Après coup, je pense que nous aurions pu en faire davantage. Ou plutôt, je me dis qu’on n’en fait jamais trop.
J'essaie d'expliquer mon idée leur dire que tout ce qui fait de nous ce que nous sommes tout absolument tout prend naissance dans le regard. Celui que les autres posent sur nous. Celui qu'on pose sur nous-mêmes. Sur le voisin l'ami l'ennemi la famille.
C'est quand même incroyable de voir comment on peut changer, dans une vie, et à quel point ce qui nous paraissait essentiel peut soudain devenir dérisoire, totalement dépourvu d'intérêt.
On ne sait jamais à l'avance où nous attendra le destin.
Savoir finit toujours par tuer la magie.
Au diable ma timidité ! Arrivée à mon âge je ne devrais plus avoir à me soucier du jugement des autres.
Nous sommes de l'espèce des paumés inclassables condamnés pour survivre à se faire oublier. Je rêve chaque jour de mettre le nez dehors sans éveiller aussitôt l'attention.
Il y a des gens qui vous aiment de travers vous enveloppent d'un amour en coton épais filandreux pour protéger des chocs et que surtout rien ne vous fêle qu'aucune aspérité n'arrache votre peau.
S'il y a une chose à apprendre dans la vie, c'est à rire de soi avant que les autres ne s'en chargent.
Enfin, je suppose que c'est à moi de m'adapter car je pressens bien que, si je ne le fais pas, il y a fort peu de chances que la société change, elle, pour mieux me satisfaire.