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4,3

sur 1338 notes
Dans ce livre, on suit Duke qui est en prison et qui nous raconte son histoire, de son enfance à son entrée en prison.
Ce livre est dérangeant, malaisant, poisseux. Je ne sais toujours pas quoi en penser. Je l'ai lu en 24h malgré que je travaillais, que j'étais obligé de relire beaucoup de phrases à cause de la manière d'écrire. En effet, Duke est un homme qui n'a pas eu d'éducation enfant et qui écrit comme il parle, sans ponctuation.
L'auteur nous dépeint la noirceur de l'homme, ce qu'il peut être dans ses parts les plus sombres. Je ne sais pas si c'était le but de l'auteur mais ce livre m'a dérangé, géné.
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Dans sa cellule, Duke écrit sur une vieille machine. Sa parole est un flot sans digue. La ponctuation est rare, la syntaxe approximative, mais Duke ne s'arrête pas. Il veut tout dire. « Je ne sais pas si j'étais prêt à revivre la Colline aux loups même si je l'ai quittée ou si elle m'a quitté je suis comme un arbre pourri avec ses racines toujours dans le marais de l'enfance. » (p. 8) Son texte est un journal, une autobiographie, une déposition, une confession. Ce qu'il raconte, c'est son enfance martyre, derrière des volets clos, dans une maison où le père prend se donne tous les droits sur ses enfants, sous l'oeil complaisant de la mère. « Je vais écrire des choses sales et je voudrais que vous me pardonniez même si lire c'est moins pire que subir on voudrait être épargnés. J'ai tourné dans ma tête mon meilleur dictionnaire mais je sais maintenant que ça ne se raconte pas joliment. » (p. 34) Dans la fratrie, les membres se protègent et s'aiment comme ils peuvent, approximativement et mal. « C'est pas parce qu'on a mis un pont au-dessus du ravin qu'on a bouché le vide. » (p. 87) Duke se libère et sauve ses soeurs et ses frères. Il y a ensuite le procès, long et éprouvant, la tentative impossible de vivre normalement, puis la fugue. Et Billy, blonde adolescente perdue dans les drogues. Pour elle, Duke lâche le démon qui vit en lui depuis la Colline aux loups de l'enfance. « Il faut comprendre que c'est trop dur de demander à un enfant qui a enduré d'avoir en plus la force de faire les bons choix. [...] C'est une injustice que vous ne pouvez pas comprendre de vous-même mais c'est comme ça que ma vie est faite. » (p. 146) Avec ses mots simples, mais sa pensée infiniment profonde, Duke ne demande pas le pardon, juste la compassion. Lui, de son côté, a fait de son mieux pour tenir en respect le démon. Et là, en prison, il n'attend plus rien. « de toute façon ça ne changera rien si j'attrape ici une solitude qui me tue vu que je suis programmé pour mourir. » (p. 12)

Avec ce premier roman, Dimitri Rouchon-Borie signe un texte qui ébranle jusqu'au coeur. Duke est un protagoniste supplicié et bourreau, profondément humain, en quête de douceur et de lumière, mais hélas trop familier de la rage. L'auteur parle avec une pudeur lucide de l'inceste et des errances de l'enfance qui souffre. Plus largement, il parle de la solitude de l'humanité et son infini besoin de chaleur. J'ai parcouru ce roman en deux heures, happée par chaque mot, entraînée par chaque virgule manquante à poursuivre ma lecture. Voilà une première oeuvre qui annonce un talent immense et j'ai hâte de lire d'autres textes de l'auteur.
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Duke est en prison, il écrit avec sa propre manière de s'exprimer et raconte les horreurs qu'il a vécues.
Cet homme a vécu l'enfer.
Dans son enfance, son quotidien est synonyme de maltraitances, de privations, de monstruosités infligées par ses parents. L'horreur absolue, le viol d'un enfant par son père.

Ce roman raconte une histoire d'un sordide extrême qui m'a révulsée.

A travers les confidences du narrateur on découvre le déchirement terrifiant et bouleversant de cet homme, détruit, affrontant et subissant le Démon qui l'assaille.
Une lutte perpétuelle entre le bien et le mal.
*
J'ai commencé ce roman avec une certaine appréhension et en effet, j'ai lutté pour lire jusqu'à la moitié et ne réussissant pas à poursuivre, j'ai failli abandonner et l'ai mis de côté. Trop difficile, histoire trop insoutenable.
Il m'a été nécessaire d'assimiler la distance nécessaire pour réussir à poursuivre ma lecture.

J'ai dû m'accrocher pour parvenir à la fin, une lecture difficile à tout point de vue.
*
Histoire atroce d'une grande violence, et style d'écriture avec lequel j'ai eu beaucoup de mal.
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Une histoire très noire sur le bien, le mal et la perception de l'un et de l'autre au fil du temps.
Je ne mets cependant que 2* car j'ai eu beaucoup de mal avec le style grammatical utilisé par l'auteur. Attention, ce style se justifie complètement car le narrateur, Duke, est à la limite de l'alphabétisation. J'ai juste eu beaucoup de mal à aller au bout. 4* pour l'histoire, 1* pour le style, ca fait 2.5 de moyenne ;)
Mais laissez une chance au livre, et vous accrocherez peut-etre....
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Trop c'est trop. On tombe réellement dans le mauvais goût. L'écriture n'est pas crédible car on alterne entre une envolée lyrique et un style oral de niveau limite. On ne cerne pas le niveau intellectuel du personnage qui fait preuve d'une analyse presque clinique pleine d'érudition alors qu'il est censé être limité. Non, désolé ce roman a été écrit trop vite.
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Il y a des livres qui laissent des traces qu'elles soient positives ou négatives. Ce roman est de ceux que je n'oublierai pas par sa dureté. Il s'agit là d'une fiction mais dans la vie réelle des choses telles existent bien. Je me souviens de l'histoire d'un enfant dans les Vosges qu'on a retrouvé attaché par une chaîne dans une étable. Personne ne l'avait jamais pris dans ses bras. Ses parents, ses grand parents, personne ne s'occupaient de lui et ils le nourrissaient avec des restes et pas tous les jours . C'est le cas de Duke, petit garçon de 8 ans qui ne connait pas son prénom ni celui de ses frères et soeurs. Élèves dans un "nid" comme les enfants l'appellent, ils dorment tous ensemble serrés les uns contre les autres à même le sol, mangeant un jour sur deux voire moins souvent, à la discrétion des parents. Les enfants ne connaissent pas l'école et c'est lorsque Duke va à l'école pour la première fois suite à la visite d'une assistante sociale, qu'il découvre son prénom. C'est terrible de se dire que des enfants ont vécu une vie aussi spartiate, aussi horrible. C'est la raison pour laquelle, on ne sort pas indemne de cette lecture.
Ce livre raconte la vie de Duke et de son cheminement jusqu'à ce qu'il soit adulte. Ce gosse a eu la vie dure, d'autant que son père ne se gênait pas pour le violer quand il désobéissait. Ces scènes sont difficiles mais explique aussi le comportement de Duke devenu adulte.
Une lecture à la limite du supportable. le roman est en fait le journal de Duke, qu'il écrit alors qu'il est en prison. Comme il a peu connu l'école, son langage est limité mais c'est ce qui rend l'histoire encore plus réelle.

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Je referme ce livre un peu sonné, étonné, presque bouleversé.
Ce premier roman de Dimitri Rouchon-Borie , chroniqueur judiciaire de son état, claque fort.
Il décrit, à la première personne, l'expérience de l'émergence de la pensée puis de la conscience chez un criminel après de longues années de prison.
Duke écrit sur la vielle machine à écrire, prêtée par le directeur de la prison, avec son «parlement ».
Il raconte avec une langue étrange, rugueuse et poétique, l'histoire de son Démon.
À vous d'en comprendre la nature. À nous d'en faire la lecture.
Peu de ponctuation mais une immense vague narrative qui finira par nous rejeter sur une grève lumineuse .Il aura fallu pour cela convoquer Saint Augustin et celles qui l'ont aimé.
Car Duke n'est pas fou. Ce n'est pas un monstre non plus.
Ce qu'il a vécu est terrible.
Mais l'écriture le sauvera peut-être.
Si j'avais un conseil à vous donner, ami lecteur, c'est de lire ce texte fort d'une traite. Cul sec.
Puis de laisser infuser.
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Le mal est profond nourri par le Démon. Il ronge une à une les cellules de la lucidité jusqu'à l'irrémédiable qui l'a conduit là, au fin fond d'une cellule de laquelle il écrit. Duke écrit. Comme il parle les mots sortent racontant les sévices de la colline aux loups, la noirceur, la survie. C'est un jet de paroles avare de ponctuation comme un bouillonnement de phrases lâché dans l'urgence. La mort rode.
Victime puis bourreau, Duke raconte le peu de lumière de sa vie dans l'ombre du Démon – ce Démon qui colle, qui poisse, toujours aux aguets. le texte est âpre et sans concession, il bouscule. La vie, la vraie dans la noirceur de ceux qui subissent l'horreur de l'âme humaine.
Un roman d'une grande puissance, des mots qui happent jusqu'à la dernière ligne, une lecture exceptionnelle.


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Comme beaucoup d'entre vous, il m'a fallu un peu de temps après avoir refermé ce roman pour poser les mots sur ce que je venais de lire et répondre aux questions qui me trottaient dans la tête, notamment une : pourquoi n'ai-je pas succombé au magnétisme quasi-irrésistible de ce roman ?

En raison de la prose sans ponctuation restituant le "parlement" d'un homme sans éducation, l'authenticité des émotions ressenties ?
Non, cette absence de ponctuation, cette enfilade de phrases laissant à peine respirer, ce rythme effréné n'ont pas gêné ma lecture, j'ai même trouvé l'exercice plutôt réussi.

Parce qu'en terme de violences fictionnelles, j'ai lu pire et mieux traité ?
Surement. Je pense notamment à Darling de Jean Teulé, à Débâcle de Lize Spit, à Sleepers de Lorenzo Carcaterra, qui m'ont laissé une empreinte plus durable que celle que me laissera Duke.

Parce que je n'ai pas de coeur ?
Heureusement, mon enthousiasme de lectrice n'est pas proportionnel au degré de souffrance des personnages, ni même à mon empathie envers eux. Evidemment, j'ai souffert pour Duke, qui pourrait lire ces lignes sans avoir mal pour lui ? Mais j'ai manqué d'émotions, j'ai plutôt ressenti un détachement de la part de Duke, une urgence à livrer son récit : voilà, prenez-le, cette charge n'est plus la mienne.

En raison de toutes les critiques dithyrambiques que j'avais pu lire partout ?
Là je pense effectivement qu'on touche au coeur du problème. Comme ça arrive souvent, je me suis créé tellement d'attentes sur cette lecture que la déception était quasi-inévitable.
Je m'attendais certainement à plus fort, plus noir, plus brut encore.
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Quelle langue trouver pour représenter le Mal, quel parlement pour l'expier tel un Démon qui hante, ressurgit, impose sa violence, sa possibilité du bien aussi, lumière dans la noirceur ? Avec un travail impressionnant sur la langue (brisure de sa syntaxe, saturation d'images et de sensations), Dimitri Rouchon-Borie happe le lecteur dans le drame d'une enfance violée, dans le désir de revanche d'un âge adulte sans issu. le démon de la colline aux loups où la meurtrière apnée, dans un esprit malade, sacrifié; étouffante et éprouvante traversée du désir de rédemption.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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