"S'il est pas foutu de percer Monica Lewinsky à jour, avec Saddam Hussein, il va être un peu mal."
Mais en Amérique en général ce fut l'été du marathon de la tartufferie : le spectre du terrorisme qui avait remplacé celui du communisme comme menace majeure pour la sécurité du pays, laissait place au spectre de la turlute.
À l’été 1998, mon voisin, Coleman Silk, retraité depuis deux ans, après une carrière à l’université d’Athena où il avait enseigné les lettres classiques pendant une vingtaine d’années puis occupé le poste de doyen les seize années suivantes, m’a confié qu’à l’âge de soixante et onze ans il vivait une liaison avec une femme de ménage de l’université qui n’en avait que trente-quatre.
Si la question ne se pose pas, ne la mets pas sur le tapis.
Seulement voilà, le gros des collègues hommes encore un peu jeunes, c'est cette bande de pères de famille émasculés , peu stimulants sur le plan intellectuel, terre à terre, époux thuriféraires de Sarah Lee- elle en a étiqueté le type sous le vocable "Papa Pampers'' pour la plus grande joie de ses amis parisiens.
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Il y a vérité et vérité. Le monde a beau être plein de gens qui se figurent vous avoir évalué au plus juste, vous ou votre voisin, ce qu'on ne sait pas est un puits sans fond. Et la vérité sur nous, une affaire sans fin.
...à de très rares exceptions, nos étudiants sont d'une ignorance qui donne une idée de l'infini. Leur éducation laisse cruellement à désirer, leur vie est un désert intellectuel. Ils arrivent ici en ne sachant rien et repartent souvent dans le même état.{...} D'après ce que vous me dites, tout est possible, aujourd'hui dans une université. Il faut croire que les gens y ont oublié ce que c'est qu'enseigner; il faut croire qu'on y joue plutôt une énorme farce. {...} Chez nous, en Amérique, pour autant que j'en juge, on s'abêtit à vue d'œil. Quand on pense à toutes ces universités qui organisent des cours de remise à niveau sur des connaissances censées être acquises en troisième...
Sur tout le domaine des idées, son père était dans le brouillard le plus total ; ce qu'il y avait de plus viscéral, chez lui, c'était une ignorance incurable, l'amer désespoir des déshérités, la haine révolutionnaire impuissante. Tout était dit poing tendu, tout était harangue. Il connaissait Kropotkine et Bakounine de nom, mais n'avait jamais rien lu de leurs écrits ; quant à l'hebdomadaire anarchiste Freie Arbeiter Stimme, écrit en yiddish, il le laissait traîner partout dans l'appartement, mais en lisait rarement plus de quelques mots chaque soir avant de tomber de sommeil. Ses parents, expliqua-t-elle à Coleman... étaient des gens simples, en proie à un rêve éveillé qu'ils n'avaient pas les moyens d'exprimer clairement ou de défendre rationnellement, mais pour lequel ils auraient avec un zèle fanatique sacrifié famille, amis, affaires, la bonne volonté de leurs voisins, et jusqu'à leur propre santé mentale voire, pire, celle de leurs enfants.
Devenir un être neuf. Bifurquer. Le drame qui sous-tend l'histoire de l'Amérique, il suffit de se lever et en route ! avec l'énergie et la cruauté que requiert cette quête enivrante.
- Danse encore.
- Jusqu’à ce que je tombe ?
- Jusqu’à ce que tu tombes. Jusqu’au dernier soupir.
- Tout ce que tu voudras.
- Où est-ce que je t’ai trouvée, Volupté ? Comment est-ce que je t’ai trouvée ? Qui es-tu ? demande-t-il en appuyant de nouveau sur la touche qui enclenche The Man I Love.
- Je suis tout ce que tu veux.