AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,59

sur 43 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sébastien Rutès, voilà un nom que je n'oublierai pas. Une semaine déjà que je l'ai ouverte cette "Mélancolie des corbeaux" et j'y ai gagné des maux de tête, une incomparable sensation d'ennui, un sommeil facilité ralentissant sévèrement ma lecture.

C'est vraiment pas gentil tout ça. C'est vrai mais cette semaine je n'étais pas vraiment d'humeur à me laisser engluer par quoi que ce soit et pourtant je l'ai lu jusqu'au bout... Vous savez comme un enfant a qui on dit que le feu ça brûle et qui ne comprend vraiment qu'au moment où il pose sa main sur la plaque de cuisson, aïe ! Et bien j'ai fait pareil, c'est vous dire si j'ai gardé mon âme d'enfant.

Brièvement je vous explique les problèmes que ce livre m'a posés :
- Il a la couleur du polar, il a l'étiquette du polar mais il n'a pas du tout le goût du polar.
- C'est une fable, un conte interminable et anthropomorphique mais n'est pas George Orwell qui veut.
- Je ne connais pas bien le nom des figures de style, c'est bien la mon moindre défaut, mais ce dont je suis sûre c'est qu'il y en a pléthore/trop dans ce livre.
- La portée du livre est d'évidence philosophique mais le message se perd hélas dans le trop plein de détails... et de figures de style. le prétexte animal pour la critique des comportements humains manque, à mon goût, de subtilité.
- La fin ce n'est même pas "Ouais trop bien, génial je ne m'y attendais pas du tout !"

Voilà, bon j'ai fait en 5 points comme @Sphilaptere, en plus je copie, j'espère qu'il ne m'en voudra pas, je promets de ne plus recommencer :'(

Bref, je n'ai pas aimé mais comme on dit chez moi «Si tu n'aimes pas n'en dégoûte pas les autres» alors ça m'a fait du bien d'évacuer cette déception mais Sébastien Rutès écrit très bien et sa philosophie en vaut largement une autre. Je ne peux donc que vous encourager à le lire et à vous faire votre propre opinion (enfin si vous avez du temps devant vous quand même...) quant à moi je jure mais un peu tard qu'on ne m'y prendra plus ;-))
Commenter  J’apprécie          543
Rares sont les livres qui dénotent une véritable recherche stylistique. Rares également sont les auteurs dont la prose est une véritable ode à la langue française, entre la délicatesse de la poésie, la beauté voluptueuse des passés simples et la modernité des idées et du langage. Avec sa Mélancolie des corbeaux, Sébastien Rutés est de la trempe des écrivains qui éblouissent les lecteurs les plus exigeants.
.
Le talent de cet auteur n'est cependant pas fait que d'apparat. Sa maîtrise stylistique lui permet de se payer le luxe d'un réel travail d'exploration et d'expérimentation de nouvelles formes romanesques. Il s'aventure dans des intrigues inédites, dangereuses, et s'en tire bien : mettre en scène les animaux de Paris dans un roman policier, il fallait oser. On se prend à considérer avec beaucoup de sérieux cette faune bigarrée qui hante les rues et les airs de la capitale. Les réflexions de Karka le Corbeau sur la mort, la maladie ou l'amour sont d'une profondeur qui force le respect. La Tourterelle est une petite pimbêche, les Chats de dangereux loubards, et le vieux Lion a bien mérité sa retraite au Jardin des Plantes. Bref, on reste ébaubi devant tant d'imagination et impressionné par la consistance de ces personnages inhabituels.
.
Pour autant, le principal défaut réside dans le surprenant décalage entre le fond et la forme: le contraste est saisissant entre la richesse du style et la décevante simplicité de cette fable animalière. le processus d'identification, condition nécessaire au lecteur pour s'immerger dans un récit, n'est pas aisé; malgré l'habileté de l'auteur, il n'est pas certain que chacun puisse se laisser captiver par ce roman policier d'un autre genre. le style époustouflant et les considérations intéressantes sur la vie n'ont pas suffi et j'ai refermé ce livre à la moitié; alors que Monsieur Choco, pour sa part, a été pénétré par ce roman et l'a dévoré. Mais incontestablement, Mélancolie des corbeaux est une très belle réussite.
Lien : http://litteratureetchocolat..
Commenter  J’apprécie          170
On retrouve dans ce livre tous les ingrédients du polar : des meurtres, des corps qui disparaissent, un tueur en série.
Oui mais voilà, les tueurs sont des lions arrivés à Paris, on ne sait pas très bien comment ni pourquoi, l'enquêteur est un corbeau et d'autres animaux gravitent autour de l'enquête.
Le corbeau est commandité par les humaines qui s'inquiètent de ces cadavres humains et du risque de déséquilibre qui pourrait arriver entre les diverses classes animales.

A la fois polar et récit urbain avec des relations humaines ou animalières très riches, cette histoire est finement écrite. le genre fait penser, bien sûr, à "La ferme des animaux" d'Orwell. Où le genre animal jette un regard lucide sur ses difficultés, ses faiblesse et ses rapports aux hommes.
Bien écrit et original. Mais déroutant.
Commenter  J’apprécie          70
Etrange, dérangeant, poétique, envoûtant et diablement bien écrit.

Ce premier chapitre, dans les frondaisons du parc Montsouris, je l'ai tout d'abord pris pour une métaphore ... et puis j'ai compris que le héros de cette histoire à dormir la tête sous l'aile était vraiment un vieux corbeau freux, Karka, meurtri par une ancienne blessure reçue en combat singulier avec un épervier et une autre, morale, celle d'avoir été mis à l'écart.

A l'image d'un détective blasé, un peu chiffonné, accoudé au zinc d'un rade, mais qui n'a pas perdu ses capacités déductives ni ses émois devant une jolie fille passant dans son champ de vision ... Son plumage n'est plus tout à fait noir, mais il a l'expérience, et c'est à lui que le Conseil des Animaux de Paris fait appel pour résoudre une crise majeure : quatre lions échappés d'on ne sait où menacent de terroriser tout Paris en s'attaquant aux Humains.

Car ici, les animaux comme les hommes sont dotés de Majuscules et naturellement, de la parole. Cela tient de Chantecler, des fables de La Fontaine et de Madagascar. Comment faire barrage à ces Lions qui revendiquent les Bois de Boulogne et de Vincennes, trouvent des alliés dans les Chats, prennent d'assaut les cages du Jardin des Plantes et défient les Chiens du service d'ordre ? Comment combattre des animaux qui ne connaissent aucun prédateur à part l'Homme, rétablir l'ordre de la Nature ?

La méditation est philosophique : condition animale, inneïté ou sagesse, sens du devoir ou instinct de survie, la vie, la mort ... Les réflexions de Karka, ses doutes, ses angoisses, ses amours, l'amitié avec Jérémie le Toucan incongru, la présence de la Mantelée avec laquelle ils se met en couple, son coup de coeur pour la blanche Tourterelle ... Et surtout le dernier exploit de Léon, le lion sentant sa fin proche mais qui fera avec Karka une dernière balade dans Paris enneigé, pour la plus juste des causes, après lui avoir fait une révélation ahurissante.

Entre roman d'aventures à rebondissements et traité sur le sens de la vie, Mélancolie des Corbeaux nous entraîne dans un Paris ignoré des Humains, dans les parcs où se sont réfugiés toutes les bêtes de la ville tenaillées par la peur et qui ont bien du mal à se nourrir dans un espace aussi restreint, au creux des grands arbres, dans la noirceur des tunnels désaffectés de la Petite Ceinture.

Il faudra bien du courage, de l'inventivité, de l'abnégation à Karka et à ses alliés pour trouver la solution et la mettre en oeuvre. Bravo pour l'exercice de style et l'écriture étincelante, ciselée, comme on n'en lit plus guère de nos jours. Merci à l'amie qui m'a fait présent de ce livre que je n'aurais pas imaginé ouvrir sans son concours. Et j'aurais eu bien tort !

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          50
Sébastien Rutés, – "Mélancolie des corbeaux" – Actes Sud Babel-Noir, 2015 (ISBN 978-2330051266).

L'enquête se déroule vraiment dans le monde animal de la région parisienne, elle est vraiment menée par Karka le corbeau freux. le monde des humains – représenté ici par cette engeance dénommée "les parisiens", lesquels constituent indéniablement une variante particulière d'humanoïde – est donc vu depuis le monde animal, représenté ici par les diverses communautés réparties grosso modo en trois groupes : les animaux qui furent sauvages et sont dorénavant parqués dans un zoo, les animaux domestiques soumis aux caprices des bipèdes (chiens, chats), la faune urbanisée (depuis les rats des égouts jusqu'à la tourterelle).

L'intrigue n'est pas la principale caractéristique de ce récit, qui – au fil des pages – devient plutôt une sorte de fable, mettant en lumière les grandes faiblesses de l'espèce humaine, mais aussi celles de la gent animale, face à la vie, la mort, la peur mais aussi la solidarité, la trahison, la démocratie, le commandement etc…
Les gens à la recherche d'un vrai roman policier seront peut-être déçus, les lectrices et lecteurs acceptant de se laisser emporter par ce récit original et bien écrit en tireront probablement un certain plaisir.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (110) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2877 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}