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Un sujet étonnant, véridique pourtant. Celui de dix femmes, plus ou moins anarchistes, en tout cas toutes en quête de liberté qui décide de fuir leur usine d'horlogerie suisse pour fonder une colonie libertaire en Patagonie. le roman aurait pu être plus détaillé, je suis parfois restée sur ma faim sur les motivations des unes et des autres mais c'était agréable à lire.
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L'histoire de dix jeunes femmes parties de leur vallon de St Imier berceau de l'horlogerie suisse pour vivre leurs rêves d'une communauté anarchiste en Amérique du sud.
La dernière vivante nous fait vivre cette épopée avec la description des différents caractères de chacune.
Passionnant et plein de sensibilité. A lire ++++
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Incroyable destin que celui de ces 10 femmes originaires du Jura Suisse, ouvrières dans l'horlogerie, à la fin du 19e siècle. Ce roman retrace leurs aventures alors qu'elles vont décider ensemble de tout quitter pour émigrer à l'autre bout du monde, en Amérique du Sud, au nom de leurs idées politiques, poursuivant leur rêve de liberté et d'un monde nouveau. Daniel de Roulet s'est basé sur des recherches historiques et avait l'intention au départ de faire une chronique documentaire. Cela donne une grande force à son roman et un attachement aux personnages dont l'histoire est raconté par l'une d'entre elle.
J'ai adoré ce récit à la fois romanesque et historique que j'ai lu d'une traite pour suivre ces femmes impressionnantes de ténacité, restant libres à tout prix, à une époque où il n'est pas nécessaire d'expliquer combien cela était difficile. Ce roman m'a beaucoup ému, beaucoup appris et j'aurai aimé rester encore avec elles.
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 "Il y a 140 ans, un hôtel de Saint-Imier ( Canton de Berne - Suisse ) avait accueilli le congrès libertaire qui a donné naissance à l'Internationale anti-autoritaire. Parmi les participants à ce congrès de septembre 1872, figurait le révolutionnaire et philosophe russe Mikhaïl Bakounine (1814-1876). La fondation de l'Internationale anti-autoritaire est intervenue à la suite de l'éclatement de la Première Internationale, mettant un terme au conflit opposant les socialistes dits marxistes conduits par Karl Marx, et les tendances libertaires défendues par Bakounine et le Suisse James Guillaume. Bakounine a vécu plusieurs années dans le Jura bernois. Il est mort et enterré en Suisse, à Berne. " "En juillet 2022 a eu lieu à Saint-Imier une rencontre internationale anarchiste pour le 150ème anniversaire du Congrès de Saint-Imier qui, en 1872, a vu les anarchistes du monde entier se donner rendez-vous ." La flamme ne s'éteint pas. le drapeau noir flotte toujours. C'est une histoire quelque peu oubliée, mais que nous retrouvons avec bonheur à travers le récit romancé de Daniel de Roulet. Elles sont parties de Saint-Imier. Ouvrières horlogères. Elles ont embraqué vers le bout du monde. de Suisse, jusqu'en Patagonie, sur l'île de Robinson Crusoé, jusqu'à Buenos Aires, pour fonder une communauté égalitaire, libertaire. Utopie? Peut être mais un espoir, la liberté en flambeau, que rien ne fera chavirer. Nous croisons la silhouette de Bakounine , nous respirons la Commune de Paris, nous saluons Louise Michel, nous revivons la relégation, nous comprenons la politique migratoire d'une Europe qui déportait ses mendiants, ses sans domicile, ses contestataires politiques, ses cerbères également à l'autre bout de la terre. C'est l'histoire également de toutes nos migrations européennes qu'il convient de ne pas oublier. Rien ne s'oublie. Un roman passionnant.

Astrid Shriqui Garain
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une belle histoire de liberté et d'utopie qui nous entraîne avec les migrants vers l'Amérique du sud dans une époque qui a vidé nos vallées montagnardes.
l'anarchie comme idéal et sa mise en pratique qui se révèle difficile face au quotidien mais pleine de bonheur et de sagesse.
une histoire due l'on aimerait réelle.
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1870 : le « grand barbu » (Bakounine) vient faire une conférence à Saint-Imier (Suisse). Il y a aussi Benjamin (Ericco Malatesta, autre vrai anarchiste célèbre)
C'est le détonateur du grand projet de nos dix petites anarchistes.
A Saint- Imier c'est pas l'abondance en 1870. Surtout pour les femmes, qui de toutes façons passeront toujours après les hommes.
Ainsi va naître ce projet fou entre ces dix femmes, femmes un peu libérées mais beaucoup entravées, Adèle qui se fait faire des enfants en éjectant les hommes, Colette et Juliette qui se suffisent à elles-mêmes et Jeanne la douce et ses trois petits garçons, Lison et ses quatre filles, Emilie et son petit Max, toutes ces filles, seules, veuves ou « fille-mères » ouvrières en horlogerie ( je me suis un peu perdue dans toute cette science horlogère) qui tirent le diable par la queue et peinent à joindre les deux bouts, succombent aux sirènes du grand départ ( on pourrait aussi dire du grand remplacement !). A cette époque, la misère était telle que l'envie d'aller voir ailleurs était forte, d'autant plus qu'il y avait pléthore de publicités plus ou moins crapuleuses. Partir, mais pour où ?
Elles choisissent la Patagonie « parce que personne n'en avait dit du mal, puisque personne n'y avait encore mis les pieds. »
En Juin 1873, elles s'embarquent, huit femmes et neuf enfants (les deux premières Colette et Juliette étant parties avant) sur un navire qui transportait les condamnés de la Commune de Paris (dont Louise Michel) pour le bagne de Nouméa.
Le livre est court, 145 pages, divisé en chapitres chapeautés par des titres désuets, qui commencent tous par où, du genre Comtesse de Ségur (Où Colette et Juliette, jeunes horlogères éprises l'une de l'autre, décident d'émigrer les premières…) et qui nomment chacun, un prénom de nos petites anarchistes, au risque de les faire disparaître. C'est évidemment un pastiche revendiqué des Dix petits nègres d'Agatha Christie.
On note aussi les références appuyées à Rousseau, bien sûr, on est en Suisse, mais je n'avais jamais fait le lien (manquements à ma culture) entre Rousseau et l'anarchisme à la Bakounine.
Comme le titre l'indique (« Petites anarchistes » est un titre désobligeant donné par les hommes quand ils ont appris leur projet) l'aventure est essentiellement une aventure de femmes pour les femmes. Et pour moi, plus qu'un projet anarchiste, c'est bien un projet féministe qui est en gestation. En est pour preuve leur maxime : Ni Dieu, ni maître, ni mari. "Toute autorité, même divine est la négation de la liberté. "
Les années patagonnes sont loin d'être riantes, elles font face à maints obstacles en tous genres, mais bon an mal an, elles survivent, (" on n'était pas venues pour ça, s'installer, se débrouiller, survivre. Notre rêve d'une vie différente s'éloignait. ")
La déception est douloureuse, le rêve d'une vie meilleure partait en quenouille " Quand donc arriverait le moment où ce monde basculerait, où se montrerait son autre face, la vraie ? "
Mais toujours, la solidarité entre elles restait sans failles.
Le vent patagon a eu raison de leur constance. " L'hiver patagon n'est que nuit, vent, et des flaques partout… " c'est pas gentil pour la Patagonie. Alors, elles décident à six (oui il en manque maintenant quatre) de partir pour une île, l'île Juan Fernandez, celle de Robinson Crusoe où serait déjà sur place une colonie anarchique.
Si elles avaient bien « tout raté » en Patagonie, au moins à Juan Fernandez, tout leur réussissait. (et toujours en compagnie de J.J. Rousseau) . Mais l'Autorité de l'île, le sous-préfet (je ne sais pas ce qu'il foutait là) étant devenu trop harceleur, il leur fallut repartir. Justement le Benjamin qu'elles connaissent depuis Saint Imier, et dont l'une d'elles, Mathilde est toujours amoureuse est à Buenos- Aires. Et il y a un navire qui jette l'ancre pour réparer. Elles en profitent et partent. Elles arrivent à Tahiti. C'est pas Buenos-Aires. Elles reprennent donc un autre bateau, repassent par le détroit de Magellan, à nouveau Punta Arenas qui avait beaucoup changé en 5 ans, et c'est l'Argentine, Rio Gallegos, Rio de la Plata et Buenos-Aires. Des milliers d'émigrants de toute l'Europe font grandir la ville. Et il y a les danseurs de tango qui font tourner la tête de nos anarchistes et de leurs filles (car au bout de tout ce temps, les filles et les garçons ont bien grandi)
A la fin de l'histoire, il n'en reste plus qu'une. ET c'est elle qui raconte.
Leur destin est remarquable et tragique. Celui de l'anarchie est terrible aussi. Puisque les anarchistes en Europe ont été chassés de l'Internationale par la « coalition des « suppôts de Karl Marx » (Jaurès, Bebel, Rosa Luxembourg…) car « Seuls qui déclarent et reconnaissent la nécessité de l'action législative et parlementaire peuvent être membre de l'internationale ».
Cela me suggère deux réflexions : la première, c'est que la rivalité entre les mouvements politiques d'un même bord, n'est pas d'aujourd'hui. La deuxième, c'est que de nos jours ( particulièrement en période d'élections 2022) « l'action législative et parlementaire » n'a plus le vent en poupe, particulièrement chez la jeunesse, et que nos taux d'abstention pourraient bien faire penser à un courant anarchiste qui ne dit pas son nom.
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Dix femmes. Suisses. Elles rencontrent Bakounine, de passage dans leur Vallon, et se laissent emporter par le rêve anarchiste qui les mènera en Argentine où elles vivront sans dieu, ni maître, ni mari.

L'écriture n'est pas terrible mais on s'attache à ces femmes révolutionnaires pour le XIXe siècle. Une fiction sur un fond véridique si l'on en croit l'auteur.

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Avec Dix Petites Anarchistes Daniel Roulet transmet sous forme d'un roman l'histoire de dix femmes qui ont refusé de se soumettre à un quotidien qui ne correspondait pas à leurs attentes, à leurs valeurs. Téméraires, encouragées par le vent de liberté des Communards qui est parvenu jusqu'à leur village de Saint Imier dans le Jura suisse, elles décident de partir en Patagonie. Elles embarquent à Brest à bord le la Virginie, paquebot qui déporte les communards condamnés au bagne,en Nouvelle Calédonie. Elle feront de premières belles rencontres dont Louise Michel,mais la première d'entre elles perdra la vie pendant la traversée en donnant naissance. C'est Valentine,la dernière survivante des dix qui raconte leur histoire qui les mènera bien au delà de Punta Arénas.
Mues par l'idéal Anarchiste alimenté par un lien intime avec Malatesta, elles vont surtout vivre à la recherche permanente d'un mode de vie qui respecte l'humain et n'oublie jamais la nécessité de ne pas se soumettre à un quelconque pouvoir . C'est une belle expérience de solidarité,de féminisme, d'amitié. Ce roman historique s'ancre évidemment dans le réel sans négliger le rêve et l'amour.
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Le récit d'une épopée d'un groupe de femmes suisses anarchistes rêvant de construire vers un destin sud-américain, une société basée sur les fondements de leur idéologie. le roman nous fait découvrir des portraits de femmes d'actions du XIXème, émancipées, éprises de liberté, pleines de courage et de convictions, qui en dépit des déconvenues et désenchantements, ne se départiront pas d'une volonté ferme de changer le monde.
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Daniel de Roulet imagine dans un roman le parcours de dix jeunes ouvrières de l'horlogerie qui quittent leur Suisse natale, à Saint-Ismier où l'anarchisme tient congrès, pour la Patagonie, l'Argentine et l'île de Robinson Crusoé. Les héroïnes sont inventées, mais le contexte historique est fidèle, dans l'anarchisme post-communard des années 1870-80. On y croise les figures de Bakounine, Malatesta, Louise Michel et même d'un curieux et éphémère gouverneur de l'archipel Juan Fernández au Chili, le suisse Alfred de Rodt. Sous la forme d'un journal, sans fioritures, au ton naïf, sensible et attachant, ce roman rend compte de la mise en place d'une éphémère petite utopie nommée "L'Expérience" sur l'ile de Robinson.
Lien : https://diacritiques.blogspo..
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