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Tony Salmons (Illustrateur)
EAN : 9781401221287
144 pages
DC Comics (07/02/2009)
3/5   1 notes
Résumé :
The motorcycle-riding, two-gun hero known as The Vigilante stars in this graphic novel set in 1940s Las Vegas!

Greg Saunders - a.k.a. The Vigilante - hits Los Angeles to appear in a Western shoot-'em-up. But when his sidekick, Stuff, runs afoul of mobster Ben “Bugsy” Siegel and is killed, The Vigilante swings into action. This gritty tale contrasts the glamor of Las Vegas and Hollywood with The Vigilante's old West justice.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète, indépendante de toute autre. Il contient les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 1995, écrits par James Robinson, dessinés et encrés par Tony Salmons. La mise en couleurs et les couvertures ont été réalisées par Mark Chiarello. Brett Blevins a apporté son aide à Salmons en dessinant et encrant 2 pages de l'épisode 3 (13, 16) et 5 pages de l'épisode 4 (7, 15, 16, 19, 32).

En 1942, de nuit, une voiture traverse le désert du Nevada. À son bord, Benjamin Siegelbaum (1906-1947, surnommé Bugsy Siegel) exige soudainement que le chauffeur arrête le véhicule. Bugsy bénéficie d'un transfert de la côte Est à la côte Ouest, la police commençant dangereusement à le surveiller à la demande du procureur Thomas Dewey. le véhicule s'arrête à proximité d'un petit village, et Bugsy déclare à ses compagnons qu'il a la vision d'un casino luxueux situé à cet endroit, appelé Las Vegas. En novembre 1944, à Hollywood, Vigilante (Greg Saunders) défonce la vitrine d'un restaurant avec sa moto, les pistolets à la main, prend un consommateur par le colbac et exige de savoir où se trouve Bugsy Siegel.

Tout a commencé 2 semaines plutôt à Hollywood. Greg Saunders, un chanteur de country, était en train de tourner un film. de l'avis du réalisateur, il n'est pas un très bon comédien, ayant des difficultés à mémoriser son texte. Mais son agent regonfle la confiance de Saunders en lui indiquant que depuis le départ de Gene Autry (1907-1998) pour la guerre, l'industrie du cinéma a besoin d'un acteur au look de cowboy. Saunders s'éloigne du plateau et rejoint sa caravane pour réviser son texte. Il est interrompu par Jimmy Leong (surnommé Stuff, son assistant adolescent pour ses activités de superhéros) qui lui indique qu'il est tombée amoureux fou de Stacey. D'ailleurs elle est là juste dehors, et il lui présente sur le champ car il lui a promis que Saunders pourrait lui obtenir un bout d'essai. À Las Vegas, Bugsy Siegel passe du bon temps avec Virginia, dans le Flamingo, un casino luxueux en cours de construction. Dans le même temps, Saunders parle à un dictaphone et évoque son abandon de sa carrière de superhéros sous le nom de Vigilante. le lendemain, Stuff vient le trouver : Stacey a disparu et il souhaite que Saunders la retrouve. Ce dernier accepte et réendosse son costume de Vigilante.

Quand cette histoire paraît en 1995, James Robinson est déjà un scénariste réputé, grâce à sa série Starman (1994-2001, 81 épisodes). Tony Salmons a réalisé une demi-douzaine d'épisodes pour Marvel : Dakota North. Dès le début, le lecteur se rend compte qu'il n'a pas besoin de connaître le personnage du Vigilante, créé en 1941 par Mort Wesinger & Mort Meskin, un fils de shérif, ayant adopté des méthodes de cowboy pour combattre le crime à New York. le lecteur découvre une intrigue simple : Bugsy Siegel est dans le collimateur de Vigilante, parce que celui-ci a réussi à le relier à la disparition de Stacey, et d'un autre crime qui le touche d'encore plus près. le lecteur a le droit à quelques scènes dans lesquelles il apparaît que la reconversion professionnelle de Greg Saunders de chanteur en acteur ne se fait pas toute seule et n'est pas une évidence. Mais en fait, James Robinson ne développe pas beaucoup son personnage qui est motivé par l'accomplissement de sa vengeance et qui n'hésite à tuer ses ennemis, sous réserve qu'ils soient armés et en mesure de se défendre. le récit prend la forme d'une enquête avec des scènes d'action.

L'intérêt du récit ne réside donc pas dans la personnalité du principal protagoniste, mais plus dans l'évocation d'une époque, et du personnage historique qu'est Bugsy Siegel. de la même manière, les dessins ne s'apparentent pas non plus au registre graphique des comics de superhéros. le lecteur apprécie les savantes compositions épurées de Mark Chiarello pour les couvertures, la focalisation sur un nombre d'éléments visuels restreints permettant d'en accentuer le sensationnalisme et le caractère presqu'iconique, les couleurs délavées évoquant une époque révolue. En tant que coloriste, Mark Chiarello utilise les dégradés de couleurs avec retenue, préférant les aplats. Il réalise des compositions qui allient des couleurs vives (jaune, rose) avec des teintes plus sombres et terreuses. Cette mise en couleurs joue également sur une forme de sensationnalisme pendant les affrontements physiques, et sur une réalité plus sombre et plus ambigüe lors des moments plus calmes. Chiarello a à coeur de ne pas écraser les traits encrés du dessinateur et de faire ressortir les surfaces les unes par rapport aux autres.

Tony Salmons réalise des pages avec 3 ou 4 cases en moyenne. Ses dessins dégagent une impression d'imprécision que ce soit des visages grossièrement représentés, avec des traits irréguliers, des ombres portées aux contours irréguliers, parfois sous la forme d'aplats de noir, parfois sous une forme charbonneuse. Dans un premier temps, le lecteur se rend compte qu'il voit une reconstitution de l'époque, au travers des immeubles, des costumes portés par ces messieurs, des robes de ces dames, ou encore des accessoires d'ameublement et des automobiles. Il se rend compte progressivement que l'artiste fatigue un peu à représenter les décors et qu'ils s'amenuisent au fur et à mesure des épisodes. Pourtant la narration visuelle présente plusieurs qualités.

Pour commencer, les dessins de Tony Salmons sont en phase avec la nature du récit. le lecteur comprend vite que James Robinson ne raconte pas un récit de superhéros. Greg Saunders ne dispose pas de superpouvoirs, et son accoutrement de justicier masqué évoque une époque révolue, avec un cowboy protégeant son identité grâce à un large stetson blanc et un foulard rouge lui masquant le bas du visage. Effectivement les dessins n'utilisent pas les conventions des superhéros, avec décharge d'énergie, ou pose avantageuse. Cependant, ils traduisent bien la soudaineté et la violence des actions d'éclat. Salmons sait montrer Vigilante en plein au milieu d'un mouvement où il s'apprête à frapper brutalement un ennemi, ou à faire usage de son arme à feu. Il le montre bondissant, parfois vers le lecteur, avec des effets visuels comme si ses pistolets crachaient des éclairs lorsqu'il tire. le lecteur a parfois l'impression de retrouver des postures proches de celles utilisées par Jack Kirby.

Cette utilisation de l'exagération des angles de vue, des zones ombrées envahissantes et irrégulières et des visages plus dans l'émotion que dans la description aboutit à une narration visuelle qui appartient plus au ressenti qu'à la description factuelle. le lecteur constate également que même si les décors sont parfois le parent pauvre des cases, Tony Salmons conçoit des plans de prise de vue spécifiques pour chaque séquence, avec une attention portée à leur rythme et à leur variété, y compris pour les scènes de dialogue. Ces dernières montrent ce que font les personnages, s'ils se déplacent, s'ils utilisent des objets, évitant l'enfilade de têtes en train de parler. le lecteur se laisse donc emmener dans cet étrange environnement montrant des adultes se comportant comme tels, des hommes d'action faisant usage de la violence et prêts à abattre leurs ennemis, baignant dans un éclairage venant souligner les actions, sans se cantonner à une approche naturaliste. Il contemple des pages avec une intention manifeste d'interpréter la réalité mais en même temps de rester dans un domaine qui ne s'émancipe pas vraiment du premier degré.

Le lecteur se rend compte qu'il en va de même de l'intrigue : inféodée à une histoire premier degré, sans réussir à développer d'autres thèmes de manière consistante. James Robinson s'en tient à son histoire de vengeance dans le cadre d'un polar. Greg Saunders mène l'enquête avec des méthodes de privé dur à cuire (hard boiled), mais sans la voix intérieure réflexive qui porte un regard personnel sur le monde qui l'entoure. le scénariste utilise les conventions du polar, sans en avoir le regard social ou politique. de la même manière, l'évocation historique reste à l'état d'anecdote bien renseignée (en cohérence avec les zones d'ombre de la mort de Siegel), mais sans analyse sans prise de recul. Robinson évoque cette phase de la vie de Bugsy Siegel en respectant les faits principaux, mais proposer de portrait psychologique du personnage, sans regard moral, sans confrontation de son mode de vie à la société qui l'entoure. le lecteur se retrouve avec l'impression désagréable d'un récit coincé entre 2 chaises, avec une narration ayant pris ses distances avec les poncifs des récits de superhéros, et en même temps un manque d'épaisseur du récit dépourvu de consistance historique ou philosophique, ou sociale, un récit resté coincé à mi-chemin entre DC et Vertigo.

Ce tome propose une histoire complète associant un vengeur masqué avec la vie de Bugsy Siegel parti sur la côte Ouest et investi dans son projet de casino de luxe à Las Vegas. Scénariste et dessinateur font le nécessaire pour se démarquer de la production mensuelle de superhéros, avec un réel succès pour Tony Salmons. Mais dans le même temps, ils ne parviennent pas à pleinement tirer parti de leur liberté de manoeuvre pour proposer une oeuvre assez ambitieuse pour être littéraire. 3 étoiles pour une occasion ratée.
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