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3,5

sur 354 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est mon premier roman de Philip Roth. Et je suis très enthousiaste. L'histoire de ce vieil écrivain qui sort de sa tanière et retrouve le désir amoureux me parle. Il s'était retiré du monde pour fuir la vulgarité de la société dont il se sentait complètement décalé. C'est aussi un regard sur la littérature et l'écriture. Ça me semble aussi très autobiographique. Roth se questionne sur ce qu'il est devenu et ce qu'il a transmis, sur la maladie, sur la vieillesse. le sujet de la Shoah est également abordé. On a donc ici tous les ingrédients pour un excellent roman psychologique. Il ne faut pas s'attendre a de l'action mais plutôt a de longs dialogues et monologues intérieurs. La traduction est très fluide et précise, choisissant toujours le mot juste. C'est un livre intimiste qui pourra rebuter certains lecteurs. Pour ma part, ce n'est pas loin d'être une révélation. Je vais rapidement me procurer "La tache" et la "Pastorale américaine" qui semblent être ses chefs-d'oeuvre.
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Quelle tristesse et quel humour ! D'un oeil clairvoyant le narrateur nous décrit la vieillesse et ses désagréments.

Nathan Zucherman, 71 ans, est parti de New York dix ans auparavant. Il a emmené dans sa retraite ses problèmes de prostate, d'impuissance et d'incontinence. Il avait besoin de calme et de solitude pour exercer son métier d'écrivain.



S'il revient à New York c'est pour tenter l'opération de la dernière chance qui pourrait, en cas de réussite, améliorer son état.



En sortant de l'hôpital, il croise dans l'ascenseur une vieille dame, mal fagotée mais coiffée d'un chapeau. Elle parle à un médecin et Nathan reconnaît cette voix qu'il n'a pas entendu depuis des décennies. C'était la jeune maîtresse d'un auteur plus âgé qu'il fréquentait. Lonoff, auteur de nouvelles, quitta, femme et enfants pour vivre sa passion avec cette femme, Amy, superbe créature.



Ce souvenir va ressusciter Nathan qui décide de rester à New York en échangeant pendant un an sa maison à la campagne avec un appartement de deux jeunes auteurs.



Le séjour va durer une semaine. Nathan va retrouver Amy qui vit dans un dénuement total, tomber amoureux de la jeune propriétaire de l'appartement, et se retrouver face à la hargne d'un autre jeune auteur qui veut écrire sur les secrets familiaux de Lonoff.



La vie redémarre trop vite, Nathan s'aperçoit qu'il a des pertes de mémoire en plus de ses problèmes de santé. Il écrit, parle, est amoureux mais se fait-il manipuler ?


Il va très vite retourner, ou plutôt se sauver dans sa campagne.

Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Neuvième-et dernier roman mettant en scène un des doubles de l'écrivain, Nathan Zuckerman. Un Nathan Zuckerman parti se réfugier dans la campagne du Massachusetts, après avoir reçu des menaces de mort d'un fanatique religieux antisémite. Onze ans pendant lesquels il a coupé tout lien avec sa vie antérieure, ne s'intéressant plus qu'à une chose, son travail.

"A tout prendre, être affranchi du besoin de jouer un rôle était préférable aux tiraillements, à l'agitation, aux conflits, au sentiment de totale inutilité et de dégoût qui, lorsqu'on vieillit, peuvent rendre moins que désirable cette grande diversité dans les rapports humains qui fait partie intégrante d'une vie riche et bien remplie. ..Je m'étais éloigné de la tyrannie de mon caractère passionné- ou peut être l'avais-je, en vivant retiré pendant plus d'une décennie, simplement cultivé avec délices sous sa forme la plus austère. "

Et qui, opéré d'un cancer de la prostate, avec les conséquences physiques de cette intervention, c'est-à-dire impuissance et incontinence urinaire ( et Roth n'épargne rien à son personnage..) , souffrant aussi d'une mémoire de plus en plus défaillante, va revenir à New York pour tenter un traitement .
C'est le cadre du roman, qui se situe au moment de la réélection de GWB.
Après, l'histoire importe peu, finalement. Ou si, bien sûr, si on l'interprète de façon métaphorique . Mais..:
"Dès que l'on entre dans les simplifications idéologiques et dans le réductionnisme biographique du journalisme, l'essence de l'oeuvre d'art disparaît."

C'est bien sûr beaucoup plus que l'histoire de huit jours d 'ouverture du champ des possibles dans la vie d'un écrivain qui voit disparaître tout ce qu'il était. Ouverture qui se referme vite devant la triste réalité des impossibilités physiques. Reste le fantasme dans l'écriture, mais l'écriture quand la mémoire disparait ..
Parler de tout ce qu'il y a dans ce livre, d'écrit, ou de simplement évoqué, je m'en garderais bien , à chacun sa lecture. Un des thèmes abordés étant d'ailleurs une condamnation ironique de ces biographies qui recherchent à tout prix l'explication de l'oeuvre dans la vie privée de l'auteur.

Cependant un roman qui condense toutes les obsessions de Philip Roth, encore une fois admirable de lucidité ,de finesse et d'intelligence.
Mais à réserver aux inconditionnels- comme moi- c'est de plus en plus désespéré. Et désespérant .


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Dans Exit le fantôme nous retrouvons Nathan Zuckerman , double littéraire de Philip Roth .
Nathan à maintenant plus de 70 ans , il a un cancer de la prostate , est devenu impuissant , ce qui est terrible pour cet ancien séducteur , et puis il a autre chose , qu'il ne s'avoue pas , il se réfugie dans sa peur de l'impuissance pour ne pas penser à sa peur de la décrépitude et de la mort bien entendu .
Et dans un dernier sursaut de vie , il décide contre toute attente de se faire soigner à New York , là il va rencontrer une ancienne amie qui lui renvoie une image qu'il n'a pas envie de voir , la vieillesse ,la maladie .
Et puis une dernière conquête , plutôt un dernier espoir contre l'inéluctable qui se profile , conquête à laquelle il ne croit pas vraiment mais qui lui redonne goût à la vie , ah de nouveau séduire par la parole , par tous ces dialogues politiques , lui qui croyait que plus rien ne l'intéressait .
Un magnifique roman de l'auteur qui s'amuse à jouer avec son double , non ce n'est pas vraiment l'auteur , lui n'est pas aussi pessimiste que son double de papier , il exorcise un peu ses peurs dans ce roman .
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Ceux qui découvrent Roth par le biais de ces derniers romans ne doivent décidément pas avoir envie d'y revenir ...
D'un coté on peut les comprendre .
En effet Roth voit la vieillesse venir , et il décide de la raconter au travers d'un de ces personnages emblématiques.
Certes , le ton ici est encore une fois très sombre , la mort rode , emportant des connaissances , des proches , et Roth pour exorciser sa peur somme toute bien légitime , décide d'"offrir" au lecteur une plongée dans les affres de la déchéance du corps , si tant est que l'on puisse parler de déchéance ...
Le choc peut paraitre rude pour le lecteur qui ne connait pas son style , mais le ton est fort , il y a un véritable partage qui se fait entre lui et le lecteur .
C'est une oeuvre assez difficile c'est vrai , mais la littérature se reconnait dans l'absence de compromis .
A découvrir !
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En mettant en scène son double littéraire Nathan Zuckerman, Roth nous plonge dans les questionnemnets d'un vieux monsieur qui contemple avec amusement ou agacement le monde qui l'entoure. de retour à New York pour une opération bénigne, Zuckerman va faire d'étonnantes rencontres et ressentir un peu plus le poids des années et ce corps qui le lache.
Roth signe un nouveau petit bijou ou le regard toujours clairvoyant, se moque, s'irrite, égratigne le politique, le milieu intellectuel. Il nous parle de sa foi en la littérature et sur la force des mots. Un regard lucide sur le temps qui passe. Profond et désenchanté.
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Dans ce livre l'auteur réussit magnifiquement à évoquer des émotions à la fois individuelles et collectives.
Dès les premières pages on reçoit de plein fouet la déchéance physique de Zuckerman, déchéance que l'on suivra tout au long du livre et qui est à la limite du supportable, mais qui permet d'entrer au plus profond du personnage.
La violence de son désir pour Jamie et son incongruité sont analysées par un homme se connaissant bien et qui est lui-même déconcerté par cette agitation.
La perte de repères de ses compatriotes se traduit par l'effervescence autour des élections, la réélection de Bush et le désespoir des classes intellectuelles. le monde de la littérature n'est pas moins tourmenté avec une critique littéraire bien égratignée et des jeunes écrivains dénués de scrupules pour réussir.

Bien que n'ayant pas lu tous les livres de Philip Roth, je me suis immédiatement sentie en phase avec ce personnage tellement proche de son auteur et en même temps bien distancié.
Et bien que le fond du livre soit plutôt noir par les thèmes abordés, on sent que l'auteur nous fait un clin d'oeil et nous dit que ce n'est pas la fin pour lui.
En effet le narrateur se sert de tout ce qui le bouleverse pour le réécrire et en faire une pièce de théâtre....
Et depuis la parution de ce livre en 2007 aux Etats-Unis, Philip Roth a déjà eu le temps de beaucoup écrire...
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Je ne suis pas vraiment friand des romans de Philip Roth, n'en ayant lu que deux autres (« Laisser courir» et « Pastorale américaine »), qui m'avaient laissé une impression mitigée. Pour tout dire, j'y avais trouvé des longueurs si importantes qu'elle m'avaient ôté l'envie d'en découvrir plus.
J'ai voulu retenter ma chance avec cet « Exit le fantôme » qui a déjà le mérite d'être plus court. Et je l'ai trouvé indéniablement plus intéressant que les deux précédents.

Nathan Zuckerman, son personnage principal et narrateur, est un écrivain célèbre de 71 ans. Il a eu un cancer de la prostate, est impuissant et souffre d'incontinence urinaire sévère. Alors que depuis plus de 10 ans il poursuit son oeuvre retiré dans un village à trois heures de New-York, il décide quelques jours avant les élections américaines de 2004, de se rendre dans la Grosse Pomme pour y subir un traitement qui pourrait améliorer son incontinence. En quelques heures la vie calme et solitaire qu'il s'était construite va voler en éclats.

Le fantôme dont il est question dans le titre, c'est évidemment Zuckerman lui-même mais c'est aussi d'une certaine manière celui du monde littéraire qu'il a connu, caractérisé d'abord par un attachement sincère à la fiction. Cet univers est en opposition totale aux « coups éditoriaux » de l'époque qui reposent déjà sur une mise en avant de la biographie d'un auteur, réelle ou fantasmée, pour vendre une certaine exemplarité supposée ou bien tout simplement du croustillant.

Même s'il n'est pas exempt de longueurs (considérations interminables sur l'élection de George W. Bush notamment) ce roman crépusculaire, a la forme parfois changeante (notamment une partie sous forme de dialogue théâtral entre Zuckerman et Jamie, une jeune femme brillante dont il est tombé amoureux) est tout de même très alerte, voire réjouissant dans les passages un peu plus critiques de la société d'alors.
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Exit le fantôme
Philip ROTH

Nathan Zuckerman est de retour à New York après 11 années passées loin du Monde dans sa maison du Berkshire.
Il revient pour un motif médical : tenter de réparer son incontinence urinaire post opératoire due à son cancer de la prostate.
Mais à New York les fantômes rôdent et il va tomber sur l'un d'eux en la personne d'Amy Bellette qui fût la dernière compagne de son mentor E.I Lionoff.
Un soir sur un coup de tête en lisant les petites annonces il appelle un couple et accepte d'échanger sa maison isolée contre un appartement à New York pour un an.
Ce sont les jeunes écrivains en herbe Jaimie et Billy.
Et très vite le vieil homme qu'est Zuckerman va tomber amoureux de Jaimie et rêver d'une relation charnelle avec elle même s'il sait que son impuissance est un obstacle majeur.
Introduit maladroitement par Billy auprès de Zuckerman, Richard Kliman (ami du couple) n'aura de cesse de harceler Zuckerman pour qu'il aide à écrire la biographie de... Lonoff.
Mais Zuckerman refuse, se bat bec et ongles pour que cet opportuniste ne sorte pas cette biographie qui révèlera un honteux pan de la vie de Lonoff.
Y arrivera-t-il ?
Arrivera-t-il à séduire Jaimie ?
Ira-t-il vraiment vivre un an dans l'agitation New yorkaise ?

Autant de questions comme toujours quand il est question de Nathan Zuckerman le double fictif (mais pas si fictif) de Philip Roth.
J'ai encore passé un très bon moment de lecture avec cet auteur que j'affectionne particulièrement.
Il y a toujours un livre dans le livre, une histoire dans l'histoire...
Un roman à tiroirs comme j'aime !
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Ce roman est un roman d'amour à obstacles: ceux de la vieillesse. malgré ceux-ci, et ils sont carabinés, le roman est léger et les scénes de fiction un moyen astucieux et bien employé pour décrire une relation fantasmée. Un bon moment de lecture.
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