôgen les emporte dans son sac et jamais plus on ne les revoit.
_Quoi ? s'écria John.
_C'est ce qu'on raconte. Mais c'est en Suisse. Et c'est pour ça que je suis ici, sur Mars.
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How hidden the true self is, he thought, under the phenomenological mask. In reality they were all actors all the time, playing their video parts, and there was no chance of contact with the true selves inside others, not anymore; over the long years their parts had hardened into shells and the selves inside had atrophied, or wandered off and gotten lost. And now they were all hollow.
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Nous avons besoin d’une vue martienne ! D’une philosophie, d’une économie, d’une religion martiennes !
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C’était ça, une journée, et toutes se ressemblaient. Ils ne pouvaient même pas parler du temps, si ce n’est, à l’occasion, d’une trace de nuage ou d’un après-midi légèrement plus venteux que les autres. Les jours s’enchaînaient. Tout semblait prendre plus de temps que prévu. Ça commençait par la corvée des marcheurs, et ça se poursuivait par le réchauffement du matériel. Et même si tout avait été standardisé, les origines internationales de leur équipement entraînaient inévitablement des problèmes de gabarit ou de fonctionnement. Et puis il y avait la poussière…
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Mars était vide avant notre arrivée. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne s’y était jamais rien passé. La planète avait connu des accrétions, des fusions, des tourbillons qui s’étaient refroidis, pour laisser une surface marquée par d’immenses cicatrices géologiques : cratères, canyons, volcans. Mais tout cela était survenu dans l’inconscient minéral, sans être observé, sans témoins – sauf nous, qui avions tout vu depuis la planète d’à côté, et seulement durant le tout dernier instant de sa longue histoire. Nous sommes la seule conscience que Mars ait jamais possédée.
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On dirai que le voyage depuis la Terre brouille les méninges où je ne sais quoi...
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« Comme ils approchaient de la base, Ann devint taciturne et distante, le visage aussi rigide qu’un masque.

-Qu’y a-t-il ? lui demanda Nadia un soir.
Elles réparaient un transpondeur défaillant.
-Je ne veux pas retourner là-bas, dit Ann. (Elle s’était agenouillée près d’un rocher avec son marteau.) Je ne tiens pas à ce que ce voyage s’achève. J’aimerais qu’on continue comme ça tout le temps, qu’on descende les canyons, qu’on grimpe sur les volcans, qu’on explore les chaos et les montagnes autour d’Hellas. J’aimerais que ça ne s’arrête jamais. (Elle soupira.) Mais… je fais partie de l’équipe. Il faut bien que je retourne dans ce taudis avec les autres.

-C’est à ce point ?

Nadia, elle, pensait à ses superbes caveaux, à la piscine à remous, à un bon verre de vodka glacée.

-Mais tu me comprends ! Vingt-quatre heures et demie par jour dans ces petites salles enterrées, avec les complots politiques de Maya et de Frank, avec Arkady et Phyllis qui se disputent à n’importe quel propos, ce que je comprends maintenant, tu peux me croire, et George qui n’arrête pas de se plaindre, John perdu dans son brouillard, Hiroko obsédée par son petit empire, et aussi Vlad, et Sax… Je veux dire : c’est une foule impossible à vivre !
-Ils ne sont pas pires que n’importe qui. Ni pires ni meilleurs. Il faut faire avec. On ne peut pas s’en sortir seul ici !
-Non, je sais. Mais j’ai l’impression de ne pas être ici, justement, quand je suis à la base. Je préférerais encore me retrouver dans le vaisseau !
-Non, non. Tu oublies. (Elle donna un coup de pied dans le rocher sur lequel Ann travaillait, et Ann leva les yeux, surprise.) Tu vois ? Tu peux shooter dans les rochers, ici. On est là, Ann, là, sur Mars. Et peux sortir tous les jours pour aller faire un tour. Vu ta position, tu pourras te payer autant de voyages que tu le veux.
Ann détourna les yeux.
-Oui, mais parfois, ça ne me paraît pas suffisant.
Nadia ne la quittait pas du regard.
-Écoute. C’est avant tout à cause des radiations que nous avons dû nous enterrer. Ce que tu veux dire en réalité, c’est que tu souhaiterais qu’il n’y ait plus de radiations. Ce qui signifie qu’il faut une atmosphère plus dense. Autrement dit : terraformer la planète.
-Je sais. (Soudain, la voix d’Ann était plus tendue, à tel point qu’elle abandonna son ton froid.) Tu penses que je ne le sais pas ? (Elle se leva en agitant son marteau de géologue). Mais ça n’est pas juste ! Quand je contemple ce paysage, je l’aime ! Je ne veux qu’une chose, le parcourir sans cesse, le découvrir, l’apprendre. Mais en même temps, je le change –je détruis ce qui est, ce que j’aime. Cette route que nous avons tracée, ça me fait mal de la voir ! Et le camp de base ressemble à une mine à ciel ouvert, au milieu de ce désert que personne n’a touché depuis le commencement des temps. C’est tellement moche… Nadia, je ne veux pas qu’on fasse la même chose à toute cette planète. Non. J’aimerais mieux mourir. Il faut laisser Mars telle qu’elle est, dans toute sa sauvagerie, et que les radiations continuent à pleuvoir. Ça n’est qu’une question de statistiques, de toute manière. Je veux dire que si les risques de cancer augmentent de un à dix, alors j’ai raison neuf fois sur dix !
-C’est très bien pour toi. Ou pour n’importe quel autre individu. Mais pour le groupe, pour tous les êtres vivants –il y a un risque génétique grave. Avec le temps, nous serons tous diminués. Donc, tu ne peux pas penser pour toi seule.
-Parce que je fais partie de l’équipe, ajouta Ann d’un ton morne.
-Exactement.
-Je sais. Et c’est ce que tout le monde dit. On va rendre cet endroit habitable. Avec des routes, des villes. Un nouveau ciel, un nouveau sol. Jusqu’à ce qu’il ressemble à la Sibérie ou aux territoires du Nord-Ouest. Fini Mars, et nous nous demanderons alors pourquoi nous éprouvons ce sentiment de vide. Pourquoi, en contemplant le paysage, nous ne voyons que nos visages. »
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Ils avaient quitté la Terre durant la période basse du cycle solaire de onze années afin de réduire le risque de la rencontre avec une déflagration solaire. Et il leur en arrivait une. Ils n'avaient qu'une demi-heure avant que la première vague de radiations déferle, et guère plus d'une heure ensuite pour se protéger des rayonnements les plus durs.
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Mars était vide avant notre arrivée. ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'y était jamais rien passé. La planète avait connu des accrétions, des fusions, des tourbillons qui s’étaient refroidis, pour laisser une surface marquée par d'immenses cicatrices géologiques : cratères, canyons, volcans. Mais tout cela était survenu dans l'inconscient minéral, sans être observé, sans témoins, - sauf nous, qui avions tout vu depuis la planète d'à coté, et seulement durant le tout dernier instant de sa longue histoire. Nous sommes la seule conscience que Mars ait jamais possédée.
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