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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman policier humoristique très agréable à lire. Dans un décor de Mondial de football et d'élections présidentielles au Pérou. Santiago Roncagliolo semble être un hybride de ses deux illustres confrères, Jaime Bayly et Mario Vargas Llosa. Dans "Oscar y las mujeres" (Oscar et les femmes), il a surpassé le premier quant à l'humour corrosif et déjanté distribué à mille à l'heure. Ici, il renoue avec l'humour mais de façon beaucoup moins intense et moins performante que le maître en la matière, Jaime Bayly, car il reste prisonnier de ses schémas romanesques: une vieille bigote hyper coincée et son fils, jeune fonctionnaire tatillon et puceau. Heureusement qu'il ne poursuit pas ici sa veine triste de description de la violence à la serpe, sur le modèle, -mais en moins bien-, de Vargas Llosa comme dans "Avril rouge" (Abril rojo") ou dans "Y libranos del mal" (Et délivre nous du mal). Hésitant entre ses deux aînés, il ne paraît pas avoir trouvé sa voie. (simple opinion)
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A partir du milieu des années 70, les dictatures militaires d'Amérique du Sud (Argentine, Chili, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay) mettent en place l'Opération Condor destinée à éliminer physiquement tous les éléments subversifs. le Pérou, où des élections démocratiques doivent avoir lieu en 1978, y participe en sous-main. Mais cette année là a lieu un évènement qui distrait les populations des crimes politiques : le mondial de football en Argentine où l'équipe nationale du Pérou se distingue avant de sombrer devant le Brésil puis le pays hôte. C'est ce contexte fort agité que Santiago Roncagliolo, auteur justement célébré pour Avril Rouge, choisit pour narrer les aventures de Félix Chacaltana, assistant-archiviste au Palais de justice de Lima. Félix, sous l'emprise de sa mère, est un garçon innocent, réservé et procédurier qui fait confiance aux autorités de son pays et à l'ordre qui y règne. Prototype de l'antihéros, un brin candide, voire niais, il est le candidat idéal pour un "dépucelage" politique et, accessoirement, sentimental, sous la plume de Roncagliolo qui va lui faire vivre une aventure échevelée dans laquelle il côtoie des assassinats brutaux et le cynisme des sphères dirigeantes alors même que la population péruvienne ne s'intéresse qu'aux exploits de ses sportifs. Naïf au pays de la violence, Chacaltana traverse ces évènements avec la peur au ventre mais aussi la volonté d'accomplir son devoir. Tout est noir dans La peine capitale, l'intrigue évidemment, mais aussi et surtout l'humour de Roncagliolo qui maîtrise parfaitement le mélange des genres dans ce roman plein de verve, où l'enquête en elle-même compte moins que l'atmosphère délétère dans laquelle est plongée ce pauvre Chacaltana. Un livre brillant et passionnant, à multiples entrées, qui entérine l'idée que Santiago Roncagliolo est à placer parmi les auteurs actuels les plus remarquables d'Amérique latine.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Une belle découverte avec une intrigue au coeur de Lima fin des années 70. Un Pérou en plein trouble politique que la coupe du monde 1978 place à la fois dans une léthargie et dans une liesse. le protagoniste bien sous tout rapport dans une vie bien rangée mais qui va basculer au fil de la lecture.Le rythme est fluide et rapide avec des chapitres courts. L'idée que chaque partie soit découpée en fonction des rencontres footballistiques est assez originale. Un très bon divertissement.
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Santiago Roncagliolo s'est distingué au milieu des années 2000 avec son roman Avril rouge, en remportant bon nombre de prix littéraires. La peine capitale est son dernier roman. Pour ma part, c'est la première fois que je lis cet auteur.

La vie du lecteur de polar est faite de rencontres et de voyages. Un regard dans le rétro, et je m'aperçois que j'ai déjà pas mal bourlingué ces derniers mois: New York, Paris, Malte, Toronto, Washington, le Pays basque, le Chili, les Vosges, l'Antarctique et j'en passe...

Autant de lieux visités à travers la lecture de polars donc, souvent bien écrits ( c'est quand même quelque chose d'unique de traverser l'île de Malte aux côtés de Tannhauser), parfois non (mais comme dirait l'autre, c'est le jeu ma petite Lucette...).

Aujourd'hui le Pérou donc. Pourquoi le Pérou ? Qu'est-ce qui pousse le lecteur à passer quelques heures dans des contrées finalement très éloignées de son quotidien ?

Pour ma part, il y a souvent cette petite voix dans mon esprit, qui à la lecture d'une quatrième de couverture me souffle "Cela pourrait être intéressant, pourquoi ne pas le lire...?"
Puis la voix de la raison fait son retour: "Non, c'est du déjà lu, c'est loin le Pérou, et ça ne fera pas baisser ta PAL, les finances étant ce qu'elles sont, il va falloir passer ton chemin ami..."

Si le lecteur a de l'intuition, qu'il la suive...

Je suis de plus en plus convaincu que suivre son intuition est beaucoup plus important que d'être "rationnel" dans la vie. Quoi qu'en dise Platon.

Ne pas avoir d'objectifs dans la gestion de sa Pal ou dans la vie. Les objectifs sont rigides, et rendent le lecteur esclave du plan établi. La vie est en désordre. La vie est aléatoire. La vie ne se déroule pas selon le plan.

Suivez votre intuition, si vous souhaitez continuer à prendre votre pied à la lecture de polar. Sortez de votre zone de confort, n'achetez pas systématiquement le dernier untel. Ne vous fixez pas des objectifs visant à faire diminuer votre Pal. Qui pense sérieusement que de tels objectifs sont atteignables ?

Finalement, le lecteur n'a pas besoin d'explication pour suivre son intuition. Sans cette intuition donc, je n'aurai pas lu La peine capitale de Santiago Roncagliolo. Je serai plutôt dans la lecture du dernier Indridason, qui patiente dans ma Pal depuis un moment. Un achat raisonné celui-là. Ne dit-on pas "Une valeur sûre"?

La peine capitale, c'est l'histoire d'un anti-héros attachant, drôle, malin... Chacaltana est archiviste. Il enquête sur la mort de son ami Joachin. Nous sommes en 1978, en pleine coupe du monde de football en Argentine. le Pérou vit ces quelques semaines au rythme du ballon rond, sauf Chacaltana. Il y a énormément de sincérité dans ce texte, les personnages transpirent l'authenticité et sont finalement bien loin des archétypes du polar. Et au fil de l'histoire, le tableau se noircit. Nous suivons alors Chacaltana au gré de ses pérégrinations et de ses rencontres. le plaisir de lecture est alors décuplé.

Une lecture enthousiasmante. Un nouvel auteur de découvert. Une Pal qui augmente. Des polars en veux-tu en voilà. Les copains bloggers qui ne lâchent pas le morceau.

Si le lecteur a de l'intuition, qu'il la suive...
Lien : http://quelquepartentrelesli..
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Peut-on grandir, vivre et embrasser l'avenir sans fuir notre passé? Ce dernier, qui englobe celui de nos géniteurs, doit-il venir nous hanter au point de marquer nos vies sans même que l'on ait une quelconque influence sur notre propre parcours?
Voilà de grandes questions qui sous-tendent cette oeuvre inclassable, et que l'auteur se permet de soulever de belle façon.
Avec humour, lucidité, du suspense en filigrane, et en saupoudrant le tout d'une incursion dans certaines parties de football du Mondial de 1978, l'auteur péruvien et son héros Felix Chacaltana Saldivar, nous en font voir de toutes les couleurs.
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Un roman tout à fait sympathique, bien construit et qui accroche le lecture. le contexte politique et historique est passionnant et donne envie d'en savoir plus sur le Pérou.
Je regrette simplement un personnage principal caricatural, auquel j'ai eu du mal à m'identifier.
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Voilà une très belle découverte. Très intéressant historiquement, l'histoire se déroule au Pérou et Argentine durant la période tumultueuse de la fin des années 70. 1978 durant la Coupe du Monde en Argentine, pour être plus précis. Cela donne une atmosphère particulièrement électrique. Les personnages sont très bien dessinés, ils vivent des situations très angoissantes, c'est prenant, dépaysant, un régal.
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Assurément un très bon roman noir historique

L'action de ce polar historico-politique se déroule principalement à Lima, la capitale du Pérou, pendant la coupe du monde 1978. Ce polar vit donc au rythme des matchs de l'équipe nationale péruvienne engagée dans la compétition, qui se déroule en Argentine. 1978 est une année charnière pour le Pérou: la fin de la dictature militaire et le début de la démocratie avec l'organisation d'élections pour que la population choisisse son propre gouvernement. le Pérou fait figure d'exception, car tous les pays voisins sont encore dirigés par les militaires. Notamment l'Argentine. le jeune assistant-archiviste Félix Chacaltana Saldivar baigne depuis tout petit dans l'ordre et la discipline, donc fatalement, l'imprévu et le changement, il n'aime pas. Sa vie est réglée comme une horloge suisse. Malheureusement, le pauvre Félix va se retrouver embarqué bien malgré lui dans une sordide histoire de meurtres et de complots, avec en prime un voyage terrifiant en terre argentine.

Santiago Roncagliolo signe un très bon polar qui dévoile tout un pan de l'histoire sud-américaine. le pan obscur, peu glorieux: des dictatures militaires qui s'entraident dans l'horreur, traquant et éliminant les "subversifs", c'est-à-dire les opposants aux régimes. Pauvre Félix: Candide au milieu des requins. L'apprentissage de la vérité va être dur pour ce modeste fonctionnaire, qui travaille dans le sous-sol poussiéreux des archives du palais judiciaire. Aux ordres d'un chef paresseux et alcoolique qui passe son temps à parler football, alors que Félix n'aime pas le football.

La peine capitale est donc un mélange réussi de whodunit, roman noir historique, et thriller politique. Il y a également beaucoup d'humour dans ce livre, malgré un contexte lourd, chargé de faits historiques terrifiants. On suit avec beaucoup de plaisir les déboires sentimentaux et professionnels de l'attachant Félix, personnage pétri d'humanité, et finalement plus complexe qu'il n'y paraît. Sur la forme, l'écriture de l'auteur est limpide: un style simple, au service d'un récit fluide, remarquablement construit. Santiago Roncagliolo s'impose, avec La peine capitale, comme un auteur de polars de tout premier ordre. le final est très réussi, chargé en émotions.
Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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[...] Tout cela est trop grand pour toi.

Dans les années 70, les dictatures d'Amérique Latine mettent au point la tristement célèbre Opération Condor avec la bienveillance des États-Unis.
En 1978 a lieu la coupe du monde de football en Argentine.
Cette année-là, le Pérou ne sera pas champion du monde de foot, pas plus qu'il ne sera très actif parmi les condors. Ce petit pays se prépare même à des élections démocratiques !
Cette année-là, c'est dans ce décor, vu côté cour en quelque sorte, que nous assistons à l'éveil du héros conçu par Santiago Roncagliolo (héros qui trouvera sa pleine mesure dans l'opus suivant : Avril rouge) : un anti-héros plutôt, Félix Chacaltana Saldivar est aide archiviste, dans un sombre sous-sol du palais de justice. Gentil gratte-papier, bureaucrate zélé, il vit toujours chez sa mère et n'a pas encore embrassé de fille. Sans grande conscience politique et complètement dépourvu du sens de l'humour, maniaco-obsessionnel, il sera le grain de sable qui va venir gripper la belle mécanique des militaires.

[...] Au début, tout lui parut en ordre. Mais une lecture attentive révéla le problème. Un grave problème : il avait archivé des procès-verbaux sur des sujets familiaux dans la section des Atteintes à la Propriété privée.
[...] J'ai repris le dossier du procès-verbal d'irrégularité administrative migratoire mineure. Vous vous rappelez ? Celui que je ne peux pas archiver parce qu'il est incomplet. Je vais adresser une requête au troisième étage.

Comme les supérieurs de Félix, on pense avoir affaire à un imbécile un peu borné. le simplet de service.

[...] Je n'arrive pas à décider si vous êtes très malin ou très bête.
– Je… je ne suis qu'un humble fonctionnaire, monsieur. Mon seul désir est que la loi soit respectée.
[...] Prends bien soin de toi, Félix, dit-elle en déposant un baiser sur sa joue. Tout cela est trop grand pour toi.

Et puis petit à petit, pas à pas, l'obstination procédurière du méprisable gratte-papier fera trembler la dictature. Son entêtement à classer le fameux procès-verbal d'irrégularité administrative migratoire fera vaciller les militaires. Qui est donc ce migrant irrégulier ?
Au rythme des matches de la coupe du monde, au pas pesant de la bureaucratie, on progresse lentement mais inexorablement dans la compréhension de l'intrigue construite par le péruvien.
Une intrigue où l'on retrouvera une fois de plus les enfants volés [clic] ...
Un livre grinçant et un point de vue original (par le petit bout de la lorgnette en quelque sorte) sur les dictatures sud-américaines de l'époque.
Pour celles et ceux qui aiment les bureaucrates.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/s..
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