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3,5

sur 800 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Edgar et Ludmilla, deux êtres qui se rencontrent sous le ciel d'Ukraine, ils sont jeunes, lui est en visite dans ce pays, elle, elle y vit, déjà perchée, perchée dans un arbre !

C'est un véritable conte que nous dévoile le narrateur qui ce décide un jour à écrire leur amour et désamour, leurs mariages et leurs séparations. Edgar et Ludmilla vont s'aimer passionnément, avec élégance, dans les joies et les douleurs d'un couple.

Une histoire qui nous tient en haleine de deux êtres qui ont tout simplement su inventer une autre manière d'aimer, de s'aimer ! Et pourquoi pas !
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On a tellement dit que Jean-Christophe Rufin est un conteur né qu'il ne faut pas s'étonner que le titre de son nouveau roman ait des allures... de conte. de toute façon je ne m'étonne plus de rien avec lui. Je déguste sur le champ. Je savoure. Et je me précipite lorsque les éditions Gallimard invitent quelques privilégiés à rencontrer cet écrivain dont j'admire la plume autant que le regard affûté et enrichi par une diversité d'expériences de vie. L'occasion d'apprendre que le prochain livre est déjà bien avancé ; cet homme écrit décidément plus vite que son ombre et ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre.

Mais revenons à Edgar et Ludmilla. Les histoires d'amour font partie intégrante des romans de Jean-Christophe Rufin, ses personnages de femmes, à l'image de l'Aphanasie du Tour du monde du roi Zibeline sont loin de la figuration, quelle que soit l'époque à laquelle il situe ses intrigues. Mais il me semble que c'est la première fois qu'il bâtit un roman entier à partir du couple, qu'il en fait la vedette à part entière de cette histoire qui s'étend sur la deuxième moitié du 20ème siècle. Ceci dit, c'est encore un moyen de mieux parler du monde qui nous entoure et de ces décennies d'après-guerre qui ont contribué à façonner à la vitesse grand V la société que nous connaissons actuellement.

Edgar et Ludmilla sont très jeunes lorsqu'ils se rencontrent de façon totalement improbable. Edgar, apprenti reporter-photographe part en expédition en ex-URSS avec trois compagnons, leur voiture dûment escortée par les guides soviétiques. L'apparition de Ludmilla, entièrement nue et grimpée dans un arbre sur la place d'un village du fin fond de l'Ukraine reste gravée dans son cerveau (et son coeur) au point qu'il retourne la chercher quelques mois plus tard. Ce sera leur premier mariage. Nous sommes dans les années 60, le jeune couple sans le sou s'installe à Paris et c'est le début d'une sorte de tourbillon en forme de montagnes russes, alternant périodes de réussite et dégringolades, de mariages et de séparations. Il faut dire qu'Edgar a la bosse des affaires et n'est pas trop regardant sur les méthodes. Ludmilla quant à elle parvient à travailler ses aptitudes vocales jusqu'à faire une belle carrière de cantatrice. L'homme d'affaires et l'artiste. Parfait pour explorer les chemins de la vie intime autant que sociale.

Avec ces deux-là, on ne s'ennuie pas un instant, il faut dire que le rythme suit la frénésie des années 80 et que l'on s'amuse à retrouver des ambiances, voire des personnages alors très en vue. le milieu des affaires, l'émergence des "people", la starification des artistes, voilà ce qui sert de toile de fond à cette magnifique histoire d'amour. Car il s'agit bien d'amour et d'une interrogation sur le mariage, le couple et les nouvelles façons de le faire vivre. Chacune des unions d'Edgar et Ludmilla sert à illustrer les contraintes, les difficultés auxquelles se heurte cette entité fragile qu'est le couple, constituée de deux individualités soumises à des forces parfois contraires. Être en phase durant une vie entière alors que tout change autour de vous, et que vous-mêmes évoluez en vieillissant, quelle gageure.

Encore une fois, la plume de Jean-Christophe Rufin fait mouche. Notre histoire récente, pourtant vécue prend des allures de conte s'appuyant sur des personnages attachants et sans doute inoubliables. Il y a beaucoup de tendresse, d'indulgence aussi dans le regard que pose sur eux l'écrivain, des sentiments inspirés, à en croire sa postface, par une situation qui ne lui est pas tout à fait inconnue. Je ne peux qu'inciter tous ceux qui me lisent à se laisser mener par la plume élégante de l'auteur et à se glisser dans les pas de ce couple hors du commun pour un périple des plus réjouissants.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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J'ai acheté et lu ce livre à l'abri de tout écho médiatique, ce qui fait que dès les premières pages je m'attendais (allez savoir pourquoi) à un récit romanesque pétri par l'âme slave, je n'étais pas chez Tolstoï certes, et j'aime Rufin.
Enfin ce départ de jeunes gens pour l'URSS des années 60, ce coup de foudre improbable d'Edgar et Ludmilla dans des circonstances pour le moins originales, bref j'étais partie pour un roman tumultueux , et il l'est certes, mais pas tel que mon imagination le construisait.
Ils s'aiment c'est certain, pas de la même façon aux différents ages de la vie, donc à chaque accroc ils divorcent et se remarient selon les circonstances(rarement familiales) :une petite fille est née de cette union et serait la compagne de J.C.Rufin, et c'est lui qui recompose ces épisodes par écrit.
Et "Cherry on the cake" on apprend incidemment(c'était noté dans les critiques des Babeliotes) que B.Tapie et M.Callas,seraient prosaïquement les inspirateurs de ce roman...
Patatras, je suis retombée dans mon canapé , mon imagination aussi, et j'ai lu un roman bien écrit certes, je répète j'aime la prose de Rufin, mais sans magie aucune.
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Ca démarre très bien, la jeunesse des années cinquante, les vaches maigres et l'amour qui soulève des montagnes. C'est superbement léger et pétillant, les formules font mouche et on songe à Jean D'Ormesson dans sa trilogie du Vent du Soir. On est ravi de retrouver le talent du conteur découvert il y a un temps certain avec L'Abyssin.
«L'eau noire de la Seine l'attirait mais la saison était déjà venteuse et froide. Cela la retint d'enjamber la rambarde. Elle aurait bien accepté de mourir mais elle ne voulait pas s'enrhumer. »
« Il donnait son avis sur tout et sur rien. On le consultait comme un expert en futur. Il prenait des airs inspirés pour déclarer ce que tout le monde savait. »
« La planète, en 1963, passa à côté d'une conflagration nucléaire…(avec) la crise des fusées.(..) Mais ni Kennedy ni Khrouchtchev ne déclenchèrent le feu. Ce fut Edgar qui, un soir en rentrant, lança la bombe. »
Puis vient la maturité, la réussite et l'embourgeoisement de ses personnages. Dans le mariage, (j'en suis resté pour ma part au singulier), cette période n'est, en général, pas la meilleure. C'est la même chose pour ce roman. J'ai trouvé les affaires d'Edgar, la carrière de Ludmilla et leurs aventures conjugales un peu trop cousues de fil blanc et d'un intérêt relatif. Dans ce cheminement au temps des « années fric », je confesse m'être un peu ennuyé. Les bons mots se font plus rares, cédant la place à quelques facilités (« je préfère penser qu'il a accueilli la mort avec soulagement »), quoi que, parfois le sourire resurgisse au détour d'une page…
« Embrasser une jolie femme dans un jardin à Santa Monica est une épreuve à laquelle, je pense, la plupart des hommes sont préparés, même s'ils savent, à regret, qu'ils n'auront jamais à la subir. »
La fin n'est pas drôle du tout. C'est logique car c'est bien comme ça dans la vie. L'écrivain retrouve sa verve pour recréer l'émotion du début… « Il croit qu'il y aura là-haut je ne sais quel type avec une barbe blanche, saint Pierre ou un autre. Et qu'en nous voyant séparés par la mort, il proposera de nous marier… »
« Si je crois au Paradis ? s'indigna-t-elle, comme si c'était une grave insulte de la supposer si naïve. Elle se détourna et reprit sa marche. Et avec aux lèvres, un étrange sourire qui n'était pas pour moi, elle murmura : On verra bien. »
Que reprocher à ce roman d'autre que son sujet, trop léger à mon goût ? Il ne faut voir dans ma réserve que du dépit amoureux vis-à-vis d'un auteur que j'ai toujours porté aux nues. Ce n'est pas une raison suffisante, quoi qu'en pensent Jean-Christophe Rufin et ses personnages, pour consommer un divorce !
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Entamer un roman de Jean-Christophe Rufin, c'est commencer un voyage dont l'on ne sait où il va nous mener. Ce roman, donné par une collègue de travail, est une jolie découverte qui m'a fait passer un moment de lecture vraiment agréable, réflexion sur le couple, l'amour, les sentiments tus qui dévastent et les silences qui génèrent les plus profonds désarrois. J'ai souvent souri, quelquefois été émue.

La rencontre d'Edgar et Ludmilla est très romanesque : le jeune homme en voyage en Ukraine découvre la jeune femme nue, au sommet d'un arbre, livrée à la vindicte des villageois. Coup de coeur, coup de foudre, il n'aura de cesse de la retrouver et de la ramener en France.
Nous suivons le couple au fil des décennies – Rufin, lui-même narrateur, parsème son récit de références à des faits ou des personnages réels, ce qui contribue à lui donner de l'épaisseur et à l'ancrer dans l'Histoire – dans l'évolution de leur carrière respective et de leurs relations amoureuses.

Ludmilla développe un talent dans le chant lyrique, elle deviendra une cantatrice, si ce n'est reconnue, en tout cas estimée. Edgar, quant à lui, déploiera un sens des affaires qui lui vaudra fortune et faillite – affaires plus ou moins louches qu'il assumera toujours avec élégance et panache.

Le couple vivra des moments de forte passion, puis des déchirures ; tout au long du roman l'auteur fait évoluer ses personnages, il les fait se brûler les ailes, revenir à l'essentiel, se perdre puis se retrouver pour mieux s'unir.

Il leur faudra de longues années, bien des conflits et des désillusions pour parvenir à une union sereine, dans laquelle chacun trouve exactement sa place. le secret étant sans doute que pour aller vers l'autre, le chemin est d'abord solitaire, nécessite de s'être débarrassé de certains fardeaux, de ses souffrances et du lourd poids que fait parfois peser le passé.

Un roman attachant – qui doit beaucoup au personnage solaire et lumineux de Ludmilla.
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étonnant ! sept mariages qui ressemblent à sept vies, d'un couple hors du commun.
Une histoire qui débute lors d'un voyage en URSS a l'époque de la guerre froide, et qui nous emporte..

car Rufin le fait très bien ! Dans un roman décrit comme un récit, il nous fait vivre des moments magiques et tragiques sans jamais nous lasser et le termine avec panache (que cela doit être difficile de terminer correctement un roman!!!)

en conclusion une écriture fine et élégante qui ne déçoit pas
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Un roman qui couvre presque la vie entière des deux protagonistes Edgar et Ludmilla, une vie pour le moins agitée et semée de péripéties en tout genre.

L'odyssée commence en 1958 dans les plaines agricoles d'Ukraine avec un Français de Chaumont (Edgar) dans une voiture de luxe et Ludmilla une Soviétique perchée nue dans un arbre et poursuivie par des villageois. Un commencement haut en couleur et le début d'une histoire d'amour (ou de 7) qui les conduira des classes populaires aux hôtels de luxe, des plus grandes scènes mondiales aux hôtels de passe, de l'amour à la haine, ... mais toujours ils se retrouveront.

Dans ce livre Jean-Christophe Rufin nous captive par la construction de ce conte des temps modernes (quand aura lieu le prochain mariage ???), mais aussi et surtout par ce style si efficace, précis et parfois poétique.
C'est le point commun de tous ses livres (qui traitent pourtant de sujets très très différents), Rufin est un véritable conteur d'histoire et parvient avec brio ici à enchâsser un roman d'amour dans une histoire pleine d'aventures, ou peut-être est-ce l'inverse ?
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Une imagination incroyable, un talent fou pour qu'on y croie et qu'on soit captivé par l'histoire de ce couple improbable, Edgar, un Français charmant mais fauché et Ludmilla, une Ukrainienne marginale qui doit simuler la folie pour dissuader les hommes de la poursuivre…

Bien sûr, ils n'ont aucune langue commune pour communiquer, toutefois le coup de foudre se produit et ils se marient… une première fois ! La suite est rocambolesque à souhait, imprévisible malgré le titre du livre qui indique le nombre mais pas le pourquoi de tous ces mariages successifs. C'est bien écrit, c'est amusant et original à la fois.

Rufin a lui-même épousé une Russe puis a divorcé et s'est marié ensuite 3 fois avec la même Ethiopienne. Il sait de quoi il parle ! Et dans sa vie publique, sa biographie est impressionnante aussi : auteur à l'expérience hors du commun, docteur, prof, conseiller politique, ambassadeur, responsable actif dans diverses ONG, le tout sur plusieurs continents, vraiment une personnalité hors du commun.
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Lecture tout à fait plaisante même s'il y a quelques passages moins intéressants. J'ai apprécié, dans ce couple de fiction qui sont un assemblage de diverses réalités propres à l'auteur ou ses proches, la sincérité, l'honnêteté intellectuelle dans l'analyse des sentiments.
J'ai assez bien aimé le dispositif narratif utilisé, des clés sont données juste au bon moment (sur l'identité du narrateur pas exemple).
Le panorama du XXè siècle vu par Rufin m'a moins intéressée.
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Au hasard d'un voyage, une rencontre qui fait un destin, d'aventures en rebondissements, l'histoire d'un couple des premiers émois aux séparations en passant par les retrouvailles.
Une histoire follement romanesque.
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