Retrouvé mort dans sa piscine, Béliot, vieux bouc à l'esprit colonialiste, répugnant, obscène, propriétaire d'un hôtel, ne facilite pas la tâche des enquêteurs. Tant de monde pouvait vouloir sa mort…
Personnage tellement antipathique que son hôtel toujours vide donna à Aurel la chance d'avoir une chambre en période de coupe d'Afrique de football, quand tous les hôtels abordables affichaient complet et qu'il attendait son logement de fonction.
Alors qu'Aurel, envoyé au Mozambique cette fois-ci, sabote consciencieusement toutes les tâches qui lui sont assignées dans le seul but qu'on le laisse enfin glander tranquillement, l'assassinat de Béliot et l'arrestation de Françoise, sa première épouse française, réveillent sa fibre policière. Il veut mener l'enquête !!!
Mais, alors qu'à Conakry il devait mener l'enquête en douce de peur qu'on ne le stoppe immédiatement, à Maputo il se retrouve affublé de Mortereau, homme bienveillant et Consul général qui souhaite enquêter avec lui, voire même diriger les investigations. Or pour Aurel c'est hors de question, il va devoir ruser pour mener sa barque en solitaire, persuadé que lui seul est capable de résoudre cette affaire. Ses années de vie sous dictature communiste lui ont appris à composer avec l'autorité et il s'en sert pour flatter son supérieur et ainsi l'endormir.
J'ai trouvé ce deuxième tome beaucoup plus drôle que le premier, comme si après un galop d'essai on passait aux choses sérieuses.
Jean-Christophe Rufin se lâche et c'est carrément jubilatoire. Aurel prend de l'ampleur, un peu plus doux dingue que précédemment, avec évidemment son intelligence aiguisée et intuitive, pour le plus grand plaisir du lecteur. J'adore ce petit bonhomme fantasque qui répond par l'affirmative quand on lui dit qu'il est fou. Et toujours cette écriture magnifique… Que du bonheur !
Lien :
https://mechantdobby.over-bl..