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sur 794 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est en 1958 que nous faisons connaissance avec Edgar. Il est l'un des quatre voyageurs qui, à bord d'une Marly couleur crème et rouge, tentent de se rendre à Moscou, depuis Paris. Un cinquième passager, "un guide touristique", qu'ils s'étaient engagés à transporter, les rejoint à la frontière.
Arrivés dans un village d'Ukraine où une agitation inhabituelle règne, le guide sent un danger et fait stopper la voiture et ils descendent. Sur la place centrale, un chêne, et à dix mètres du sol, sur une haute branche, est assise une femme complètement nue sur laquelle la foule a les yeux fixés. "Une voix d'homme retentit parmi les assistants : - Ludmilla !" Quand enfin, la fille est ramenée à terre, son regard se fiche sur Edgar, regard auquel il répond "en offrant ses yeux grands ouverts. Il les écarquillait comme on écarte les bras, pour qu'elle vienne s'y blottir, s'y réfugier."
C'est un Edgar bouleversé qui doit abandonner la jeune fille à la populace et rentrer à Paris. Il n'a plus qu'une idée en tête : retrouver et y ramener Ludmilla. Il repart donc en 1959 avec l'Orient-express. Après maintes difficultés, ils obtiendront l'autorisation de se marier, à Kiev, lors d'une brève cérémonie qui " se déroula dans une salle aux murs jaunâtres, mal éclairée par une fenêtre dont les carreaux étaient en verre dépoli, comme s'il eut fallu cacher aux regards indiscrets une scène impudique."
Voilà comment advint la rencontre et le premier mariage d'Edgar et Ludmilla ! Notre jeune couple s'installe à Paris. La barrière de la langue et les difficultés à communiquer liées à l'époque vont bientôt construire un mur de silence qui les conduira à se séparer. Il y aura ensuite d'autres mariages et d'autres divorces, six en tout, étalés sur un demi-siècle. Ils auront une fille Ingrid en 1975 qui deviendra en 2000, la femme du narrateur qui, à ce titre justement fera ainsi la connaissance des parents. Edgar, aventurier et charmeur se débrouille dans le milieu des affaires et Ludmilla parvient à faire une belle carrière de cantatrice. Ils connaitront des hauts et des bas, tantôt riches, tantôt ruinés.
C'est à la fois un roman sur l'intimité d'un couple, une saga amoureuse mouvementée qui démarre en Russie pour aller en Amérique puis du Maroc jusqu'à l'Afrique du Sud et une fresque sociale couvrant les quatre dernières décennies du XXe siècle.
Le voyage en URSS en 1958-59, au début du roman, très rocambolesque, décrit à merveille, d'abord les difficultés pour se rendre là-bas, puis la prise en charge, et une fois sur place, la difficulté pour ne pas dire l'impossibilité de se déplacer librement et enfin la vie dans les villages.
Jean-Christophe Rufin, en nous racontant la vie de ce couple, montre bien les difficultés et les contraintes que peuvent vivre deux êtres qui s'aiment, sur la durée. Les personnes changent, la société change et il faut beaucoup d'énergie, parfois de renoncement pour résister.
Dans ce roman, l'auteur flirte avec l'autofiction puisqu'il a connu plusieurs divorces et autant de mariages avec la même femme.
J'apprécie beaucoup cet auteur, mais je dois avouer que pour ce dernier roman, j'ai connu un peu de lassitude au cours de sa lecture. Cette succession de mariages et de divorces, notamment à partir du troisième divorce me faisant un peu penser à des caprices d'enfants gâtés, à des caprices de stars.
Le début et la fin resteront pour moi les meilleurs moments de ce périple.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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1958. Edgar est un jeune Français séducteur à la moralité un brin élastique, Ludmilla une jeune femme au tempérament de feu qui ne rêve que de quitter son village d'Ukraine. Leur rencontre improbable lors d'un reportage d'Edgar dans ce pays fermé où les rares visites de capitalistes étrangers sont encadrées de près par les autorités, va mettre fin à "une vie qu'ils ne vivraient jamais plus : celle pendant laquelle ils ne s'étaient pas connus." Elle va sonner l'heure d'un mariage des contraires et de deux mondes opposés.


C'est le gendre d'Edgar et Ludmilla qui nous relate l'histoire de ces deux enfants terribles, par le jeu de deux récits enchâssés qui permet à l'auteur, par le biais du narrateur, d‘éclairer et de commenter un récit aux sonorités autobiographiques et très librement inspiré de la vie de Bernard Tapie et de Maria Callas. Se déroulant sur toute la seconde moitié du 20e siècle, le cheminement des deux protagonistes épouse celui de leur époque : démarrant de rien après-guerre, ils connaîtront une carrière brillante et médiatisée pendant les Trente Glorieuses, avant de subir de multiples crises et une profonde remise en cause. Chaque étape de leur vie est une nouvelle épreuve pour leur amour. Pourtant chaque cahot et chaque divorce ne feront que renforcer une union dont ils finiront par comprendre l'indéfectibilité.


Dans toutes les traditions spirituelles, le chiffre sept est sacré. Il symbolise l'achèvement et la totalité, la perfection d'un cycle complet, le pouvoir de la transformation, le temps du pèlerinage terrestre de l ‘homme, l'union des contraires et la résolution du dualisme. Pour Edgar et Ludmilla, c'est aussi le symbole de la maturation, de la prise de conscience de la survie de leur amour à tout ce qui se met en travers de sa route. "Il nous semble aujourd'hui que le mariage est quelque chose de trop sérieux pour le confier à des jeunes gens. Ce devrait être un aboutissement, vous ne croyez pas ? Un but à atteindre, l'idéal. Pour y parvenir, il faudrait toutes les ressources de la maturité, toutes les leçons de l'expérience et le temps surtout, le temps pour rencontrer la bonne personne et la reconnaître…"


Au fond, Edgar et Ludmilla sont depuis toujours viscéralement attachés l'un à l'autre. Mais le manque de communication, le conditionnement de leur éducation, leur orgueil et leurs blessures sont autant de perturbateurs qui viennent brouiller la conscience qu'ils en ont. Leur histoire est un plaidoyer pour la patience et le non-renoncement : l'amour se construit, il perdure au-delà des frustrations et des chemins personnels qui parfois divergent. Notre société de consommation et d'immédiateté a trop vite fait de jeter le bébé avec l'eau du bain. le divorce ne règle pas tout, l'amour est bien trop complexe pour se résumer au choix binaire entre « je t'aime » et « je ne t'aime plus.»


Au fil du tourbillon effréné de ce fulgurant conte d'amour-passion, une émotion prend peu à peu forme pour finir par occuper tout l'espace, mélange de sincérité et d'humilité, de tendresse et d'humanité. Un livre plus intimiste et tout aussi réussi que les précédents de cet auteur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Sept mariages, donc presque autant de divorces.

1958, tout commence par un coup de foudre lors de l'épopée de quatre jeunes partis en voiture en Union Soviétique. Edgar, qui effectue un reportage photographique, tombe amoureux de Ludmilla, une jeune Ukrainienne. Malgré eux, ces deux jeunes personnes vont devenir les personnages principaux du livre sur plus d'un demi-siècle.

Leur histoire, comme le laisse présager le titre, va connaître de multiples rebondissements et souvent prendre des allures de conte, s'appuyant sur des personnages attachants formant un couple hors du commun. Le lecteur sera le témoin de leurs ascensions sociales puis de leurs chutes, de leurs ruptures, puis de leurs retrouvailles. Leurs vies, en dépit des hauts et des bas, resteront toujours liées au fil des années.

L'histoire tumultueuse du couple est adroitement racontée par un narrateur attentif qui se base sur les témoignages des deux amoureux en fin de vie, aussi le lecteur se demande souvent si l'histoire est vraie.

Rufin s'amuse à jouer au conteur et à prendre le rôle d'observateur objectif et de narrateur donnant de l'allant à l'intrigue, toutefois à force de divorcer, le couple peut parfois lasser le lecteur.

« Les sept mariages d'Edgar et Ludmilla » est l'évocation des grandes étapes de la vie d'un couple qui évite la routine, obstacle à l'amour.
Pour une fois le conte pourrait s'achever par « Ils eurent un enfant et se marièrent beaucoup ».
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Lu sur plusieurs semaines... comme "un peu" la vie mouvementée des deux héros amoureux ou non au travers de leurs mariages et divorces et aléas de la vie sur une cinquantaine d'années.
Ce n'est pas un long fleuve tranquille que de vivre seul ou accompagné mais un ensemble de compromis...

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Ça se présente sous la forme d'une chronique, presque une biographie: celle d'un couple hors du commun, tellement… qu'on a peine à y croire. La rencontre de ces deux-là est tout ce qu'il y a de plus improbable ainsi que plusieurs de leurs aventures: entre autres, on ne devient pas cantatrice de réputation internationale seulement parce qu'un manager repère votre belle voix. Mais bon, j'ai passé par dessus toutes ces entorses à la vraisemblance en me disant qu'il fallait y voir une sorte de conte philosophique sur la complexité des relations de couple… sauf que certains passages sont dans un style assez différent qui donne une impression de vécu autobiographique et qu'on ne sait plus très bien dans quel genre on se trouve. le tout m'a fait penser au réalisme magique sud-américain mijoté dans une sauce hexagonale qui lui convient fort peu. Pour être honnête, j'ai eu bien du mal à poursuivre la lecture de ce roman jusqu'au bout. Tant de pages m'ont ennuyée… Et pour finir, Rufin nous explique en postface ce qu'il a voulu faire: un comble!
Dire que j'ai été déçue ne serait pas exact: je ne m'attendais à rien de la part de cet auteur dont la réputation me paraît bien surfaite. J'ai lu ce roman uniquement parce que son auteur est, ce mois-ci, au programme de mon Club de lecture.
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Le narrateur est le gendre des deux principaux personnages et il va nous conter une bien curieuse histoire puisque ses beaux-parents Ludmilla et Edgar se sont mariés sept fois. Il est impossible d'imaginer le destin de l'un sans l'autre. Tout commence en 1958 dans un village perdu de l'Ukraine, tout commence par un coup de foudre et ensuite le lecteur se trouve emporté dans le tourbillon de cet amour tumultueux.

Un récit presque autobiographique puisque Jean-Christophe Rufin a épousé trois fois sa seconde épouse. L'écriture est savoureuse, je ne me suis pas ennuyé un seul instant et malgré ces sept mariages, jamais je n'ai eu l'impression de redite, à chaque fois Jean-Christophe Rufin réussit à nous surprendre.

Le premier mariage est un mariage blanc, le second, un mariage d'opérette, le troisième, un mariage de convenance, le quatrième, un mariage pour les médias, le cinquième, un mariage d'exil, le sixième comme un premier mariage, un mariage d'amour. Quant au septième, il sera sans aucun doute le plus inattendu et le plus attendrissant.

« C'est simple. Il croit qu'il y aura là-haut je ne sais quel type avec une barbe blanche, Saint-Pierre ou un autre. Et qu'en nous voyant, séparés par la mort, il nous proposera de nous marier. »

Passant de la célébrité et du monde de l'argent qui vous fait perdre tout contact avec la réalité à la spirale du déclin où les prétendus amis disparaissent, Ludmilla et Edgar voient leur amour se transformer en une amitié qui les lie plus profondément encore et ils vont trouver dans la vieillesse la sérénité et la plénitude. Un récit en forme de conte, où le lecteur traverse la seconde moitié du XXe siècle tout en suivant les amours rocambolesques de deux personnages très attachants.

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Ce récit est un conte, dit Jean-Christophe Rufin.
Un très joli conte moderne qui raconte l'histoire d'un amour tumultueux, soumis aux aléas de la vie. Et lorsque cette vie est celle d'une diva merveilleuse et d'un homme d'affaires redoutable, il va sans dire que cette vie est loin d'être banale.
J'ai eu un peu de mal à m'attacher aux personnages dans un premier temps mais au fur et à mesure de leur aventure et de leurs émois, ils ont fini par vraiment me charmer. J'ai adoré la fin !
Chose particulière aussi dans ce roman que j'ai bien appréciée : c'est que le narrateur de cette histoire incroyable ne se dévoile que vers la moitié du roman. Ce qui donne encore plus de saveur à la narration.

Pour finir, je dirai qu'au fil de la lecture, j'ai été agréablement surprise. C'est une lecture qui donne à réfléchir sur l'amour , sur l'attachement entre deux personnes, sur la façon de réagir également aux pressions extérieures. Rien n'est jamais figé..
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Je retrouve l'écriture et la verve de Jean-Christophe RUFFIN avec ce roman où Edgar et Ludmilla vont vivre une vie très chahutée, pleine de rebondissements, et aussi de séparations et de re-mariages.

1958. Edgar rencontrera Ludmilla en Ukraine, lors d'un voyage avec des amis. Une fois de retour en France, il n'aura de cesse de trouver le moyen et l'argent nécessaire pour la sortir du village où il l'a rencontré la première fois et la ramener en France.

Les incompréhensions du début, les carrières de chacun, l'envi des uns et les jalousies des autres, tout cela a fait en sorte qu'Edgar et Ludmilla se quittent à plusieurs reprises, mais pour mieux se retrouver. Car, malgré leurs divergences, les quiproquo, ils ne peuvent vivre l'un sans l'autre.

Un très bon roman de Jean-Christophe RUFFIN qui met beaucoup de son histoire personnelle dans ce roman.
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Il était une fois... non, pardon, sept fois !
J.C Rufin, comme à son habitude, nous fait voyager avec bonheur dans l'espace (Ukraine, Etats Unis, Afrique du Sud...) et dans le temps (des années 60 à nos jours).
Chaque mariage jalonne des temps forts ou faibles de la vie de deux âmes, libres et rebelles, faillibles et aventureuses.
Partis de rien ou de pas grand chose, Edgar et Ludmilla voient leur amour se heurter au poids de l'ambition, à des réussites et échecs professionnels fulgurants, l'un dans des affaires plus ou moins légales, l'autre embrassant la destinée d'une diva au succès international. Comme il s'agit de deux passionnés, qui ne connaissent pas la demi-mesure et la tempérance, ils n'acceptent ni l'usure du temps, ni le compromis et se perdent pour mieux se retrouver comme deux aimants têtus.
La lecture de ce roman est plaisante car les péripéties qui aboutissent à ces unions et désunions, annoncées dès le titre, sont souvent imprévisibles et obéissent à la seule logique des deux personnages.
Un très beau voyage.
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Ce roman est à la fois léger et divertissant,un peu comme une comédie burlesque, et à la fois une belle réflexion sur l'amour, ce qui fait couple, le mariage et l'engagement. L'histoire commence en Ukraine à la façon d'un conte romantique et se poursuit dans un mélange de réalisme et de faits improbables tout au long de la deuxième partie du XX siècle principalement à Paris.beaucoup de clins d'oeil à des personnalités de cette période sont semés au gré de la fantaisie de J.C Ruffin. Je découvre d'ailleurs cet auteur par cet ouvrage et je comprends sa notoriété car la qualité de son écriture son sens de la formule offrent au lecteur une lecture des plus agréables. J'ai cependant trouvé des longueurs. le Dernier mariage de Ludmilla et Edgar m'a permis de terminer ma lecture en beauté car j'adhère sans modération à l'originalité de cette union d'amour.
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