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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que dire ? Que dire, à part que Toute Passion Abolie m’a époustouflée… C’est une histoire tendre et touchante qui nous est racontée, et que c’est beau, que c’est gracieux ! Je ne pensais pas être autant éblouie par un si petit livre en le débutant, et pourtant, c'est arrivé.

Beaucoup de thématiques intéressantes sont abordées, notamment celle de la vie heureuse. En effet, l’héroïne du roman, Lady Slane, est âgée de 88 ans, et on regarde à travers ses yeux son passé – principalement ses regrets, ses peines, ses frustrations ; mais pas que, on découvre aussi de jolies rencontres, de beaux souvenirs, des rêves qui se réalisent enfin, des espoirs jamais éteints… L’auteure aborde également le sujet des conditions - très regrettables - de la femme à l’époque, et comme le prouve notamment la citation sur le mariage qui suit : « Comme les femmes font du tapage autour du mariage ! pensait-elle, mais qui les blâmerait, puisqu'il est la seule et unique grande histoire de leur vie ? N'est-ce pas pour ce rôle qu'elles ont été façonnées, habillées, déguisées, éduquées - si tant est qu'on puisse appeler cet apprentissage une éducation -, protégées, gardées à l'abri, couvées, parquées, réprimées, et tout cela pour que, le moment venu, on puisse les livrer, ou qu'elles puissent livrer leurs filles, au service de l'Homme ? » ; cette dernière représente exactement tout ce qui m’aurait terrorisée si j’avais vécu à cette époque, cette réduction de la femme à celle d’épouse et de mère, la soumission, l’absence totale de liberté et d’accomplissement personnel…

Je me suis vraiment identifiée à Lady Slane, et pourtant j’ai encore quelques bonnes dizaines d’années devant moi avant d’atteindre son âge, mais la lecture de ce livre m’a donné une leçon de sagesse incroyable, et que cela fait du bien ! Je trouve l’idée de Vita Sackville-West de mettre en scène une héroïne âgée très originale, et le fait de mêler à la fois introspection (qui se révèle complexe et profondément bouleversante) et vie quotidienne (dans toute sa banalité et sa futilité) offre un beau contraste qui révèle toute la grandeur du récit, ce qui aboutit à un portait très réussi. J’ai aimé aussi le cynisme dont fait preuve Lady Slane vis-à-vis de ses prétentieux et vénaux enfants au début du roman, et la soif de liberté qui l’anime la rend vraiment admirable et fascinante.
Et puis, il est tellement agréable de suivre la charmante et poétique écriture de l’auteure ! Je la trouve à la fois raffinée et puissante et je ne peux m’empêcher de remarquer qu’elle me trouble autant que celle de Virginia Woolf, ce qui n’est peut-être pas si étonnant que ça après tout.

Bref, pour résumer un peu le tout, je dirais que Toute Passion Abolie est une belle histoire qui arrive à mêler force et douceur, et à laquelle il serait dommage de passer à côté, en attendant de parvenir effectivement à l’âge où toute passion est abolie, mais où la vie prend enfin toute son importance.
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"Toute passion abolie" a été une excellente lecture ! J'ai vraiment aimé cette histoire -très originale mais pourtant charmante- dont le personnage principal est purement merveilleux ! Nous suivons le quotidien de Lady Slane, âgée de quatre-vingt huit ans, qui, à la mort (à l'âge de quatre vingt quatorze ans !) de son mari, le très célèbre Henry Holland mieux connu sous le nom de Lord Slane, ancien vice-roi des Indes, chevalier de la légion d'honneur et de toutes autres sortes de titres, décide de se retirer, à la surprise générale de ses six enfants, Herbert, Carrie, Charles, William, Kay et Edith, dans une petite maison située à Hampstead, dans le calme et la sérénité. Lady Slane peut ainsi s'installer, accompagnée de sa gouvernante et vieille amie Genoux, et va commencer une nouvelle vie palpitante : la vieille dame va alors se lier à son nouveau propriétaire, M. Bucktrout, ainsi qu'à l'électricien qui s'occupe de sa belle maison, M.Gosheron. Lady Slane se replonge alors dans ses souvenirs, en tant que jeune fille, Déborah Lee, puis lors de son mariage qu'elle n'a jamais souhaité où elle deviendra Déborah Holland ; Madame Slane nous apprend également ce qu'elle a ressenti tout au long de sa vie, ses espérances, ses doutes, ses joies et ses peines et se pose la question suivante : ai-je passé une vie heureuse ?
Enfin, dans la troisième partie, nous croisons M. FitzGeorge, un personnage vraiment essentiel puisqu'il sera le compagnon de Lady Slane pendant ses derniers jours et lui révelera un passé qui les a marqués...

Avec sa plume délicieuse, ses phrases poétiques et son talent incontestable, Vita Sackville-West signe là un magnifique roman, sans doute son plus connu et bien sûr l'un des plus jolis de son époque.

A lire !!
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Un petit chef d'oeuvre! Ce délicieux roman m'a enchantée!

Le livre s'ouvre sur les pensées incisives et détachées de Lady Slane, face au cadavre de son mari, le comte de Slane, qui " s'était affaissé à la fin du repas, entraînant soudainement dans l'histoire tout le poids de ses quatre-vingt quatorze années ."

Puis ce sont les réflexions d'Edith, la cadette des enfants du comte, qui nous sont rapportées. Elle se sent différente et observe avec acuité les réactions de ses frères et soeurs, leur hypocrisie, leur mesquinerie.

Vient le moment jubilatoire de la réunion familiale, où doit se régler le sort de Lady Slane, que ses enfants ( sauf Edith, bien sûr ...) , engoncés dans leur sens du devoir, se voient prêts à prendre chez eux, chacun leur tour, sans même lui en avoir parlé.

La vieille mère de quatre-vingt huit ans, si docile, effacée, qui a toujours tenu à la perfection son rôle d'épouse d'un haut fonctionnaire, va cependant les stupéfier! Elle refuse avec douceur leur proposition, qui sonnait plutôt comme un ordre... Et elle leur annonce qu'elle a décidé de vivre seule, dans une maison, en location, à Hampsead.

Commence alors une nouvelle vie pour elle, libre et apaisée, entourée d'amis dévoués. Fermement, elle fait comprendre à ses enfants qu'il en sera ainsi. Elle peut enfin se consacrer à elle-même et évoquer sans nostalgie pesante son passé. Elle goûte alors avec bonheur, même si elle se sait proche de la mort,les petits plaisirs de la vie.

J'ai beaucoup apprécié sa volonté de terminer sa vie comme elle l'entend, de se détacher des conventions, de rêver à son aise, ce que le style tour à tour acéré et poétique de l'auteure rend très bien.

Toute passion abolie, " assise au soleil dans l'été finissant", elle peut désormais humer tranquillement l'odeur délicieuse des pêches mûres...

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Lady Slane vient de perdre son mari, ancien vice-roi des Indes. Ses enfants sont prêts à lui organiser sa vie. Mais à 88 ans, après avoir toujours été au service des autres, elle n'a plus l'intention de laisser les autres décider pour elle.
Alors elle recherche la petite maison de ses rêves pour vivre sa vie comme elle l'entend , loin de l'image qu'elle a toujours véhiculé.

Ce livre écrit en 1931 aurait presque pu être écrit aujourd'hui. Un plaisir!
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Au décès de son mari « C'est probablement parce qu'Henry Lyulph Holland, premier comte de Slane, vivait depuis si longtemps, qu'on avait fini par le croire immortel. », Lady Slane décide d'habiter une maison à Hampstead seule avec sa chère Genoux (vous noterez que, pour une gouvernante, on ne met pas Mademoiselle devant !!) où elle se lie d'amitié avec son propriétaire et l'artisan chargé des menus travaux. A 88 ans, elle désire, à l'âge où toutes les passions sont abolies, La vie coule paisiblement, entre promenades, thé. Elle se remémore sa vie de femme mariée et prend le temps de regarder, de s'abandonner à ses rêveries, surtout loin de ses enfants.

Elle se souvient de la demande en mariage de Holland, de sa réponse distraite, mais ferme devant ses velléités de peintre…. Pourtant elle l'a aimé, l'a soutenu, l'a suivi et décoré de sa présence.

La vie lui réserve encore quelques surprises, entre autre, sous la forme de Mr. FitzGeorge, collectionneur atypique, un ancien amoureux platonique de la belle vice-reine. Lui-aussi devient un habitué de la maison et les conversations au coin de feu ou les promenades à petits pas font leur bonheur à tous.
Lady Slane me fait penser aux paysages peints par John Constable, qu'elle apprécie tant. Ce n'est pas une vieille dame indigne, mais une femme digne qui au soir de sa vie veut vivre comme elle le désire, entourée par son petit aréopage de son choix, sans souci des convenances.
La plume alerte de Vita Sackville-West fait que l'on ne s'ennuie pas un instant. Passant de l'ironie à la poésie, de la douceur aux sarcasmes, elle nous dépeint la fin d'une époque : celle de Lady Slane, ainsi que ce 19ème siècle bourgeois et guindé où ses enfants évoluent obsédés qu'ils sont par l'argent, le rang….. Par petites touches, sans avoir l'air d'y toucher, elle met le doigt dans les fissures de cette société anglaise. Autant l'atmosphère est légère lorsque Vita Sackville-West raconte Lady Slane, autant lorsque ses enfants arrivent, on a une brusque envie de se tenir bien droit sur sa chaise.

La lecture de ce très beau portrait de femme m'a ravie et j'ai noté cet auteur que je ne connaissais pas. Merci Letitbe, ta chronique m'avait alléchée. Je relirai cette amie de Virginia Wolf.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Vous aimez le thé, les muffins et les crumpets ? Ce livre est fait pour vous.
À la mort de son mari, après soixante-dix ans de mariage, Lady Slane décide de vivre enfin comme elle l'entend, au grand étonnement de ses enfants qui pensaient tout décider pour elle.
Aussi la charmante vieille dame va-t-elle surprendre tout le monde et choisir seule son lieu de vie et ses nouvelles fréquentations.
Il faut dire que dans la haute aristocratie anglaise du début du vingtième siècle, une femme suivait la carrière de son époux, et c'est tout : " Dans ce monde si conformiste, il lui était impossible de réclamer des droits égaux à ceux d'Henry. le mariage n'avait pas été conçu pour de tels privilèges."
Veuve, Lady Slane ne veut plus perdre une seul instant et veut vivre en femme libre les jours qu'il lui reste.
J'ai lu avec grand plaisir ce petit livre de 1931 au charme rétro, j'ai aimé la description d'une certaine société anglaise du début du siècle dernier, et j'ai été séduite par cette vieille dame si rafraîchissante.
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Lady Slane est une compagne fort agréable tout au long de ce récit. Tout me plaît en elle : la vice-reine des colonies britanniques, noble et soumise assumant avec bienveillance les charges de son statut ; la vieille dame rebelle jetant aux orties les conventions et les chaînes qui ont toujours entravées sa liberté de penser et d'agir ; la femme sensible qui ressurgit malgré les années laissant parler son coeur et affichant ses sentiments auprès de trois hommes mûrs, admiratifs, fidèles et amicaux ; la mère réaliste qui pose un regard lucide sur ses enfants et petits-enfants réalisant amèrement l'incompréhension et l'intolérance qui les éloignent ; et enfin la femme-enfant Deborah qui renaît à l'apparition de son double : son arrière-petite-fille qui, elle, osera dire non et s'affranchir de la dictature familiale. Très beau roman british XIXème siècle servi par une écriture perlée. Elégance folle, finesse et charme rétro : The must !
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Un roman psychologique magnifique d'une grande modernité. Son auteur est aujourd'hui connue pour sa relation amicale et amoureuse avec Virginia Woolf mais elle a un grand talent.
L'histoire elle-même est très simple. Après la mort de son mari, Lady Slane décide de vivre enfin pour elle-même ( il est temps car elle a 88 ans) et de s'installer dans une maison repérée autrefois dans les environs de Londres.
Des réflexions très intéressantes sur la vieillesse, loin de lamentations sur le déclin, la proximité de la mort ou de la glorification de la sagesse. La vieillesse permet aussi un certain détachement, un retour "au monde irresponsable de l'enfance". On oublie la compétition, on apprécie les plaisirs simples, on est plus libre, on est soi-même.
Elle revient sur sa vie, sa jeunesse, son mariage et c'est l'occasion de découvrir que pour les femmes, le mariage "seule et unique grande histoire de leur vie" est un renoncement à leurs ambitions (on retrouve Virginia Woolf). Lady Slane voulait être artiste mais elle a renoncé à sa vie personnelle, est devenue "une acquisition" pour son mari qui ajoutait ainsi " un extra à sa carrière". Pourtant, ils se sont aimés mais pourquoi a t elle dû se " livrer au service de l'Homme "? Imagine t-on l'inverse ? Elle y réfléchit d'autant plus qu'elle retrouve un vieil ami qu'elle avait oublié et avec qui elle entretient pendant quelques mois une relation ambiguë mais ô combien rafraîchissante. Pour autant, Lady Slane se montre parfois égoïste avec sa famille et sa domestique qui l'accompagne depuis des décennies et dont elle n'a jamais cherché à connaître l'histoire.
Très bien écrit et d'une grande profondeur d'analyse.
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Une vieille femme de la noblesse anglaise de 80 ans perd son mari.
Elle a toujours vécu dans le luxe mais dans l'ombre de son mari célèbre.
Aujourd'hui elle découvre l'indépendance et part s'installer dans une propriété plus sobre et en location au dam de ses enfants.
Elle revient sur sa vie, sa vraie personnalité, le fait qu'elle se soit niée car au départ elle était une artiste mais n'a pu s'épanouir….
Ce court roman est une pure merveille, dans l'ambiance anglaise me faisant penser aux "vestiges du jour", une beauté de texte et une intelligence de réflexion et de philosophe.
A ne pas manquer
Je suis sévère et je mets 5 étoiles
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Après avoir découvert Vita Sackville-West par le biais de la lecture d'Orlando, de Virginia Woolf, j'avais hâte de lire Toute passion abolie. Et je n'ai pas été déçue parce que cela a été un véritable coup de coeur !

Il n'y a pas d'intrigue à proprement parler (même si de petits imprévus surgissent au fil du roman) : Lady Slane, 88 ans, se retrouve veuve et, surprenant tout son entourage en décidant de se retirer seule avec sa domestique dans une maison de la banlieue éloignée de Londres, se remémore sa jeunesse et médite sur l'existence de manière générale. Et pourtant, ce livre est addictif à sa manière, tant on savoure chaque phrase et on se laisse bercer par la poésie du récit.

Dans un style magnifique et ponctué par quelques touches d'une ironie typiquement britannique, Vita Sackville-West nous livre de belles réflexions sur le temps qui passe et la vieillesse, mais se montre aussi, comme dans sa vie, à l'avant-garde. Toute passion abolie est en effet aussi un roman qui critique la haute société, son hypocrisie, l'importance qui occupent l'argent, les apparences, les titres… Et c'est surtout un roman féministe, qui dénonce la façon dont les aspirations des femmes sont bridées par le mariage, ce mariage qui constitue le seul horizon possible de leur vie.

La psychologie de Lady Slane est bien fouillée et travaillée, et tous les personnages sont des figures bien dessinées que l'autrice a su rendre « vivants » (à l'exception peut-être de l'arrière-petite-fille, plus caricaturale). Ce court roman restera donc longtemps dans mon esprit !
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