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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
O.Sacks , neurologue anglais a exercé et enseigné au Albert Einstein Collège de médecine de New York. « « L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau », paru en 1988, a été un best seller international.

Oliver Sacks décrit dans ce livre des cas de malades atteints dans leur corps et leur personnalité la plus intime, dans l'image d'eux –memes.

Il décrit des pathologies authentiques hors du commun et sans explication médicale précise : Des jumeaux arriérés mentaux capables de calculs prodigieux, un homme qui se vit comme un chien, un autiste totalement artiste, une femme qui a perdu la notion meme de son schéma corporel, un homme qui ne reconnaît plus ni les visages ni les objets, un marin amnésique….

Le livre est peuplé de personnages réels au parcours étrange et pathétique.

-Un cas : « l'homme qui tombait de son lit » : Un homme ayant ce que le neurologue avait appelé une « jambe paresseuse » se retrouve hospitalisé pour examens. A son réveil, il trouve dans son lit une jambe ne lui appartenant pas et croit à une plaisanterie douteuse. Il la jette au bas du lit et tombe avec elle car c est la sienne. Il croit alors cette jambe étrangère attachée à lui. le docteur Sacks lui demande où est alors sa propre jambe. Il répond : « il faut la retrouver ! ». Il s agit de la perte de conscience totale d'un membre hémiplégique.



-Deuxième cas : « le marin perdu » :



Notre mémoire est notre cohérence. le marin en question avait été assistant radio dans la marine et se rappelait très bien cette époque . Mais ses souvenirs s'arretaient à la fin de cet emploi et de la guerre.

Il se croyait toujours en 1945 et croyait avoir toujours 19 ans ; il était excellent aux tests de QI sauf s'ils étaient longs car alors il finissait par oublier ce qu ‘il était en train de faire . Il ne se souvenait pas un quart d'heure après avoir vu le docteur un quart d'heure avant.

Cas d'une extreme perte de mémoire immédiate, ce malade , quand il gardait un souvenir, ne savait plus s'il datait de quelques minutes ou de quelques semaines.

Sans doute était-il atteint d'une dégénérescence des tubercules mamilliaires et restait pour ainsi dire prisonnier d'un moment de son existence entouré d'un fossé d'oubli.





-Cas de « l'homme qui prenait sa femme pour un chapeau »:

le Dr P. se mit à ne plus reconnaître les visages ni les objets et ne savait à qui il avait à faire que par la reconnaissance de la voix ou d ‘un signe distinctif de la personne.

Les visages étaient devenus des puzzles dont il ne reconnaissait que certaines pièces .

Les objets lui étaient devenus étrangers sauf s'il pouvait les reconnaître à une odeur ou un son :il attrapa la chevelure de son épouse croyant avoir reconnu son chapeau, il décrivit un gant comme un objet ayant cinq excroissances ,puis le mit et s'écria : « Mon Dieu, mais c' est un gant ! »

Il s'accommoda, vécut par habitude, gràce aux voix , aux bruits , aux odeurs ; sa femme l aidait en plaçant toujours les objets au meme endroit , quant à lui , musicien, il accompagnait chaque action d'une chanson particulière .

Il reconnaissait les autres à leurs gestes qu ‘il appelait « leur musique corporelle ».

le Dr Sacks a perdu de vue le Dr P. mais a pensé à un trouble des zones visuelles du cerveau causé par une tumeur ou une dégénérescence massive .

-Cas de la « femme désincarnée » :

Sacks définit ce qu ‘il appelle la « proprioception » un peu comme notre 6ème sens qui fait que automatiquement et inconsciemment nous controlons et adaptons tout mouvement de nos muscles, tendons, jointures . C'est le moyen par lequel le corps se voit lui-meme, avec lequel nous avons le sens de nous –meme.

Il nous permet d'éprouver notre corps comme notre, ce qui va tellement de soi que nous n'y pretons aucune attention.

Or, le cas d'une jeune femme dynamique semble montrer que nous pouvons etre privés de cette certitude .

C. reve une nuit qu ‘elle ne tient plus sur ses pieds et que les objets lui échappent des mains .

En quelques jours , cela devient réalité. Angoisse hystérique ?

Elle perd la coordination de ses gestes, le contrôle essentiel de son corps. Elle dit ne plus sentir son corps, etre désincarnée. C'est comme si les lobes pariétaux ne recevaient plus les informations sensorielles normales.

Elle avait perdu la sensibilité de son corps, le sens de la position, ce que Sacks appelle la proprioception.



Elle dut compenser avec ses yeux et regarder les parties de son corps pour se les réapproprier partiellement. Elle développa des réflexes visuels compensatoires ce qui lui permit de vivre mieux cette pathologie.

Ce livre de Sacks, captivant , donne accès à un aspect étrange de l humain en 24 cas étudiés.

Lien : http://madamedub.com/WordPre..
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Une formidable initiation à la neurologie accessible au profane. Sacks se penche dans ce qu'il nomme ses "contes cliniques" sur l'étrangeté des distorsions cognitives. Un homme ne peut reconnaître les visages, un femme ayant perdu la proprioception ressent sa jambe comme un corps étranger, des jumeaux visualisent les calculs mathématiques comme des payasages colorés...
Mais le livre ne serait qu'un catalogue de pathologies s'il ne jetait sur la médecine neurologique un regard humaniste, un manifeste pour soigner en tenant compte de la personnalité, des aspirations et des sentiments des patients. Un humanisme médical qui rappelle le très beau récit de Charles Lanot intitulé "Médecin de campagne".
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j'ai lu ce livre il y a quelques années dans le cadre de mes études et aujourd'hui encore il a laissé dans mon esprit sa marque indélébile....en arpentant les pages, on a l'impression de se retrouver dans un monde imaginaire peuplé de personnages irréels...et pourtant il s'agit bien là de cas concrets, réels...de personnes qui parlent elles même de leurs pathologies et comment elles les vivent au quotidien...des pathologies qu'on croirait sorti tout droit de l'imagination fertile d'un auteur de thriller angoissant lorgnant vers le fantastique....mais ceci est le quotidien d'Oliver Sacks, composée de la vie de patients hors normes qu'il a pu rencontrer dans sa carrière et qui ont pû lui parler de leur pathologie....le livre est à lire absolument, il vous marquera à vie...il est assez difficile de suivre les tentatives d'explications scientifiques de l'auteur mais la description des pathologies est simple, compréhensible et tout à fait incroyable....
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Cela fait maintenant quelques années que j'ai lu cet ouvrage et pourtant il a laissé une marque indélébile dans mon esprit. Pourquoi ? Peut-être parce qu'il est tout simplement génial dans sa catégorie...ou peut-être que c'est plus affectif du fait qu'il s'agit du premier livre que j'ai lu dans le cadre de ma nouvelle vie d'étudiant en fac de psychologie...à moins que ce soit le mélange de tout un tas de chose...

Lecture non obligatoire mais fortement conseillée dans mon option de neuropsychologie, j'avais acheté ce livre tout simplement parce qu'il regorgeait de cas illustrant parfaitement le contenu du cours. Finalement, j'y ai trouvé bien plus que cela. Peut-être que je m'attendais trop à quelque chose de froid et aseptisé dans sa forme alors qu'en le lisant on se rend compte qu'il n'en est rien.

Oliver Sacks a réussi a partagé ses cas aussi intéressants les uns que les autres tout en évitant d'être trop abscons dans son propos. Il a vraiment réussi à rendre son travail et ses observations abordables et ce que l'on suive parallèlement à la lecture des cours de neuropsychologie (ou équivalent dans d'autres disciplines que la psychologie) ou que l'on soit un lecteur curieux et avide de connaissances, de découvertes ou de nouveautés.

Bref, même après toutes ces années (bon y'en a pas tant que ça non plus^^) je me souviendrais de la lecture agréable que m'a procuré ce livre et des connaissances que j'ai pu engrangé.
Certainement un livre qui aura toujours sa place dans ma bibliothèque !
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Quand la science rejoint la science-fiction, ça donne une collection de cas rencontrés par le Dr Sachs, tous plus hallucinants les uns que les autres.

L'auteur ne tombe jamais dans le pathos et offre une vision de ses personnages à la fois détachée et pourtant attachante, parce que son métier est une passion et que ses personnages sont des patients qu'il suit parfois depuis longtemps.

Chaque cas est étrange, le plus marquant à mes yeux est sûrement celui de jumeaux donnés pour débiles profonds qui communiquent entre eux en s'échangeant à tour de rôle et dans l'ordre croissant des nombres premiers à plus de 10 chiffres (je mets au défi une personne avec une intelligence normale et une bonne connaissance des mathématiques de les fournir au moins jusqu'à 2000 !).

Si vous aimez la poésie de la science, l'humanité de la neurologie, la fiction dans la réalité, ou si vous êtes un auteur de science-fiction en manque d'inspiration je vous conseille ce petit livre plein de surprises.

LMD !
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La dédramatisation et la singularité de l'approche d'Oliver Sacks ont fait de ce livre un incontournable de la neurologie. L'auteur dresse des portraits de personnes atteintes de troubles psychiques avec une extraordinaire humanité, un certain regard qui lui donne une aura bien différente de celle d'un médecin au sens purement clinique du terme. C'est un livre qui selon moi se lit comme une sorte de carnet de voyage, une aventure auprès des personnes troublées, avec un hôte humaniste et sincère qui n'hésite pas à nous présenter le trouble au travers de son regard formidablement altruiste. Il ne juge pas, ne brandit pas le flambeau d'une psychiatrie dominante, il accompagne, et nous fait comprendre qu'il l'a toujours fait de son mieux... Dommage que le docteur Sacks nous ait quitté récemment, pour moi c'était un grand, grand monsieur, et un excellent médecin !
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J'ai adoré ce livre. Pourquoi ? Avant tout parce qu'il est très humain et nous fait prendre conscience des différentes formes d'intelligences de l'être humain. J'ai vraiment aimé la manière de l'auteur de décrire ses patients comme ses propres enfants (enfin, c'est mon impression). Il décrit les différentes pathologies très simplement. J'ai trouvé qu'il se mettait à la portée des lectrices (eurs).
La suite de ma chronique :
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L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau a réellement existé. Absurde ? Pas du tout, du moins à la lecture du décryptage que nous procure le neurologue Oliver Sacks. Il nous fait pénétrer dans les arcanes de troubles qui sont tous susceptibles de nous affecter un jour...
On sort de la lecture de ce livre avec le sentiment que désormais on ne s'inquiétera plus ou moins si un jour l'on croise quelqu'un dans la rue dont le comportement nous apparaît quelque peu bizarre. Outre ses qualités pédagogiques, ce livre est bourré d'humour et dédramatise par conséquent des situations objectivement difficiles. J'ai beaucoup souri au cours de sa lecture.
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Excellent même pour celui qui n'est pas du milieu médical. Quelqu'un perd le sens de l'équilibre, un autre ne reconnaît plus les humains, une autre ne se maquille que la moitié gauche du visage.
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Je m'essaie à la psychologie. Et j'attaque par la neuro.
Plein de mots nouveaux mais ce texte est un recueil de nouvelles, de cas réels, qui se découvrent et s'observent assez facilement si on reste un minimum concentré, évidemment.

Intéressant, fascinant et très instructif !

Premier essai concluant, ma foi.
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