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Emilie voit quelqu'un tome 2 sur 2
EAN : 9782352077794
102 pages
Audie-Fluide glacial (23/08/2017)
3.42/5   18 notes
Résumé :
Perdre ses amis, coucher avec n'importe qui, détruire ses parents, s'habiller normalement.. Les bénéfices d'une psychothérapie sont parfois inattendus. On peut aussi devenir qui on est. Mais ça, c'est vraiment très risqué... Oui, Emilie voit toujours quelqu'un... Pas vous ?
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Emilie continue bon gré mal gré sa psychothérapie avec l'originale psychanalyste Mme Soulac. Elle prend peu à peu conscience de faits qui se sont déroulés dans son enfance. Elle se rend compte de problèmes qu'ont traversés ses parents. Elle parvient à quitter cette apparence de vieille fille qu'elle traînait dans le tome 1. ● le tome 2 éclaire rétrospectivement le tome 1 à mesure que la psychothérapie d'Emilie progresse. On retrouve dans cet opus l'humour et les dessins attrayants des autrices, de même que les planches sur la psychanalyse. Je le trouve plus réussi encore que le premier tome, qu'il est impératif de lire avant.
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Je suis désolée, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça…
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Ce tome fait suite à Emilie voit quelqu'un - Tome 01 - Après la psy, le beau temps ? (2015) qu'il faut avoir lu avant. Les deux tomes ont été réédités dans Émilie voit quelqu'un : Après la psy, le beau temps. Cette bande dessinée a été réalisée par Théa Rojzman pour le scénario et par Anne Rouquette pour les dessins et les couleurs. La première édition date de 2015. L'ouvrage compte un peu plus d'une centaine de pages de BD.

Émilie Geoly est installé dans le fauteuil le plus confortable du cabinet de la psychologue Marguerite Soulac, et elle lui déclare qu'elle s'en va, car elle va beaucoup mieux et elle estime que sa thérapie est terminée. Elle salue la tortue Mickie et elle essaye d'obtenir un avis clair de la part de la thérapeute sur son état, en vain. le lendemain, elle arrive à l'établissement où elle est professeure des écoles et salue ses collègues, la directrice avec un ton enjoué, souhaitant bonne journée à tout le monde, el soleil étant avec eux. Ses collègues restent interdits devant cette manifestation extravertie. Émilie salue les enfants de la classe, avec le même ton enjoué. Ils sont sagement assis à leur place, et elle s'assoit en tailleur sur son bureau, leur indiquant que la classe ne va pas démarrer comme d'habitude. Elle va commencer par un moment de détente ensemble : qu'ont-ils fait pendant les vacances ? Les enfants la regardent totalement médusés, incapables de comprendre ce qu'elle attend d'eux. Elle apostrophe Tom en lui demandant pourquoi il a un bonnet d'âne sur la tête. Il répond que c'est elle, la maîtresse, qui lui a ordonné de le porter. Elle l'en libère, et s'exclame : Plus de bonnet d'âne ! Plus de coin ! Plus de punition, ni d'exclusions ! Terminé les humiliations !! Et elle déchire le carnet de bilan de compétences de la classe sous leurs yeux. Alors qu'ils sont de plus en plus choqués par ce comportement anormal, elle finit par leur faire faire une farandole en courant autour de la classe et en hurlant comme des indiens, ce qui emporte leur adhésion.

À la cantine, elle mange avec son collègue Michael et s'exclame à quel point le repas est bon. Il essaye d'attirer son attention sur le fait que ce sentiment de libération et de douce euphorie n'est peut-être qu'un redoux, une étape de sa psychothérapie. Elle refuse de l'écouter en se livrant à des simagrées. Après qu'elle soit partie toute enjouée et toujours aussi exubérante, il consulte internet sur son téléphone sur le thème de Terminer sa psychothérapie. Alors qu'on pense être guéri, est-ce la fin, ou n'est-on pas en train de fuir un noeud qu'on n'a pas envie de dénouer ? Une psychothérapie n'est pas un processus linéaire. On avance, on régresse, on tourne en rond, on avance à nouveau, puis on patauge dans la semoule. C'est la manifestation de la résistance au changement. Une thérapie est terminée quand les symptômes du mal-être ont disparu et que la personne est équilibrée dans son rapport aux autres et à elle-même. le soir, Émilie reçoit ses deux copines Mélanie & Carole chez elle et elles découvrent sa décoration avec ses toiles expressionnistes, angoissantes.

À la fin du premier tome, l'avenir se présentait sous un jour souriant pour Émilie : elle avait découvert l'existence et la nature d'un souvenir refoulé grâce à ses séances chez le psy, avec une thérapeute à l'attitude assez particulière, madame Marguerite Soulac. de fait, cette deuxième partie commence par deux pages de séance, dans lesquelles Émilie annonce qu'elle est guérie, et elle met sa thérapeute au défi de dire le contraire. le lecteur retrouve les dessins sympathiques d'Anne Rouquette, aux contours un soupçon tremblés pour évoquer la fragilité des individus, avec des exagérations sur le physique des personnages, tout en restant dans le domaine du possible, et l'expressivité irrésistible du visage d'Émilie sans qu'elle n'en devienne enfantine pour autant. Il s'agit bien d'états d'esprit adultes qui se lisent sur son visage, et le lecteur assiste à une sorte de bras de fer tout en douceur, un test de rapport de force entre patient et thérapeute. La page suivante rappelle que cette histoire a été publiée par Fluide Glacial et que l'humour a donc le droit de cité. À nouveau, impossible de résister aux dessins montrant l'entrain énergique et la bonne humeur tonitruante d'Émilie : son visage ouvert et rayonnant, son comportement un peu excité. S'il n'avait pas lu le contraire sur la couverture, le lecteur pourrait croire que cette bande dessinée est l'oeuvre d'une unique autrice, tellement dessinatrice et scénariste sont en harmonie.

Ayant lu le premier tome, le lecteur se doute bien que la guérison miraculeuse d'Émilie est trop soudaine et qu'il va y a voir d'autres séances chez la psy. Non seulement ça, mais aussi le retour de Michael et de son recours systématique à internet pour étayer ce qu'il pressent de la phase que traverse sa collègue. Ainsi, le lecteur découvre deux pages de courtes phrases illustrées par des dessins enfantins, comme dans le premier tome, sur comment savoir si sa psychothérapie est terminée, avec un développement sur la notion de résistance au changement. Puis sur le même mode, deux pages consacrées aux notions de névrose et de psychose, et à la différence entre les deux. Et enfin une page consacrée à la deuxième topique de Sigmund Freud (1856-1939). Ces pages sont les bienvenues car elle présente de manière simple et vulgarisatrice une notion de psychothérapie de base qui agit comme une prise de recul sur le cheminement d'Émilie. Les dessins enfantins sont adaptés, non pas pour stigmatiser Émilie qui aurait un comportement immature, mais pour faire ressortir la puissance des émotions et des mécanismes psychiques dont on n'a pas conscience. Ces 3 passages sont complétés par une discussion dans la cour de récréation entre Émilie et Michael qui évoquent deux statistiques, la première sur le pourcentage de la population qui souffre de troubles mentaux, la seconde sur le nombre de suicides par an en France, converti en nombre de suicide par jour en France. Seuls 8% des personnes atteintes de troubles vont consulter.

Toutefois, cette bande dessinée n'est pas un cours de vulgarisation ou de découverte de la psychothérapie. C'est avant tout l'histoire d'Émilie et de ses amis. Comme dans le premier tome, elle s'avère irrésistible que ce soit par sa bonne humeur, par ses phases d'abattement, pas ses interactions avec les autres personnages. En prenant un peu de recul, le lecteur se rend compte à quel point c'est une personne complexe et bien incarnée, à l'opposée d'une coquille vide prétexte à un récit. Son métier de professeur des écoles a une incidence sur sa vie, ce n'est pas un simple décor sans conséquence en toile de fond. Son histoire personnelle remonte régulièrement à la surface que ce soit sa relation avec sa petite soeur et la charge émotionnelle qui s'y rattache, ou l'histoire personnelle de ses parents. À nouveau, le lecteur peut lire l'état d'esprit sur le visage d'Émilie pour chaque situation, se sentant ainsi impliqué par sa réaction émotionnelle. À l'opposé de révélations choc, c'est un cheminement progressif complexe, entièrement spécifique à cette jeune femme, et en même temps fonctionnant sur des émotions universelles. le lecteur s'attache également à Michael, l'autre professeur des écoles, accro à internet et au moteur de recherches pour trouver des éléments d'information sur tout, et tout le temps. Il se prépare mentalement à chaque séance de thérapie, sachant qu'elle peut prendre une direction très différente, entre l'affrontement, ou le déballage, et toutes les nuances entre. Il sourit lors des rencontres d'Émilie avec ses deux copines au caractère diamétralement opposé, se rendant compte qu'elles agissent comme les extrêmes de sa personnalité : l'une lumineuse et enjouée, l'autre sombre et déprimée.

Comme dans le premier tome, le lecteur se rend compte qu'il sourit régulièrement, tout d'abord aux réactions franches et entières d'Émilie, mais aussi à certaines situations cocasses et même loufoques. La scénariste maîtrise parfaitement le caractère visuel d'une bande dessinée, et a intégré des éléments comme les tableaux peints par Émilie, ou des situations purement visuelles comme le comportement des enfants lors d'une séance de relaxation en classe. Elle sait mélanger le drame avec une exagération comique à la frontière de la vraisemblance. le lecteur sourit franchement quand Émilie se met à héberger des pigeons et même à dormir avec un dans son lit. Il sourit tout autant en découvrant les névroses de Michael et son secret intime, ou encore le type de soirée auxquelles Mélanie assiste, ainsi que l'accomplissement personnel à la fois dérisoire et inestimable de Carole. Pas de doute, cette histoire mérite bien sa place parmi les ouvrages Fluide Glacial. Cette facette du récit fait ressortir l'humanité des différents protagonistes, leur personnalité qui n'est jamais lisse, et le drame qui accompagne chaque existence. le lecteur n'est pas loin d'être ému aux larmes quand la psychothérapeute craque lors d'une séance avec Émilie et s'emporte contre l'irresponsabilité des parents et les dommages qu'ils causent sur la psyché de leurs enfants qui porteront cette marque toute leur vie durant. Ces moments s'avèrent poignants et justes, pas la vérité de moments réels, mais l'authenticité du vécu.

Le lecteur s'était attaché à cette petite dame (une mère d'élève la confond de dos avec un enfant du fait de sa taille), et souhaite savoir si elle ira mieux. Il replonge dans un récit aux dessins expressifs et justes, pour une histoire qui se lit toute seule, générant de nombreux sourires, avec de nombreuses saveurs : histoire personnelle, drame intime, souffrance existentielle, secret pesant d'une génération sur l'autre, mal-être insoupçonnable (pour Mélanie et sa frivolité apparente), hétérogénéité des valeurs, et extraordinaire chaleur humaine. À noter que l'édition en intégrale a bénéficié d'un épilogue supplémentaire de 4 pages, se déroulant 20 ans plus tard.
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Je ne pouvais pas résister à l'idée de lire la suite...
Les sujets sont sérieux mais c'est drôle...
J'ai toujours autant envie de m'asseoir et que quelqu'un me reformule mes propos pour les envisager d'une autre façon...

Émilie 💪💪💪 tu es forte !

📖Perdre ses amis, coucher avec n'importe qui, détruire ses parents, s'habiller normalement.. Les bénéfices d'une psychothérapie sont parfois inattendus. On peut aussi devenir qui on est. Mais ça, c'est vraiment très risqué... Oui, Emilie voit toujours quelqu'un... Pas vous ?
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Être petite, instit… et névrosée. Légèrement hein.
Cette bande dessinée glisse avec humour un portrait de jeune femme légèrement perturbée. Mais cela va, la vie se poursuit, avec son lot de joies malgré tout. le dessin est très coloré et tout en rondeur, ajoutant de la joie à la lecture. Un peu courte, l'histoire avance peu mais le divertissement persiste malgré tout. Voilà une lecture pétillante qui amusera donc son lectorat à coup sûr.
Lien : https://chezmirabilia.wordpr..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
La névrose - C'est un trouble fréquent, le plus souvent peu invalidant. Contrairement à la psychose, pathologie lourde et très invalidante. La différence fondamentale entre névrose et psychose réside dans la conscience ou non du trouble : le névrosé est en capacité d'aller chercher e l'aide et de vouloir se soigner. Quant au psychotique, i ne va pas saisir le caractère pathologique de son trouble et n'ira pas consulter. Les sources de la névrose sont souvent liées à des conflits infantiles et non résolus. D'où l'importance de la psychothérapie pour en venir à bout. Au catalogue des symptômes, on trouve l'anxiété, les crises d'angoisse, les phobies, les obsessions, l'hypocondrie. Le sujet névrosé est conscient de ses troubles comportementaux, mais ne parvient pas à les dominer. Ses fonctions mentales restent intactes. Quant aux psychoses, elles résulteraient d'une maladie du cerveau déséquilibrant les systèmes chimiques de neurotransmissions. Un événement choc ou la prise de drogue pourraient jouer un rôle déclencheur dans la maladie. Les facteurs génétiques et l'hérédité peuvent également conduire à la survie de la maladie. La personne atteinte de psychose perd contact avec la réalité (délires, hallucinations, paranoïa…) et se coupe progressivement de la société. Sa souffrance est comparable à l'angoisse d'un cauchemar vécu comme une réalité.
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Alors vous pensez : c'est bon je suis guéri ! Est-ce vraiment la fin ? Ou n'êtes-vous pas en train de fuir un gros nœud que vous n'avez pas envie de dénouer ? Une psychothérapie n'est pas un processus linéaire. On avance, on régresse, on tourne en rond, on avance à nouveau, puis on patauge dans la semoule. Il arrive qu'on installe des stratégies d'évitement devant un gros morceau à travailler. C'est la résistance au changement. Cette résistance opère souvent inconsciemment. On arrive en retard aux séances pour les écourter, on a oublié un rendez-vous… on peut même mettre fin à la thérapie. L'inconscient résiste car il n'aime pas le changement. Car si je change, que deviennent mes protections ? si je change, suis-je toujours moi-même ? Une thérapie est terminée quand les symptômes du mal-être ont disparu et que la personne est équilibrée dans son rapport aux autres et à elle-même.
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Tout ça, c'est terminé les enfants ! Plus de bonnet d'âne ! Plus de coin ! Plus de punitions, ni d'exclusions ! Terminées les humiliations !! Et plus d'évaluation, tiens ! Finie la compèt' ! Vive la démocratie directe !!!
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Voyez-vous, comme je suis complexée par ma petite taille, je ne supporte rien de ce qui est petit...D'ailleurs, avant je peignais...et toujours sur des toiles immenses...ce qui me collait le vertige....Alors j'ai fini par peindre à plat ventre sur mes toiles couchées. A présent je suis stressée de ne plus peindre...Enfin bref. Depuis je suis devenue institutrice.
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Soyez vous-même, les autres sont déjà pris. - Oscar Wilde
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