Sans ma copinaute Bianca me proposant ce roman en Lecture Commune, je n'aurais jamais lu le dernier roman de
J.K. Rowling (et encore moins à Noël !).
Il faut croire qu'elle est capable de changer mes habitudes ! Et je ne lui donnerai pas tort (pour ne pas dire que je lui donne raison).
Le pitch ? Un jeune garçon de 7 ans a vu son cochon doudou passer par la fenêtre et c'est la crise de colère, d'angoisse… le doudou, pour un enfant, c'est sacré. Nous sommes le soir de Noël et tout le monde sait que c'est une nuit spéciale où le fantastique sort de sa tanière.
Sans être exceptionnel, ce roman jeunesse est plaisant à lire, même s'il souffre de quelques défauts qui ne sont pas énormes. Enfin, tout dépendra du ou de la lectrice. J'avoue avoir été bon public.
Jack est un garçon attachant, même s'il a parfois en entêtement qui lui vaudra des ennuis. Mais à 7 ans, nous devions être plus ou moins le même que lui. le sentiment d'injustice était grand, aussi : sa demi-soeur qui a un sale caractère, qui fout tout en l'air, à qui on ne dit rien, qui ne se fait pas gronder et qui, par-dessus tout, commettra un crime de lèse-majesté.
L'univers des choses perdues est bien pensé, tel qu'il pourrait exister. L'autrice ne s'est pas contentée d'un univers où seules des choses perdues coexisteraient, attendant qu'on les retrouve, non, non ! On a aussi des émotions qui se baladent dans ce monde.
Le parallèle entre le monde des choses perdues et un pays totalitaire est très bien mis en scène. Un gosse ne le remarquera pas, ou l'adaptera à son monde à lui (l'école, les copains, les emmerdeurs), tandis qu'un adulte y ressentira les affres d'une société dictatoriale.
Dans ce monde, les dénonciations ont lieux, la peur règne à certains endroits, les objets de valeur sont mieux traités que les autres, on a une brigade de répression pour les objets qui ne se trouveraient pas à leur juste place et un potentat qui fout la trouille à tout le monde.
C'est aussi une belle illustration du consumérisme débridé, de ces objets qui ne fonctionnent plus, qu'on n'utilise plus, que l'on perd et dont on rachète de suite son remplaçant. Nous possédons tellement que nous ne faisons plus attention à ce qui est perdu ou pas, sauf lorsqu'on en a besoin… Zut, c'est où encore que j'ai mis ça, moi ??
Sans oublier les divorces qui blessent les enfants plus qu'on ne pourrait le croire...
Avec des phrases courtes et des chapitres tout aussi court, le récit est dynamique, bien que le départ soit plus lent, le temps de nous présenter les personnages et de nous parler d'eux. le reste du récit ne manquera pas de rythme et est très visuel. Les dessins à l'intérieur donnent un plus à ce roman jeunesse.
L'écriture semble enfantine, comme si c'était bien le petit Jack qui nous la contait. J'ai apprécié ce procédé utilisé par l'autrice, cela m'a encore plus donné l'impression de voyager avec Jack et le Cochon de Noël et même en tant qu'adulte, j'ai vibré durant leur périple.
Au rayon des petits bémols, je dirai que si la quête est longue, l'affrontement entre Jack et le Grand Perdeur est un peu trop court. Trop facile aussi. Autant je suis bonne joueuse pour leur périple dans le monde des Choses Perdues, autant j'aurais aimé que le final soit un peu plus long.
J.K Rowling a mis en scène un monde fantastique, pensant à plein de choses, imaginant des situations, faisant évoluer son jeune Jack, lui faisant comprendre certaines choses et puis pchiiiitttt, le final est expédié rapidement (pour l'adulte que je suis, pour un enfant, je ne sais pas).
C'est une jolie fable de Noël, un bon conte qui plaira aux enfants, mais aussi aux adultes, tant qu'ils ont gardé une partie de leur âme d'enfant…
Sans être exceptionnelle, cette lecture était agréable, m'a détendue totalement et maintenant, je ne verrai plus les objets perdus de la même manière et lorsque l'on me parlera de LC, je ne penserai plus qu'à Lecture Commune, mais aussi à Lo Cochon, le doudou de Jack, celui qu'il aime plus que tout.
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