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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Saviez-vous que l'Europe (celle de Schengen) est plus verticale qu'horizontale ? Regardez sur un atlas, ou mieux, sur un globe terrestre, et vous le constaterez. Paolo Rumiz nous emmène ici en voyage à l'Est de cette frontière. de Kirkenes en Norvège arctique à Istanbul, il se ballade en train, en bus, en taxi ou à pied sur la lame tranchante de cette ligne mouvante. Il y fait des rencontres humaines et émouvantes, traversant des pays orthodoxes, protestants ou catholiques, où survivent quelques communautés juives. Parcourant les cultures slaves, leur géographie, leurs saisons et leur Histoire, il constate les ravages du communisme puis ceux du libéralisme, mais aussi la survivance de cultures réfractaires à disparaître. Il voyage léger et curieux de tout, sa compagne Monika traduit. Tantôt à l'Ouest, tantôt à l'Est de la frontière, de la Finlande à la Russie, de la mer Blanche aux pays Baltes, de Varsovie à la Biélorussie, il traverse des fleuves, le Niémen et le Danube, la ligne de partage des eaux, puis les plaines d'Ukraine, et les Carpates, la Roumanie jusqu'à Odessa sur la mer Noire. J'ai pris le temps de lire ce récit dans le train ou dans des gares, pour me mettre en peu dans l'ambiance peut-être (?). Car il parait que nous sommes « nomades », des petites machines connectées dans nos poches nous le font croire, pourtant rien ne remplace les hasards d'une rencontre, la réalité kafkaïenne d'un douanier et surtout la vie quotidienne de notre humanité. Rumiz est un grand écrivain voyageur, de la trempe d'un Nicolas Bouvier ou d'un Ryszard Kapuscinski (un de ses amis auquel il rend hommage dans ce texte), car il sait nous montrer l'essentiel dans les détails, les petits riens d'une rencontre ou d'un paysage. Allez salut et bon voyage.
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L'évasion du sédentaire peut parfois s'effectuer par le voyage par personne interposée. Mes rêves de voyage ne sont pas au bord des plages bordées de cocotiers et de barmans chargés de plateaux où s'empile une mosaïque colorée de cocktails. Je serais plus à reprendre les pas d'un voyageur comme Stevenson et son périple dans les Cévennes en compagnie d'un âne. Mais j'avais envie d'horizons plus lointains et exotiques.
Dans son Aux frontières de l'Europe, Paolo Rumiz m'a offert un voyage comme j'envisageais de le faire : en dehors des sentiers battus et proches de l'humain. Voyageur impénitent depuis plus d'une décennie, il nous offre ici l'un de ses plus longs périples sur plus de 6000 kilomètres de Rovaniemi en Laponie finlandaise jusqu'aux prémices du sérail d'Istanbul. En bus, train, à pied, en bateau ou encore en taxi, Rumiz prend à chaque fois les chemins de traverse et s'arrête là où jamais personne ne fait halte. Et dans les aléas du voyage et de l'attente, des rencontres miraculeuses s'opèrent où s'épanouit le coeur slave, le souvenir hassidique dans le partage d'un poisson fumé ou encore d'un verre de vodka, au son d'un vieil accordéon qu'on sort en l'honneur du visiteur.
Quel voyage ! Cela donne envie de reprendre mes chaussures et mon bâton de marche à la découverte de cette Europe verticale des frontières.
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Comme Dominique, je vais chercher de toutes mes forces, à vous faire lire «Aux frontières de l'Europe» , ce n'est pas par hasard que j'ai mis 5 coquillages au livre de Paolo Rumiz , il fait parti des livres que je n'oublierai pas et que j'ai traîné partout pendant 15 jours.

J'ai retenu mon envie de le dévorer à toute vitesse car je ne voulais pas le finir, je l'ai dégusté tout doucement.


Ce voyage à travers l'Europe d'aujourd'hui me semble le complément indispensable au voyage historique de Geert Mark «Voyage d'un Européen à travers le XX° siècle».

Il s'agit, ici, d'un état actuel d'un lieu bien particulier de l'Europe et qui , sans doute, prévoit un peu notre avenir .


Je rappelle le projet de Paolo Rumiz : voyager le long des frontières de la communauté européenne avec la Russie et les pays qui ne font pas partie de cette communauté.

Il voyage le plus possible avec le train ou les bus locaux , il est donc au coeur des populations.


Il a la chance d'être accompagnée d'une Monika qui parle le Russe et le Polonais.
Au passage , Monika est photographe et j'aurais aimé voir les photos de cette femme qui sait si bien se faire accepter de tout le monde .

Si quelqu'un sait où on peut voir ses photos qu'on me le dise.


La langue est absolument merveilleuse , un peu précieuse par moment et j'ai dû plusieurs fois ouvrir mon dictionnaire pour vérifier le sens de mots que je connais plus ou moins sans jamais les utiliser (Aèdes, marmoréen, thaumaturge, hiératisme....).
Je pense qu'en italien ce sont des mots plus communément utilisés (heureux peuple!) et j ai constaté encore une fois que cette langue est agréable même traduite en français.


Mais la langue ce n'est pas que la qualité de style, c'est aussi la capacité faite naître des images dans l'imaginaire du lecteur.


Vous n'oublierez pas la chaleur avec laquelle nos deux voyageurs sont, parfois, reçus dans les endroits les plus reculés et aussi la violence de certaines villes.

Il raconte un passage à tabac qui m'a fait peur et a produit chez moi le même effets que des images les plus violentes du cinéma.


La scène de la fouille par les policiers polonais du train venant de Russie est extraordinaire de drôlerie et on peut facilement se la représenter.

On rit souvent et on aime l'humanité , car Paolo Rumiz aime les hommes même quand ils sont écrasés méprisés , dans les pires conditions ils arrivent à vivre grâce à l'humour et la chaleur humaine.

Si ce n'est pas un livre sur le passé , on y lit quand même les traces que les deux horreurs du XX° siècle ont laissé dans ces régions: la disparition de la population juive et les déplacements de populations pour en contrôler d'autres.



Pauvres Russes qui vivent en Estonie , sont-ils vraiment responsables de la folie impérialiste de Staline?



J' ai bien aimé aussi qu'il connaisse Ryszard Kapuscinski, autre auteur que j'ai découvert grâce à Dominique , je suis une inconditionnelle d'Ébène. Il y a une communauté de regard entre ces deux auteurs. Avec un côtelatin chez paolo Rumiz qui fait une grande partie de son charme, surtout quand il se confronte à la réserve de sgens du grans nord.


À lire et relire , parce qu' un livre qui charme qui fait réfléchir et qui fait aussi,comprendre le plaisir du voyage.

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L'Europe dans le sens de la longueur.
Le récit de voyage de Paolo Rumiz aurait pu s'intituler « L'Europe à la verticale » à la place de sa traduction française évasive et plus accrocheuse « Aux frontières de l'Europe ». le journaliste transalpin a sobrement titré : « La frontiera orientale dell'Europa ». le voyage débute en juin 2008 dans les immensités d'eau, de neige et de forêts de la lointaine Borée, entre Finlande et Russie. La compagne de l'auteur, Monika, Polonaise russophone, écrivaine et photographe fait partie de la virée ferroviaire et routière longue de 6 000 kilomètres, depuis la ville finlandaise de Rovaniemi jusqu'à l'ukrainienne et portuaire Odessa, soit de la mer de Barents dans l'océan Arctique à la mer Noire jouxtant la Méditerranée. Depuis la création de l'espace Shengen en 2007 et l'ouverture des frontières des 26 pays membres, Paolo Rumiz, Triestin juché à la porte de la Mitteleuropa, maintenant que les barrières semblaient avoir été abolies et le rideau de fer déchiré, a jugé bon de partir à la rencontre des hommes, de leur histoire et des paysages dans ces terres du milieu si mal cernées, nébuleuses, évanescentes, meurtries et délaissées. le voyage en zigzag, du nord au sud, traverse d'étonnantes contrées, aborde des fleuves longs et méandreux, la péninsule de Kola au nord de la Russie, la Carélie aux confins de la Finlande, la Courlande en Lettonie, le Niemen, le Dniestr, la Podolie, les Carpates ainsi qu'un chapelet de villes et de villages, Mourmansk, Petersbourg, Vilnius, Kaliningrad, Varsovie, Lviv, Odessa. Grâce à Monika, interprète empathique, Paolo Rumiz fait des rencontres magnifiques, atteint des lieux magnétiques, transcende son voyage pour frôler l'âme des hommes et les fantômes du passé. Les génocides et les exodes ont vidés du paysage des communautés vivantes et vibrantes à l'instar des Ashkénases. Demeurent les souvenirs et les églises mais les charmes ont été définitivement rompus. Quand les lieux exhalent une beauté émouvante, le journaliste sait poser ses mots avec un liant poétique, émaillant ses observations avec des qualificatifs évocateurs et riches, esquissant des tableaux impressionnistes se déroulant au fond de la lanterne magique de sa mémoire. le lecteur découvre un monde totalement ignoré, devine un passé exaltant et mystérieux à l'image de l'épopée des maîtres bûcherons et des charpentiers scandinaves, suppose une nouvelle frontière fichée au coeur des hommes gangrené par l'enrichissement mafieux, l'inculture et la xénophobie.
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Paolo RUMIZ : Aux frontières de l'Europe – folio – 335p
Aux frontières de l'Europe m'a accompagnée pendant notre tour de Bulgarie, je l'avais choisi parce que nous partions aux confins de l'Europe (ou tout au moins de la Communauté européenne), continuant cette exploration de cette Europe de l'Est, commencée en Hongrie, Roumanie, et les pays baltes. Echo d'un voyage similaire ?
C'est un ouvrage à ranger, dans une bibliothèque idéale où les livres seraient classés par affinités entre Patrick Leigh Fermor et Primo Levi, non loin de Balkans-transfert de Maspero. Relation d'un voyage de 6000km de la Laponie à Odessa sur la « fermeture éclair »de l'Europe, la nouvelle frontière, frontière de l'espace Schengen…
Paolo Rumiz est de Trieste, l'histoire de Trieste est aussi une histoire de frontières, limite entre l'empire austro-hongrois où il note que sa grand-mère avant 1918, sans passeport se rendait en train jusque dans les Carpates : une journée de train, de Trieste à la Transylvanie. Trieste à la limite de la Slovénie, maintenant membre de l'Union Européenne, mais dans un temps pas si lointain, Yougoslave, derrière le « rideau de fer ». C'est d'ailleurs au cours du démantèlement de ce poste frontière que le voyage « Aux frontières de l'Europe » s'est décidé.
Plus que paysages ou de monuments, Rumiz note ses rencontres : « Ce voyage à l'est a été un bain d'humanité. Cette fois, plus que jamais, ce voyage ce n'est pas moi qui l'ai fait, mais les personnes que j'ai rencontrées. C'est même un peu comme s'il s'était fait tout seul. Peut-être a-t-il fonctionné parce que je suis parti sans savoir grand-chose, peut-être les voyages qui réussissent le mieux sont-ils ceux qu'on n'a pas le temps de préparer. Ceux qu'on affronte sans aucun fatras livresque… » Là, je ne suis pas d'accord ! Rumiz était plus que prêt à ses rencontres, d'abord avec une connaissance de la langue russe, lingua franca dans cette région, et toute cette culture slave qui lui a permis de trouver une langue commune avec tous ces inconnus.
Voyage de rencontres, voyage de mémoire, de ces empires démantelés : « partout je trouvais les épaves des frontières mouvantes d'anciens empires – russe, allemand, turc et austro-hongrois abandonnées là comme des blocs erratiques des Préalpes…. »
Voyage de recherche des absents aussi, des soldats triestins ayant combattu entre 1914 et 1917 dans l'armée autrichienne, de ceux qui sont allés sur le front de l'est derrière les armées nazies, de ceux qui sont rentrés des camps….Et cette grande absence qui plane encore avec des images de Chagall, de la Lituanie, la Galice, l'Ukraine, de Vilna à Minsk, de la communauté juive…
Rumiz raconte les frontières actuelles ou perdues. Dans l'arrière pays, il ne s'attarde pas. Nous ne saurons rien de son passage à saint Petersbourg, peu sur Vilna, en Lettonie il rencontre des Russes et ne pousse pas jusqu'à Riga. En revanche il est fasciné par Kaliningrad, l'enclave russe dans l'Europe de Schengen. Pour les visites de Grodno, il n'y aura qu'un service à la Synagogue chorale et au cimetière juif, un regard vers les églises des Polonais catholiques et orthodoxe. Rumiz ne fait pas de tourisme !
Il n'est pas insensible aux paysages, ses pages sur le Grand Nord sont très dépaysantes. Sensible à la compagnie de l'eau : « L'Occident n'a pas perdu que le temps qui lui coule entre les doigts, mais aussi la compagnie rassurante de l'eau. Elle ne murmure plus, ne tonne plus, ne berce plus. La « tubocratie » l'a vaincue sur toute la ligne. Alors qu'ici le chant du premier élément me suit et m'invite ; le Boug, La Vistule, la Bérésina, le Dniestr…. »
Voyage finalement si différent de ceux que nous faisons, recherchant une Europe commune à tous, sans frontières, avec la carte d'identité pour tout passeport !






Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Un excellent livre de voyage aux frontières de l'Europe. L'auteur parveint avec humour, culture et précision à nous faire vivre son voyage et à communiquer son goût pour la rencontre inopinée et le point de vue insolite.
On apprend beaucoup sur les frontières extérieures de l'Europe mais c'est aussi un outil de réflexion pour notre Europe en construction.
Un ouvrage que j'ai vraiment trouvé remarquable et qui se lit très facilement.
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Livre emprunté à la bibliothèque, coup de coeur des lecteurs. Effectivement un très bon moment de lecture, à voyager aux frontières de l'Europe avec Paolo Rumiz l'italien et sa femme polonaise parlant russe. Un parcours de 6 000 km à la vertical, du grand nord jusqu'à la mer noire, de la Norvège jusqu'à l'Ukraine, des lacs gelés de juin jusqu'aux champs de céréales du sud. Voyage en train, en bus, en ferry au plus proche de la population. L'écrivain nous fait partager ses rencontres, l'histoire de ses habitants et de ses lieux, tantôt soviétique, tantôt européen. A chaque étape, la géographie, la religion, le quotidien, la culture, la musique de ses habitants. Je découvre des régions dont je n'ai jamais entendu parler, au consonances finlandaise, balte, slave : la Botnie, la Carélie, la Livonie, la Mazurie, la Polésie, la Volhynie, la Rhuthénie, la Podolie, la Dobrogée, la Thrace, loin des tours opérateurs. A lire et à relire.
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Quel voyage ! de la Laponie à la Mer Noire,au long des limites entre l'Union européenne et l'autre Europe , celle de l'Est qui n'a pas été absorbée. Rumiz , triestin cosmopolite dans l'âme , y recherche les traces de peuples et de croyances des marges , théâtre de conflits terrifiants et de persécutions sauvages . Chez ces peuples oubliés, ces noms effacés des cartes, ces communautés d'exilés et de maudits, ces petites gens hospitaliers, il va patiemment à la recherche de cette Europe du coeur et de l'âme qu'il voudrait opposer à celle des banquiers et des mafias de Messieurs Barroso ,Junker ou Poutine , qu'il vomit et dont il constate ,avec nostalgie et tristesse, le triomphe . A lire en nos temps de renaissance des rideaux de fer et de coeurs barbelés.
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Une merveille. Que chacun devrait lire pour apprendre, comprendre, et découvrir. Peu habituée à ce genre de lecture, "Aux frontières de l'Europe" est un récit de voyage chargé de quantité d'émotions, fait par un italien originaire de Trieste, entreprenant de traverser l'Europe du nord au sud, de Mourmansk à Odessa. L'image de la "fermeture éclair de l'Europe" convient parfaitement à l'état dans lequel le lecteur se trouve quand il commence la lecture de ce roman : on va voir quelque chose de fermé, qu'on va ouvrir, et refermer avec regret. Apprendre la complexité de la notion de frontière. Comprendre celle des limites que l'homme a dépassées. Découvrir les merveilles de la nature humaine.

Muni d'un sac-à-dos et accompagné d'une interprète polonaise connaissant le russe, Paolo Rumiz décide donc de descendre l'Europe de l'extrême nord jusqu'au bord de la mer noire. Il a aussi quelques principes simples en poche : utiliser les transports en commun des pays qu'il traverse, aller à la rencontre des gens pour les entendre parler de leur pays, de leur vie, et laisser une place aussi importante à la description de la nature qu'il ne le fera à celle des hommes. de Mourmansk, il va donc entrer "dans la panse de l'ours soviétique", et traverser la Norvège, la Finlande, la Russie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Biélorussie, l'Ukraine, avec une échappée en Tchéquie, pour embarquer à Odessa en direction d'Istamboul.

Les premières impressions sont assez sombres. Les guerres et politiques successives ont fait des dégâts au-delà de ce qu'on peut imaginer. Sur le plan humain bien sûr, mais aussi écologique. Certains pays étant passés aux mains des uns puis dans celles de leurs ennemis ensuite, le principe de conquête, suivi par celui d'exploitation a laissé des traces que le temps n'a pu effacer. On réalise également tous les mouvements, pour ne pas dire les exils, déplacements, pogroms, exterminations et déportations de populations que cette limite Europe-Russie a connus. "C'est l'histoire de Rita et Volodia, deux vieux russes pris au piège en Lettonie par le jeu des frontières mouvantes, une histoire inimaginable d'Européens oubliés, passagers de troisième classe, cachés comme une honte dans les dernières voitures du luxe communautaire." Effrayant serait un euphémisme, et la nouvelle Europe, qu'on arbore si fièrement à l'ouest n'a pas compris grand chose à l'est.

L'argent a été ensuite le deuxième moteur de destruction de ces régions, par excès ou par défaut. Ces nouvelles fortunes, écrasantes, armées en vrais monopoles, face à un appauvrissement complet de ceux qui n'ont plus que leur âme et leur langue pour vivre. Sombre disais-je et pourtant une lueur, un espoir, une foi, une magie propre à l'homme, qui est tombé à terre.

Et là est ce qui ressemble presque à un "miracle". D'abord Paolo Rumiz ne rencontre que de la gentillesse chez les gens. Toujours prêts à l'accueillir, le nourrir, le loger, sans jamais demander ni même comprendre ce qu'il fait là. Ensuite, une liberté de parole qui surgit de pays écrasés par une dictature. Nous évoquons ici des souvenirs remontant à la seconde guerre mondiale ! mais le temps n'a pas changé grand chose. Alors l'Europe... presque une illusion. Et surtout le fil invisible qui retient tous ces gens à la vie : la foi indestructible, qu'ils vivent à leur façon, faisant fi d'une autorité supérieure.

Un atlas est essentiel pour suivre le chemin parcouru par notre aventurier, qui a réalisé un vrai travail d'historien. Ecrit en 2008, la confrontation avec l'actualité récente est fort intéressante. On rit également beaucoup, se pinçant même pour savoir si on ne rêve pas, tant le burlesque reste inégalable. S'Il n'y a aucune photo, les paysages décrits paraissent idylliques. Enfin si je devais trouver encore un argument pour vous convaincre de lire ce livre, Paolo Rumiz est est un écrivain à part entière. "L'est, mon oeil ! L'endroit où je me trouve en ce moment est le centre. le ventre, l'âme du continent. Et cette âme est complètement en dehors de l'échafaudage bureaucratique qu'on appelle Union Européenne. Même sur le plan géographique, c'est vrai : sur la Tisza en Ukraine, j'ai trouvé un obélisque austro-hongrois datant de 1874, qui indiquait le centre de gravité de la terre ferme entre l'Atlantique et l'Oural, ma Méditerranée et la mer de Barents. A cette époque-là déjà, on savait que la "Mitteleuropa", l'Europe centrale, ne se trouvait pas en réalité dans les cafés viennois, mais bien plus à l'est, et même à l'est de Budapest et de Varsovie. C'est ici que bat le coeur, à des centaines de kilomètres au-delà de l'ex-rideau de fer, entre les bouleaux et les grands fleuves méandreux, dans une "terra incognita" faite de périphéries oubliées."

Lien : http://unetassedebonheur.wor..
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Un excellent livre de voyage sur la frontière est de l'Europe. de la Carélie à la Podolie, les noms, les paysages et les anecdotes font rêver. Si le point de vue de l'auteur sur le changement de société est plutôt manichéen, il réussit à nous donner envie de faire notre sac (à dos et minimaliste) pour nous lancer sur les routes. Pari réussi donc.
De son leitmotiv "Difficulté égal récit", je dirai plutôt "voyage hors des sentiers battus égal rencontres".
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