Gallimard devrait créer une collection de ce genre avec tous les photographes contemporains. Une page = une photo = un texte explicatif. le tout en format poche.
Et même si les textes peuvent tuer la magie de la lecture personnelle et subjective du lecteur, celui-ci n'est pas obligé de les lire au premier abord. Il peut le faire ultérieurement. Comme avec certains romans, hélas, seulement ceux dits "classiques". Après la lecture, on se plonge dans la préface. Toute préface est enrichissante et dialogue avec le reste.
Ici chaque photo dialogue avec le texte qui y fait référence. Il explique, détaille, se souvient, nous fait comprendre comment et surtout pourquoi. A la fin, une unité se dégage : le XX ème siècle vu par un homme qui semble dire : regardez, sous la focale de mes yeux et malgré ma vieillesse, le monde est est encore jeune ! Il peut le rester ! Il est mort à 99 ans en 2010.
Willy Ronnis fait parti des anciens : témoins d'un temps où la photo était encore rare, avait une valeur, les photographes respectés, les images pas encore -quoi que-consommées. On peut également le considérer comme le plus humaniste de ceux que l'on a appelé les photographes humanistes (avec Brassaï, Cartier Bresson, Doisneau...). Il aime les gens. Il aime les foules populaires. Il sait les photographier et immortaliser la magie qui émane d'eux avant même que celle-ci éclate dans une situation et un cadre donnés. Il voit la photo bien avant que l'enchaînement des causes crée les conditions de l'image. Il anticipe l'invisible... et bien sûr... les réglages entièrement manuels de son appareil.
"Avant, il n'y a avait rien. Après, il n'y a plus rien. le photographe doit savoir attendre"
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Me qualifiant d'avantage photographe que bibliophile, je me sens beaucoup plus à l'aise pour parler de cet éminent contemporain, Chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'Ordre national du Mérite et commandeur de l'Ordre national du Mérite, officier de la Légion d'honneur attribué à titre posthume.
Au-delà des titres, récompenses et nombreux prix qu'il a pu gagnés au cours de sa vie, c'est bien évidemment son talent et son oeil qui sont exposés dans ce livre. Celui-ci est pour le moins direct et simple. Une photo, un commentaire. Willy a souhaité nous faire partager et nous raconter les anecdotes ou le contexte de certains de ses plus célèbres clichés. On y découvre un homme sensible, ouvert et peut être même parfois naïf ou plutôt candide. Son regard était acéré mais toujours bienveillant. Son index agile pour déclencher au bon moment. C'est avant un humain au grand coeur qui savait voir en chacun de nous et dans chaque instant du quotidien la vie dans ce qu'elle a de beau ou parfois de dramatique.
Quand on lit ce recueil, on se dit finalement que la photo ce n'est pas si difficile que ça. Il faut juste ouvrir son coeur et ses yeux...
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Si, parmi toutes ces photos plus belles les unes que les autres, je devais en choisir une ce serait, sans hésiter, celle d'une petite fille, sur l'ïle de la Réunion, au bord d'un ruisseau, agitant sa jupe pour la faire sécher plus vite. le regard, le sourire innocent de cette enfant regardant le photographe, oubliant pour un instant tout ce qui l'entoure ! Un ange ! Ravissant !
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Un de mes livres de chevet.
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Voilà un livre bien attachant ! Une cinquantaine de photographies expliquées à titre de biographie ! Lorsque l'on sait qu'en moyenne, la prise d'une photo dure un soixantième de seconde, cela fait moins d'une minute pour résumer une longue vie de photographe. Ronis écrit en effet avoir photographié dès l'âge de seize ans jusqu'à ses quatre-vingt-douze ans !
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