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Christian Cler (Traducteur)
EAN : 9782020490955
480 pages
Seuil (15/01/2003)
4.19/5   48 notes
Résumé :

Un peintre perd, à la suite d'un accident, la perception des couleurs ; un chirurgien, atteint du syndrome de La Tourette, est en proie à des tics compulsifs, sauf quand il opère ; une autiste, pour qui le monde humain est incompréhensible, se spécialise dans l'étude des animaux.Les personnes atteintes de tels troubles neurologiques ressemblent à des voyageurs traversant d'inimaginables contrées. Sept de ces voyageu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Oliver Sacks fait partie de ces médecins qui pensent que pour aider un patient, il faut aller plus loin que l'observation extérieure. Parce que chaque malade est un individu doté de ses mécanismes de défense conscients ou inconscients propres, le neurologue considère qu'il est difficile de traiter un cas sans s'attacher à sa personnalité et son mode de pensée : "Le médecin ne peut étudier la maladie sans étudier l'identité, les mondes intérieurs que ses patients créent sous la pression de la maladie. Mais les réalités des patients, ou les mondes qu'eux-même et leur cerveaux construisent, restent largement incompréhensibles tant que l'on se contente de l'étudier de l'extérieur. En plus de l'approche objective du scientifique ou du naturaliste, il faut donc employer une méthode intersubjective en bondissant comme Foucault l'écrit dans, "à l'intérieur de la conscience morbide, (afin de) chercher à voir le monde pathologique avec les yeux du malade même." (p.20). Parce que les patients traités ont bien plus à partager que leurs souffrances et les seuls symptômes de leurs pathologies, les sept études cliniques ici rapportées constituent autant de riches enseignements pour le médecin que de curiosités pour le lecteur. Dix ans après le succès de L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau (1985 pour la version originale), le neurologue revient sur de nouvelles études de cas : achromatopsie, amnésie, syndrôme de Dostoeivski, autisme, syndrôme de la Tourette, le "neuro-anthropologue" témoigne d'histoires et de drames explorant des univers inimaginables...

Ces études accessibles aux lecteurs néophytes, montrent la nécessité de remettre en question les méthodes d'observation cliniques : même si les patients peuvent présenter des troubles pathologiques communs, Oliver Sacks insiste sur le fait que chaque cas est unique car il est profondémment lié à la personnalité de chaque patient. le défi du neurologue se situe donc au delà de la simple observation. Selon Oliver Sacks, les études cliniques doivent en effet s'intéresser à chaque individu non pas comme un simple objet d'étude mais elles doivent aussi "revenir aux sujets concrets, aux individus qui les ont inspirées et dont elles traitent." (p.13). Cette approche humaniste déjà remarquée dans L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau et respectueuse du serment d'Hippocrate, fait honneur au neurologue anglais dont les publications sont susceptibles de renouveller le champ de recherches des neurosciences. de mon humble point de vue, ces études portant sur des cas plus que troublants, prouvent qu'il n'existe pas de généralités lorsque l'objet d'étude se rapporte à la construction cognitive des individus. Aussi vrai que la médecine est une science inexacte, elle se doit de tenir compte du facteur humain d'autant plus lorsqu'elle s'intéresse aux troubles neurologiques... Abondamment documenté par diverses sources, Un anthropologue sur Mars met le doigt sur certains mystères encore irrésolus de ce fabuleux organe que représente le cerveau...

Lire la chronique complète sur les Embuscades...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Je pourrai résumer ce livre en un mot : fascinant.

Plus de vingt ans se sont passés entre la lecture que je viens d'en faire et sa première publication, elle-même retraçant des faits et événements parfois très anciens. Outre la masse d'informations, de détails parfois très intimes de certaines personnalités, c'est la perpétuelle remise en question des connaissances d'hier, d'alors et d'aujourd'hui (le aujourd'hui de l'auteur au moment de l'écriture de ce livre et le mien au moment de sa lecture) et de ses propres connaissances qui rend ce livre si passionnant à lire.

C'est le deuxième livre d'Oliver Sacks que je lis. Il faut dire que pour L'oeil de l'esprit, j'avais été quelque peu rebutée par les notes de bas de page qui s'approchaient plus du paragraphe que de la note à proprement dite (je n'avais aucune idée de ce qui m'attendais dans Un anthropologue sur Mars !). Mais j'avoue, maintenant, qu'on s'y fait vraiment très vite. Ces notes font partie intégrante de ces livres. Elles sont tout autant riches d'informations que le reste du texte. Et je crois qu'elle m'auraient fortement manquées au final. Comme quoi, tout le monde peut changer d'avis.

Des « cas » abordés dans ce recueil, le peintre qui ne voyait plus les couleur et celui du chirurgien « tourettien » sont peut-être ceux qui m'ont le plus marquée. Pour deux raisons différentes : le premier par l'approche plus neurologique du cas du peintre, et le second par le « vécu » qui se dégage de l'histoire du Docteur Carl Bennet.
Par contre, j'ai trouvé l'histoire des Prodiges quelque peu superficielle et brouillonne. J'ai certainement dû loupé quelque chose dans celle-ci. Entre ces deux extrêmes, les autres cas m'ont semblé à la fois pas assez approfondis et très enrichissants. Concernant la nouvelle donnant le nom à l'ouvrage, ayant lu Ma vie d'autiste de Temple Grandin, j'ai été aussi un peu déçue. Mais rien qu'un peu, car la version que j'en avais lue et celle du présent livre se faisaient régulièrement écho. Et c'est juste cette succession décroissante de « sons » qui a résonné bien plus profondément en moi.

Une chose est sûre, je compte bien lires d'autres ouvrages d'Oliver Sacks, avec tout autant d'intérêt. Ils ne font qu'attiser ma curiosité insatiable, sans jamais tout à fait la satisfaire ce qui ne peut que me pousser sur de nouveaux chemins de pensées.
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Passionnant! Oliver Sacks, neurologue, décrit ici la vie de 7 patients souffrant de graves troubles (perte de la vue, autisme, syndrome de la Tourette...) mais qui ont en parallèle développé des aptitudes particulières dans des domaines spécifiques. Ayant partagé leur quotidien au moins quelques jours, il colle "au plus prés" de leur vie pour nous la faire partager, avec un regard scientifique et bienveillant, nous emmenant ainsi de surprise en surprise. le cerveau humain, champs d'étude infini...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Notre esprit ne fonctionne pas du tout comme une caméra ou une machine : toute perception est une création et tout souvenir est une re-création. (p.248)
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La préparation pré-opératoire de Bennett fut un spectacle étonnant (...) les membres de Bennett s'agitèrent en permanence, ses bras fusant sans cesse vers son épaule non stérilisée, vers son assistant ou vers le miroir sans aller jusqu'à les toucher, et ses pieds effleurant sans relâche les corps de ses collègues; et il émit également un torrent de vocalisations (Hooty-Hoo! Hooty-Hoo!) évoquant le cri d'une chouette.
Une fois ce lavage des mains achevé (...) Bennett et son assistant se dirigèrent vers la patiente, qui était allongée, déjà anesthésiée, sur la table d'opération. Ils étudièrent brièvement une mammographie sur un négatoscope, après quoi Bennett pratiqua une incision nette et précise avec un bistouri - aucun tic, aucune distraction ne fit trembler son poignet - et prit aussitôt son rythme de croisière opératoire. Vingt minutes s'écoulèrent, puis cinquante, soixante-dix, cent.
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Videos de Oliver Sacks (73) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Oliver Sacks
« Les jardins et la nature sont souvent plus efficaces que n'importe quel medicament. » Oliver Sacks Qui soigne son jardin soigne son âme : s'occuper ne serait-ce que de quelques fleurs à sa fenêtre aide à se reconnecter à soi et aux autres. Voltaire ne disait-il pas qu'il « faut cultiver notre jardin » ? Grâce au jardinage, les prisonniers récidivent moins, les ados à risques retrouvent des repères, les personnes souffrant de syndrome post-traumatique gagnent une forme d'apaisement, les personnes âgées une meilleure forme physique et morale… et tout le monde y trouve son équilibre. S'appuyant sur les données scientifiques et sur son expérience de psychiatre et de psychanalyste, tout autant que sur sa pratique, vitale pour elle, du jardinage, Sue Stuart-Smith, explore le pouvoir reparateur du lien avec la nature. Best-seller en Angleterre, traduit dans dix langues, un livre inspirant sur les effets thérapeutiques du jardinage et sa capacité à apaiser notre stress dans le monde moderne.
Sue Stuart-Smith, psychiatre, psychanalyste, enseigne à la Tavistock Clinic de Londres. Avec son mari, Tom Stuart-Smith, paysagiste anglais, ils ont créé le magnifique Barn Garden, dans le Herfordshire.
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>Sciences médicales, médecine>Maladies>Maladies du système nerveux. Troubles psychiques (434)
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