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Pour moi, ce roman, c'est d'abord la découverte d'un très grand romancier. le livre est construit de manière étrange, l'auteur opère une mise en abîme intéressante pour nous confier l'histoire du désastre de "son" mariage, ou de celui de son alter-ego, Peter Tarnopol, ce dernier est un jeune écrivain qui nous raconte sa propre histoire en s'inventant un double littéraire : Nathan Zuckerman ! La première partie du livre est donc une double "fiction" où l'auteur dresse le portrait de l'enfance de Zuckerman (première fiction), et où ce dernier raconte sa rencontre avec sa future femme (deuxième fiction), cela représente 1/4 du livre. Dans la deuxième partie l'écrivain Tarnopol se confesse directement à nous. Comment atteindre la vérité, si ce n'est en écrivant ? Entre une fiction complètement imaginaire, et une confession qui se veut un moment de vérité, c'est le roman "ma vie d'homme", où Philip Roth a injecté sa propre vie qui s'en approche le plus. La frontière est mince entre l'art du romancier et sa vie, ce qui fait de cette étude psychologique, un roman addictif, un objet littéraire d'une grande virtuosité, d'une vérité mordante, et d'un humour
jubilatoire. Suite à cette lecture, je pense que, comme moi, vous aurez envie de lire d'autres livres de cet auteur.
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Ce livre est composé de trois récits qui sont une variation de la même histoire abordée avec un angle de vue différent. Il s'agit donc d'un jeune écrivain névrosé qui, alors qu'il connait un début de succès littéraire et s'installe confortablement dans la vie, épouse une femme qui va mettre ses nerfs à rude épreuve. Les récits sont émaillés de lettres ou d'extraits de journaux intimes des protagonistes ou des proches, de dialogues parfois intérieurs, ou encore de séances de Peter Tarnopol (personnage principal) chez son psychanalyste. Cela forme un tout d'un étonnant réalisme et d'une cohérence remarquable, en dépit de la folie et de l'extravagance de ce que l'on peut lire. Très bon livre !
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Philip Roth est né le 19 mars 1933 à Newark, dans le New Jersey, son oeuvre couronnée de multiple prix en fait l'un des plus grands écrivains américains contemporains. Aujourd'hui il vit dans le Connecticut et en octobre 2012 il a déclaré à la presse qu'il arrêtait d'écrire. Ma vie d'homme, qui date de 1974, est le premier roman où apparait Nathan Zuckerman.
Le roman est découpé en deux parties, la première et la plus courte, Fictions utiles, s'attarde sur l'enfance et les premiers émois sexuels de Nathan Zuckerman. Dans la seconde partie, Ma véritable histoire, l'écrivain en vient au but de ce livre, raconter le calvaire que fut son premier mariage.
Il y a des romans, comme celui-ci, qui ne peuvent être lus sans un mode d'emploi en annexe, sinon, le livre ressemblerait à du grand n'importe quoi. Heureusement elles sont richement fournies dans cette édition, la principale à connaitre étant le catastrophique mariage de Philip Roth avec Margaret Martinson (1959-1963), ce roman lui ayant servi « à se décontaminer de la rage dont son désastreux premier mariage l'avait rempli. » le mot « rage » résume parfaitement le sentiment que le lecteur sent sourdre sous la plume de Roth et explique les extravagances qu'il va lire.
La construction du roman est particulièrement roublarde. Philip Roth crée un héros du nom de Peter Ternapol, écrivain lui aussi, dont le propre héros est un certain Nathan Zuckerman ! La première partie du roman court ainsi, comme un petit train à trois wagons (ou pour les plus anciens, la fameuse publicité pour les peintures Ripolin). Dans la seconde, comme il s'agit de « ma véritable histoire », Ternapol abandonne Zuckerman pour se confesser, ce qui revient à dire que Roth parle, en direct, par la voix de Ternapol et cette fois nous avons droit à un numéro de ventriloquie. On peut aussi dire que dans la première partie, Roth tente de traiter son sujet (ce cuisant échec marital avec une femme hystérique) de manière très littéraire mais que n'y parvenant pas de façon satisfaisante, il utilise une autre technique, abat le masque de Zuckerman, ne conservant que Terapol, son double, pour déballer sa rancoeur.
Et là nous sommes dans un délire hallucinant. Violence, bruit, fureur, amour, haine, mensonges… La femme de Roth dans la vraie vie devient Maureen, l'épouse de Ternapol dans le roman, pour un récit qui serait grotesque si la véracité de nombreux points n'était confirmée par la notice explicative : citons l'achat d'urine à une femme enceinte par Maureen afin d'obliger, par chantage, Ternapol à l'épouser… le vrai et le faux (du moins je l'espère ?) se mêlent, les extravagances sexuelles se succèdent au point qu'on en rit tant elles sont énormes, allant du crapoteux (scène scato) au comique grotesque (scène de l'ouvre-boite dans le taxi). J'ai parlé de vrai et de faux mais il est difficile de faire le tri, car nous avons aussi la version des faits donnée par Maureen ainsi que l'interprétation du docteur Spielvogel, psychanalyste de Ternapol. Il aurait été étonnant qu'un psy ne se montre pas dans cette histoire abracadabrante. Cependant il ne faudrait pas croire que ce roman n'est qu'une franche rigolade car dans le roman comme dans la vraie vie, Maureen/Margaret se suicide. Glups !
Jeux de miroirs ou mise en abyme, Roth maîtrise déjà son art, et s'ingénie à surfer sur la ligne de crête étroite entre cet art (la fiction de l'écrivain) et la vraie vie (la confession) étendant son propos, du personnel au général : les relations conflictuelles entre hommes et femmes, l'inanité du mariage etc. tous sujets qu'il continuera par la suite à aborder dans son oeuvre.
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Géniale roublardise, Ma vie d'homme est un récit gigogne, une métafiction allumée dans laquelle Roth règle ses compte avec lui-même : ses insuffisances, ses béances, ses névroses...

Deux récits (des Fictions utiles) ouvrent le roman, consacrés aux années d'apprentissage d'un futur écrivain juif, Nathan Zuckerman. Dans le premier Folle jeunesse, ce blanc-bec jette sa gourme entre les jambes d'une fille délurée. On y retrouve la fantaisie lubrique de Portnoy. le second texte (La Recherche du désastre), plus sérieux, charbonne le portrait du même Zuckerman sous la forme de souvenirs à la première personne, tout à la fois distanciés et mélancoliques : le chroniqueur cherche à comprendre comment, brillant sujet à l'avenir radieux, il a fini par se marier avec une shiksa qui ne lui plaisait pas, qui n'était pas son genre. Une course à l'abîme inexplicable.

Puis le roman véritable, sauvage palimpseste, commence, enfin : les deux nouvelles, signées Peter Tarnopol (prometteur écrivain juif lui aussi, nouvel avatar de Roth), camouflaient un texte inachevé car inachevable, encore à l'état magmatique dans lequel on devine les repentirs et les censures d'un homme brisé par son mariage.

à suivre sur http://lavieerrante.over-blog.com/
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Ce livre est impressionnant. J'ai eu du mal au démarrage avec Philip Roth mais pour moi ce livre combine ou synthétise ou préambule aux noeuds-thèmes de son travail (ou son oeuvre).
Impressionnant dans son côté fourre-tout foutraque et pourtant très maîtrisé.
Plusieurs versions d'une même pièce. de mêmes périodes de vie. de vie "amoureuse".
L'écrivain-prof juif américain avec toutes ses névroses et sa, ses femmes. Et quelle.s femme.s.
Une folie qui monte. Des failles qui s'enchevêtrent. Une horrible impression d'impasse. Se coincer dans l'autre.
Et la morale. Et pas de morale. Et des morales.
Bien sûr, ce livre est très masculin. Mais d'une grande sensibilité... les mots et la souffrance. Les douleurs et les conjugaisons...
Beaucoup de résonance me concernant. Très touché.
Envie de tanière. Et de douceur plus que jamais.
Merde, c'était sans doute pas le but.
Vivre la vie. L'écrire si elle (nous) dérange, (nous) perturbe.
Ouais. Enfin, l'envie de crever aussi.
Bref, dans ce livre il y a sans doute un peu de ça. Et beaucoup d'autres choses.
Notez que certains détesteront.
Impur et complexe.
Pur et simple.
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MA VIE D' HOMME de PHILIP ROTH
On commence avec Zuckerman, le double traditionnel de Roth puis on passe à Ternapol, autre double? Ou vrai Roth? Autobiographique? Vraisemblablement quand on regarde la biographie de Roth. Une rencontre avec une femme plus âgée qui s'avérera une épouvantable mégère, menteuse et manipulatrice. Il la trompera, et il va le regretter. Brillant exercice de style à travers ses doubles, on souffre avec lui, dans une histoire qui, si l'on ne savait qu'elle était véridique, paraîtrait invraisemblable. du grand Roth, pas son meilleur selon moi, mais qui a dû être pour lui une forme de thérapie.
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"MA VIE D'HOMME" de Philippe Roth

4ème de couv. : À vingt-six ans, le jeune romancier plein d'avenir Peter Tarnopol, alter ego de Philip Roth (l'auteur de Portnoy et son complexe), dédaigneux du bonheur, hanté par l'idée d'avoir un destin, épouse une femme plus âgée que lui avec laquelle il veut se conduire « en homme ». Elle le bafoue, le vilipende. Des scènes d'une brutalité stupéfiante éclatent entre eux. Il la trompe, se met à la haïr car elle refuse de divorcer et il ne peut plus écrire. Autobiographie ou roman ?
Peter Tarnopol répond lui-même à la question : cette histoire est la sienne. Il nous en livre trois versions qui sont chacune un tour de force littéraire.
Mon avis : Je fonce, je continue, c'est parfait.
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Premier livre que je lis de Roth et grande surprise.
La construction est assez singulière : l'oeuvre s'ouvre sur deux nouvelles présentant la vie de Nathan Zuckermann, puis sur « l'autobiographie » de Peter Tarnopol, auteur des deux nouvelles.
Le coeur de l'oeuvre et donc constitué par ce long récit de Tarnopol sur sa rencontre avec deux femmes, Maureen et Susan, et les vicissitudes de sa vie amoureuse.
J'ai été surpris par la qualité du style de l'auteur et le talent pour entremêler les récits, sauter dans le temps, retourner en arrière, faire des ellipses, bousculer la structure, tout en gardant l'attention du lecteur et donnant une grande crédibilité à l'histoire.
C'est une histoire de psychanalyse, d'amours destructrices. Histoires de fous, histoires tristes mais aussi souvent drôles, pathétiques parfois. Histoires d'humains qui se perdent et ne se retrouvent jamais. Et le tout, avec la magnifique ironie de l'auteur.
Ça reste un roman pour lecteurs confirmés qui apprécieront les références et clins d'oeil littéraires.
J'ai hâte de lire la suite de l'oeuvre de Roth.
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