Bien des gens confondent leurs impulsions avec des cas d'urgence. Maria fait ainsi en toute hâte des choses qui ne changent rien à la situation. Comment vous expliquer? (...) Comme quelqu'un qui serait immobile dans un désert et qui tout à coup se déplacerait à toute vitesse. (...) La vitesse n'a pas de sens, on est toujours dans le même paysage.
Il est fréquent que, dans les nuits d'insomnie, on soit théoriquement plus décidé qu'en plein jour face à la réalité.
Un individu est pernicieux ? Eh bien on le liquide et c'est fini.
Mais l'autre lumière ne fut pas allumée.
Dieu, je n'ai pas la force de dire quelle sensation d'infinie solitude vida mon âme ! J'eus l'impression infinie que le dernier bateau qui pouvait m'arracher à mon île déserte passait au loin sans voir mes signaux de détresse. Mon corps s'affaissa lentement, comme si l'heure de la vieillesse l'avait atteint.
Je n'ai jamais supporté les plages en été.
LES CRITIQUES. C'est une plaie que je n'ai jamais pu comprendre. Si j'étais grand chirurgien et qu'un monsieur qu n'a jamais manié un bistouri, qui n'est pas médecin, qui n'a pas mis une gouttière à la patte d'un chat, vienne m'expliquer les défauts de ma façon d'opérer, qu'est-ce qu'on en penserait ? Il en va de même pour la peinture. Ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que les gens ne se rendent pas compte que c'est la même chose et, alors qu'on se moque des prétentions du critique en chirurgie, on écoute ces charlatans avec un incroyable respect. On pourrait écouter avec un certain respect les jugements d'un critique à qui il serait arrivé de peindre, quand ce ne serait que des croûtes. Mais, même en ce cas, ce serait absurde, car comment peut-on trouver raisonnable qu'un peintre médiocre donne des conseils à un bon peintre ?
Il y a eu quelqu'un qui pouvait me comprendre. Mais c'est, précisément, la personne que j'ai tuée.
se montrer original, c'est en quelque sorte souligner la médiocrité des autres.
Pour les enfants j'ai toujours eu de la tendresse et de la pitié surtout quand, par un effort mental, j'essaie d'oublier qu'ils finiront par devenir des hommes comme les autres.
Je pourrais garder pour moi les raisons qui m'ont poussé à écrire cette confession ; mais comme je n'ai pas intérêt à passer pour un excentrique, je dirai la vérité, qui de toute façon est assez simple : j'ai pensé que ces pages pourraient être lues par beaucoup de gens, puisque maintenant je suis célèbre ; et bien que je ne me fasse pas beaucoup d'illusions sur l'humanité en général ni sur les lecteurs de ces pages en particulier, je suis poussé par le faible espoir que quelqu'un parviendra à me comprendre. QUAND CE NE SERAIT QU'UNE SEULE PERSONNE.