Sur une rangée de derrière, dans la bibliothèque, j'ai repéré un tas de bouquins, y compris un manuel d'hygiène matrimoniale du docteur Pérez-Aguado avec illustrations des plus suggestives et des phrases du genre « la femme, par dessein du Créateur, ne connaît pas le désir charnel, et sa réalisation spirituelle et sentimentale se sublime dans l'exercice naturel de la maternité et les travaux du foyer ».
Ce livre est un mystère. Un sanctuaire. Chaque livre, chaque tome que tu vois à une âme. L'âme de celui qui l'a écrit et l'âme de ceux qui l'ont lu, ont vécu et ont rêvé avec lui. Toutes les fois qu'un livre change de main, toutes les fois que le quelqu'un parcourt ses pages, son esprit grandit et devient plus fort. Ici, les livres dont personnes ne se souvient, les livres qui se sont perdus dans le temps, vivent pour toujours, en attendant d'arriver dans les mains d'un nouveau lecteur, d'un nouvel esprit.
- L'envie est la religion des médiocres. Elle les réconforte, répond aux inquiétudes qui les rongent de l'intérieur et, en dernière instance, leur pourrit l'âme et leur permet de justifier leur mesquinerie et leur jalousie au point de croire que ce sont des vertus et que les portes du ciel s'ouvriront seulement pour les malheureux comme eux, qui passent dans la vie sans laisser plus de traces que leur sordide tentative de rabaisser les autres et si possible de détruire ceux qui, par le simple fait d'exister et d'être ce qu'ils sont, mettent en évidence leur pauvreté d'esprit, d'intelligence et de courage. Bienheureux celui que lapide les crétins, car son âme ne leur appartiendra jamais.
- Amen, approuvait M. Basilio. Si vous n'étiez pas né riche, vous auriez dû vous faire curé. Ou révolutionnaire. Après des sermons comme celui-là, même un évêque serait forcé de s'agenouiller et de faire son acte de contrition.
Tout un chacun devrait lire la Bible. Et la relire. Croyants ou non, c'est pareil.
La justice est une maladie rare dans un monde qui n’a pas besoin d’elle pour se porter comme un charme.
Pourquoi faut il que moins on a de choses à dire, plus on se montre pompeux et pédant? Est ce pour tromper le monde ou pour se tromper soi même ?
On n’est pas pleinement conscient de la méfiance qui niche au fond de son cœur tant que l’on n’a pas entendu le doux tintement de l’argent dans sa poche
Rien n'est juste. Au mieux, on peut aspirer à la logique. La justice est une maladie rare dans un monde qui n'a pas besoin d'elle pour se porter comme un charme.
Il est impossible d'engager un dialogue rationnel avec une personne à propos de croyances et de concepts qu'elle n'a pas acquis par le moyen de la raison. Et cela, que nous parlions de Dieu, de la race ou de sa fiertè patriotique.
Une bonne part de la mythologie qui se développe autour de chacune de ces doctrines (*), depuis leur liturgie jusqu'à leurs règles et leurs tabous, provient de la bureaucratie qui s'instaure au fur et à mesure qu'elles évoluent et non de l'évènement, supposé surnaturel, qui les a générées. La plus grande partie de ces croyances est composée d,anecdotes simples et bon enfant, mélange de sens commun et de folklore, et toute la charge belliqueuse qu'elles finissent par acquérir, quand elles ne dépérissent pas, provient de l'interprétation ultérieure de leurs premiers principes par leurs administrateurs. L'aspect administratif et hiérarchique semble être la clef de leur évolution. La vérité est censée être révélée à tous les hommes, mais, très vite, apparaissent des individus qui s'attribuent le pouvoir et le devoir d'interpréter, d'administrer ou d,altérer cette vérité au nom du bien commun, et qui établissent dans ce but une organisation puissante et potentiellement répressive. Ce phénomène, que la biologie nous enseigne et qui est le propre de tout groupe d,animaux sociaux, ne tarde pas à transformer la doctrine en un élément de contrôle et de lutte politique. Divisions, guerres et scissions deviennent inéluctables, Tôt ou tard le verbe se fait chair, et la chair saigne. (*) religions ou croyances - ndlr