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Citations sur Le tunnel (73)

El mundo nada puede contra un hombre que canta en la miseria.
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El artista debe de ser mezcla de niño, hombre y mujer
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Siempre de lo bueno viene lo malo y de lo malo, lo bueno.
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Paragraphe incipit
Il suffit de dire que je suis Juan Pablo Castel, le peintre qui a tué María Ibarne; je suppose que le procès est dans la mémoire de tous et qu'il n'y a pas besoin de plus d'explications sur ma personne.
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Maintenant que je puis analyser mes sentiments à tête reposée, je pense qu'il y a eu quelque chose comme cela dans mes relations avec Maria et je sens que, d'une certaine façon, je suis en train de payer ma folie de ne pas mettre contenté de cette part de Maria qui m'avait sauvé (momentanément) de la solitude. Ce frémissement d'orgueil, ce désir croissant de possession exclusive auraient dû me révéler que je faisais fausse route en me laissant conseiller par la vanité et la prétention.
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Je lui criai brutalement :
- Je vous dis que j'ai besoin de vous ! Vous comprenez ?
Le regard toujours fixé sur l'arbre, elle murmura :
- Pourquoi ?
Je ne répondis pas tout de suite. Je lâchai son bras et restai pensif. Pourquoi, en effet ? Jusqu'à ce moment, je ne m'étais pas posé clairement la question et j'avais plutôt obéi à une espèce d'instinct. Avec une brindille, je commençai à tracer des dessins géométriques sur le sol.
- Je ne sais pas, murmurai-je au bout d'un certain temps. Je ne le sais pas encore.
Je réfléchissais intensément et, du bout de la brindille, compliquais toujours plus les dessins.
- Ma tête est un labyrinthe obscur. Parfois, il y a comme des éclairs qui illuminent certaines galeries. Je n'arrive jamais à bien savoir pourquoi je fais certaines choses. Non, ce n'est pas cela...
Je me sentais stupide : ce n'était pas cela du tout, ce n'était pas moi. Je fis un grand effort mental : est-ce que par hasard j'étais incapable de raisonner ? Au contraire, mon cerveau était constamment en train de raisonner comme une machine à calculer ; par exemple, dans cette histoire, n'avais-je pas passé des mois à raisonner, à collectionner les hypothèses et à les répertorier ? Et, d'une certaine façon, n'avais-je pas fini par trouver Maria grâce à mes capacités logiques ? Je sentis que la vérité était là, à ma portée, et j'eus peur de la laisser échapper : je fis un énorme effort.
Je criai :
- Ce n'est pas que je ne sache pas raisonner ! Au contraire, je raisonne toujours. Mais imaginez un capitaine qui, à chaque instant, relèverait mathématiquement sa position et suivrait sa route vers son objectif avec une rigueur implacable. Mais qui ne sait pas pourquoi il va vers cet objectif, vous comprenez ?
Elle me regarda un moment d'un air pensif ; puis elle se remit comme avant à regarder l'arbre.
(Points Seuil, p. 40-41)
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" ... en tout cas, il n'y avait qu'un tunnel, obscur et solitaire : le mien. "
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En réalité, j'ai toujours pensé qu'il n'existe pas de mémoire collective, ce qui pourrait être pour la race humaine une manière de se défendre. Le fameux "bon vieux temps" ne signifie pas qu'il aurait eu dans le passé moins de malheurs, mais qu'heureusement on s'empresse de les oublier.

*

Je comprends aujourd'hui à quel point l'amour est aveugle et quel est son pouvoir magique de transfiguration. La beauté du monde ! C'est à mourir de dire.

*

Mais je crois qu'on ne doit pas s'abandonner passivement à ces sentiments.

*

Malgré tout, l'homme est si attaché à ce qui existe qu'il préfère finalement supporter son imperfection et la douleur que lui cause sa laideur, plutôt que d'annihiler la fantasmagorie par un acte de volonté propre. En outre, d'ordinaire, quand nous en sommes arrivés à cette frontière du désespoir qui jouxte le suicide, après avoir fait l'inventaire complet de tout ce qui va mal et être parvenus au point où ce mal semble insurmontable, le moindre élément positif acquiert une valeur disproportionnée, finit par jouer un rôle décisif et nous nous accrochons à lui comme nous nous agripperions désespérément à n'importe quel brin d'herbe devant le danger de rouler dans un précipice.

*

Et ensuite, quand j'analysais mes sentiments, je m'apercevais qu'elle avait commencé par m'être indispensable (comme quelqu'un qu'on rencontre dans une île déserte) pour devenir plus tard, une fois passée la hantise de la solitude absolue, une espèce de luxe qui faisait mon orgueil ; et c'est dans cette seconde phase de mon amour qu'avaient commencé à surgir mille difficultés ; de la même façon qu'en passe de mourir de faim on accepte n'importe quoi, sans poser de conditions ; mais ensuite, une fois que les besoins les plus impérieux ont été satisfaits, on commence à se plaindre, et sans cesse davantage, des défauts et inconvénients de la nourriture. J'ai vu ces dernières années des immigrants qui arrivaient avec l'humilité de ceux qui ont échappé aux camps de concentration ; ils acceptaient n'importe quoi pour vivre et s'acquittaient avec joie des travaux les plus humiliants ; mais il est assez étrange qu'il ne suffise pas à un homme d'avoir échappé à la torture et à la mort pour vivre content : dès qu'il commence à acquérir une nouvelle assurance, l'orgueil, la vanité et la prétention, qui apparemment avaient été annihilés pour toujours, se mettent à réapparaître en lui comme des animaux qui se seraient enfuis sous le coup de la peur ; et, d'une certaine façon, à réapparaître avec plus d'agressivité, comme s'ils avaient honte d'être auparavant tombés si bas.
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Y suele resultar, también, que cuando hemos llegado hasta ese borde de la desesperación que precede al suicidio, por haber agotado el inventario de todo lo que es malo y haber llegado al punto en que el mal es insuperable, cualquier elemento bueno, por pequeño que sea, adquiere un desproporcionado valor, termina por hacerse decisivo y nos aferramos a él como nos agarraríamos desesperadamente de cualquier hierba ante el peligro de rodar en un abismo.
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Mais réveil à quoi ? Ce risque de ne trouver au-delà que le néant absolu et éternel m'a retenu dans tous mes projets de suicide. Malgré tout, l'homme est si attaché à ce qui existe qu'il préfère finalement supporter son imperfection et la douleur que lui cause sa laideur, plutôt que d'annihiler la fantasmagorie par un acte de volonté propre. En outre, d'ordinaire, quand nous en sommes arrivés à cette frontière du désespoir qui jouxte le suicide, après avoir fait l'inventaire complet de tout ce qui va mal et être parvenus au point où ce mal semble insurmontable, le moindre élément positif acquiert une valeur disproportionnée, finit par jouer un rôle décisif et nous nous accrochons à lui comme nous nous agripperions désespérément à n'importe quel brin d'herbe devant le danger de rouler dans un précipice.
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