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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avant de me plonger dans ce roman, j'ai lu La ferme des animaux de George Orwell auquel il se veut un hommage. En réalité, je n'ai pas trouvé qu'il y ressemblait tant que cela. Sur le territoire des Longs Poils Bruns, la dictature est déjà en place, et les nouvelles mesures prises par la Gonfle évoquent le nazisme (et non le stalinisme): il y a des allusions évidentes telles que le rejet des "sangs-impurs" et des blessés, les rafles, les délations ("Il fallait se méfier de tout le monde et rester sur ses gardes"), les convois vers les camps, etc.

Chacun y réagit différemment: le père, Groin-Groin (...) est un éternel optimiste bien crédule. La mère, Crin-Crin (...) est davantage consciente du danger mais incapable d'y faire face. Les frères de Lilly, qui ont honte de leur père mutilé depuis la dernière attaque des Deux-Pattes, se laissent facilement embrigadés dans les "escadrons en noir". Lilly est la rebelle de la famille mais sa révolte n'ira jamais bien loin.

J'ai aimé la réflexion sur la mémoire (comme dans le passeur de Lois Lowry), qui sert à tirer partie de ses expériences et aussi à lier une communauté autour de souvenirs communs. Les Longs Poils Bruns n'en ont pas et cela les rend encore plus faciles à manipuler. Lilly, qui se découvre Sanglochonne, en est dotée, tout comme son compagnon Magique (je trouve que le choix des patronymes, enfantins, contraste étrangement avec la nature des propos...). Cependant je n'ai pas eu l'impression qu'ils en tiraient avantage.

La partie que j'ai préférée est celle chez les Longs Bois ("De l'autre côté nous serons libres") où l'on réalise la manière indigne dont les réfugiés sont traités (encore aujourd'hui): "On ne peut pas accueillir tout le monde". Lilly se rend compte que "nous aurons beau faire, nous resterons des étrangers". Dans un premier temps, le groupe réussit à s'intégrer, mais à quel prix ("Elle ne savait plus vraiment qui elle était, ni à quel peuple elle appartenait")? Lilly a le sentiment d'avoir perdu son âme, autrement dit les valeurs pour lesquelles elle se battait à l'origine ("Tu étais un révolté et ces deux années ont fait de toi un domestique").

Par contre, j'ai été très surprise de lire autant de grossièretés dans ce roman. L'auteur n'a pourtant pas pour habitude de s'exprimer à grand renfort de "merdeux", "saloperie", "cons", "emmerdements", "salaud" et autre "dégueulasse"... D'autant que cela ne me semble pas justifié.
Quant à la fin, elle m'a laissée perplexe: les héros sont persuadés que tout va s'arranger, sans avoir de plan d'action très défini. Loin des idéaux initiaux d'une société meilleure, ils se satisfont d'être "heureux ensemble". On les comprend, mais on ne peut s'empêcher d'en être désolé vu tout ce qu'ils ont vécu.
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Groin-Groin, Crin-Crin et leurs petits sangliers, Lilly et ses frères, vivent heureux parmi leur peuple des Longs Poils Bruns, leurs seuls ennemis semblant être les Deux Pattes. Mais la Gonfle, leur chef, profite d'un hiver froid pour s'accaparer avec ses miliciens une part des réserves de son peuple et commence à développer un discours contre les impurs et ceux qui les aident. Or, Lilly se sait adoptée et voit son père adoptif, Groin-Groin, méprisé pour ses blessures de guerre…
Je ne sais pas quoi penser de ce roman. Bien écrit évidemment, et qui réécrit la montée et l'installation du nazisme en le transposant parmi les animaux de la forêt. Certains critiques ajoutent que c'est une réécriture de la ferme des animaux. Mais pourquoi justement cette transposition, pour qu'elle soit comprise par un lectorat jeune ? Pourtant le public visé ne me semble pas celui-ci : trop de références musicales (Brel, Aznavour…), culturelles (film La vie est belle…), politiques (Giscard…) s'adressent aux adultes. Deux lectures mais est-ce que le jeune lectorat adhérera ?
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Un chouette roman sur le racisme, la dictature, l'exode, les camps... vu par des sangliers. Beaucoup de choses intéressantes : on aborde aussi le thème de la mémoire (ne pas oublier pour éviter les pièges de la propagande), la façon de traiter les réfugiés... Un récit fluide et pas mal d'humour (plusieurs niveaux de lecture, moult références à Jacques Brel par exemple, ou à Martin Luther King). Un roman qui fait réfléchir sans jamais se départir d'une légèreté bienvenue.
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