Que toutes ces pauvres images,
Qui représentent de leur mieux
Tous mes rêves et tous mes âges,
Restent toujours devant vos yeux !
Ne les laissez pas sous les pages
D’un gros album rouge et doré,
Puisqu’ils n’avaient, tous ces visages,
Qu’un seul cœur pour vous adorer !
Ne les enfermez pas, de grâce,
Dans un tiroir à souvenirs ;
Les portraits enfermés s’effacent :
C’est leur manière de mourir.
Laissez-les tous dehors ! Qu’ils voient
Vos pas, vos gestes, et vos jeux !
Comment les verraient-ils sans joie ?
Ils regardent avec mes yeux.