J'aime bien le titre de ce roman posthume de
Françoise Sagan très critiqué (un peu trop à mon goût) même si "Les quatre coins du coeur" est assez énigmatique et sans rapport avec l'histoire de Ludovic.
En Touraine, Henri Cresson est le patriarche d'une famille bourgeoise vivant à La Cressonnade, demeure bien nommée de celui qui a fait fortune dans le cresson. Ça pourrait être drôle mais ça ne l'est pas car depuis peu, le fils trentenaire d'Henri, Ludovic, est de retour à la maison après deux ans de traitements abusifs en hôpitaux psychiatriques, suite à un très grave accident de la route. Tout le monde pense qu'il est fou ou limité, surtout sa femme Marie-Laure, qui conduisait la voiture. Elle n'a aucun sentiment de culpabilité et regrette le retour de son mari, le rôle de veuve lui convenant parfaitement.
Heureusement pour Ludovic, Fanny, sa jolie belle-mère vient passer quelques jours à La Cressonnade et c'est la seule personne bienveillante envers le jeune homme en manque d'amour. Il n'est donc pas surprenant que ce dernier tombe amoureux.
Françoise Sagan décrit parfaitement l'accident et ses conséquences car elle l'a vécu réellement. Pour le reste, il est vrai que c'est loin d'être un chef-d'oeuvre parce que la narration est parfois décousue, ce qui en fait un roman inabouti mais j'aime bien cette histoire car on y retrouve des thèmes chers à
Françoise Sagan : la douceur de la tristesse, l'égoïsme de l'ennui et la crainte de la solitude.