AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 261 notes
5
28 avis
4
15 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Théa Rojzman et Sandrine Revel dénoncent ici la loi du silence face aux maltraitances faites aux enfants, et notamment aux violences sexuelles. À travers ce conte pour adultes, intitulé "Grand silence", il nous est clairement exposé les conséquences désastreuses qui en découlent, pouvant aller jusqu'au suicide. le message est clair : libérons la parole, écoutons ces enfants, aidons-les.

Sur une île inconnue, est implantée une usine, appelée "Grand silence", qui avale tous les cris des enfants : une façon de nous faire comprendre qu'il est bien plus facile de les ignorer, de faire comme s'ils n'existaient pas...

Les jumeaux Arthur et Ophélie ont été séparés lorsque leurs parents ont divorcé : Arthur est parti vivre dans un petit appartement avec son père, Ophélie est restée dans la maison familiale avec sa mère. Chacun va par la suite subir des atrocités. Au fond d'eux, un monstre va prendre forme. Arthur nommera le sien Aine, des piquants lui pousseront sur le corps. Ophélie, quant à elle, nommera le sien Onte, et rétrécira un peu chaque jour. L'un tombera dans l'alcool et la violence, l'autre dans l'anorexie. Jusqu'à ce qu'un jour, Maria, leur instit, décide d'agir : pour avoir été une victime plus jeune, elle entend tous les cris des enfants eux-mêmes victimes et elle en a assez, il est temps de mettre fin à ce Grand silence et de libérer tous les cris. Mais ce faisant, des volutes de fumée de différentes couleurs s'en échappent et se dirigent vers les gens : bleu pour les victimes, rouge pour les bourreaux, violet pour les victimes qui sont devenus bourreaux à leur tour...

Ce conte mi-onirique, mi-fantastique aborde un sujet très délicat et pénible, mais il le fait sans violenter le moins du monde, tout en finesse et subjectivité. C'en est très perturbateur et il n'en fait pas moins froid dans le dos.

Les dessins vont à l'encontre du sujet abordé, puisqu'ils sont extrêmement doux. Tantôt symboliques, tantôt métaphoriques dans la représentation des actes, des événements ou des ressentiments des personnages, ils nous offrent un scénario peu commun mais très efficace. Et comme il y a très très peu de texte, il n'y a souvent qu'à observer les événements s'enchaîner, c'en est d'autant plus bouleversant.

J'ai toujours du mal dans mes lectures quand on s'en prend aux enfants, mais je voulais vraiment découvrir "Grand silence". Ce roman graphique est aussi envoûtant que terrible, aussi malaisant que poignant. Mon retour paraît certainement quelque peu décousu, mais pour ma défense, je trouve très compliqué de mettre des mots sur un livre que je trouve à la fois beau et effrayant. Les autrices font montre de sensibilité et de tendresse tout en abordant un sujet dur, violent, abominable. C'est tellement contradictoire que j'en suis perturbée et que je ne sais plus qu'en dire.

Pourtant, il est nécessaire autant qu'il est efficace. En libérant la parole, Théa Rojzman et Sandrine Revel émettent un message très important : celui de dire, de mettre des mots sur des douleurs inexprimables, celui de les entendre et de les écouter jusqu'au bout.

Ce livre est à la fois beau et affreux. Écrasant et libérateur. Poignant et déroutant. Important et nécessaire.

Demandez-moi si j'ai aimé ? Je vous répondrais non. Demandez-moi pourquoi je n'ai pas aimé ? Je vous répondrais parce que j'ai aimé...
Commenter  J’apprécie          6113
Grand Silence évoque l'un des sujets les plus tabou de notre société à savoir les violences sexuelles commis sur des enfants. Avec la souffrance animale notamment sur les chiens, c'est un sujet grave qui me touche beaucoup. Il y a toujours un grand silence d'où la volonté des auteurs Sandrine Revel et Théa Rojzman d'en parler même si cela fait mal.

Chaque année, rien que dans notre pays, il y a plus de 130000 filles et 35000 garçons qui subissent des viols en majorité incestueux. Moins de 4% des victimes vont porter plaintes. Sur ce total, 73% des procédures pour violences sur mineur seront classés sans suite. Cela démontre l'impunité qui règne sur ces méfaits intolérables.

C'est sous la forme d'un conte aux allures enfantines et aux dessins parfois naïfs. le choix graphique peut être discutable et déroutant mais il permet sans doute de ne pas basculer dans l'horreur la plus absolue.

Par ailleurs, le fond est amené avec beaucoup de subtilité. Les monstres existent malheureusement et il faut également les soigner. Au-delà de cet aspect, il faut saisir d'urgence de ce fléau afin de l'éradiquer. Les conséquences sont bien trop dramatiques et cela impacte toute la société.

Il y a le choix judicieux des couleurs entre le rouge pour l'agresseur et le bleu pour la victime mais surtout le violet pour celui qui a été victime et qui est devenu agresseur à son tour comme pour tomber dans un cycle infernal.

Je ne le cache pas, c'est le genre de BD qu'on ne lira qu'une fois tant c'est insoutenable. Je ne peux que saluer ces deux autrices qui ont fait un travail remarquable sur l'un des sujets les plus douloureux qui existent dans nos sociétés. Oui, il faut détruire le système du grand silence.
Commenter  J’apprécie          394
Le sujet de ce roman graphique est difficile puisqu'il est question des violences sexuelles commises sur les enfants. Pour parler de ce fléau, Théa Rojzman (scénario) et Sandrine Revel (dessins) ont mis en scène un monde fictif. Sur une île, une usine gigantesque avale les cris des enfants victimes d'abus sexuels, les rendant ainsi muets.

Les dessins très colorés contrastent avec la noirceur du sujet. On note l'originalité du traitement par le biais d'un univers fantastique. Parmi les personnages principaux, il y a les jumeaux. Tous deux sont victimes d'abus sexuels, mais ils ne réagissent pas de la même manière. La fille ne s'alimente plus et rétrécit de jour en jour, tandis que le garçon ne parvient pas à gérer sa colère et se couvre d'épines. Les enfants sont parfois représentés perdant leur tête (comme sur la couverture) pour évoquer un phénomène de dissociation. Les traumatismes sont au coeur de ce récit.



Un livre qui mérite d'être lu. Il rappelle qu'énormément d'enfants sont concernés et insiste sur la nécessité de libérer la parole. J'ai cependant eu un peu de mal à entrer dans le récit en général et dans les personnages.
Commenter  J’apprécie          190
Le "Grand Silence" est maître. C'est lui qui empêche les enfants de parler. de dire l'indicible. Les adultes, eux, s'en accommodent ou le cultivent. Une personne va pourtant tout faire pour que cela cesse.

Théa Rojzman aborde le thème des violences sexuelles faites aux enfants et ses répercussions sur les adultes dans un contexte un peu fantastique. Elle a su trouver le bon ton et cerner la complexité de ces situations où la frontière entre victime et criminel est parfois trouble. Son roman graphique est écrit intelligemment, même si le côté fantastique et imagé est parfois un peu déroutant. Déroutant mais pas dérangeant. Quant aux illustrations, j'ai trouvé le style original et travaillé, il y a un jeu de couleurs que j'aime beaucoup.

Ce livre est un bon moyen de combattre le "Grand Silence".
Commenter  J’apprécie          80
Une bande dessinée qui dénonce un grand silence, celui qui entoure et camoufle les violences sexuelles infligées à des enfants sous la forme d'un conte fantastique et allégorique. le travail graphique est épatant et parvient à évoquer avec des couleurs chaudes, des traits plutôt doux et une grande créativité narrative une violence insoutenable.
Une lecture dont on ne sort pas indemne, que je trouve à la fois superbe et d'une importance capitale mais qui est si dure à appréhender que je ne saurais à partir de quel âge la recommander...
Commenter  J’apprécie          50
Les couleurs de la couverture ont agi comme un aimant ! J'ai pris ce livre dans les rayons de la médiathèque, sans même savoir de quoi il parlait.
Je me suis laissée happée par cette histoire, onirique, violente, intrigante, poétique et tellement profonde.
Elle raconte la douleur du silence, de ce qui n'est pas dit, caché, parfois au plus profond de soi et à la terre entière.
Les violences sexuelles subies par les enfants sont un fléau aux conséquences désastreuses. Ce livre ne raconte pas une histoire parmi d'autres, mais toutes à la fois. C'est ce qui en fait la force, et la particularité.
C'est une belle claque ce roman graphique autour d'un sujet grave, traité de manière subtile et intelligente.
Commenter  J’apprécie          20
Grand silence...une bande dessinée qui parle d'un thème très fort que sont les violences séquelles commises sur les enfants.
J'ai ressenti du stress à la lire et un sentiment d'oppression tellement c'est un thème difficile m
Mais il faut en parler et rendre visible les choses qui ne le sont pas et qui ne devraient même pas exister.
L'utilisation des couleurs rouges, bleues et violet sont très compréhensibles et sur certaines pages effectivement les couleurs se suffisent à elle mêmes...
Ce grand silence, un fléau qui bouleverse lorsqu'il se rompt.
Commenter  J’apprécie          20
Cette bande dessinée est un uppercut. Une grande claque. Un titre qui ne nous laisse pas indifférent et qui continue de résonner bien après que l'on en ait terminé la lecture. Les autrices nous livrent un album au sujet sensible, encore tabou : les violences sexuelles faites aux enfants. Elles prennent le parti de nous raconter cette histoire sous la forme d'un conte. Car comment raconter l'insoutenable, faire passer un message, sans repousser le lectorat sur un tel sujet ? Les illustrations allégoriques, aux couleurs pastel, permettent d'exprimer l'indicible. Un ouvrage saisissant, poignant, fort, mais nécessaire, pour lever le voile sur une ignoble réalité.

Commenter  J’apprécie          20
Une de ces BD très importante dont il faut parler. Protéger les enfants des violences commises à leur égard doit être un sujet de préoccupation global, sur tous les plans. L'inc*ste et la p*docriminalité sont ici mis en avant, tout comme la banalisation de ces actes, ainsi que le silence dans lequel sont enfermés les enfants. Ce tabou doit être levé pour qu'ils puissent avoir des endroits sûres où en parler. Mais surtout, notre vigilance devrait être accrue. C'est tout cela que souligne cette BD du mardi de Théa Rojzman. Je m'attendais à plus d'émotion cela dit. Mais Grand Silence reste d'utilité publique.
Lien : https://sorbetkiwi.fr/index...
Commenter  J’apprécie          10
Cette BD parle du viol d'enfants et de la loi du silence qui l'entoure. Ce sujet hautement tabou est traité tout en finesse, c'est délicat, tant dans le texte (ou l'absence de texte) que dans le dessin qui ne montre pas toujours mais suggère, souvent. Une très belle réalisation sur un thème encore laissé sous un grand silence.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (420) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}