Si j'avais apprécié
L'Ombre du Vent, si j'avais trouvé un peu d'intérêt au Jeu de l'Ange, je suis presque sidéré devant l'incroyable bêtise de ce livre.
Zafón tente d'écrire un ouvrage qui plairait autant aux adultes qu'aux adolescents (cf. la note de l'auteur qui ouvre le roman). C'est raté pour différentes raisons.
Tout d'abord, le contexte (la France et plus précisément la Normandie) ne fait office que de couleur locale, un moyen peut-être de dépayser le lecteur peu scrupuleux qui n'y a jamais mis les pieds ou ne s'est même pas renseigné sur le lieu en question.
Ensuite, les personnage sont tous plus bêtes que les autres. On ne peut s'attacher à des archétypes aussi lisses, aussi dénués de vie.
Enfin, l'intrigue n'est qu'une succession de clichés articulée autour de transitions branlantes et de descriptions inutiles et fastidieuses. Et là où Zafón prend vraiment ses lecteurs (adolescents comme adultes) pour des imbéciles, c'est vers la page 80 lorsqu'il utilise un terme allemand (que je ne citerai pas pour ne pas "spoiler") qui nous fait comprendre une bonne moitié du dénouement. Il pensait peut-être que personne n'avait de dictionnaire à portée de main et, surtout, il n'a pas dû penser à son lectorat un tant soit peu cultivé puisque ce terme allemand est un topos dans presque tous les arts et est utilisé en l'état notamment en français...